La review

MORRIGAN + MY INK LEADS FOOLS
Le Gibus - Paris
14/11/17


Review rédigée par Matthieu


Alors que la fin d’année approche lentement, les Japonais de MORRIGAN ont entamé leur première tournée européenne et la dernière date de leur périple s’achève à Paris. C’est le Gibus qui a été choisi pour être le théâtre de cette pièce très visuelle et aux accents de rage. Mais avant eux et leur spectacle grandiose, les Parisiens de MY INK LEADS FOOLS et leur acronyme tendancieux ont été chargés au dernier moment de nous motiver. Alors que j’arrive à la salle juste après être sorti du travail, je constate qu’une horde de fans au style vestimentaire très extravagant est déjà sur place. En effet, près de 40 VIP vont avoir la chance de faire une photo avec le groupe (moyennant quelques euros de plus). Le reste des spectateurs devra attendre dehors que cette séance se termine.



Alors que tous les VIP monopolisent les premiers rangs et forment une haie d’honneur pour le groupe japonais après avoir monopolisé le stand de merchandising, c’est MY INK LEADS FOOLS qui finit par s’installer. Les Français démarrent alors un très court set d’un metalcore pur et dur au son malheureusement très mal mixé. Cependant, la paire Gabriel / Bastien (guitares) motivera le premiers rangs, alors que Killian (basse) assurera un son lourd. Les blasts réguliers de Luca (batterie) et les hurlements puissants de Mathias auraient sans aucun souci fait remuer le Gibus, presque vide, mais le public n’accroche pas. Certains restent assis par terre, d’autres affichent des mines choquées… Le public visual kei n’aime pas les surprises, et celle-ci est de taille. Pourtant, le groupe ne se démonte pas et malgré la sangle de basse qui lâche en plein milieu d’un titre, ils continuent de se donner à fond, jusqu’à obtenir quelques réactions plutôt positives. Le set entier baignera dans une lumière rouge qui gêne quelque peu la visibilité. Pour le dernier morceau, Mathias descendra même dans la fosse pour lancer lui-même le mosh, mais à part quelques spectateurs qui le repoussent, la sauce ne prend toujours pas. Le groupe quitte la scène, et malgré l’absence quasi totale de réaction ils semblent tout de même heureux d’avoir pu jouer ce soir.



Une fois cette tornade passée, les techniciens s’activent pour que la scène soit prête pour la tête d’affiche. Alors qu’ils étaient déjà maquillés et en tenue, les musiciens de MORRIGAN débarquent un par un sur scène en saluant le public dès que les lumières s’éteignent. Setsuna (batterie) qui prendra par la suite place derrière son kit, Pitty (guitare) et ses fameuses couettes, ainsi que Kuloe (basse) dont l’envie de jouer est communicative et enfin Aryu (chant) qui se placera directement sur l’avancée de scène et motivera toute l’assemblée d’un cri avant de donner le coup d’envoi. Alors que le groupe entame son premier titre, les bras se lèvent tous en même temps, acclamant le groupe à l’unisson de manière quelque peu robotique. Si Setsuna reste très concentré, Kuloe et Pitty danseront sur des rythmiques puissantes et lourdes, pendant qu’Aryu vocifère, tantôt debout, tantôt courbé voir même sur le sol. Le même rideau de lumière rouge sévira pendant que les riffs assassins du groupe transcendent le public, qui semble connaître une partie des paroles. Régulièrement, le public headbanguera calmement et tous comme un seul homme, au rythme des compositions parfois dansantes, parfois plus violentes du groupe. Les musiciens s’amusent avec le public, leur faisant des cornes ou serrant des mains, mais ce qui s’est passé par la suite était vraiment inattendu. Aryu sort de scène et revient avec un ours en peluche géant, qu’il jette dans le public, qui se le renvoie avant de le rejeter sur scène. Ce manège dure quelques minutes, puis l’ours échoue à nouveau sur scène, où il restera alors que le groupe quitte une première fois la scène. Une fois revenus grâce aux cris des fans, le set continue de plus belle, déclenchant des crises de headbang féroces dans les premiers rangs. Les fans se pressent alors contre le bord de la scène, espérant récolter un médiator ou une baguette, mais ces objets sont rares et il n’y en a pas pour tout le monde.

Setlist : "Xiss In The Dark", "Devil Parade", "Super Star", "Lost Iris", "Necro", "Inside Decay", "Everlasting", "Moshimo Kuroi Tsubasa Ga Haetanara (devil version)", "The Dawn Deep Dope", "Selfish Russian", "Pandora (extended intro)", "Paradigm Xiss".
Rappel : "Tranquilizer", "Black Omega", "Brain Pin.Ad", "Underworld".

Après une photo souvenir avec le public, le management récupère les setlists pour les distribuer aux VIP via un tirage au sort. Le stand de merch est à nouveau pris d’assaut. Les articles les plus populaires sont les posters et photos polaroïd des membres, qui prennent quasiment toutes preneur. Le premier groupe remballe son matériel, et les spectateurs quittent peu à peu la salle. Après une bonne demi-heure, les Japonais traversent incognito la horde de fans qui attend patiemment au pied du Gibus. Je continue de penser que le Gibus était beaucoup trop important pour le groupe, nous n’étions même pas cent dans la fosse. Cependant, MORRIGAN a livré ici une prestation impressionnante devant un public heureux d’enfin les voir débarquer en Europe, alors que MY INK LEADS FOOLS n’ont pas démérité mais se sont retrouvés confrontés au choc des cultures qui les a clairement desservis. Merci à Kinetic Vibe d’avoir fait venir ce groupe que trop peu connaissent