La review

MOTOCULTOR FESTIVAL
Saint-Nolff (56)
18/08/2013


Review rédigée par Cassie et Byclown
Interviews faites par Byclown



Troisième jour de festival, dur dur, la fatigue se fait sentir, le cheveu sale et l’haleine de poney aussi me direz-vous... Le pire est à craindre quant au réveil tardif des festivaliers embrumés dans leurs vapeurs d’alcool de la nuit. Le risque d’une pelouse clairsemée n’est visiblement pas un souci pour les sludgeurs de REGARDE LES HOMMES TOMBER, tout jeune groupe ayant produit un seul album mais qui ne cesse de monter depuis quelques mois en enchaînant absolument tous les festivals. Entre black metal, et sludge, avec énormément d’influences çà et là, ce combo incite à l’écoute intensive pour plonger l’auditeur dans son univers particulier. Peu de décorations sur scène, un look sobre au possible pour les musiciens et un jeu de scène presque timide (mis à part pour le chanteur qui prend systématiquement la même pose pour donner de la voix), on peut considérer qu’on est là dans un exercice de réveil auditif (confirmé par ATARAXIE deux heures plus tard). Il y a des groupes qui se dansent, d’autres qui s’écoutent et ce combo, tout comme HACRIDE, peut se vanter d’allier les deux. Un temps d’adaptation est nécessaire pour vraiment rentrer dans la musique mais une fois dedans on s’y sent plutôt bien, et ce ne sont pas les gens massés devant la crash barrière qui diront le contraire ( comme pour STICKY BOYS le vendredi, le début du set se fera devant une pelouse clairsemée qui se remplira tout de même assez vite). Set sans faute, avec un son correct mais là encore, même si je me répète, le jeu de scène est un peu trop mollasson sur les passages qui méritent de l’énergie et n’incite pas forcement la foule à se lâcher. A part ce petit point, un sans-faute, ce qui explique que le groupe soit fortement sollicité !

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Vous êtes aujourd’hui au Motocultor pour défendre votre premier album sorti en Mars de cette année. Quel à été jusqu’alors la réaction de la presse et du public sur cet opus ?
J.J.S (guitare) : On a de très bons retours, qu’il s’agisse des webzines, magasines ou du public. On a joué au Hellfest au mois de Juin où on a eu une super réaction du public.
A.M. (guitare) : Comme le disait J.J.S, on a effectivement eu un très bon retour, auquel on ne s’attendait d’ailleurs pas, et ce qui est génial c’est qu’en concert on sent les gens vraiment à fond, qui écoutent, concentrés sur la musique, et c’est vraiment ce qu’on recherchait quand on a fondé le groupe.

Au Hellfest vous avez joué à un horaire difficile, malgré ça le public a répondu présent !
J.J.S : On a joué en ouverture le Samedi. Au début du set il n’y avait vraiment pas grand monde mais à la fin du set c’était blindé !

Aujourd’hui encore vous êtes en ouverture...
A.M : Oui et il y a eu peu de monde. On est abonné aux ouvertures il faut croire !

Et pour vous c’est un vrai défi d’ouvrir ?
A.M : Oui carrément !
J.J.S : On est un groupe qui débute, c’est donc bien normal d’en passer par là.

Le Hellfest, le Motocultor. Parlez-moi de vos prochaines dates.
J.JS : On a plusieurs festivals. On a le Bloodwave à Saint Nazaire, le festival des Arts Bourrins, le Black Metal Is Rising à Paris au Glazart. On a 11 dates de prévues jusqu’au mois d’Octobre. On a des dates à Bordeaux, Lille, Strasbourg, Toulouse et à Laval.

Bien que votre album soit des plus récents, avez-vous déjà commencé à composer du matériel pour le prochain opus ?
J.J.S : Pour le moment on est encore en pleine phase de promo donc non, mais il est clair qu’après ça on va s’y attaquer, pour une sortie prévue fin 2014, début 2015.

Votre groupe préféré de la programmation ?
Les deux : Enslaved !

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"Sans transition la suite", où comment passer du black metal au stoner metal pour se réveiller un bon coup après déjà deux jours à picoler ! Dans le même état que les festivaliers, les gars de BUKOWSKI n’en laissent rien paraître et vont une fois de plus donner une leçon magistrale de jeu scénique pour ce deuxième concert de la journée. Un exemple de plus, s’il était encore nécessaire d’en fournir, le combo offre le pont parfait entre le gros metal plus que représenté dans le fest et le stoner qui sera lui aussi bien présent avec UFOMAMMUT et ORANGE GOBLIN par exemple (puisque, nous le verrons plus tard, Eyehategod vivra son moment spinal tap).
Arrivée saluée timidement par un public encore trop clairsemé à cette heure mais qu’importe, le quintette "Bukowski 2.0" est là pour faire la bagarre et pour faire se réveiller les metalheads à coups de headbangs réglementaires ! Rien de tel pour commencer que "Pillbox", hit de leur premier album "Amazing Grace", bénéficiant d’ailleurs d’un clip sur la toile, que je me rends compte, en connaisseur du groupe que je suis, que ce nouveau line-up envoie méchamment le bois ! Impression confirmée sur le tube, lui aussi, du premier opus, le bluesy "My Name Is Kozanowski" qui fonctionne toujours aussi bien ! C’est sur ce morceau d’ailleurs, qui nécessite un sacré coffre au chant sur le refrain, que je me rends réellement compte de la plus-value intéressante du choix d’un second guitariste en la personne de Fred Duquesne, l’homme aux dread locks "tie and die". Cela permet en effet de soulager Mathieu Dottel, le chanteur, de la partie guitare sur les parties à un instrument afin de se concentrer sur son chant. "Hardtimes", tiré lui du dernier album, le fait vraiment beaucoup avec son accrocheur, accentué par Fred et Julien qui font le show en provoquant la foule. On voit bien sur ce morceau, qui est le travail de Fred aux arrangements, que l’emploi d’une seconde guitare sur scène est indispensable à présent, tant l’instrument, dédié aux accompagnements, donne une autre vision du morceau, plus mélodique comme sur album, et moins brute de décoffrage. Honneur au second opus avec LE titre phare "The Midnight Son", lui aussi assorti d’un clip, vraiment bien accueilli par le public ! Le quartet est clairement là pour défendre son dernier opus "Hazardous Creature", et après "Hardtimes", c’est justement le bien nommé "Hazardous Creature" qui vient ouvrir une triplette composée de "Brother Forever" et "Keep Your Head On". Sur "Brother Forever", morceau le plus lent et lourd du set, on entend bien le travail du nouveau batteur Thibaut qui vient remplacer Niko Nottey. Même si j’avoue préférer en live la frappe du batteur originel, notre jeune ami et nouveau Bukoboys se défend plus que bien en ajoutant sa propre patte à ses parties (mais cette "patte" est d’autant plus flagrante sur ce morceau, d’où mon aparté). Retour au premier amour avec "Mysanthropia", titre énergique au possible qui néanmoins révèlera les failles dues à la fatigue et l’alcool de Mathieu qui successivement oubliera le solo du morceau et recommencera à chanter une mesure trop tôt (mais qui se rendra très vite compte de son erreur, je pense donc que le reste du public n’y aura pas porté attention).
Last but not least, "Car Crasher", lui aussi tiré de "Amazing Grace", viendra conclure cette heure de set comme il se doit, malgré un public qui n’aura rien compris pour le braveheart final. En conclusion, ce nouveau line-up, qui laisse la part belle à la mélodie (qu’elle soit guitaristique ou vocale), est une bénédiction pour le groupe qui peut, du coup, se tourner pour la suite vers des horizons nouveaux en termes de compos et surtout, vers des prestations de meilleure qualité sur scène.

Setlist : "Pillbox" / "My Name Is Kozanowski" / "Hardtimes" / "The Midnight Son" / "Hazardous Creatures" / "Brothers Forever" / "Keep Your Head On" / "Mysanthropia" / "Car Crasher".

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Avec le nouveau line-up du groupe qui est arrivé en même temps que le nouvel album, en tant que membre fondateur du groupe avec ton frère, avez-vous (tous les deux) particulièrement travaillé pour intégrer en live un second guitariste et un nouveau batteur ?
Julien (basse) : Salut à tous. Eh ben figure-toi que ça glisse tout seul avec les p'tits nouveaux ! Néanmoins, je pense que quelques dates de plus, dans les pattes et le ciboulot, et on sera au top ! Thibault avait bien bossé en amont dans sa cave, et avec Fred, on a enchaîné les semaines de répèt'... Au boulot quoi !

Le travail du second guitariste donne un vrai coté "album" aux compos jouées sur scène car il fait toutes les harmonies. Ce choix a t-il été fait pour laisser plus de possibilités de concentration vocale à Mathieu ou bien juste pour rendre les titres lives aussi fidèles que possible aux versions studio ?
Ah c'est sûr que ça rend les choses plus aisées en termes de puissance, et effectivement Mathieu a plus d'espace et de liberté pour la voix. Fred est un super arrangeur qui a beaucoup travaillé sur cet album ; il était donc naturellement l'homme de la situation ! Et puis il est équipé comme un cochon en termes de matos... La mornifle comme il aime à dire !

Penses-tu que l'alchimie parfaite soit enfin trouvée avec ce nouveau line-up ou vous faut-il encore quelques dates afin d'avoir l’osmose que vous aviez en tant que trio ?
Ben comme je te le disais juste avant, on est arrivés, Mathieu et moi, à trouver la fine équipe Buko 2.0 ! On a rebondi in extremis comme toujours... Des urgences, toujours des urgences chez Buko...

Votre prestation au Motocultor, en seconde position, devant un parterre de metalleux fatigués par deux jours de festoche et par l’alcool n'était pas chose aisée, néanmoins la foule a eu l'air d’apprécier. Quelles sont tes impressions sur ce set ?
Super festoche qui monte, qui monte ! On était à peu près aussi fatigués qu'eux, mais on adore vraiment ce genre de challenge. Réveiller un métalleux : c'est un privilège.

Votre nouveau batteur, qui présente une frappe différente de celle de Niko votre ancien batteur, commence déjà à laisser sa "patte" sur certains morceaux (je pense notamment à son interprétation de "Brother Together" lors du festoche). L'encouragez-vous justement à "singulariser" ses parties de batterie sur des titres qu'il n’a pourtant pas composés ?
Thibault avait déjà pas mal de contraintes avec le fait de retranscrire les 2 premiers albums, mais vu qu'il est engagé le p'tit gars, et qu’on n’avait pas joué de chansons du troisième album sur scène, il avait carte blanche. On a jammé, revu des arrangements, on s'est marré, et l'affaire était dans l'sac. Pas de diktat chez Buko !

Quelles seront vos prochaines dates ?
Alors le 31 Août au Jübek festival, près d' Hambourg en Allemagne, le 14 Sept au Raismes fest dans le Nord, le 20 à la salle André Malraux à Rouen, le 21 au Massif Fest en Belgique, le 22 au Mennecy Fest dans le 91, le 11 Octobre au Forum dans le 95. Attention deux dates le même jour car on est fous : le 12 Oct au Rock Or Ride en Belgique et au Foud'Rock fest dans le 78. Le 23 Novembre à La Guerre Des Gaules en Belgique. Après quoi, la tournée se met encore en place mais 2014 devrait être heavy...

Dernière petite question : quel est ton groupe préféré de la programmation de ce Motocultor 2013 ?
Pour moi, peut-être pas pour les autres, ce sera Annihilator parce qu'ils ont bercé mon adolescence. Je n’étais pas déçu, c'était bien vénère' et old school ! Merci à toi amigo et à tous les gars qui se bougent et qui font bouger !

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ATARAXIE était un groupe dont on m'avait dit "Tu verras, ce groupe est génial !". Sauf que ouais, je n'ai pas pu constater ce qu'il avait de si génial. Pour moi, il était plutôt "spécial". Je m'explique. C'est un groupe, où il y a plus d'instrumental que de chant. Sauf que l'instrumental, c'est quasiment toujours la même chose ! Une cellule rythmique qui se répète en boucle, sur au moins trente mesures ! Au début, tu es intrigué, puis tu t'impatientes, et enfin tu te lasses. Mais bon sang, quand est-ce que le texte va sortir de la bouche du chanteur ? Du coup, l'atmosphère est assez glauque, poignante voire oppressante. Jouer cela en plein après-midi, n'était peut-être pas une si bonne idée. En pleine nuit en revanche, ça aurait pu rendre quelque chose de plus impressionnant. Le public était donc très mitigé, partagé entre ceux qui accrochaient, qui trouvaient ça original, et ceux qui finissaient par être agacés, par trouver le temps long. Soit disant, c'est un groupe poétique. Eh bien oui, vive la poésie ! C'est plus de la musique pour dépressif que pour amoureux de la vie ! Mais toutefois, il faut soulever le point que c'était courageux de leur part de présenter ça en live, et surtout devant un public de furieux qui n'attendait qu'une seule chose : pouvoir se déchaîner. Résultat, le public était figé sur place. Non pas parce qu'il se prenait une grosse tarte de la part du groupe, mais parce qu'ils s'ennuyaient. Du coup, forcément, les applaudissements et encouragements étaient maigres. Mais peut-être que ce sont nous, les pauvres insensibles qui n'avons rien compris à leur musique ? Nous ne sommes finalement pas du même univers. Quoiqu'il en soit, ce fut un groupe intéressant à "écouter", puisqu'il nous a prouvé que dans le metal il n'y a pas que des textes growlés, mais également de la musique à apprécier. Bon, ce n'est pas tout, mais vivement la suite pour pouvoir enfin se défouler !

Setlist : "L'Ataraxie" / "Walking Through The Land Of Falsity" / "Face The Loss Of Your Sanity" / "Slow Transcending Agony".


Il est 14h passées, tous les journalistes étaient conviés au bar des artistes afin d'assister à une conférence de presse organisée et présentée par le grand patron du Motocultor. Non, aucune collation n'a été offerte, il s'agissait juste d'une brève interview de celui-ci, qui nous a donné ses impressions sur le fest. Il en est ressorti que globalement les artistes ont été satisfaits, que ce nouveau lieu est le meilleur pour implanter le fest puisqu'il est bien situé, qu'il y a accès à l'eau et qu'il est légèrement en retrait de la ville ce qui fait que la ville était rapidement accessible aux festivaliers. Il tenait à remercier tous les bénévoles qui selon lui ont été très efficaces, ainsi que les festivaliers qui ont été relativement "propres" et "respectueux". Il a également insisté sur le fait qu'il été entrain de négocier avec la mairie de Saint-Nolff pour pouvoir replanter le fest l'été prochain, et que les négociations avec les futurs groupes débutaient déjà. Il précise qu'il aimerait accueillir des têtes d'affiches plus grosses, comme le groupe Megadeth par exemple. Il pense que l'édition 2014 ressemblera fortement à celle de 2013, car il en a été ravi. Voilà grosso modo ce qui a été dit.



Mais il est temps à présent de retourner sur le site, pour voir ou découvrir le groupe JUMPING JACK. On arrive tous sur le site et là, on apprend par des gens du public que le groupe suivant, Eyehategod ne jouera pas. Pour cause, un technicien vient de leur annoncer que le groupe s'était trompé de destination, qu'il s'était rendu à la ville où il devait jouer le lendemain. Ahlala quelle misère ! Cette annonce a fait perdre le sourir de nombreux visages, qui étaient impatients de voir ce groupe. A la place, JUMPING JACK a prolongé son set. Mais pourtant ce n'est pas cela qui a consolé les nombreux déçus... Allez, au fond ce n'était pas si grave, allons reprendre du poil de la bête ! Les JUMPING JACK ont donné le meilleur d'eux-mêmes afin de non pas remplacer Eyehategod, mais de rattraper le coup. Et ça les a boostés ! C'était limite s'ils ne s'excitaient pas sur scène. Ils étaient comme habités par une force musicale digne des plus grandes rockstars. En même temps, JUMPING JACK fait du rock, et ça envoie ! Allez public, re-bougez-vous !



UFOMMAMUT, en voilà un groupe qui a attiré un bon nombre de regards ! Et pour raison, ils avaient des amplis et têtes d'amplis de couleur verte ! Ce qui est peu habituel, la seule couleur fluo étant orange, habituellement. De plus, les instruments, eux, étaient tous de couleur rouge. Ce qui faisait beaucoup de couleurs, pour quelque chose qui est la plupart du temps, de couleur noir. Rien que pour cela, ça donnait un visuel très sympathique, très tape-à-l'oeil. Et eux, côté musique, ça se rapprochait du groupe ATARAXIE. En effet, de très longs instants instrumentaux constituaient leur set. Sauf que eux, à la différence, ils ne restaient pas plantés sur place. Ils headbanguaient de part et d'autre, ils bougaient leur corps, ils grimaçaient, bref ça donnait envie de faire pareil. Du coup les retours du public étaient plutôt positifs, à croire qu'ils ont adoré. De plus, un espèce d'ultra-son accompagnait leur musique, ce qui rendait quelque chose de strident, d'indus, qui donnait mal au crâne. Mais finalement, c'était peut-être ça qui plaisait. Ca déconnectait, mais alors totalement. Ca faisait quitter terre, ça transportait les gens. Le public a visiblement été ravi et ça lui a permis de se remettre dans le bain, dans l'ambiance. C'est sûr, cette troisième et dernière journée, s'annonce être l'apothéose du fest !



Et on passe de la couleur, au noir so dark, avec le groupe THE OLD DEAD TREE qui a visiblement adopté le dresscode noir et simple. Car oui, c'était en toute simplicité que le groupe s'est présenté. Excluez le metal, eux, c'est du rock qu'ils font. Mais du rock gentil, du rock sensible. Le genre de rock où c'est le chant le plus important et où l'accompagnement harmonieux est doux et émotif. Et pourtant, le chant n'a pas été mis en avant. C'était à peine si on l'entendait. Alors, mauvais réglage micro ou manque de puissance au niveau de la voix ? Mystère. Mais je pencherai plutôt sur le mauvais réglage, car par moments, la guitare s'entendait plus qu'à d'autres moments, comme si on lui augmentait le volume. Malgré qu'on soit en plein après-midi, les jeux de lumières se sont fait entrevoir. Ca rajoutait un côté spectaculaire. Finalement, la majorité s'est laissée emporter par ce combo qui plein de mystère et de douceur, a su nous transporter. Et ce n'était pas gagné puisque le public était majoritairement composé de furieux. Mais au final ils se sont pris au jeu et ont laissé leur face sensible s'emparer d'eux. Alors bravo les mecs. Et public et musiciens se le rendaient réciproquement. C'était beau à voir (séquence émotion de l'après-midi). Le charme de ces jeunes hommes a opéré et n'a laissé personne indifférent. C'est malin, maintenant tout le monde s'est calmé ! Allez, il est temps de retrouver ses esprits et de se déchaîner sur le groupe suivant !



Repéré pour ma part lors d’un concert de petits groupes sur la péniche "Le Petit Bain" à Paris l’année dernière, LUTECE, groupe de black metal français se retrouve sur la Supositor Stage à 17h35. A quoi doit-on cette programmation d’un petit groupe à une heure aussi avantageuse en termes d’audience ? Rien de plus simple : ce combo a gagné l’édition 2013 du Headbang Contest de Paris, d’où la récompense de taille qui est celle de pouvoir jouer dans ce festoche de metal extrême. Le quintette, bien qu’effectivement peu connu sur la scène nationale, vient défendre avec ardeur son album "Our Ashes Blown Away", galette de 13 titres à l’artwork de tête de mort (c’est la moindre des choses quand on fait du BM !). Entrée en piste dynamique sous des applaudissements timides, le combo ne se laisse pas démonter malgré le soleil écrasant (toujours délicat de faire du BM en plein soleil, l’imagerie du groupe s’en retrouve un peu atténuée) qui leur arrive en pleine face. Hesgaroth, le chanteur, s’agrippe fermement à son pied de micro orné de belles têtes de mort pour nous emmener dans son univers à la rage de sa voix. Le premier trio de morceau provient directement du dernier album et est accueilli comme il se doit par les amateurs du genre. La suite du set proposera des morceaux antérieurs comme "Melted Flesh" ou encore "Alesia" qui passeront tout aussi bien, notamment grâce à un son correct et au jeu de scène du frontman plutôt énergique. Bémol cependant pour les musiciens qui auraient pu, à certains moments, se donner un peu plus sur scène pour faire vivre leurs morceaux. Quoi qu’il en soit, l’exercice est réussi avec brio pour ces petits poucets du BM qui méritent de devenir un peu plus grand.

Setlist : "The Path Of Glory" / "Moonless Night" / "I Am The Sword" / "Melted Flesh" / "Where Are You Mars" / "Alesia" / "Living My Funeral" / "Sunk Into Oblivion" / "The Venom Within".

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Heureux de vous retrouver ici dans ce festival français plutôt intimiste, pour écouter le dernier album de votre black metal français mais pas francophone, le bien nommé "Your Ashes Blown Away", au milieu de pas mal de groupes français (plus qu’au Hellfest en proportion). Tes impressions sur la programmation ?
Hesgaroth (chant) : J’aime beaucoup la programmation. Vendredi, avec Destroyer 666, j’étais vraiment au taquet ! Samedi c’était un peu plus punk mais j’ai adoré Impaled Nazarene. C’est un bon festival de musique extrême, où l’on trouve de fait moins de groupes consensuels comme au Hellfest. C’est important de faire venir ce genre de groupes, qui sont pas suffisamment des "stars" pour faire une tête d'affiche de Hellfest mais qui restent néanmoins des tauliers, qui sont la depuis 25 ans, à l’exemple de Vader qui nous a mis une énorme gifle. Très gros niveau général donc forcément ravi ! Programmation beaucoup moins axée black metal que l’année dernière, où jouaient Immortal et Behemoth entre autres.

Êtes-vous déçus de ne pas avoir fait l’édition précédente ou, au contraire, êtes-vous prêts à en découdre encore plus pour montrer aux gens que le black metal est bien présent cette année ?
C’est sûr qu’on aurait aimé voir Immortal et Behemoth mais bon, on n'avait qu’à acheter nos billets comme tout le monde si on voulait les voir. (rires) Quand même je trouve que la programmation est bonne cet année, avec Belenos, Impaled Nazarene que je n’avais pas vu depuis un petit moment. On est ravi d’être là, et le fait qu’il y ait moins de groupes de black peut jouer en notre faveur en ramenant les fans du genre pour voir un groupe qui a un peu moins de notoriété.

Quel a été l’accueil du dernier album ?
Pour le moment l’accueil a vraiment été très positif, sans réelles critiques négatives, que ce soit dans Metallian ou dans les webzines / fanzines donc pour le moment on touche du bois.

Quelles sont les prochaines dates du groupe ?
On sera à Tours dans 3 semaines pour un festoche de metal extrême avec Belenos, Seth, Dagoba en tête d’affiche. Il me semble que c’est la première édition et que c’est le 6 et 7 Septembre. On est actuellement en train de bosser sur une tournée, donc, pour les dates sûres, on sera les 22, 23 et 24 Novembre dans le Nord de la France. Avec un peu de chance début Novembre on sera dans le Sud, vers Nice, Marseille, Grenoble, et ensuite Janvier / Février ça sera à l’Ouest.

Ton groupe préféré du festival ? Il peut d’ailleurs y en avoir plusieurs.
Annihilator et Vader.

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A qui laissons la place désormais ? A MUSTASCH. En voilà un drôle de nom ! Personnellement, je ne connaissais pas du tout ce groupe. Et j'ai découvert un groupe, disons très rock'n'roll. Surtout le chanteur / gratteux qui jouait son rôle à la perfection. Et du coup, ça a suscité le rire de beaucoup, que ce soit du public, des techniciens ou des bénévoles. Surtout qu'ils ont joué à l'heure de l'apéro, donc niveau clichés, on ne pouvait pas mieux faire ! Illuminés non pas par les projecteurs mais par les rayons de soleil qui ont repointé leur nez en ce dernier jour, les zicos ont eu une certaine classe. Bon c'est sûr ce n'était non plus pas un groupe pour les énervés, mais en cette fin d'aprèm ils ont été bien appréciés. Le ciel était bien bleu, il n'y avait pas un seul nuage à l'horizon. Comparé au temps des deux premiers jours, c'est clair qu'on ne pouvait pas s'en plaindre ! Et là, on s'est vraiment sentis en plein été, et avec le rock'n'roll en fond et la bière à la main, c'était vraiment paradisiaque. Vivement les têtes d'affiche de ce soir !



Et on a pu compter sur DECREPIT BIRTH pour renouveller l'ambiance dans la fosse. Ca y est, le public semblait enfin se réveiller. Headbangs, circle pits, bousculades... On peut dire que ce début de soirée commençait très animé ! Il faut dire que le chanteur dreadeux en imposait ! Il en avait dans l'ventre et il paraissaît vénère ! De quoi rendre le public encore plus agressif ! Alors même si leur musique n'avait rien de transcendant, bin leur rage a opéré et résultat tout le monde a été satisfait. D'ailleurs, ils étaient un petit peu à l'étroit sur la petite scène, mais c'est sûrement ce côté "intime" qui était à la hauteur de ce succès. Et pour la petite anecdote, ça bougeait tellement dans la fosse, que plusieurs gobelets se sont renversés, ce qui fait que pas mal ont eu droit à une bonne douche de bière, et ils ne pouvaient pas rêver mieux comme douche au bout de trois jours de festoche ! Bon du coup, vous imaginez bien qu'à la fin de leur set, les gens se sont rués au bar pour refaire le plein... Mais c'est que les DECREPIT BIRTH pousserait à la consommation !? En tout cas c'est sûr, outre devant les scènes et le bar, le site était désert. Il faut croire que la musique les a tous attirés au devant la scène. Ou plutôt des scènes, car nombreux étaient ceux déjà placés devant la grande scène afin d'avoir les meilleures places pour accueillir le prochain groupe, MOONSPELL.

Setlist : "Of Genocide" / "The Infestation" / "A Gathering Of Imaginations" / "The Resonance" / "Diminishing Between Worlds" / "Symbiosis" / "Crystal Mountain".



Et voici désormais un groupe grandement attendu depuis le début du festival, MOONSPELL. Inutile donc de vous dire que la fosse était archi-pleine, que toutes les oreilles étaient toute ouïe et que tous les yeux étaient grand ouverts ! Mais attention, lorsqu'un groupe est autant attendu, il a difficilement le droit à l'erreur... Et d'ailleurs, le chanteur l'a dit entre deux chansons, qu'ils étaient non seulement ravis d'être ici ce soir, mais également intimidés de rejouer devant un public français. A nous donc de leur faire honneur ? De les détendre ? Ce fut le cas. Le message n'est pas passé dans l'oreille d'un sourde, puisque la foule en mouvement a bien réceptionné le message. C'était donc une furie. Malgré que certains furent déçus de leur prestation live, faute de ne pas avoir vu ce à quoi ils s'attendaient, les autres ont adoré. Et surtout au moment où une danseuse à rejoint la troupe sur scène et s'est mise à danser autour du chanteur. Là bien sûr, il n'y en avait que pour elle. Tous les regards étaient braqués sur elle, délaissant les autres zicos. Mais pour une fois qu'il y avait de l'animation sur scène, il fallait bien en profiter. Surtout qu'elle avait de la bonne musique pour se laisser entraîner, la demoiselle ! Et soutenue par les applaudissements du public, elle était dans de bonnes conditions pour être parfaitement à son aise. Les influences symphoniques ont également contribué à l'atmosphère vraiment spectaculaire. Franchement, en voilà un bon groupe qui avait sa place en ce dernier jour ! Les festivaliers sont montés à bloc, le soleil commence à se coucher, la soirée peut enfin commencer !



DYING FETUS est vraiment le groupe qui a eu le bon créneau, en ce Dimanche 18 Août. Pour raison, il a débuté sur un coucher de soleil et a pris fin sur une nuit tombée. Du coup, niveau contrastes et lumières, c'était nickel ! Les slams reprenaient enfin (il était temps !), la fosse était méchamment agitée, et plusieurs se sont retrouvés à terre. Pour parler de façon vulgaire, c'est simple, c'était le gros bordel ! Ca n'arrêtait pas de gigoter, de pogoter, de slammer, de lever le point vers le haut. Même les filles s'y mettaient ! A croire que les gens se sont dit "Bon, puisque c'est la dernière soirée, autant en profiter à fond !" A chaque fin de chanson, le groupe avait droit à un tonnerre d'applaudissements. Quand il a commencé à vraiment faire nuit, on a enfin pu profiter des lights et finalement on a pu constater que c'était quelque chose qui manquait, l'après-midi. La technique, la rapidité, et l'efficacité des musiciens ont totalement contribué à l'appréciation du show. C'est en partie grâce à cela que le groupe est si bon. Il suffit déjà de voir le batteur, derrière sa monstrueuse batterie, ou bien les guitaristes agiles de leurs doigts ! C'était carrément une démonstration de virtuosité ! Et le chant bien grave qui accompagnait rendait le tout vraiment stupéfiant. Ecouter ce groupe en live, c'est se prendre une bonne grosse claque dans la figure ! Il faut l'entendre pour le croire. Et c'est sûrement pour cela que le public s'est déchaîné. Alors même si on pourrait reprocher au groupe de ne pas utiliser l'espace scénique, on ne le fera pas, car il faut être hyper concentré pour jouer des sons pareils ! Au final, on ne retiendra que du positif de ce groupe qui fait toujours l'unanimité autant en indoor, qu'en outside !



Attention, prêts, feu, go ! EXODUS entre en scène et c'est dans un tout autre tournant que prend la soirée ! Les lights illuminent les musicos, qui, à l'aise sur scène, démontent tout ! Il suffit des premières notes, de la première syllabe pour que le festival de Motocultor s'enflamme ! Voilà que la fosse est archi-pleine, tout le monde est présent pour profiter de la toute dernière soirée et surtout pour s'amuser. Ce soir, on ne pense pas au lendemain. Ce soir, on ne plus rien à rien. Ce soir, c'est un règlement de compte entre le groupe et son public. Ce soir, c'est le carnage assuré ! Et quel carnage ! Certains mecs dans le public sont en sang, parce que bourrés ils ont foncé dans le tas et bim ! Le pire, c'est qu'ils ne ressentent absolument rien. Ils ne se rendent même pas compte de ce qu'il leur arrive ! Ils sont tellement dans l'euphorie du concert qu'importe, seule l'ambiance compte. Et cette ambiance, on la doit particulièrement à EXODUS qui, il faut le dire, sait la mettre ! Pourtant, ils ne font rien de si particulier, à part jouer et chanter. Mais ils ont une telle prestance, une telle énergie, une telle puissance qu'ils explosent tout ! Le chanteur, complètement dans sa bulle, se met parfois à faire de la air guitar ! C'est pour dire que c'est show... Ca s'agite de vraiment partout, tant dans la fosse, que sur la scène, que dans les backstages. C'est impressionnant et en pleine nuit, en pleine nature, c'est absolument tueur. On aurait pas pu rêver mieux et on ne regrette pas d'avoir attendu le dernier jour pour vivre un moment pareil et pour terminer sur des groupes sensass dont celui-ci. Ce fut une presta vraiment irréprochable qui aurait pu, à notre grand bonheur, s'éterniser toute la nuit ! Allez, on est chaud bouillant, que ça continue !

Setlist : "The Ballad Of Keonard And Charles" / "Piranga" / "Children Of A Worthless God" / "Blacklist" / "A Lesson In Violence" / "Bonded By Blood" / "The Toxic Waltz" / "Strike Of The Beast".



On l'a voulu, et on l'a eu ! Les ORANGE GOBLIN ont succédé à EXODUS et dans la même lignée, ce fut un sans faute niveau ambiance. Mais musicalement parlant, ce fut encore meilleur. Les jeux de lumière étaient vraiment très beaux et rendaient divinement bien dans la pénombre de la nuit. Sur ce point, le groupe ne peut pas se plaindre de l'éclairage qu'ils ont eu ! Et puis les mecs, ils ne jouent pas de la daube ! Non loin de là, leur musique est top. Elle a un côté entraînant, qui entraîne à faire la fête toute la nuit. Et c'est pourquoi, le public s'est exécuté. Il a vraiment pris son pied du début à la fin et l'a fait savoir. Et le chanteur est tellement un tueur, qu'il s'est à un moment donné, mis à tirer sur le public avec son pied de micro ! Donc encore une fois, en matière d'ambiance, on ne pouvait pas faire mieux. De plus, on ressent la maturité artistique du combo et c'est ce qui fait qu'à leur stade, on adhère totalement à leurs compos et à leur prestation live. Les riffs groovy du gratteux en ont envoûté plus d'un, et c'est sans oublier le charisme du chanteur. C'est évident, les ORANGE GOBLIN ont tout pour plaire. Mais en attendant, vu l'heure qu'il est, ce n'est plus totalement le groupe qui plaît tant, mais l'euphorie du festival. Et quand il y en a plus, il y en a encore, c'est pour cela que le Motocultor nous réserve encore un dernier groupe...



Et comment bien finir la soirée et achever ce troisième et dernier jour de festival ? Avec THERION bien sûr ! Quel autre groupe de la programmation aurait pu conclure aussi bien qu'eux ? Personne. Pour raison, ils sont nombreux sur scène ce qui augmente l'ambiance qu'ils envoient. De plus, il s'agit d'un groupe mixte, ce qui fait que le côté féminin opère un charme inévitable. Et puis il y a toutes ces lumières qui les éclairent, qui rendent le show encore plus spectaculaire. Et leur style de musique, qui est assez original comparé à ce que l'on a pu entendre aujourd'hui, et enfin le dresscode qui était pour certains membres, très tape-à-l'oeil. D'ailleurs sur la première chanson, on a pu reconnaître une jeune femme déjà vue plus tôt dans la soirée : la danseuse présente sur scène avec le groupe MOONSPELL, mais avec une toute autre tenue bien sûr. Cette fois elle n'était pas dénudée, mais équipée d'une longue cape rouge qui la voilait. Résultat, ils étaient presque une dizaine sur scène, ce qui en faisait du beau monde ! Un des moments phares de leur presta, a été leur reprise de la chanson française "Poupée De Cire, Poupée De Son" de France Gall. Eh oui, ce n'est pas tous les jours que des Suédois reprennent une chanson française ! Surtout une ancienne, dans ce genre-là ! Evidemment, vocalement la chanson a été arrangée à la sauce de la chanteuse lyrique dans une tonalité bien plus haute ! Epoustouflant ! Elle y rajoute carrément des modes de jeu dans sa voix ainsi que de nouvelles harmonies, pour réellement re-créer la chanson dans son style. Personnellement, je préfère la version originale, ou alors ils auraient pu la chanter en suédois (pourquoi pas !?) Quoiqu'il en soit, merci à eux pour le clin d'oeil au public français. Et dans leur genre bien théâtral, ils ont su assurer le show à la perfection, de quoi finir en beauté ! A présent, à 1h du matin, il est temps d'aller faire dodo et surtout de très beaux rêves (ce qui ne sera pas difficile vu la belle journée que nous avons tous passée). Demain matin il sera l'heure de replier les tentes et de déguerpir du camping. La première douche en rentrant ainsi que la première nuit dans un vrai lit seront très appréciées, bien que le retour à la réalité sera rude. Mais pas de panique, on recommencera l'année prochaine !

Setlist : "The Rise Of Sodom And Gomorrah" / "Son Of The Sun" / "Kali Yuga" / "Vanaheim" / "Lemuria" / "Abraxas" / "Ginnungagap" / "Poupée De Cire, Poupée De Son" (France Gall cover) / "Wine Of Aluqah" / "Call Od Dagon" / "Cults Of The Shadow" / "To Mega Therion".


Photos tirées de : www.byclown.com