La review

NASHVILLE PUSSY + PARTOUZZZZE BASTARDS
Le Batofar - Paris
29/01/2017


Review rédigée par Candice


Ce dimanche, nous célébrons le retour de NASHVILLE PUSSY sur les terres parisiennes. Le groupe est un habitué des scènes françaises, il s’y produit une à deux fois par an. Cette fois-ci, c’est au tour de la péniche Batofar (Paris) de les accueillir. Le public arrive en masse un peu moins d’une heure avant le début du show, celui-ci ne sera peut-être pas sold-out, mais aura tout de même une bonne affluence.



Le groupe parisien PARTOUZZZZE BASTARDS est chargé d’introduire la soirée. C’est très souvent la même angoisse qui plane sur les premières parties ; vont-elles réussir à mettre l’ambiance pour ce qui s’annonce après ? Cette question ne s’est très vite plus posée avec les PARTOUZZZZE BASTARDS. Ceux-ci arrivent détendus et souriants sur scène, et balancent sans ménagement du gros rock, bourré d’énergie et de bonne humeur. C’est un plaisir à voir comme à entendre ; le chanteur investit la scène et échange avec le public, dans une ambiance bonne enfant. Les titres – tirés de leur premier EP déjà en vente - s’enchaînent, à mi-chemin entre Motörhead (le groupe interprétera d’ailleurs un titre en hommage au défunt Lemmy), et Airbourne. Ils sont tous aussi bons les uns que les autres, le groupe a bien défini son identité, et sait la défendre sur scène. Le petit problème technique à la fin de la reprise des Ramones "Ramones" est pris à la rigolade, et plutôt que de continuer leur set, pourquoi ne pas la refaire ? C’est reparti. Quand il y en a plus, il y en a encore ! Le set se conclut sur "Gazoline", la deuxième reprise d’Electric Mary de la soirée (la première étant "One Foot In The Grave"), et sur un titre de leur composition, "Insane", qui représente bien l’atmosphère ambiante ce soir ! Le groupe quitte la scène sous les applaudissements, le pari est gagné. Même si PARTOUZZZZE BASTARDS fait dans le hard rock à 100% et n’invente rien de nouveau, le résultat est plus que bon. Merci pour cette belle entrée en matière !



Ce petit lieu intime qu’est le Batofar est désormais bien rempli, entre la bière, la transpiration et l’excitation, on sent déjà les effluves d’une bonne soirée qui s’annonce ! Les lumières s’éteignent de nouveau, et sur le célèbre "Running With The Devil" de Van Halen, NASHVILLE PUSSY fait son entrée.
Blaine Cartwright, le chanteur-guitariste, semble bien imbibé à cette heure pourtant pas si tardive, doute confirmé quand il ramène sa bouteille de Jack Daniel’s à moitié vide. De quoi nous mettre immédiatement dans le bain ! Les superbes Ruyter Suys (guitariste) et Bonnie Buitrago (basse) arrivent à leur tour, suivies de Ben Thomas à la batterie, le petit nouveau de la famille, succédant à Jeremy Thompson. Et là, la guerre est déclarée : le groupe attaque sur "Pussy Time", les musiciens partent au quart de tour, et le public aussi ! C’est puissant, c’est sale, c’est violent, tout ce qu’on aime. Il s’agit là d’un détail, mais il est important de le faire remarquer, le groupe est composé pour moitié de femmes. Qui a dit que les femmes ne savaient pas faire du rock’n’roll ? Ce n’est certainement pas NASHVILLE PUSSY, qui leur doit en grande partie sa popularité. C’est d’ailleurs Ruyter qui fait la guitare lead ; et quel talent ! A la fois à l’aise mais concentrée sur son jeu, la version féminine de Ted Nugent livre une prestation sans faille. Le très rock-bluesy "Pillbilly Blues" fait montrer encore d’un cran l’adrénaline, ainsi que "I’m So High", bien dans l’esprit hard rock américain des 70’s. Bien que la setlist soit sensiblement la même depuis leurs derniers passages en France, on ne se lasse pas pour autant, tant leur énergie est communicative. On passe donc sans surprise par "Up The Dosage", issu de leur dernier album en date (2014) du même nom, "Rub It To Death", ou encore par l’excellent "Till The Meat Falls Off The Bone". Le groupe accordera une part conséquente à cet album, et on ne peut pas leur en vouloir, il est vraiment très bon. Pour les non-connaisseurs, voilà de quoi enrichir votre bibliothèque musicale ! On a également droit à une grosse dose de "Get Some !" (2005), et quelques autres titres, piochés un peu partout dans leur discographie.
La soirée se poursuit sur "Go To Hell", les cowboys NASHVILLE PUSSY nous emmènent cette fois au Far West, au cœur du folklore américain. Blaine s’abreuve copieusement de Jack Daniel’s, et partage avec sa guitariste. Si avec ça, on n’est pas mis dans l’ambiance ! Toute plaisanterie mise à part, le morceau nous permet de faire une pause en douceur, d’écouter les instruments roucouler et la voix de Blaine nous transporter à des milliers de kilomètres de là. C’est incontestablement un des points forts du show. Malheureusement, celui-ci touche bientôt à sa fin… C’est de nouveau la folie ; "Why Why Why" est de la partie, pour notre plus grande satisfaction. "Struttin’ Cock" sonne le rappel, deux minutes cinquante de rock’n’roll à l’ancienne ; c’est là que repose toute la magie de NASHVILLE PUSSY. Enfin, pour finir la soirée en beauté et (surtout) en finesse, retentit le très sulfureux "Go Motherfucker Go", qui fonctionne toujours aussi bien à travers les années ("Let Them Eat Pussy" dont il est issu, fêtera ses vingt ans l’année prochaine !).
Alors que le reste du groupe quitte la scène, Ruyter se lâche complètement ; après avoir utilisé une bouteille de bière vide pour taper les cordes, elle les retire du corps de la guitare, et finit par s’allonger sur la scène, dans un état de semi-transe. Tout le public est perplexe, cette petite mise en scène ne durera pas loin de dix minutes ! Mais pas d’inquiétude, Ruyter se "réveille", et lance à ses fans les cordes désormais inutilisables. Le groupe nous surprendra jusqu’au bout !

Vous l’aurez compris, c’est en nage que nous quittons le Batofar, mais avec le sourire jusqu’aux oreilles. Malgré l’opulence des soirées rock en région parisienne, celle-ci est à marquer d’une pierre blanche. En effet, de la première partie à la fin du show de NASHVILLE PUSSY, il n’y eut aucun temps mort ou même quelconque lassitude. Le seul petit bémol a été la voix de Blaine, presque inaudible à certains moments dans les premiers rangs. Mais cela ne relève que du détail car le groupe a été largement à la hauteur de nos espérances, à savoir nous délivrer du rock pur et brut de décoffrage.