La review

NIGHTWISH
Halle Tony Garnier - Lyon (69)
20/04/2012


Review rédigée par Alexandra


Les Finlandais de NIGHTWISH sont de retour en France, après une longue absence de pas moins de 3 ans, pour une tournée exceptionnelle de seulement 3 dates, au Zénith de Nantes, à Bercy à Paris et à la Halle Tony Garnier de Lyon ce soir pour nous présenter leur nouvel album "Imaginaerium" sorti en Décembre 2011. Autant dire un concert à ne pas rater pour leur rare passage dans nos contrées. La foule est déjà bien présente devant la salle, certains étant là certainement depuis la fin de la matinée pour être le mieux placés possible ; une salle qui s‘annonce bien remplie ce soir. Parmi les premières parties, on retrouve le quatuor féminin d’Eklipse et les Finlandais de Battle Beast. Malheureusement arrivée aux trois quarts du set de Battle Beast (le concert est annoncé à la base pour 19h30, le premier groupe commence son set dès 19h), le temps pour moi d’accéder à la salle et d’atteindre le pit photo, je n’aurai donc pas pu assister aux premières parties de ce soir, désolée pour les groupes et les fans. Je m’arrêterai donc directement sur le groupe principal de ce soir : je parle bien sûr de NIGHTWISH.

Le deuxième groupe annoncé ce soir, Battle Beast, termine son set autour des 20h15, nous voilà obligés d’attendre en retrait dans le pit photo que la tête d’affiche entre en scène, l’attente se fait longue au fur et à mesure que le décor est installé et la scène préparée, une sorte de rideau blanc assez spécial laisse à peine entrevoir la scène, une demi heure après la musique d’intro se fait doucement entendre: il est 20h45, les membres de NIGHTWISH arrivent enfin sur scène, c’est parti pour 2h de show.



Et ça commence fort dès "Taikatalvi" qui annonce la couleur d’entrée de jeu, le rideau tombe enfin, les effets pyrotechniques sont déjà au rendez vous avec jets de flammes, avant d’enchaîner sur "Storytime", un des nombreux titres tirés de leur dernier opus en date "Imaginaerium". En effet, tournée promotionnelle oblige, la setlist de ce soir est composée dans sa majorité de titres extraits de leur nouvel album (au nombre de dix tout de même !!) parmi lesquels entre autres "Slow, Love, Slow", "The Crow, The Owl And The Dove", "Ghost River", "Scaretale", "Song Of Myself" ou "I Want My Tears Back". Peu de place est donc accordée aux anciens titres de la discographie du groupe, seuls cinq titres issus de la "période Tarja" sont repris ce soir. Certes cela fait déjà sept ans que la chanteuse a quitté le groupe, dont cinq que Anette Olzon a repris le flambeau, mais il serait dommage de vouloir tirer un trait sur cette période en n’incluant pas certains titres phares du combo Finlandais sur scène. On pourra tout de même entendre un "Over The Hills And Far Away" qu’Anette nous présente pour rendre hommage au regretté Gary Moore, dont le groupe a repris ce titre, l‘efficace "Wish I Had An Angel", une version acoustique de "Nemo", "Planet Hell" et "The Siren" extraits de l’album "Once" sorti en 2004, ainsi que "Dead To The World" tiré de l’album "Century Child" sorti en 2002. Le chant des deux chanteuses étant toutefois d’un registre totalement différent (lyrique pour l’une, plutôt "pop / rock" pour la seconde), ces morceaux passent évidemment moins bien ici que lorsqu’interprétés par Tarja, le chant ne paraissant pas toujours très juste ce soir sur ceux-ci, mais font tout de même plaisir à réécouter. Au risque de paraître exigeante ce soir, j’aurais cependant aimé entendre plus de titres extraits de leur précédent album "Dark Passion Play", album qui marque l’arrivée d’Anette au sein du groupe. Une setlist pas très équitable qui, je trouve, a accordé une place un peu trop importante au dernier album à mon goût, dommage.



Pour le reste, NIGHTWISH sait nous faire le show et nous en mettre plein la vue, et c’est le cas de le dire, un concert de ce groupe est un spectacle à voir, ne serait ce que pour le plaisir des yeux. Entre des effets pyrotechniques avec jets de flammes à plusieurs reprises, un immense écran au fond de la scène où défilent des images et vidéos se rapportant d’une manière ou d’une autre aux titres interprétés ce soir au fil du set, un jeu de lumières superbe, sans oublier le "canon à confettis argentés" les projetant dans le public et le mini feu d’artifice final qui clôture le show au moment de saluer et remercier le public, on en a pour notre compte, voilà qui fait plaisir à voir !! Le son à la Halle Tony Garnier ne me semble toutefois pas toujours excellent, l’acoustique de la salle ne me paraissant pas très bonne, le son résonne un peu trop et a une consonance un peu trop saturée à mon goût, chose un peu dérangeante à mon oreille, ce qui n’est pour le coup pas toujours agréable à entendre par moments, notamment au niveau du micro dont le chant semble quelque peu laisser à désirer de par cette forte sensation de résonnance sonore dans la salle.

En ce qui concerne les musiciens, Anette au chant se montre souriante et visiblement à l’aise sur scène, semblant avoir plus ou moins réussi à passer l’étape du changement de chanteuse au sein du groupe, qui a fait débat auprès des fans du NIGHTWISH époque Tarja (et continue encore toujours maintenant), elle communique bien avec le public, semble heureuse d’être là et se remémore leur passage sur Lyon lors de leur dernière tournée à l’occasion du Dark Passion Play Tour en 2009. Marco Hietala à la basse, avec qui Anette se partage le chant sur certains titres, ainsi que Emppu Vuorinen à la guitare font montre d’une certaine complicité et occupent plutôt bien la scène, Emppu se plaisant à jouer avec les photographes et à faire le pitre, le sourire toujours collé aux lèvres. Tuomas Holopainen, le "cerveau" du groupe, est quant à lui plus discret derrière ses claviers, mais toujours dynamique et efficace, Jukka Nevalainen derrière les fûts excelle, toujours fidèle à lui-même. Nous avons également la surprise de retrouver sur scène pour les accompagner Troy Donockley à la cornemuse Irlandaise. Celui-ci avait déjà participé à quelques titres de l’album "Dark Passion Play", parmi lesquels "The Islander" et "Last Of The Wilds" que l’on retrouve donc ce soir parmi la setlist. Le voilà de retour sur l’album "Imaginaerium" pour quelques titres ("I Want My Tears Back" et même au chant sur "The Crow, The Owl And The Dove"), et accompagnant le groupe sur la totalité de leur tournée de l‘Imaginaerium Tour.



Malgré l’énergie déployée par le groupe et notamment par Anette, la variété des morceaux alternant tantôt ballades et morceaux acoustiques ("Nemo", "The Islander", "The Crow, The Owl And The Dove") rendent le show un peu trop "mou" et lent sur scène, malgré la qualité évidente des compositions du dernier album, celui-ci semblant être écrit pour Anette, où elle y semble vraiment dans son élément et trouve visiblement enfin sa place au sein du groupe. Heureusement, d’autres titres plus énergiques, combinant anciens et nouveaux morceaux parmi lesquels "Storytime", "Wish I Had An Angel", le très bon "Ghost River", "Over The Hills And Far Away" ou encore "The Siren" et l’instrumental "Last Of The Wilds" suffisent à faire monter l’ambiance sur scène et au sein du public, et nous faire passer un bon moment.

C’est donc au terme de 2h de show et après en avoir pris plein les yeux que je ressors de la Halle Tony Garnier, le concert se terminant sur le coup des 23h passées. Un plaisir d’avoir enfin pu assister à un concert de NIGHTWISH, mais avec un sentiment toutefois un peu mitigé. En effet, c’est un concert de qualité et un show énorme que nous a offert le combo Finlandais, grâce à de superbes effets visuels, une setlist variée mais un peu trop axée sur le dernier album, des musiciens visiblement ravis d’être là ce soir, assez complices, et une Anette souriante et à l’aise au chant qui a su se faire peu à peu une place au sein du groupe. NIGHTWISH a plutôt bien réussi son retour avec "Imaginaerium", nous offrant un album certes différent des précédents mais relativement bien fichu et de bonne qualité, et un concert mémorable. Mais (car oui il y a un "mais" !!) la lenteur de certains morceaux, notamment acoustiques, rendant le tout un peu trop "mollasson" par moments, et l’écoute des anciens titres du groupe autrefois interprétés par la belle Tarja et repris par Anette ce soir, me laissent un léger sentiment de nostalgie du NIGHTWISH de leurs débuts, la tessiture de voix des deux chanteuses étant complètement différente, ceux-ci sonnant ici limite faux sur scène, ce qui s‘avère fort dommage. Mais NIGHTWISH reste tout de même LA référence du metal symphonique à chant féminin, et un groupe à voir sur scène pour tous les fans du genre.

Setlist : "Taikatalvi", "Storytime", "Wish I Had An Angel", "Amaranth", "Scaretale", "The Siren", "Slow, Love, Slow", "I Want My Tears Back" (avec Troy Donockley), "The Crow, The Owl And The Dove" (avec Troy Donockley), "The Islander" (avec Troy Donockley), "Nemo" (avec Troy Donockley) (acoustic), "Last Of The Wilds" (avec Troy Donockley), "Planet Hell", "Ghost River", "Dead To The World", "Over The Hills And Far Away" (Gary Moore cover) (avec Troy Donockley).
Rappel : "Finlandia" (Jean Sibelius cover) (avec Troy Donockley), "Song Of Myself" (sans la partie 4), "Last Ride Of The Day", "Imaginaerium".

Merci à NIGHTWISH de nous avoir offert ces trois petites dates Françaises (Nantes, Paris et Lyon) à l’occasion de leur tournée du Imaginaerium Tour et pour ce show de qualité dans l’ensemble, et merci également à Gérald Fraysse de Speakeasy pour m’avoir permis de couvrir cette date exceptionnelle.