La review

NO ONE IS INNOCENT + HYCKS
Le Métaphone - Oignies (62)
18/05/18


Review rédigée par Antoine


En ce Vendredi 18 Mai, il faisait bon de retrouver les NO ONE IS INNOCENT pour les Nordistes ! No One venait prendre possession du Métaphone, à Oignies, en plein terrain minier et à l’ombre d’un terril. Que ce soit ici ou ailleurs, il n’y a pas de doute sur leurs concerts car on sait que le monde va s’arrêter de tourner pendant qu’ils jouent, que plus rien ne comptera pour les gens présents dans la salle. Ce 18 Mai 2018 ne fera pas exception, encore une date que l’on n’oubliera pas de sitôt !



Le groupe HYCKS nous vient du Pas-de-Calais, ils sont donc à la maison et ça se ressent bien, ils sont vraiment à l’aise. Tellement qu’ils arrivent sur scène en balançant du rap, il n’y a pas vraiment de risques à faire ça mais il fallait oser ! Par contre, une fois arrivés sur scène, ils envoient la sauce et aucun doute ne subsiste : ils font du rock pur et dur ! Très orienté fusion, on comprend l’arrivée sur du rap. Leur palette est très large et ce qui ferait plaisir à beaucoup de personnes, c’est que souvent on dit que les groupes de fusion sonnent trop rap alors que là ça sonne très rock et un peu rap. Avec une formation classique chant et basse, deux guitares et la batterie, il y avait de quoi faire plaisir au public qui, on ne va pas se le cacher, est là pour No One. Et pourtant ils ont bien réussi à bien chauffer le Métaphone. Il faut bien dire qu’ils ne se sont pas économisés sur leur set qui aura été court mais dense, basé sur des riffs acérés, un chant bien mélodique qui sait se renforcer, quand il y a besoin, d'une rythmique bien huilée pour lier le tout. En plus ils s’en donnent à cœur joie de jouer sur scène car leur dernière date était dans un bar, là on peut dire que ça les change. Et la grande scène leur convient bien ! Si vous aimez No One, Foo Fighters, RATM, QOTSA, Red Hot et tout ce que le rock a pu faire de très bien dans les années 90, alors vous devriez aimer. D’ailleurs au-delà du t-shirt que l’un des guitaristes porte, l’influence des Foo Fighters est très présente. C’est plutôt un bon mélange tout ça je trouve. Le mieux pour s’en faire une idée est encore de les voir sur scène. De toute façon, en première partie de No One, on aurait dû s’attendre à quoi hormis du bon gros rock ? Une découverte qu’il ne fallait pas manquer !



Pas de temps de chauffe avec les No One. Ils ont une façon d’être bien à eux qui fait qu’ils partent d’emblée à 3000% et c’est plutôt rare. Parce que tu as toujours un morceau pour que le groupe se chauffe, là non, tu en mets déjà plein les yeux et les oreilles à tout le monde. Et commencer avec un bon "Djihad Propaganda", c’est mettre le feu aux poudres, et on est parti bien vite.
> Un concert de No One, c’est un concert qui sent la sueur parce qu’on est tous là pour se donner corps et âme dans un concert qui s’annonce toujours pour le moins exceptionnel ! Dans un concert de No One, il y a tout ce que l’on peut souhaiter : de l’énergie, une musique puissante et racée, des paroles souvent dénonciatrices, du partage avec le public et des pogos, slams et autres danses métalliques. Cette ambiance fait dire à Shanka : "On devrait faire nos tournées que dans le Nord ! En même temps Matt Pokora il remplit aussi alors faites pas les malins !". C’est pas faux mais le public du Nord est réputé pour être chaleureux et dynamique. La réputation n’a pas failli ce soir encore. Et comme pour saluer l’effort du public, Kemar va dans le public sur "La Peau", autant dire que vu des gradins c’était un peu le jeu "Où est Charlie" car le public était bien dense ! Mais No One c’est aussi Shanka qui sait faire chanter sa guitare comme peu le font, c’est Popy l’autre gratteux qui balance des riffs rageurs, Thunder B à la basse pourrait nous faire tomber le ciel sur la tête alors que Gael, lui, martèle ses fûts comme s’il boxait tel Ali the king of the ring ! Une arme de son massive, voilà ce qu’est No One. Tous donnent une cohésion inébranlable que l’on perçoit bien vite et qui est visible notamment quand le groupe entoure la batterie comme une équipe entourerait son entraîneur. C’est souvent le point de départ de la furie à venir. Et s’ils choisissent depuis quelques temps de jouer les titres les plus rock, on voit bien que le dernier album, "Frankenstein", suit la même lignée que "Propaganda" et que tout ça s’inscrit dans le répertoire des No One sans le moindre doute, comme quoi la qualité ne faiblit pas forcément avec les années, bien au contraire, leur musique évolue.
Et puis comme on l’a suffisamment chanté, la jeunesse emmerde le front national et il est bien de rappeler qu’un des points forts des No One, ce sont les textes incisifs qui remet les choses en place. Et pour ça, on ne peut pas dire que les Américains de Rage Against The Machine y soient étrangers. Kemar ne s’en cache pas de toute manière et dit bien que ce groupe fait partie de leur ADN, d’où la reprise "Bullet In Your Head" qui a embrasé le terril et le Métaphone. On a gueulé "Charlie", ce morceau fait désormais partie des classiques du groupe. Au-delà de l’aspect musical du morceau, c’est toute l’histoire qu’il y a derrière, tout ce contexte qui fait qu’on va l’entendre encore longtemps. Et on ne va pas s’en plaindre, c’est un beau travail de mémoire. Et quitte à se souvenir de ce triste moment, autant le faire en musique plutôt qu’en silence. Ce qui annonce la fin du concert avant le non moins mémorable "Chile" qui nous achèvera mais qui permettra aussi aux filles (et à certains mecs) de monter sur scène, tout comme la présentation et les remerciements de toute l’équipe, le rituel de fin qui clôt la soirée. Et quelle soirée ! C’est un groupe qui vit chacun de ses concerts comme si c’était le dernier et ils le prouvent une nouvelle fois ce soir !
Bref, une setlist 100% rock qui peut décevoir certains qui auraient voulu ré-entendre certains anciens morceaux quand le groupe balançait aussi des samples, pour le moment ça n’a pas l’air prévu, un jour ils feront peut-être de nouveau leur révolution en se demandant "Où étions-nous" ? Pour le moment on sait qu’ils sont au cœur-même de la scène rock française et 2018, plus que jamais, annonce une année plus que réussie pour No One.

Tracklist : 1. "Djihad Propaganda", 2. "La Gloire Du Marché", 3. "Silencio", 4. "Kids Are On The Run", 5. "Desperado", 6. "Nomenklatura", 7. "Les Revenants", 8. "Frankenstein", 9. "La Peau", 10. "Bullet In The Head" (RATM cover), 11. "Liar (Machine A Rêver)", 12. "Drugs", 13. "20 Ans", 14. "Ali (King Of The Ring)", 15. "Charlie", 16. "Chile".