La review

OMNIUM GATHERUM + SKÁLMÖLD + STAM1NA
Le Petit Bain - Paris
29/10/17


Review rédigée par Matthieu


Retour au Petit Bain pour un assaut de forces nordiques. Alors que le Arctic Circle Alliance s’apprête à frapper nos côtes de leur navire, le nôtre s’apprête à chavirer. Malheureusement, d’ennui. Alors que je connaissais de réputation les Finnois de STAM1NA et que la venue de leurs compatriotes d’OMNIUM GATHERUM me remplissait de joie, l’idée de me venger du Hellfest en voyant enfin SKÁLMÖLD ne m’aidait pas à patienter. Cependant, l’organisation plus que branlante de Garmonbozia, dont la liste des invités presse n’était pas à jour, m’a relégué au deuxième rang, alors que j’étais présent devant la barrière du Petit Bain depuis plus de trois heures. Bon.



C’est une scène plutôt sobre qui accueillera STAM1NA ce soir, groupe très rares dans nos contrées. Alors que les cinq gaillards débarquent pleins d’énergie, le petit espace dont ils disposent ne les gênera absolument pas. Une fois la barrière de la langue dépassée, puisque le groupe chante en finnois, c’est à une rythmique massive et efficace qui s’installe en un instant, en vous frappant en plein visage. Des influences multiples, mais toutes complémentaires. Passant du metalcore un peu fou au metal progressif et ses harmoniques habiles, tout en passant par un heavy / thrash des familles qui motive une assemblée entière, Hyrde (guitare / chant), Pexi (guitare) et Kaikka (basse) semblent réaliser devant nos yeux un concours de headbang. Les trois compères rivalisent grâce à leur nuque, alors que les frappes de Kake (batterie) sont chirurgicales et que les nappes de clavier d’Emil Lähteenmäki sont parfaitement audibles grâce à l’excellent mix dont dispose le groupe, et ce sur un son de basse aussi puissant qu’impressionnant. Les premiers rangs sont aux anges, jouant avec les musiciens comme s’ils se connaissaient depuis quelques mois, alors que la fosse s’agite soudainement. Les cris stridents d’Hyrde sillonnent leur discographie, avec un accent mis sur le dernier album, et que vous soyez fans ou néophytes comme moi, vous serez tristes de les voir partir !

Setlist : "Viisi laukausta Päähän", "Pienet Vihreät Miehet", "Panzerfaust", "Pala Palalta", "Valtiaan Uudet Vaateet", "Paha Arkkitehti", "Meidänkaltaisillemme", "Rikkipää", "Kuudet Raamit".



Ayant raté le groupe de (trop ?) nombreuses fois, je me réjouissais d’entendre les mélodies transcendantes posséder mon âme. Mais j’ai dû faire face à une déception assez monumentale. Alors que le duo Markus Vanhala et Joonas Koto (guitares) semble toujours aussi complice, Erkki Silvennoinen (basse) prend le temps de jouer avec le public sous le marteau de Tuomo Latvala (batterie), mais Aapo Koivisto (clavier) est clairement effacé, et son instrument est inaudible. Arrive alors Jukka Pelkonen (chant), mais ses hurlements me laisseront de marbre dès les premières secondes. Alors que je suis un fan irréductible du groupe, je peine à détecter les titres (même si je n’arrive pas à les prononcer, mais c’est une autre histoire). De Jukka, on ne verra quasiment que les coudes et les cornes qu’il forme avec ses mains, puisque l’homme a visiblement décidé de cacher son visage lorsqu’il chante, puis d’attraper la tête de quelques spectateurs, avant de montrer ses mains en imitant le symbole du groupe. Côté du son, avec l’avancée du show les mélodies seront toujours aussi délicieuses, mais la rythmique se fera de plus en plus inexistante, et le clavier est toujours réduit au silence le plus complet. Du coup la setlist, qui en temps normale aurait été assez monumentale à mes yeux, se limitera à un enchaînement long et sans réel intérêt de parties lead avec les poses charismatiques du duo Markus / Joonas. Même lorsque le groupe revient pour le rappel, le son ne changera pas. Ah, et j’oublie de mentionner le rideau de lumières qui nous couvre la vue, et les abrutis dans le pit qui partent pour n’importe quel coup de grosse caisse. Continuez les gars, vous êtes sur la bonne voie…

Setlist : Luoto", "The Pit", "Skyline", "New Dynamic", "Blade Reflections", "Nightwalkers", "Frontiers", "Formidable", "Nail", "The Unknowing", "The Sonic Sign", "New World Shadows".
Rappel : "These Grey Heavens" (intro)", "Ego", "Storm Front".



J’avais oublié de dire que l’inversion de dernière minute des deux groupes principaux m’avait frustré, mais après le show précédent, j’en étais presque content. Les Islandais s’installent, et rapidement leur matériel est en place. Cependant, mon attente envers les vikings était décuplée ! Et malgré leur entrain manifeste, impossible de rentrer dans leur set, que la majorité du public semble pourtant apprécier. Si Björgvin Sigurðsson (chant / guitare), Þráinn Árni Baldvinsson (guitare / chant), Baldur Ragnarsson (guitare / chant) et surtout Snæbjörn Ragnarsson (basse / chant) occupent largement tout l’espace de la scène parisienne, le son est plat. A peine relevé par les coups de Jón Geir Jóhannsson (batterie / choeurs) et les ambiances de Gunnar Ben (clavier), j’ai l’impression qu’un mauvais bootleg passe en fond, avec les musiciens devant. Que dire du brouillard bleu qui sévit sur la mer gelée des guerriers ? Efficace, oui, c’est le terme. Il complète à merveille le tableau, me permettant à peine de voir les mimiques des musiciens qui s’en donnent à coeur joie pour satisfaire une fosse au comble du bonheur, mais qui se vide peu à peu (dimanche soir oblige). Me concernant, le mal est déjà fait, mais je n’en veux absolument pas au groupe qui s’est surpassé pour sauver ce qui n’était pas encore perdu. Et selon ceux qui sont restés, ils ont réussi !

C’est donc déçu que je repars chez moi. A part pour le premier groupe, le son était très clairement mal mixé, et les lumières rendaient le tout insupportable. Que dire également de l’attitude du chanteur d’OMNIUM GATHERUM… Non, en fait on ne va rien dire, on va les laisser aller à Nantes, en espérant pour eux que quelques changements se soient opérés. Je continuerai d’écouter OMNIUM GATHERUM sur album, mais je ne demande qu’à revoir les deux autres groupes en live : SKÁLMÖLD pour ne pas rester sur un échec qui n’est pas de leur fait, et STAM1NA pour les féliciter à nouveau d’avoir volé la vedette aux deux mastodontes qu’ils accompagnent !