La review

OPETH + ALCEST
Le Bataclan - Paris
05/11/2014


Review rédigée par Diana


Ce soir, je me rends au Bataclan pour un concert qui affiche déjà complet depuis quelque semaines : OPETH, accompagné par les Français de ALCEST. Pour ma part, c'est une grande première car je n'ai pas encore eu l'occasion de voir l'un des deux groupes en live, et d'après ce que j'entends autour de moi, OPETH risque de me donner une bonne claque.



C'est ALCEST (groupe du Sud de la France) qui ouvrira le "bal" dans un Bataclan plein à craquer, et ils débuteront leur set avec "Opale", tiré de leur dernier album "Shelter" (Janvier 2014). Pour ceux qui ne connaissent pas encore, ALCEST est composé de Neige (chant et guitare) et Winterhalter (batterie), accompagnés lors de leurs prestations live par Indria à la basse et Zero à la deuxième guitare. Leur musique, du "post rock / black metal progressif", tels qu'ils se décrivent sur leur profil, est très calme et un peu mystique. S'en suivront les titres "Là Où Naissent Les Couleurs Nouvelles" et "Autretemps", tous deux de leur album "Les Voyages De L'Âme" (2012). Le public est quelque peu partagé, d'un côté les amateurs qui aiment bien et accrochent au style d'ALCEST, et de l'autre côté, les passifs qui, en quelque sorte, "attendent que ça se passe" et qui ne sont pas très enthousiastes, mais comme on le dit si bien : "on ne peut pas plaire à tout le monde". Neige ne dira quelque mots qu'après les premiers morceaux, et d'après ce que j'ai pu comprendre il est plus communicatif qu'à son habitude, mais ça colle à sa personnalité, on ne l'imagine pas autrement. Les titres sont longs et extrêmement techniques, les guitares de Neige et Zero sont complémentaires, la voix de Neige est posée, voire douce, même si parfois il nous surprend avec une voix plus puissante mais tout autant maîtrisée, et colle parfaitement à l'ambiance musicale du groupe. Les morceaux sont généralement calmes avec des changements de rythme progressifs et des accélérations soutenues par la batterie. Les choeurs sont également très bien pensés et se marient à la perfection avec le timbre de voix de Neige. "Délivrance", leur dernier morceau, est assez long (mais qui colle parfaitement avec le reste de leur setlist), la voix de Neige est très bien posée et les instruments nous prennent aux tripes. Pas besoin d'un long discours, leur musique parle pour eux. La fin de leur prestation nous laisse dans un monde imaginaire, pour ma part plein d'elfs et de créatures magiques !

Setlist : "Opale", "Là Où Naissent Les Couleurs Nouvelles", "Autretemps", "L'Eveil Des Muses", "Percées De Lumière", "Délivrance".



Place maintenant à la tête d'affiche de ce soir, et le Bataclan bouillonne déjà alors que sonne "Through Pain To Heaven" qui annonce au public l'arrivée imminente du groupe sur scène, les Suédois d'OPETH sont attendus de pied ferme par un public de connaisseurs ce soir. C'est sur "Eternal Rains Will Come" de son dernier opus "Pale Communion" (2014) que OPETH fait son entrée sur scène, les cris et sourires du public en disent long sur l'ambiance qui nous attend pour cette soirée. Le son est très bon, très propre, et mis à part un petit problème de jack sur la basse de Martin Mendez, qui sera réglé rapidement par un roadie, tout marche comme sur des roulettes dès les premiers morceaux. Mike (Mikael Akerfeldt) maîtrise à la perfection sa voix, aussi bien pour chanter avec une voix posée, que pour des growls puissants qui nous décoiffent, et nous fera la démonstration de toute sa panoplie vocale sur "Cusp Of Eternity" ("Pale Communion") ou encore avec un titre moins récent "Bleak" ("Blackwater Park" – 2001). Mike commencera à parler avec le public et nous prévient que les morceaux qui suivent seront une sorte de medley de leurs premiers albums avec la phrase "Old songs, old records, old men on stage", s'en suivront donc "The Moor" et "Advent". Ces deux titres nous feront passer d'une guitare claire, à des changements de rythme soudains mais tellement bien maîtrisés, qu'ils nous surprennent à chaque fois. Le clavier joué par Joakim Savlberg est très présent mais il se marie à la perfection avec le reste des instruments et la voix parfois très bluesy de Mike. Le jeu entre les deux guitares de Mike et Frederik Akesson, donne encore plus de poids à la prestation du groupe, qui nous surprend avec des dialogues entre les deux guitares.
Mike s'amuse avec le public et parle après chaque morceau, et à vrai dire on en redemande tellement il est amical et drôle dans ses interventions. La tension descendra d'un cran avec la très puissante "Elysian Woes" ("Pale Communion") pendant laquelle les jeux de lumières prendront de l'importance et donneront une nouvelle dimension au spectacle proposé par OPETH, Ils nous amènent entièrement dans leur univers et on se laisse porter par la musique avec plaisir et sans rechigner. Le Bataclan sera aux anges avec les morceaux suivants : "Windowpane" ("Damnation" – 2003) et "The Devil's Orchard" ("Heritage" – 2011), et s'enflammera avec leur morceau tiré de leurs débuts avec "April Ethereal" ("My Arms Your Hearse" – 1997) inspiré par le black metal, et parfaitement interprété. Le combo rythmique formé par Martin Axenrot (batterie) et Martin Mendez (basse) marque le rythme tel un métronome, ils sont vraiment d'une grande précision et pour suivre les changements de rythme imposés par leur musique, ils n'ont pas de droit à l'erreur, alors je leur tire mon chapeau ! Le set se terminera avec "The Lotus Eater" ("Watershed" – 2008) et "The Grand Conjuration" ("Ghost Reveries" – 2005), qui nous retourneront les tripes bien comme il faut tout en nous laissant par moments quelque secondes de repos pendant des changements de rythme, mais tout juste pour nous remettre une nouvelle couche de puissance et nous retrouver à headbanguer sans même nous en rendre compte. Le Bataclan ne comptant pas laisser partir OPETH de sitôt, qu'ils reviendront pour un rappel et non des moindres avec "Delivrance" ("Delivrance" – 2002), morceau parfait pour nous achever en beauté ce soir, avec des superbes changements de rythme et une très belle partie instrumentale qui nous montre à quel point ils sont doués (juste au cas où on aurait eu un doute).
On pourrait leur reprocher d'être plutôt statiques sur scène et de ne pas trop interagir avec le public, mise à part Mike, mais leur musique parle pour eux. Et à vrai dire, ils semblent tous tellement concentrés pour assurer un concert sans faille qu'ils n'ont pas besoin de changer quoi que ce soit pour nous séduire.

Setlist : Intro "Through Pain To Heaven", "Eternal Rains Will Come", "Cusp Of Eternity", "Bleak""The Moor", "Advent", "Elysian Woes", "Windowpane", "The Devil's Orchard", "April Ethereal", "The Lotus Eater", "The Grand Conjuration".
Rappel : "Delivrance".

Un seul mot pour résumer ce que je pense de cette soirée : "Whaou !", OPETH m'a donné une sacrée claque ! Moi qui avais quelque fois un peu de mal à suivre à l'écoute, j'ai compris en un concert toute la subtilité et la puissance de leur musique ! C'est une soirée plus que réussie avec une belle première partie d'ALCEST et une tête d'affiche qui n'a fait que confirmer le statut d'OPETH et qu'ils méritaient bien un Bataclan plein à craquer.

Photos tirées de : www.blackshadowsphoto.com