La review

PARIS METAL FRANCE FESTIVAL V
Loudblast + Agressor + No Return + Mercyless + Agressive Agricultor + 6:33 & Arno Strobl
Le Divan Du Monde - Paris
11/01/2013


Review rédigée par Byclown


Dernière édition du Paris Metal France Festival (titre fort pompeux pour un mini festival hors de prix qui se déroule dans une salle de 400 places…), je me devais de me déplacer au moins ce soir pour voir de quoi il en retournait, surtout que jamais ne se rate une occasion de voir LOUDBLAST en live.



Chewing-gum des oreilles inclassable, mêlant le metal au ska, reggae et autres sur un jeu de scène complètement barré, Arno Strobl et ses potes de 6:33 auront au moins eu le mérite de ne pas laisser indifférent les 60 personnes présentes dans la salle pour l'ouverture de ce PMFF édition 2013. Avec un début de show à 16h45, il ne fallait pas s'attendre à une foule invraisemblable devant les portes du Divan (rapport au fait que les groupes ne sont pas légendaires et que la plupart des gens travaillent encore à cette heure-ci), malgré cela le groupe aux 6 lascars encagoulés distillera son nectar au goût étrange durant 45 minutes devant le parterre grandissant de curieux en début de week-end. Pas de batteur mais du sample dans tous les sens, deux claviéristes, et de fortes références visuelles au catch mexicain, il est clair que la différence est un état d’esprit. Opération décrassage auditif réussi pour ce combo énergique et farfelu, remercié comme il se doit par les applaudissements du public.



Apres l'expérimentation sonore de Strobl et 6:33, place au punk à chien avec les vieux briscards d’AGGRESSIVE AGRICULTOR. Vieux et fiers de l'être, ces derniers rappellent à juste titre qu'ils sont contents d’être là car tout juste 25 ans avant ils se tenaient pour la première fois aux cotés d’AGRESSOR et LOUDBLAST. Rebelote donc deux décennies et demie plus tard pour un set de 45 minutes, bien plus accessible et rentre-dedans que celui de leurs prédécesseurs. Le public, plus nombreux maintenant, semble s’être réveillé et le headbang commence à apparaitre ça et là. On peut même voir quelques punks de 25 ans au max se la jouer bagarre au milieu des quadras pépères et des photographes. Bonne ambiance festive et clairement franchouillarde pour les adeptes du "René Metal", titre phare du combo qui réveille brutalement la foule et voit naître ce qu’on pourrait qualifier d’agitation bon enfant. Apres l’amour à la ferme sur nos écrans, du punk campagnard dans une salle mythique de Paris, que demander de plus pour voyager. Le chanteur se paye même le luxe de faire monter un ancien sur scène afin de le laisser chanter le refrain d’une chanson en fin de set.



Apres le gloubiboulga musical et le punk festif, changement de registre avec le quatuor ténébreux de MERCYLESS et leur metal old school pur et dur qui s’apparente plus ou moins à la vague Slayer, du moins au niveau de l’ambiance d’outre-tombe qui s’en dégage. Éclairages sombres et habits noirs de rigueur, les riffs ultra lourds et techniques se mêlent vite au growl du chanteur, histoire de contenter les gens les plus dark du public et démonstration de force au niveau de la technique irréprochable des musiciens. Début d’un petit pogo violent en seconde partie de set, rien de tel pour contenter tout le monde, que ce soit dans le public ou sur scène. Un excellent moment de 45 minutes au pays de la violence et des pierres tombales. Le chanteur guitariste parle peu entre les morceaux histoire d’optimiser le temps de jeu ce qui a mon sens est plutôt une excellente chose.



Est-il encore nécessaire de présenter NO RETURN, après plus de 20 ans de service, plus de 7 albums, énormément de premières parties prestigieuses et deux prestations fort remarquées, la première au dernier Motocultor Festival et la seconde en ouverture d’Arch Enemy au Bataclan. Qu’il est bon de revoir en ce début 2013 ce groupe de metal technique qui revient en force nous échauffer les oreilles à grands coups de growl et de "Paris es-tu là, je ne t’entends pas", la vieille rengaine de Chuck qui marche à tous les coups. Nous devrons encore nous contenter de 45 minutes de set, ultra carré certes mais un peu court à mon goût. Entrée en matière fracassante à base de headbangs fort chevelus sur scène comme dans la fosse et démarrage réussi, qui en doutait. Pour ce show comme pour les autres à l’exception de celui de MERCYLESS, l'éclairage est plus que correct compte tenu des capacités de la salle et le son est de la partie, fort heureusement. Un petit featuring de fin de set est proposé avec une chanteuse dont j’avoue avoir oublié le nom, mais je trouve que la plus-value de ce duo inédit a été gâché par le fait que la nana, chantant dans le même registre qu’Angela Gossow de Arch Enemy, ne se démarquait pas tant que ça du chant de Chuck.

Setlist : "Borderline""Rising""News Items""Fanatic Mind""Backdoor""Civil War""Vision Of Decadence".



Histoire de monter d'un cran dans le bourrin après NO RETURN, qui déjà ne fait pas dans la dentelle, voici venir les 4 garçons d’AGRESSOR et leur metal brutal qui, d’ailleurs, me fait plus penser à du gros death. Coté éclairages, même tarif que MERCYLESS,, à savoir quelque chose volontairement sombre. La salle étant maintenant chauffée à blanc, merci aux groupes précédents, le pogo démarre dès la première chanson, n’en déplaise au premier rang qui en prend pour son grade, et les growls surpuissants du chanteur guitariste, qui me fait penser par la voix et physiquement au leader de Nile, ne font qu’attiser les braises de la révolte des  "chevaliers du metal", comme les surnomme le frontman. La double pédale cavale du début à la fin, véritable festival pour les fans de death metal présent dans la salle et les ambiances glauques se suivent. Encore une excellente prestation, décidément ce début de mini festival place la barre très haut en termes de qualité et en termes de diversité musicale. Il est bon de voir que tous ces groupes de plus de 20 ans de carrière sont encore au top et représente mieux que jamais le metal français des années 90. Un peu d'humour tout de même dans leur monde de brutes avec un "La prochaine est une chanson d'amour...".



Derniers à monter sur scène mais pas des moindres, l’un des groupes pionniers du thrash à la française, LOUDBLAST, qu’il serait insultant de présenter… Heureux de voir qu’on passe cette fois-ci à l’heure de jeu, je ne suis pas surpris de voir que le set est, comme tout le temps, ultra carré. Un groupe n’obtient jamais une réputation basée sur du vent après plus de 20 ans de bons et de loyaux services. Que ce soit devant 100 personnes à peine (finale d'un tremplin metal organisé par un nouveau magazine papier) ou 2000 (les Metallurgicales), le groupe se donne toujours à fond, enchaînant les chansons rapidement tant le timing de la soirée est serré à cause de l’organisation d’une soirée "boîte de nuit" dans la foulée. Qu’importe, le professionnalisme de Stef Buriez et de ses potes fait le reste, les invectives inter morceaux viennent tenir le public en haleine entre deux headbangs et le rythme se poursuit ainsi jusqu’à la fin du show.

Setlist : "Flesh", "Emptiness Crushes My Soul" , "Neverending", "Cross The Threshold", "My Last Journey", "The Horror Within", "Orgasmatron" (Motörhead cover) , "Mandatory Suicide" (Slayer cover) , "Bark At The Moon" (Ozzy Osbourne cover).

Photos tirées de : www.byclown.com