La review

POWERWOLF + AMARANTHE
Le 106 - Rouen (76)
17/01/2019


Review rédigée par Antoine


Le concert affiche complet, pas surprenant avec un tel plateau, Kissin’ Dynamite, AMARANTHE et en tête d’affiche rien de moins que POWERWOLF ! Un des concerts les plus festifs et fun que j’aurai eu l’occasion de voir jusqu’à présent. Les aléas de la vie font que je loupe Kissin’ Dynamite, dommage depuis le temps que je comptais les voir eux aussi. Heureusement, il restait encore deux excellents groupes.



Avec AMARANTHE, ça envoie dès le départ, aucun souci à se faire. Avec trois vocalistes, le contraire aurait été surprenant. Autant ça peut sembler confus car des fois nous ne savons plus où donner de la tête, autant l’énergie et la variété apportées sont utilisées à très bon escient. Surtout sur scène. Alors que les notes défilent à un rythme hallucinant, ce groupe suédois ne cesse d’amener le public à lui avec ce son metal aux forts côtés pop mais la puissance est bien là, pas de faux pas, c’est un sans-faute pour ce groupe qui mérite largement de passer en tête d’affiche bien que dans un style bien différent de celui de la meute allemande. Avec son style bien à lui, ce groupe ne fera jamais l’unanimité mais des fois on recherche aussi quelque chose de différent, là on l’a clairement et on voit bien qu’une grande majorité du public s’éclate bien durant ce set, ça headbangue autant sur scène que dans le public, c’est dire. Concert très dynamique sur une scène réduite en plus, l’impact est d’autant plus grand. Mais vu la stature du groupe, on aurait apprécié qu’ils aient davantage d’espace pour s’exprimer… Dans tous les cas, on retrouve un public bien motivé ! Ayant loupé le premier set, ça fait une très belle entrée en matière pour cette soirée.



Bon, puisque le gros de la soirée se joue maintenant, il faut se tenir prêt. Quand on voit les lumières s’éteindre, des moines amener de l’encens et des torches, on sait que la grande messe du metal n’a jamais été aussi proche. Le public l’a bien compris et scande déjà le nom du groupe à tue-tête. Autant vous dire que dès le départ ça commence fort avec l’excellent "Fire And Forgive", c’est la puissance allemande qui se déploie et qui ne diminuera pas pendant tout le show.
Le public chante les paroles sur une grande partie des morceaux, on est clairement face à des fans ce soir ! Autant se le dire d'emblée, j'ai rarement vu un tel public à Rouen. Le public imite le hurlement du loup, c'est décidément une grande fête avec POWERWOLF. Et le groupe allemand se la joue à l’Américaine avec un show carré et très visuel à coup de fumée, de flammes et j’en passe. Alors certes tous les clichés du heavy metal y passent mais… oui, parce qu’il y a un mais, quand c’est aussi bien maitrisé et offert au public avec autant de passion, de plaisir et d’énergie comment dire non ? J’en entendais certains se plaindre justement de ce côté trop caricatural mais avec POWERWOLF, ce n’est pas du tout une surprise.
Let There Be Night ! Un autre moment grand moment de la messe du heavy metal démarre avec ce morceau, le public se déchaîne encore davantage, il faut dire qu’ils ont le chic dans ce groupe pour pondre des morceaux hyper mélodiques qui te restent en tête pendant des siècles et ce n’est pas Attila Dorn qui va calmer le jeu, il ne fait que remettre de l’huile sur le feu comme si le public n’était déjà pas assez chaud. Même si certaines interventions sont assez drôles car il nous parle en français, c’est là que l’on remarque que la traduction directe n’est pas toujours la meilleure solution. "Voulez-vous pêcher avec moi ?", sorti de son contexte ce serait bizarre ! Mais pauvres pêcheurs que nous sommes, nous nous exécutons pour officier au mieux cette messe du heavy metal ! Comme à l’appel des saintes croix où le public croise les bras en l'air pour semble-t-il tuer les vampires. C’est un vrai divertissement musical cette soirée. Et les rires ne s’arrêtent pas là lorsqu’Attila nous annonce que la troisième partie d’un morceau est la plus difficile et qu’au moment de redémarrer le chant… il se plante ! Mais trêve de plaisanterie, car il y a un moment très solennel pour se lamenter sur la disparition des loups sauvages avec "Where The Wild Wolves Have Gone", cet excellent titre du dernier album "The Sacrament Of Sin" est une ballade très bien maîtrisée, mélancolique et puissante, une belle pause avec ce côté épique qui ne calme pas le moins du monde nos ardeurs. D’ailleurs, en parlant de "The Sacrament Of Sin", certains s’étonneront sûrement de voir qu’il est au final assez peu représenté avec un tiers des titres du set, c’est parce qu’il y a quand même beaucoup à jouer sur les précédents albums et les titres du dernier opus passent d’ailleurs très bien l’épreuve de la scène et se mélangent bien au reste des titres.
Un clap est demandé sur "All We Need Is Blood", encore une façon de booster le public, un public plutôt joueur et taquin lorsqu’Attila Dorn nous dit "We don't say blood" (voix aigu), "we say blood" (voix rauque) et là un putain de "blood" guttural sort du public. Ce qui nous a encore bien fait marrer quelques secondes, et à de nombreuses reprises il nous dira de toute manière que nous sommes "très magnifiques" ! En tant que prêcheur de la bonne parole, Attila nous questionne à de multiples reprises : "Nous sommes là pour célébrer la sainte messe du heavy metal ! Etes-vous possédés par heavy metal ?". De son côté, Falk Maria Schlegel au synthé n’arrête pas d’amuser la galerie, de faire un vrai rôle de chauffeur de salle (métier plutôt inutile ce soir) dès qu’il peut se libérer de la plateforme où sont posés ses deux claviers. Les frères Greywolf, eux, assurent comme des chefs leurs parties mélodiques tout en ne manquant pas de visiblement s’amuser autant que nous sur chacun des morceaux du set. Les maîtres sont bien à bord !
On ne voit vraiment pas passer la soirée, lorsqu'on entend déjà venir "We Drink Your Blood" on sent venir la fin de ce set qui se concluera réellement par "Lupus Dei" avant de reprendre rapidement pour cinq morceaux supplémentaires, il n’y aura que des hits ce soir et c’est bien là que l’on voit l’envergure du groupe qui est maintenant un des plus grands noms du genre. Attila Dorn, après nous avoir demandé de crier pour lui en l’imaginant en rock star bien gaulée, nous demande de se tenir les parties génitales pour "Coleus Sanctus". Même si ce morceau poutre, il ne faut pas en abuser, malgré tout le niveau de testostérone monte dans la salle. S’ensuit un affrontement pour scander le nom du claviériste Falk Maria Schlegel ou Attila Dorn. Côté Falk, on a été un peu moins bon je dois l’avouer… et ça c’était avant la fin. Même si nous sommes tous ravis du moment que nous avons passé ce soir, nous gardons toujours un goût de trop peu alors que le groupe aura quand même joué pas loin de 2 heures et qu’il faut bien rentrer chez soi. Le groupe sera acclamé de longues minutes durant par un public passionné qui aura hurlé son plaisir tout au long du concert.

Setlist : 1. "Lupus Daemonis" (intro), 2. "Fire And Forgive", 3. "Army Of The Night", 4. "Incense & Iron", 5. "Amen & Attack", 6. "Let There Be Night", 7. "Demons Are A Girl's Best Friend", 8. "Killers With The Cross", 9. "Armata Strigoi", 10. "Blessed & Possessed", 11. "Where The Wild Wolves Have Gone", 12. "Resurrection By Erection", 13. "Stossgebet", 14. "All We Need Is Blood", 15. "We Drink Your Blood", 16. "Lupus Dei".
Rappel : 17. "Agnus Dei", 18. "Sanctified With Dynamite", 19. "Coleus Sanctus", 20. "Werewolves Of Armenia", 21. "Wolves Against The World".

Parce qu’un concert n’est jamais parfait (ce soir on en était tout proche), on peut juste regretter la non-intervention de Kissin’ Dynamite et AMARANTHE, ces deux groupes ont respectivement repris "Let There Be Night" et "Army Of The Night" sur l’édition limitée de "The Sacrament Of Sin". C’est toujours un moment fortement apprécié par le public. A part ça, il n’y a rien à redire, c’était une très belle soirée, scéniquement imparable, instrumentalement et vocalement parlant rien à redire non plus ! Y'a pas à dire, du heavy teuton, ça fait du bien !