La review

PRYAPISME + 6:33 + HARDCORE ANAL HYDROGEN
MJC Monplaisir - Lyon (69)
24/01/2015


Review rédigée par Maryska
Photos prises par Stfuf et Emilie Garcin


Pourquoi avoir fait des années-lumière de kilomètres pour me retrouver dans la petite MJC Monplaisir de Lyon, en ce Samedi 24 Janvier 2015 ? Tout simplement parce que la question ne se pose pas. Un tel combo c'est juste magique. Ça ne se rate pas. Voyez plutôt : ...BIM ! HARDCORE ANAL HYDROGEN ...BAM ! 6:33 ...et BOUM ! PRYAPISME. Oui oui oui, Mesdames, Messieurs, Meschats ! Pour ce premier concert de l'année organisé par Sounds Like Hell Productions, le public lyonnais (et autre si affinité) a été chouchouté. L'ouverture des portes de la MJC est à 19h30. Comme jamais, je suis en avance, grâce à mon pote Stfuf qui m'accompagnait et m'a permis de ne pas me perdre dans la ville (God bless you !). Quelques métalleux attendent déjà devant. A l'intérieur, entre les stands merch, et le bar, on découvre une sympathique déco avec des dessins d'enfants, de petites sorcières qui virevoltent au-dessus de nos têtes, une expo photos, un coin "jeux de société"... Bref, super brutal méchant metal style, quoi. Ce soir, la salle, remplie avec plus d'une centaine de personnes, a dû sentir ses murs trembler comme jamais auparavant, d'autant plus que la scène était à même le sol, ce qui renforça la proximité avec le public et son déchaînement. Alors achtung, achtung ! Pour la suite, je vais vous tartiner des tonnes de détails... comme si vous y étiez ! Chiche ?



"Caca... Caca !", voilà quels furent les premiers mots prononcés dans le micro par Sacha, le chanteur de HARDCORE ANAL HYDROGEN. Il est 20h13. Formé en 2009 par lui-même et son guitariste Martyn, ce groupe de death hardcore experimental contemporain lyonnais ouvre les festivités de ce soir. J'ai découvert ce groupe avec le titre "Kalakaka" de l'album "The Talas Of Satan" (2014), en écoute gratos sur le net, via Apathia Records. L'esprit super débile mais non moins original m'a tout de suite plu, et j'étais contente de pouvoir les voir en live. Vous vous doutez bien que je n'ai pas été déçue. Les titres s'enchaînent dans une bonne ambiance où commencent à apparaître de petits pogos (la retenue était de rigueur, sans quoi on risquait de piétiner sur le matos des zicos). Un subtil mélange entre metal, grind, HxC, avec de surprenantes touches ethnic'orientales, renforcées sur certains morceaux par la flûte enchantée de Sacha ("Dhamar", "Chautal"). Des samples et des claviers s'ajoutent ici et là. Le micro offre au chanteur une voix saturée qu'il exploite sous différentes formes. Le côté foufou n'enlève en rien la technicité des musiciens. La guitare alterne riffs rythmiques et soli endiablés. Le bassiste joue de la basse et le batteur est beau. Le dernier titre – "Chautal" – principalement instrumental avec une importante partie percu-flûte à la mélodie entêtante, a foutu le feu, et nous a transportés le temps d'un instant, dans un voyage lointain, là où se mêlent rites chamaniques, fakirs et danses indiennes. Le public était chauffé à bloc et a demandé un rappel, mais il n'y en eut point, faute de temps.

Setlist : "666 Teron", "Ramahd", "Kalakaka", "Decapitated Succube", "Boeuf Bourguignon", "L'Ouest", "Dhamar", "2309", "Rupack De Bière", "COI""Zoy Houy", "Chautal".



C'est au tour du groupe parisien 6:33 de se mettre en place, têtes masquées. 6:33, j'aime vraiment beaucoup. Je vous avouerais même que ça fait un moment que mon réveil sonne tous les jours à 06:33 avec le titre "M.I.D.G.E.T.S". Seul titre que j'ai réussi à voir lors d'un précédent concert à Paris en 2013 (tout ça parce que j'ai pris un 30 cm au lieu d'un 15 cm au Subway... bref !). Je me faisais donc une immense joie de voir leur concert dans son intégralité, à charge de revanche. Malheureusement (je dois avoir la poisse avec ce groupe), il y a eu des soucis au niveau des retours assez longs à régler. Du coup, le rendu sonore était de qualité aléatoire. Ainsi, tantôt c'était parfait (Raaaah !!!), tantôt il y avait trop de basse et de guitare, et on n'entendait pas le chant, tantôt l'inverse. Mais no stress, le public était présent, bien décidé à bouger et même danser. Il faut dire que le style oscille entre metal joyeux et entraînant et rock progressif, à la manière de Devin Townsend ou Mike Patton dans ses différents projets, tout en gardant son propre univers, appuyé par les deux claviers et des choeurs de fond d'église (samplés). J'ai été surprise de voir qu'il n'y avait pas de batteur, mais que c'était Rorschach-le-chanteur qui lançait les pistes de batterie sur sa bécane avec son doigt et hop ! Sur le solo de la dernière chanson, Rorschach nous a même offert un strip tease de sa chemise de curé sur un déhanché qui se voulait sexy. Il a même entamé un circle pit avec (et dans) le public. Le set est passé très vite. Si on compte tous les soucis techniques, le tout aura duré 45 minutes. Avec les 2 titres "Giggles Garlands & Gallows" de l'album précédent "The Stench From The Swelling (A True Story)", ainsi que 3 du nouvel album "Deadly Scenes", dont le clip du single "Black Widow" circule actuellement sur la toile. N'ayant pas tout capté des nouvelles chansons, j'étais ravie d'avoir pu me procurer ce dernier album format CD au stand merch (entre nous, je l'aurais acheté même si le son avait été excellent hihihi), et aujourd'hui encore je ne cesse d'en apprécier les différentes vertus. Un pur bijou. Hellalujah !

Setlist : "Hellalujah", "Giggles Garlands & Gallows Part 1", "Order Of The Red Nose", "Black Widow" "I'm A Nerd", "Giggles Garlands & Gallows Part 2: M.I.D.G.E.T.S".



Après un long réglage (et oui, encore !) au niveau de la sono, PRYAPISME entame son set avec Giboyeux (pour faire court, sinon cf. la setlist plus bas). Ça faisait un petit bout de temps que j'entendais parler de PRYAPISME par-ci, PRYAPISME par-là, écoutant quelques titres sur Internet au gré de mes envies. Je m'imaginais que c'était un petit gugus qui faisait sa musique derrière un tas de logiciels informatiques sophistiqués, comme il y en a tant. Or il n'en est rien. Chaque instrument est joué brillament par un vrai mec. En tout ils sont cinq. Ils nous viennent de Clermont-Ferrand. Et sont tous polyvalents. J'étais littéralement scotchée du début à la fin. Vraiment ! Genre la bouche ouverte, laissant s'échapper quelques litres de bave et les bras ballants. Fourrée du côté de Benjamin, clavieriste à la moustache souriante, je n'avais d'yeux que pour ses doigts qui se déplaçaient avec une aisance déboussolante sur le clavier. Le batteur ? Un être inébranlable aux baguettes blasteuses qui alternait avec une machine à bruits, et même un coup de gong vers la fin du set. Antony-le-bassiste et Nicolas-le-guitariste-qui-parlait-beaucoup ("Je vous demande de vous arrêter !" avaient chacun un petit clavier devant eux, et passaient tranquillement d'un instrument à l'autre. Il y a eu aussi un bel interlude vocal, interprété par le bassiste. Genre WTF, mais en joli-sorti-des-tripes. Le deuxième guitariste jouait même aux doigts – fait rare qu'il fallait que je souligne. Nous avons eu droit à un titre en exclusivité du prochain EP "Futurologie" qui sortira le 9 Février. Ça a super bien bougé dans le public, entre danse et pogos. Les touches electro et les riffs metal se marient à merveille, dans la même veine que Igorrr, dont j'ai vu le sticker sur le clavier (mon côté œil de lynx). Nico est un super cool. Il enchaîne boutades et jeux de mots, se roule par terre, et soutient ses potes en portant un t-shirt "Hardcore Anal Hydrogen". A plusieurs reprises, Benjamin entame l'intro de "Jump" de Van Halen, suivi de ses comparses. Ce qui m'a bien fait marrer.. Bref, ce groupe est bluffant tant par la qualité de sa musique, que par sa prestation sur scène. Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas pris un coup de massue aussi violent en pleine poire.

Setlist : "Un Ddruide Est Giboyeux Lorsqu'il Se Prend Pour Un Neutrino", "Suppozitorium Granifujnikoi?", "Lesbian Bordello", "Futurologie" (titre en exclu), "La Notion De Chiralité De Spin Et d'Oscillation De Saveur Des Pparticules Supersymetriques Définissant Un Champs Scalaire Lors D'une Transition De Conifold En Cosmologie Branaire Dans Un Modéle Ekpyrotique", "Je Suis Venu, J’ai Vu, J’ai Sangouinu", "Random Jean Vigo", "La Nuit Sur Le Mont-Chauvelu (Mussorgsky Cover)", "Darkness Lobotomy Insurrection".

Voilà, j'ai tout raconté. Pfiouuu !! Pas mécontente du tout d'avoir fait le déplacement ce soir-là. Je serais bien restée à la fin pour taper la causette avec les groupes, mais le dernier métro n'attend jamais, donc bon. En tout cas merci Sounds Like Hell Productions pour cette affiche de dingue (et je crois qu'il y en a plein d'autres de prévues tout au long de l'année). Trois groupes français très prometteurs dont la folie, l'originalité et le talent nous ont fait passer un moment délicieux, malgré les nombreux soucis techniques qu'il y a pu avoir. Miaou !

Photos de Emilie Garcin tirées de : www.emiliegarcin.com