La review

PUNISH YOURSELF + SIDILARSEN
La Laiterie - Strasbourg (67)
09/11/2013


Review rédigée par Maxime Guillemain
Photos prises par Eva


En ce samedi nous nous rendons à la Laiterie de Strasbourg, pour assister au show des groupes toulousains que sont SIDILARSEN et PUNISH YOURSELF. Ces lives s'inscrivent dans une soirée à thème "Cabaret Freaks" qui se poursuivra plus tard dans la nuit avec des performances et des DJ's (pas vraiment notre rayon pour le coup...). Afin de pousser le concept jusqu'au bout un dress code était de rigueur : créature de la nuit, c'est ainsi que la plupart du public s'est présenté grimé (pour la grosse majorité en Zombie). Pour parachevé l'ambiance et afin de garder un file conducteur tout au long de la soirée, avant chaque prestation une scénette était jouée, à la fois subversive et drôle. La première de celle-ci mettant en scène un couple sado masochiste, dans un trip sado-musette fut parfaitement en phase avec l'esprit de la soirée.



Et c'est après cette introduction décalée et humoristique que SIDILARSEN est monté sur scène. J'avais pu découvrir le groupe avec le titre "A Qui Je Nuis Me Pardonne" présent sur un sampler à la sortie de leur deuxième album en 2005, un titre qui je l'avoue ne m'avais pas plus emballer que ça, c'est donc près de 8 ans après et de façon fortuite que je retombe sur le groupe.
Dès le premier titre lancé le public fut au rendez-vous, visiblement acquis à la cause déjà depuis longtemps, les refrains connus sur le bout des doigts et chantés de concert avec le groupe en témoignent (le micro a d'ailleurs été tendu plusieurs fois au public). Il en est résulté une convivialité et une ambiance festive en parfaite adéquation avec la musique du groupe, celle-ci étant ampli d'éléments tour à tour electro/indus/techno, pour un résultat véritablement dansant tant les beats sont typés. Certains titres tel que "Back To Basics" sont de vrais petite "hits" prenant toute leur ampleur en live, le public n'aura pas arrêter de jumper et de s'éclater tout au long du set. Les Toulousains ont d'ailleurs témoigné d'un attachement tout particulier envers celui-ci, n'hésitant pas à inviter certains fans sur scène et à leur dédier un titre. Le set du groupe fut ponctué d'une reprise de The Prodigy ("Breathe") sur lequel un clown tout à fait malsain est venu faire un show remarqué, en effet celui-ci a enchainé les trucages et autres tours de magie : entre autre un bras coupé continuant à bouger, le tour du siège invisible, un couteau planté dans le bras puis avalé etc... tout ça s'inscrivant totalement dans l'esprit déluré et décalé de la soirée. SIDILARSEN, au delà des goûts musicaux propres à chacun, nous a donc présenté un show exemplaire d'une rare convivialité !

Le seconde interlude ne fut pas moins subversif, le côté freak et sadomasochiste étant mêlé de religion maintenant, c'est ainsi que l'on a pu voir un prêtre se flageller avec conviction après qu'un moine encapuchonné et sur échasses ait mis le feu à une bible, dans une mise en scène assez impressionnante il faut l'avouer.



Avant même que PUNISH YOURSELF monte sur scène, l'univers du groupe était mis en place : des lasers, un portail de fleurs ainsi que 2 squelettes bandidos aux couleurs (fluo) du groupe; ces derniers renvoyant au thème de leur dernier album en date "Holyday In Guadalajara" qui comme son nom le laisse supposer tourne autour du Mexique et de l'emblématique "Día de Muertos" (jour des morts) à l'imagerie marquante et singulière. J'avoue ne pas avoir spécialement suivi le groupe depuis l'album "Gore Baby Gore" (2006) ayant marqué une évolution dans la musique du groupe. C'est donc avec une certaine curiosité (et crainte...) que j'ai entamé le show et cela d'autant plus que la réputation du groupe en live est très bonne notamment du fait du côté spectaculaire de certaines performances s'y déroulant. Première constatation le groupe est plus que rodé, d'un point de musical ou scénique, peu de choses sont laissées au hasard, le public est réceptif et la fosse est plus que densément peuplée. Les titres s'enchaînent avec efficacité, le set est clairement tourné vers les albums les plus récents ce qui a l'air de convenir parfaitement à l'auditoire. Comme promis les performances durant le show ont été au rendez-vous, la danseuse du groupe maquillée en femme-squelette mexicaine (dont le vrai nom m'échappe désespérément...) faisant étalage de ses compétences : danses, tour avec des flammes (éventail de feu), la fameuse ponceuse créant des gerbes d'étincelles etc... mais ça n'est pas tout le groupe sera également assisté d'un intervenant déguisé en robot projetant des lasers dans tout les sens, jouant avec et apportant au show une dimension festive et délurée supplémentaire. Mais néanmoins malgré tout ce professionnalisme et cette maîtrise j'ai été déçu dans une certaine mesure, en effet je n'ai pas retrouvé l'ambiance décadente, le côté limite un peu punk que j'attendais d'un groupe à l'imagerie autrefois si sulfureuse, le tout manquait de spontanéité, mais ça n'est au final qu'une remarque subjective, le show fut objectivement très bon.