QUEENSRŸCHE + MIRRORPLAIN
Le Petit Bain - Paris
04/08/2019
Review rédigée par Matthieu
C’est à nouveau au Petit Bain que le rendez-vous est pris pour accueillir la légendaire
formation américaine QUEENSRŸCHE. Accompagné de MIRRORPLAIN, le groupe nous arrive
tout droit du Wacken, où leur show semble avoir impressionné la foule. Et les adeptes se
sont déplacés en nombre, faisant exploser le nombre de préventes à la limite du sold-out.
L’ouverture des portes se fait en avance, les consignes sont données aux photographes, et
nous voilà au premier rang. L’attente commence alors.
Et après quelques réglages de dernière minute, c’est MIRRORPLAIN qui se serre sur la scène.
Car en effet, la place est restreinte, ce qui n’empèchera pas Sascha Drendel (basse) de
headbanguer en jouant avec son instrument, tout en jetant des coups d’oeil à Jan
Ackerschott (guitare) pendant que celui-ci aligne quelques parties leads énergiques, sur la
rythmique de Jeremy Vollmert (guitare). Et si le premier titre est énergique, la voix de
Christian Döring (chant) est énergique ! Rehaussée par les claviers ambiants de Kevin Ax
et les choeurs de Nikolas "Uli" Hoffmann (batterie / choeurs), la première composition
donne lieu à quelques applaudissements. Mais le deuxième morceau des Allemands montre
une nouvelle facette de leur univers, plus calme et avec quelques accents progressifs.
"Cheers my friends !" lance alors le frontman, juste avant que le troisième morceau ne
débute. Et si on sent directement que celui-ci est plus intense, la confirmation arrivera
lorsque Christian s’agenouillera au milieu de la scène, pour hurler les dernières paroles. Et
c’est toujours sur le sol qu’il headbanguera, déchaîné. Motivant la fosse, les guitaristes se
placent en avant alors que le chanteur nous annonce le morceau qui va suivre, et l’énergie
refait surface, dynamisant une foule qui commence à remuer la tête. "Thank you Paris, you
are too kind to us !" lance le frontman. "You are a fucking great crowd, let me hear you
scream !". Et c’est tout de même un peu timidement que l’assemblée lui répondra, ce qui
suffira néanmoins à donner le sourire aux musiciens, qui enchaînent avec un nouveau
morceau. Mêlant influences thrash, prog et parfois power sur une base de heavy / hard
rock motivant, le groupe emporte peu à peu la foule à travers des mélodies enchanteresses
et une puissance vocale impressionnante. "Usually, it’s our last song !" annonce le chanteur,
très communicatif. Mais après la dynamique et très axée prog composition, un technicien
avertit le groupe qu’ils ont encore le temps pour trois titres supplémentaires ! La machine
repart alors, toujours aussi efficace et motivée, avec des compositions riches et très bien
construites qui laissent la place à tous les instruments, malgré quelques petits problèmes de
volume sur certains passages lead. "Come on Paris, for the last time !" harangue le chanteur,
toujours aussi plein d’énergie. Et c’est avec des applaudissements mérités que le groupe
repart, tout en ayant conquis de nouveaux fans.
Setlist : "No. 1-0-7", "Northstar", "Judgement Day", "Lost In Paradise", "Sealed Off", "Drown",
"Unsought", "Fortune", "Salvation".
La scène est réaménagée pour l’arrivée de QUEENSRŸCHE, avec une avancée de scène
entièrement dégagée. Entrant alors en scène, Michael Wilton et Parker Lundgren
(guitares) débutent un duo d’harmoniques sur la rythmique heavy de Casey Grillo (batterie)
et Eddie Jackson (basse). Todd La Torre (chant) arrive alors d’un coup sur scène et nous
offre dès le début de la prestation des Américains des cris stridents qui ont fait la réputation
du groupe. Les quelques choeurs de Parker et Michael l’accompagnent sur certains
passages pendant que les riffs défilent, et le frontman déambule littéralement sur scène.
"Look at you people of Paris ! We're here for some songs tonight !" lance-t-il à une assemblée
déjà conquise. Et le combo repart avec autant d’entrain que pour le premier morceau. Très
souvent en retrait, le bassiste laisse la place aux guitaristes, qui ne se privent pas d’assurer
le show en tournoyant sur eux-mêmes ou en levant leurs instruments lors de solos aussi
complexes que parfaitement adaptés à la rythmique. Très communicatif, le chanteur, prend
le temps de nous parler entre chaque titre. "We will bring you some old school stuff !"
annonce-t-il par exemple avant le début de "NM 156". Mais le chanteur n’est pas qu’en forme
vocalement, puisqu’il n’hésite pas à sautiller aller taper le poing des spectateurs des
premiers rangs, et il prendra même une baguette pour frapper les cymbales du batteur lors
de passages plus lourds. Si Parker reste souvent cantonné à son pied de micro et Eddie
près de son ampli, Michael n’hésite pas à tournoyer au centre de la scène, avant de
rejoindre son camarade guitariste. Alors que les morceaux s’enchaînent, Todd nous
explique rapidement la construction de la setlist, mettant l’accent sur "The Verdict", leur
dernier album, les Américains n’ont pas oublié d’inclure des classiques dans celle-ci ! Et
c’est d’ailleurs "Condition Hüman" qui fait suite à "Walk In The Shadows". "I want you to sing
along !" harangue le frontman. Beaucoup plus calme, cette composition fédère littéralement
la fosse, qui profite pleinement du show. "Are you guys having a good time so far ?"
demande Todd. "Who have never seen Queensrÿche on stage before ? Congratulations,
we’re all part of the same family !" annonce-t-il. Et si le titre suivant est plus vif que les autres
et que les spectateurs remuent de plus en plus, le chanteur remarque un enfant au premier
rang, qu’il fera monter sur scène et installer aux côtés de la batterie (en lui offrant une
baguette au passage) non sans avoir chanté à ses côtés quelques secondes. "Please keep
cool for this little one over there !" demande-t-il à la fosse, qui l’applaudit. Et le show reprend
de plus belle avec une "Silent Lucidity" très douce, qui met en avant l’émotion dans les voix
des musiciens autant que dans les parties de guitare qui enchantent littéralement
l’assemblée. "You know this one !" lance Todd avant que la célèbre "Operation: Mindcrime"
n’emporte littéralement la fosse dans un tourbillon de heavy progressif comme eux seuls en
ont le secret. Et le show continue, tout en puissance et en poses charismatiques du
frontman, qui pose en quasi permanence devant les premiers rangs. Quelques effets dans le
micro du chanteur accompagneront l’inquiétante "Screaming In Digital", et le morceau suivant
sera repris en choeur par la foule. Faisant mine de s’en aller, les musiciens reviennent bien
vite et sont présentés par le chanteur, qui reprend son souffle. "Make some noise for them !"
ordonne-t-il avant qu’"Eyes Of A Stranger" ne débute. Très riche en parties lead, les musiciens
en profitent pour se mettre en avant, en se partageant les solos.
“Merci beaucoup ! We love you !" lance le frontman avant que tous ne partent de scène. Mais
c’est sans réelle surprise qu’un rappel de trois titres sera effectué pour le plus grand plaisir
des amateurs du groupe, qui les acclamera comme il se doit avant qu’ils ne quittent la
scène, en sueur mais avec un sourire aux lèvres.
Setlist : "Blood Of The Levant", "I Am I", "NM 156", "Man The Machine", "Walk In The Shadows",
"Condition Hüman", Queen Of The Reich", "Silent Lucidity", "Operation: Mindcrime",
"Propaganda Fashion", "Screaming In Digital", "Take Hold Of The Flame", "Eyes Of A Stranger",
"Anarchy-X" (outro).
Rappel : "Light-years", "Jet City Woman", "Empire".
La soirée se termine, et certains se hâtent vers les transports. Ceux qui restent pourront
faire quelques photos avec les musiciens, visiblement heureux de rencontrer leurs fans,
mais tous ont été enchantés par les prestations. Bien que totalement inconnu pour ma part,
MIRRORPLAIN a été une excellente découverte, et QUEENSRŸCHE a confirmé que sa réputation
de figure de proue du prog / power américain n’est pas usurpée. On remercie donc Sherep
Booking pour cette brise de fraîcheur musicale sur la capitale !