La review

RAGING METAL FEST
Le Bateau Lyre - Le Barp (33)
10-11/05/2013


Review rédigée par Arch Gros Barbare


Il est tellement agréable de pouvoir aller profiter d'un petit fest sans avoir à parcourir des tonnes de kilomètres à travers l'hexagone. Personne ne dira le contraire dans le sens où tous ceux qui ont leur propre festival local en fonction des régions, prennent un plaisir intense à assister à celui-ci quand il est à leur portée. Eh bien c'est chose faite maintenant. Avec son petit frère du Metal Rumble Fest à l'Estran à Saint Médard en Jalles, le Raging Metal Fest est devenu un moment incontournable de la scène metal en gironde. Un festival organisé sur deux jours, dans la petite ville du Barp...

Il était une fois Le Barp, ville d'environ 4500 habitants, située au cœur de la gironde rurale, avec toutes les infrastructures suffisantes pour qu'il fasse bon y vivre, avec des groupes de metal comme il se doit, notamment Breakdust ou encore Bursthead. Une petite commune où la cohésion sociale est telle que l'association Musicalement Rock après quelques années de concerts arrive aujourd'hui à instaurer un mini-fest sur deux jours. Un festival qui, même s'il reste de petite taille arrive à proposer des stands de merch, des concerts de qualité (relative aux groupes présents mais aussi relative au son), de quoi se restaurer et se sustenter, de quoi s'hydrater et enfin de quoi se loger puisque les choses étant bien faites, vous avez un parking, ainsi qu'un camping autour de la salle qui permet de rester sur place pour mieux profiter des deux jours. Les festivaliers auront même eu la possibilité d'acheter le t-shirt à l'effigie du festival, à un prix amplement accessible.

Oui, le Raging Metal Fest propose avec ses moyens modérés quelque chose qui se veut professionnel, réfléchi et vraiment intéressant, sur un site agréable avec une équipe de volontaires sympathique et amicale.

Les groupes conviés, même si dans un cadre général il se peut que cette fois-ci la scène hardcore moderne ait été quelque peu privilégiée (certains diront même que la scène metal extrême a pu se sentir lésée), sont venus de plusieurs départements différents afin de donner le meilleur d'eux mêmes et d'offrir au public qui avait fait le déplacement un moment de musique intense dont les esprits pourront se souvenir un certain temps. Même si les changements de dernières minutes sur les deux jours auront été constatés, comme le fait que THE ARRS ait inversé avec OFFENDING le Vendredi et que LOUDBLAST ait inversé avec OUTCAST le Samedi, cela n'a certainement changé en rien la bonne humeur et le plaisir d'être là qui régnaient sur le festival.



Donc en suivant nous aurons pu alors voir les prestations des groupes suivants :

Vendredi 10 Mai 2013 :
MAWL POOTERS
HANATHEM
THOUSAND RAVENS
DAWN OF JUSTICE
THE ARRS
OFFENDING

Samedi 11 Mai 2013 :
HEBOÏDOPHRENIE
YURAKANE
INSIDE PROJECT
ALEA JACTA EST
LOUDBLAST
OUTCAST
SOUTHERN TRENDILL

SOUTHERN TRENDILL, groupe pour lequel je présenterai immédiatement mes plus plates excuses pour ne pas avoir pu rester et être parti juste avant leur show. Groupe dont la réputation girondine n'est plus à faire, attendu qu'il s'agit d'un cover band de Pantera comme son nom le laisse présumer et formé de membres de Hell In Town, Breakdust et Bursthead...


Vendredi 10 Mai



A en croire les origines du groupe, celui-ci viendrait de Los Angeles hahaha !!!! C'est en effet avec MAWL POOTERS que le festival a commencé un groupe bien fun qui nous a balancé que de bonnes reprises de groupes d'anthologie comme du AC/DC, le "Ace Of Spades" de Motörhead, du Skid Row, du Guns N' Roses parmi d'autres, histoire de bien débuter le week- end dans la bonne humeur. La tâche n'était pas évidente car ayant commencé en plus avec du retard, à un peu plus de vingt heures au lieu de dix-neuf heures trente, ce n'est jamais facile de chauffer le public dont certains restaient encore dehors. L'introduction au pipeau totalement infâme volontairement était d'ores et déjà annonciatrice d'un humour décalé, mais cela ne remettait en rien la qualité musicale du combo. Si MAWL POOTERS se veut humoristique dans ses interprétations avec un chanteur d'un charisme inoubliable, tel un metrosexuel lâché dans un cours de fitness féminin, et également un bassiste d'une rare prestance et dont les cordes vocales semblent avoir des similitudes avec celles de Farinelli, il s'agit malgré tout d'un groupe de reprises qui n'oublie pas d'où vient le rock'n'roll, d'où viennent nos racines glam, heavy et hard. Oui grâce à eux, l'ambiance a commencé à monter petit à petit, avec un show musico-comique où chacun a pu se détendre et venir petit à petit à l'intérieur du fest même. Toutes les reprises furent un réel plaisir pour les oreilles et crescendo le public est venu devant la scène pour profiter du spectacle, même pour mater les positions érotiques du chanteur.



Formé en 2006, de la région de Bordeaux, HANATHEM vient se poser comme premier groupe extrême offrant une musique basée entre un death plutôt brutal assez core moderne sur certains passages, et ambiances psychotiques lourdes. Leur premier album sorti l'année dernière : "Rigor Mortis" tombe donc à merveille pour continuer à en faire la promotion. C'est avec satisfaction qu'on a pu s'apercevoir qu'Hanathem arrive à faire monter en pression un petit peu plus le public, alors que leur death metal est complètement différent du hard rock qu'on a pu avoir juste avant. L'ambiance était chose importante durant le set d'HANATHEM, parce que le public indépendamment qu'il soit avide de violence musicale ou de brutalité artistique avait aussi envie d'entrer dans leur trip . C'est pourquoi l'introduction et l'outro et plus particulièrement les riffs litaniques qui composent ce passage de chanson, sont de véritables segments intéressants dans la musique d'Hanathem, parce que ces passages là ont totalement rendu la foule excitée grâce à leur redondance simple mais percutante. On a senti que le groupe avait aussi une tâche importante car il s'agissait à ce moment là de continuer l'accroche d'un public hystérique en devenir, qui ne devait pas retomber dans l'inertie et l'apathie la plus totale. Alors oui, ce groupe d'inspiration death moderne, bien que un peu timide au niveau de la présence scénique, (peut-être aussi parce que le vocaliste avait une certaine retenue en ce qui concerne le lien que peut et doit conserver un frontman avec les gens qui sont devant lui, et qu'il tournait un petit peu en rond sans vraiment regarder son auditoire), a réussi le pari de faire venir encore plus de monde dans la salle pour que l'atmosphère festive puisse monter à son paroxysme crescendo.

Chaque temps de changement de groupes étant relativement long, sans doute dû à l'évacuation du matériel mais surtout par des balances d'une longueur un peu trop étendue, et ce pour la plupart des groupes, ce qui n'a pas arrangé le retard déjà pris au départ. Mais c'était l'occasion de discuter un peu, manger, acheter comme le font les fashion victims ou les die hard fans. Quand fut venu le temps de THOUSAND RAVENS.



THOUSAND RAVENS est sans doute le groupe le plus original de la soirée du Vendredi et pourtant le plus atypique. Un groupe qui a su dégager une intensité si éblouissante à travers ses morceaux, à travers la manière dont les chansons sont interprétées et à travers la manière dont elles sont écrites. Parce que ce fut un véritable moment de plaisir orgasmique, tel un véritable ovni au milieu de ces groupes de metal et de hardcore moderne, leur show a conquis le public alors qu'il était d'une simplicité dans sa présentation. Comme quoi, il n'y a pas besoin d'en faire des tonnes pour impressionner les gens, il suffit juste d'avoir la bonne flamme, d'avoir le truc qui fait l'accroche. Et c'est le cas pour THOUSAND RAVENS. Il s'agit d'un trio, composé effectivement de membres expérimentés comme Geoffrey à la basse ancien membre de Eths, un batteur hors pair Simon qui fut le roi de la grimace durant le set, et un guitariste très froid Nicolas, mais tout aussi efficace que ses compères. Les chansons de THOUSAND RAVENS sont très influencées par le rock, mais aussi une époque un peu grunge, un peu indépendante, puisant par moments à coup d'épuisette dans du Pearl Jam, aussi dans des petites choses à la Faith No More, dans une moindre mesure, avec un énorme côté stoner et post-rock. Les titres étaient longs, mais jamais le groupe n'a lassé, au contraire "Shob" bassiste et vocaliste, brillait par son charisme naturel et sa manière de bouger sur scène ce qui donnait aux morceaux encore plus de puissance. La musique de TTHOUSAND RAVENS a mis tout le monde d'accord pendant le set, moins évidente pour faire bouger les gens, c'est plus leur attention qui a été saisie pendant la demi-heure, les titres se sont enchaînés, et finalement on est vite arrivé à la fin, sans s'être aperçu de quoi que ce soit. Par ses ambiances apocalyptiques, très lourdes et un son très roots THOUSAND RAVENS fut un moment mémorable de la soirée. Alors que celle-ci s'étendait tranquillement et surfait sur une vague de satisfaction, le temps de la musique core est arrivée. Et c'est DAWN OF JUSTICE qui ouvrait le bal.



Groupe de hardcore mélodique originaire de Pau avec un premier album "Seeds" sorti en Février 2013, DAWN OF JUSTICE a porté l'estocade fatale rapidement au public. En effet rien qu'à la mise en place des instruments et également des trois lettres "D O J" disposées de part et d'autre de la scène, on a pu s'apercevoir que le groupe n'avait pas l'intention de laisser la place à l'amateurisme et que face à eux le public allait en prendre plein la face. C'est de ça dont il s'agit, revendiquant une musique dont les fans de The Ghost Inside, This Or The Apocalypse et autres I The Breather et Heart In Hand pourront se retrouver, DAWN OF JUSTICE était là pour envoyer une purée hardcore mélodique moderne bien sauvage et violente. Et c'est exactement ce qu'il s'est passé. Fan ou pas de ce genre de musique, force est de reconnaître que le groupe sait mettre l'ambiance grâce à un frontman vraiment hyper efficace. Mehdi, pour l'avoir vu aux Runes avec un groupe sans batteur je crois mais avec un bassiste énormissime, est un hurleur puissant, toujours plein d'énergie. Une énergie qu'il a su transmettre au public durant le show. C'est à partir de ce moment là, que dans la foule, les pits ont commencé à être légion et que les mosheurs ont lâché leur bras et leurs jambes sauvagement, tout en faisant attention, même si cela semble dangereux à voir, de ne pas blesser quelqu'un. L'ambiance était furieuse, le groupe a balancé ses morceaux, mais seule la sauvagerie et les passages mélodiques des guitares ont su rester en mémoire. Des guitares qui viennent bien chercher dans le mélocore avec des passages vraiment très doucereux par moments ce qui vient en paradoxe avec la violence vocale, tout en arrivant à conserver une unicité. L'explosion de joie fut lorsque le vocaliste appela toute la foule à faire ce que Suicidal avait fait au Hellfest 2010 me semble-t-il à savoir faire monter la foule sur scène pour profiter du morceau dans un beau capharnaüm musical à l'esprit hardcore. Bref, si un groupe a su vraiment déchirer les habitudes, il s'agissait vraiment de DAWN OF JUSTICE.



Evidemment le groupe le plus attendu de la soirée était THE ARRS. Après plusieurs années d'existence et quatre albums derrière lui, THE ARRS n'a plus rien à prouver au niveau scénique et c'est à un set bien rodé que nous avons pu assister. Le hardcore mélodique, mélocore, appelez ça comme vous voulez, de THE ARRS fait partie des meubles aujourd'hui dans la nouvelle génération de groupes qui attirent la jeunesse insouciante. Et ce soir c'était l'explosion de bonheur, l'effervescence de plénitude pour les fans, avec un groupe en forme qui a donné un show à la hauteur des attentes du public, faisant de leur prestation un plus largement mérité pour un festival si bien organisé. Avec une déco scénique qui en jette, THE ARRS a envoyé sa sauce coreuse mélodique puissante, avec un son aussi agréable que le reste des groupes avec le truc en plus c'est que THE ARRS fait office de motoculteur en ce Vendredi 10 Mai et les chansons comme "Mon Epitaphe" ont fait mouche à tous les niveaux. On a senti que le groupe avait envie de donner ce soir, Nico s'est lâché comme un évadé de l'asile psychiatrique, tandis que Phil, nouveau venu en 2011, montre avec hargne et bonheur qu'il est content d'être là. Si sur les planches ça saute à tout-va, dans la fosse c'est totalement la même chose, et à l'instar du frontman de DAWN OF JUSTICE, celui de THE ARRS sait comment se mouvoir sur scène pour donner aux lions de la fosse ce qu'ils attendent : de la rage. Le public était ravi, tant il avait attendu pour voir la grosse machine de la soirée. Car quoiqu'on en dise, même si le style est réservé aux amateurs, THE ARRS arrive à mener sa barque comme le Charon navigue sur le Styx pour que son public soit assoiffé de ses rythmiques.



Enfin, le groupe de pur death metal de la soirée fit son entrée à une heure tardive car il devait être une heure du matin passée quand ils ont commencé. Et c'est dans une atmosphère plus intime parce que certains festivaliers avaient quitté la salle après le show de THE ARRS, que OFFENDING est entré en matière. Fondé par Gropoil (ex-Asmodée) et VR (ex-Asmodée, Sael, Révérence), OFFENDING commence à avoir quelques kilomètres au compteur. Première démo fin 2005, mini CD en 2007, premier album "Human Xoncept" et deuxième album "The Age Of Perversion" encore mixé par Xort / Drudenhaus studio, OFFENDING a taillé la route pas mal de fois aux côtés d'excellents groupes de death connus et reconnus. Et c'est avec trépidation que les fans de death metal brutal et aussi technique attendaient le début du set. La voix de Jesus, toujours aussi grave a vite posé les jalons du show, en demandant à tout le monde de bien vouloir se rapprocher pour que le public soit plus proche de ses congénères afin de "pogoter" à l'ancienne et de headbanguer tranquillement. C'est avec gentillesse et respect que le chanteur de THE ARRS est même venu assister à quelques morceaux de OFFENDING. Le groupe a donné une véritable démonstration de style, une démonstration de technique brutale comme le veut leur old school death metal, en proposant des morceaux variés du second album, mais aussi des productions précédentes. Un death metal poilu, bourru, voici ce que OFFENDING a desservi pendant son show allant même se faire demander un rappel tellement la puissance de leur death avait envahi les esprits des fans restés encore sur place pour profiter d'un pur moment metal de la soirée. Comme de bons semi-pro, OFFENDING a déversé sa brutalité tranquillement, posément, sans fioriture, mais l'efficacité est là, même si par moment, il y avait certaines difficultés à bien comprendre la teneur des notes. Enfin en tous les cas, OFFENDING a clôturé le premier jour du fest en grandes pompes, ces derniers n'ayant pas pu faire le concert prévu à Bordeaux dernièrement, il était logique de donner à ceux qui avaient fait le déplacement pour les voir, une énorme claque death en guise de compensation.


Samedi 11 Mai

Ce deuxième jour de fest était beaucoup plus dans une teinte hardcore que ne l'était le premier, en tous les cas, les groupes similaires étaient plus concentrés dans une même période, sans doute plus le plaisir certain des fans, mais pour les autres, peut-être qu'il aurait été plus judicieux, soit de rajouter un style musical metal différent ou au moins séparer les groupes de ce style afin de ne pas tomber dans le compactage.



HEBOÏDOPHRENIE a eu l'honneur de démarrer le deuxième jour de festival. En commençant d'ailleurs un peu plus à l'heure que le premier jour, soit dit en passant. Projet à l’initiative d’Abyss, guitariste talentueux ayant fait office de cession live pour Destinity lors de leur dernière tournée avec Deicide, pour ceux qui ne le savaient pas (hein ?), HEBOÏDOPHRENIE comprend aussi Loïc du groupe Bemskiant. C'est avec un death metal très hybride relativement proche de la scène deathcore, voire très proche de la scène core que HEBOÏDOPHRENIE a pu débuter les hostilités. Les morceaux que vous pourrez découvrir sur leur premier album en cours de pressage ou presque, sont passés facilement entre les oreilles des auditeurs. La particularité du groupe est que, même s'il possède un chanteur principal en la personne de Loïc, celui-ci propose par à-coups un chant alterné avec des squeals braillés par le bassiste qui collent parfaitement au style d'HEBOÏDOPHRENIE. Alors comme pour la veille, il n'est jamais facile d'être le premier groupe et d'ouvrir une soirée. Devant un public déjà habitué par les vingt quatre heures précédentes, HEBOÏDOPHRENIE a assuré malgré tout en jouant ses grosses rythmiques saccadées dans la tronche d'un public frétillant et affamé qui ne demandait qu'à recevoir. Ce fut un set sobre, mais puissant dans son ensemble que nous avons eu le plaisir de voir.



Fondé en 2008, YURAKANE propose lui aussi à l'instar de DAWN OF JUSTICE un hardcore moderne, à la différence que les parties mélodiques ici sont beaucoup plus brutes pour aller directement vers l'instinct animal. YURAKANE a distillé son hardcore avec violence et au cours du set il était inévitable pour l'avoir déjà fait auparavant, que le groupe invite sur scène le chanteur de DAWN OF JUSTICE pour mettre le feu à la salle et enflammer tous les fans. L'effet escompté et d'ailleurs bien arrivé puisque c'est à coups de gros pits et de mosh incessants que le titre s'est écoulé. Dans l'ensemble YURAKANE aura produit un bon show.



Sillonnant l'Europe depuis quelques temps maintenant, INSIDE PROJECT a pu être vu sur pas mal de tremplin ou fests. Titulaire d'un premier album ce groupe de hardcore s'est posé en continuité logique dans toute la période hardcore de la soirée. Les titres étaient sans doute un peu plus lourds par instants ce qui donnait à leur hardcore un côté un peu sludge sur certains passages, cette facette lourde, étant sans doute ce qui m'a le plus intéressé. Ni plus charismatique que les autres, ni moins efficace pour les fans de hardcore, INSIDE PROJECT a proposé un style hardcore tantôt brutal dans certaines accélérations presque à en toucher la vague death, et tantôt blindé d'atmosphères presque thrash.



Groupe de hardcore toulousain, ALEA JACTA EST était certainement le groupe de hardcore le plus fun, celui qui ne se prend pas la tête et qui amène son style dans un esprit, dans une ambiance particulièrement festive. C'est un groupe qui joue un hardcore qui, même s'il a nettement plus de sonorités modernes dans sa définition, possède quelques facettes un peu old school, un peu crossover dans leur approche thrashée. Les choeurs de ALEA JACTA EST sont une force pour ce groupe car ils rappellent vraiment les origines du vieux hardcore. Là aussi, plongé dans le grand moment hardcore de la soirée, ALEA JACTA EST a servi son menu avec brio pour le plaisir des amateurs du genre qui ont absorbé délicieusement la prestation des toulousains.



Après de longues et interminables minutes, "il est venu le temps des rires et chants, dans l'Ile aux enfants c'est tous les jours le printemps...", Oui le grand moment du deuxième jour était enfin arrivé, la scène était libre pour laisser la place au grand LOUDBLAST, qui nous réserve d'ailleurs pour l'automne l'arrivée d'un nouvel album qui risque de faire très mal. Et même s'il aura fallu un certain temps pour apprécier "Frozen Moments Between Life And Death", (en toute objectivité, c'est un album magnifique que nous avait offert LOUDBLAST alors il sera difficile de faire encore mieux... Mais ceci est une autre histoire), LOUDBLAST est bel et bien revenu sur le devant de la scène metal française, depuis quelques temps maintenant. En attendant que le groupe débute sa balance, on a pu s'apercevoir avec humour que le changement de place entre LOUDBLAST et OUTCAST a fait l'objet d'économie de papier et de crayon, le "T" de OUTCAST imprimé sur l'affiche ayant été conservé !!!!



On ne présente plus LOUDBLAST, ce serait un affront. Evidemment que le moment phare du Samedi était celui du show de LOUDBLAST et la plupart des gens attendaient cela, car durant leur set, la salle était vraiment pleine des festivaliers, il ne devait pas beaucoup en rester dehors !!! Même la balance fut un plaisir pour les die-hard fans qui ont assisté à tout pour ne pas en manquer une seule miette et bien se placer devant pour profiter jusqu'au début du show. Un show qui fut intense, brûlant comme à chaque concert du combo d'ailleurs, où tout le groupe et en particulier el Maestro Stéphane Buriez était bien chaud et heureux d'être sur les planches devant le public du Raging Metal Fest. Oui, LOUDBLAST s'est senti comme à la maison, et les grimaces, les positions des membres du groupe durant le set était la preuve que ces derniers se sentaient vraiment bien. Leur death metal n'a pas perdu de sa splendeur et c'est avec jouissance qu'on a pu profiter des morceaux du dernier album comme "Emptiness Crushes My Soul" ou encore "Frozen moments...", mais là n'était pas le moment le plus heureux du concert de LOUDBLAST. Des moments de béatitude et de plénitude il y en a eu, la setlist était parfaite, il ne manquait peut-être à l'appel de "Carpe Diem" de l'album "Fragments", mais nous auront eu droit aux splendeurs d'antan telles que "No Tears To Share" ou encore l'indispensable "Cross The Threshold", un titres de "Disincarnate" si je ne m'abuse, "Sublime Dementia" aussi et la puissante "Taste me" de "Fragments"parmi bon nombre de chef d'oeuvres de LOUDBLAST. La foule était en transe face aux morceaux qui défilaient, qui défilaient, et Stéphane qui menait son équipage comme une horde de pirates passent à l'abordage. Oui, LOUDBLAST était grand une fois de plus, et ce fut un honneur que de voir une nouvelle fois un des groupes phares, un des piliers de la scène death française, groupe qui aura inspiré bon nombre de musiciens de death aujourd'hui, quoiqu'on en pense. La fin du show s'est terminée par la bande de "To Bury An Empire" si je ne me trompe pas, alors que le groupe rangeait le matériel.LOUDBLAST a mis le feu dans la salle du Bateau Lyre, et rien que pour ça, comme l'a fait également Stéphane Buriez pendant le concert en remerciant les groupes, les ingés son..., il est indispensable de remercier l'initiative audacieuse de l'association Musicalement Rock et le Raging Metal Fest d'avoir permis ce moment de rassemblement.



Après autant de joie, il était temps pour OUTCAST de monter sur scène pour jouer thrash/death hybride très prog et technique. Alors de la même manière où il n'était pas évident pour OFFENDING de passer après THE ARRS, les fans étant venus en masse pour les "têtes d'affiche" qui ne furent pas les dernières à jouer finalement, il était assez difficile pour OUTCAST de passer après LOUDBLAST forcément. Mais malgré tout, beaucoup sont restés pour découvrir ou redécouvrir un groupe qui au bout de deux albums a su évoluer rapidement. Parce qu'avec "Awaken The Reason" à la manière d'un Meshuggah, OUTCAST s'oriente musicalement dans un monde très à part dans le sens où tous les groupes aussi techniques, de cet acabit sont certaines fois incompris. Mais OUTCAST a offert au public un show carré où la violence de leur musique s'est mariée parfaitement avec la complexité brutale parfois presque death/grind de leurs morceaux. Le frontman Wilfried arrive à conserver son impact en live, même si cela reste plus difficile sur scène qu'en studio au niveau du rendu. OUTCAST nous a fait une démonstration de style et de technique à l'instar des OFFENDING la veille. Finalement le fait d'être passé après les moissonneuses batteuses n'est sans doute pas la meilleure place, mais cela a permis à beaucoup d'apprécier encore plus les subtilités syncopées d'OUTCAST pour finalement s'apercevoir de nouvelles choses dont on n'avait pas pris conscience sur CD. Le show n'était pas vraiment long ou alors on n'a pas vu le temps passer, mais l'impression était savoureuse, OUTCAST a géré sa position magnifiquement bien et a offert au public un set plutôt réussi.

Encore une fois toutes mes excuses pour ne pas avoir pu assister à SOUTHERN TRENDKILL, mais ce qu'il reste du Raging Metal Fest est que, bien qu'il ne soit que de petite taille, ce festival sur deux jours est un impératif pour tous les metalheads de la Gironde, avec un endroit hors de Bordeaux où certains peuvent se retrouver dans une ambiance festive. L'organisation a géré d'une main de maître ces deux jours, proposant une affiche relativement variée sur certains points, du merch sympathique, un service excellent qui aura ravit la plus grande majorité, pour ne pas dire tout le monde, des festivaliers. Le Raging Metal Fest est quelque chose qui doit perdurer dans le temps, peut-être que placer aussi des groupes thrash pur, de black / death même serait une idée à retenir afin de permettre de rendre le festival encore plus ouvert et éclectique. Mais cette version 2013 reste une défi relevé parce qu'au niveau des festivaliers ce fut une totale réussite.