La review

RAISMES FEST 2009
Raismes (59)
12-13/09/2009


Review rédigée par Ichigo


La popularité du Raismes Fest ne cesse de croître, et ce à raison. L’édition 2009 ramènera EPICA pour l’un de ses derniers concerts si pas le dernier en France avant la sortie du nouvel album, mais également les Suédois de PAIN, de même qu’AXXIS et ULTRA VOMIT… Une petite expédition dans le Nord-Pas-de-Calais se révélait donc indispensable pour moi en ce début septembre et en voici mes souvenirs.

12 Septembre 2009 :
Je commence d’emblée par préciser que mes amis et moi nous nous sommes déplacés davantage pour le second jour de festival plutôt que pour le premier. BATTLELORE et ULTRA VOMIT étaient pour ainsi dire nos seules motivations car malgré tout, la programmation reste très heavy metal, ce qui ne nous concernait pas énormément en l’occurrence. Nous arrivons sur le site à la fin du set de DADABOVIC, qui avait l’air de récolter de bons petits retours, et même quelques fans habillés dans l’ambiance médicale (tabliers et blouses blanches) pour un son plutôt original teinté de hardcore se voulant précis, mais un peu trop diffus quand même.

Les Belges de SAD SIBERIA enchaînent donc sur la petite scène. Le Raismes Fest a toujours été connu pour intégrer à sa programmation une part tout de même conséquente de chant féminin et en voici le premier échantillon. J’avais déjà vu le groupe en concerts il y a de cela quelques années avec la chanteuse précédant Jamie-Lee, ça ne m’avait pas vraiment frappée j’avoue même si à l’époque j’étais très ancrée dans ce style musical. A présent, il est clair que le groupe a évolué et commence à se démener un peu plus sur scène, mais pas assez pour conserver une ambiance au moins aussi chaleureuse que celle instaurée par DADABOVIC. Musicalement, on reste toujours dans un gothic metal aux allures de Within Temptation (surtout à cause des "ouh ouh" à répétition sur certains morceaux) et Jamie-Lee fera de son mieux pour motiver le public, qui vers la fin du set montrera quelques petites manifestations de contentements en plus des applaudissements.

S’en suit après les Irlandais de STORMZONE, qui nous offriront un set bon et technique d’accord, mais qui n’a pas cassé des briques, qui n’a rien cassé du tout en fait. Heavy metal tirant sur le prog par moment, soli intempestifs, le groupe s’applique et ça se voit, mais ça ne suffit pas. De plus, ajoutons un son pas toujours très clean et des musiciens au jeu parfois brouillon, il y a de quoi être sceptique. Maintenant, vu qu’ils étaient visiblement très contents d’être présents et qu’ils se sont donnés à fond, le public ne leur en tiendra toutefois pas rigueur.

Nous passons au dessus de la prestation de NEONFLY pour boire un verre en attendant la prestation des Finlandais de BATTLELORE, que personnellement j’adore depuis des années. Je les avais vus pour la première fois au MFVF 5 il y a de cela deux ans et ce fut l’un des meilleurs concerts du festival. J’étais donc impatiente de les revoir, bien que la mollesse du dernier album ne m’ait pas hautement réjouie. Eh bien malheureusement, pour le Raismes Fest, ce ne fut pas leur meilleur concert. Débutant dans un son infect dans lequel on n’entendait vraiment rien, par les chansons sans grand intérêt du dernier album "The Last Alliance", le groupe semble assez fatigué de sa tournée de ce début d’automne. Après quelques morceaux, ils se réveilleront tout de même et commenceront à bouger un peu plus sur la scène (pas toujours évident à sept, mais bon) et à nous jouer de meilleurs morceaux tels que "The War Of Wrath", "Storm Of The Blades", "House Of Heroes", "We Are The Legions" et "Sons Of Riddermark". Le public lui, bien que bon joueur semble un peu s’endormir et ne pas être sensible au concept costumier du groupe, qui s’inspire jusqu’au bout du Seigneur des Anneaux, et ce depuis leurs toutes premières années. Même pour moi qui étais fan, le temps s’est écoulé plutôt lentement. J’attends avec impatience le nouvel album, vu que BATTLELORE a la mauvaise tendance d’alterner un album plus agressif à un album plus mou.

Nous passons également au dessus de RAMONE ET PEDRO, afin de nous rassasier (petite remarque, si les doses, les prix aussi) avant le show d’ULTRA VOMIT. J’étais on ne peut plus impatiente de voir ce que les Nantais avaient dans le ventre et si leur humour était aussi drôle sur scène que sur album. La réponse selon moi est un grand oui. Dès l’intro où les gaillards déboulent sur scène en simulant les grands chanteurs de heavy metal, je rigole... et ne cesserai de le faire qu’à la fin du concert. "Pour remplir des salles en France à coup sûr, il faut faire jouer Eths / Gojira / Dagoba et à présent ULTRA VOMIT" qu’on m’avait dit ; j’avais un peu du mal à le concevoir mais lorsque j’ai vu la foule totalement dans le trip, à vociférer les paroles en chœur, j’ai compris qu’effectivement l’engouement des gens pour la formation suite à la sortie de leur deuxième album "Ojective Thunes", était de taille. Pour un set d’environ une heure, le groupe s’est bien donné sur scène, avec moult blagues et conneries qui leur sont propres, notamment à l’occasion de "Une Souris Verte" où un fan monte sur scène pour partager le chant avec Fétus. Suite à cette intervention, le pauvre malheureux se voit démonter en flèche par ses "idoles" avant d’être traité, je cite : "d’enculé" par l’entiéreté de la foule du festival… ce qui servira d’introduction au titre "Pauv’Connard". Les plus grands tubes du groupe s’enchaînent ("Quand J’étais Petit", "Darry Cowl Chamber", "Boulangerie Pâtisserie", "Moutains Of Maths", "Machanical Chiwawa", "I Like To Vomit", "Judas Prost", "Captain Igloo", etc…) Manard nous interprétera même "Confidence Pour Confidence" à sa manière, au chant. Malgré toutes ces conneries, il n’en reste pas moins que les gars d’ULTRA VOMIT sont de vrais musiciens et assurent totalement, comme quoi c’est dans l’autodérision qu’on reconnaît les vrais artistes. Le concert doit toutefois se terminer, mais toujours pas de Canards ? Mais si, après un faux rappel, le groupe lance l’outro de l’album pendant laquelle la foule s’appliquera à brailler des "C’était pas mal là ?". Gain de cause, le public reçoit son "Je collectionne Des Canards (Vivants)" et laissera donc les gars repartir en paix. Bilan du set : Enorme ! Suite à cela, le reste ne nous intéressant que moyennement et comme la journée du lendemain se promettait d’être longue, nous avons préféré rentrer nous reposer afin d’être au meilleur de notre forme pour ce qui s’avérera une pure journée de délire festivalier !

13 Septembre 2009 :
Pour le second jour, nous arrivons sur place l’après midi, peu avant le début du set de KELLS. Même si ce n’est pas ce que j’écoute tous les jours, leur deuxième album "Lueurs" m’a pourtant bien plu et j’étais curieuse de voir ce qu’ils étaient devenus depuis la dernière fois où je les avais vus, qui remonte à un an quand même. "Réminiscences" se lance avant d’enchaîner avec "Avant Que Tu…" et là débarque Virginie avec un nouveau corset tout simplement magnifique, qui ne l’empêchera toutefois pas de jumper, d’headbanguer comme une vraie diablesse… et en tenant la note, j’admire ! La setlist mettra en avant pas mal de nouveaux morceaux tels que "Délivre-Moi", "Sans Teint", "Mes Rêves" et bien sûr le duo avec Candice (qui sera samplée là, bien sûr) "La Sphère", mais aussi des titres plus anciens tels que (il me semble) "Gaïa" et "Inerte", avec comme surprise, la reprise de Kim Wilde "Cambodia" qui suscitera de bonnes réactions, comme de très mauvaises au sein du public. Parlons-en du public : s’il y a quelques années, les Lyonnais jouaient encore sur la scène découverte, depuis leur fan club s’est agrandi à la vitesse grand V, et c’est une solide fan base qui attendra le groupe pour le soutenir de toutes ses forces. Les membres quant à eux se donnent toujours à fond et ont l’air super heureux de la fosse qu’ils ont devant eux. Ceci dit personnellement, je serai tout de même lassée avant la fin du concert, mais je conviens tout à fait que le groupe progresse bien scéniquement parlant ! Bonne continuation en tout cas !

C’est de très loin que nous suivrons le concert de FAIRPLANE, dont le grunge ne m’a pas marquée plus que ça. Non, car c’était au tour de DYLATH-LEEN de s’emparer des planches. Cela ne faisait que deux mois que je ne les avais pas revus, mais j’étais comme à chaque fois très enthousiaste à la perspective d’un concert de mes Français préférés. Pour la première fois, j’allais les voir non seulement dans leur pays, mais dans leur région… ce qui m’a donc permis de faire connaissance de leurs "home fans", complètement déjantés et prêts à scander les paroles avec passion ("Frozen Reflects In A Broken Mirror", surtout). On commence donc avec "Buy Me A Smile" comme d’habitude, pour garder les meilleurs titres de "Semeïon" à savoir : "Leering Sky", "Scars As Victories", mais aussi "So Ill-Fated" en duo avec Ludo de SUP, ce qui permettra à Kathy d’ôter sa guitare... ce qui entraîne une prestance très différente de celle qu’on lui connaissait, et soyons honnête en disant que ça déchire tout ! Le second invité sera Tibo d’In Memory Off sur "Adorning Wounds", toujours à la gratte. D’"Insecure", nous aurons les traditionnels "The Awakening" et "The Feast" qui réjouiront le public. Si le groupe est en général plutôt bien accueilli en Belgique, ce n’est rien en comparaison des retours qu’ils auront ce jour là : des motivés pour headbanguer, d’autres pour chanter, et même un pit… Les membres, boostés par de telles réactions s’en donnent de plus belle, et même si quelques petits accrocs surviendront à quelques instants, je peux dire clairement qu’il s’agit du meilleur concert de DYLATH-LEEN que j’ai fait depuis que je les suis ! La machine est rôdée à présent, vivement la suite !

Malgré le fait que je déteste ce que BEYOND THE LABYRINTH fait musicalement, j’ai néanmoins tenté d’y jeter une oreille… Et il n’y a rien à faire, mais je n’accroche pas, je trouve ça mou, lent et insipide. J’étais curieuse de revoir les Alsaciens de KARELIA, que j’avais pu voir en première de partie de Scorpions à Colmar, en Août dernier… Seulement le fait d’avoir joué avec une aussi grande pointure pendant plusieurs dates semble leur être un peu monté à la tête manifestement, vu qu’un problème technique les privant de leur côté "electro" les fera arrêter leur set purement et simplement. Bravo !

Nous avançons tout doucement dans la programmation, et en profitons pour aller nous rassasier pour être d’attaque avant PAIN, manquant par ce fait ADX. Si PAIN existe depuis plus d’une dizaine d’années, le projet du Père Tägtgren décollera réellement suite à leurs tournées en première partie de Nightwish. Une forte fan base est là pour le dernier concert de leur tournée et est restée a camper dès le matin afin d’être au premier rang devant Peter. "I’m Going In" se lance et on est parti pour un set aux alentour d’une heure de pure folie : les gens chantent, dansent, slamment, headbanguent, sont heureux car les Français adorent PAIN, c’est bien connu ! Scéniquement parlant, rien à redire comme pour tous les groupes Suédois, ils savent comment gérer l’espace et tenir le public en haleine. Peter assure, même si c’est techniquement impossible de reproduire tous les effets de voix sur CD à moins de frôler le playback et montrera lors de ses passages du chant clair aux (quelques) growls que c’est vraiment un chanteur exceptionnel, qui sait (presque) tout faire. La setlist proposera quelques titres de leur dernier album "Cynic Paradise", tels que le génial "Monkey Business", "I Don’t Care", mais aussi des morceaux moins récents comme "Zombie Slam" ou "The Same Old Song", "On And On", "Bitch" et leur tube "Shut Your Mouth" ! Lorsque le concert se termine, c’est une foule exténuée mais heureuse qui regardera PAIN quitter la scène, avec la sensation d’avoir passé un grand moment !

Voir EPICA au Raismes Fest, ce n’est pas une grande surprise, mais ça fait toujours plaisir…surtout que la date de sortie du nouvel album, "Design Your Universe" approche à grand pas, et qu’il s’agit d’une des dernières occasions de profiter de certains morceaux du magnifique "The Divine Conspiracy". "Indigo" se lance et les membres entrent au compte goutte sous une acclamation comme ils commencent à en avoir l’habitude, et on enchaîne avec "The Obsessive Devotion". Le groupe à l’air de s’être un peu reposé des festivals d’été qu’ils ne semblent pas avoir assurés, en tout cas l’énergie y est et l’ambiance aussi donc c’est du tout bon. Depuis le départ de Ad, leur remplaçant, Isaac (aussi ex-God Dethroned) s’est plutôt bien intégré, apportant la touche technique qu’il manquait aux guitares, et la timidité en moins aussi ! Mark et Coen quant à eux sont toujours prompts aux sourires, aux rires et blagues (Mark plus que Coen, bien sûr) tandis que Simone elle sera plutôt souriante et contente d’être à nouveau sur le site du festival. Scéniquement, ça bouge toujours bien… Isaac et Ariën y sont pour beaucoup et donnent du punch à l’ensemble car mine de rien, en ce qui concerne Simone on est à des kilomètres des headbangs passionnés et de la gestuelle "qui montre qu’elle s’éclate" qu’elle arborait aux débuts d’EPICA ; m’enfin on fera sans, vu que le chant est bien juste cette fois-ci, on sera déjà bien contents ! Deux dames de la troupe "Flames Of Chaos" seront également sur place afin de nous faire profiter de leur habilité à jouer avec le feu, et cela est d’un superbe effet, tout simplement. Pour la setlist, EPICA aime varier, Dieu merci ! En l’occurrence nous avons droit à un "Chasing The Dragons" de toute beauté, au grand "Fools Of Damnation", "Mother Of Light" fait son grand retour également au côté de "Seif Al Din", de "Illusive Consensus" et de "The Phantom Agony", "Quietus" et "Sancta Terra" sont aussi de la partie et là, surprise : pas de "Never Enough", ni de "Solitary Ground"… tout pour une setlist parfaite car pour conclure le set, le morceau parfait, j’ai nommé "Consign To Oblivion" nous est gracieusement offert. Ce n’est certes pas une surprise mais je n’arrive pas à concevoir un concert d’EPICA sans ce titre pour le conclure… (tout comme accessoirement, je ne conçois pas qu’on puisse poser un solo de batterie sur l’intro d’un morceau sublime, bref…).

C’est donc ainsi que c’est terminé un week-end bien festif ! Avec des concerts moins bien que d’autres d’accord, mais avec d’autres tout simplement inoubliables ! Et rien que pour ça et cette ambiance si conviviale, je pense que le Raismes Fest mérite amplement sa réputation et mérite par se fait une note excellente !