La review

RHAPSODY OF FIRE + AVALANCH + THORNBRIDGE
Le Flow - Paris
25/02/2019


Review rédigée par Candice


Bien que la musique ait l’immense pouvoir de réunir et unifier les gens aux goûts similaires, hélas rares sont les groupes qui restent soudés par simple amour de la musique. La vie n’est pas si simple ! C’est le cas de Rhapsody qui a connu beaucoup de changements cette dernière décennie, pour au final être représenté d’un côté par feu Rhapsody, ayant réuni les anciens membres, et de l’autre par RHAPSODY OF FIRE mené par Alex Staropoli, claviériste original et ayant à sa tête Giacomo Voli, ayant récemment rejoint les rangs. C’est ce dernier que nous aurons le plaisir de recevoir à Paris, accompagné de AVALANCH et THORNBRIDGE.



Le Flow est déjà bien rempli quand les Allemands de THORNBRIDGE lancent le premier morceau tout à fait dans le ton de ce soir : du power très traditionnel comme on en entend souvent, mais tout de même sympathique. Le groupe fait honneur à son dernier album très fraîchement sorti et dont honnêtement, les titres qui le composent sont bien plus efficaces sur scène que ceux du premier opus. Nous retenons en particulier la mélodique et pompeuse "Theatrical Masterpiece", la très heavy "Keeper Of The Royal Treasure" ou encore "Set The Tails" on ne peut plus stéréotypée mais non moins entêtante. Bien que le public semble attentif et réceptif, l’engouement n’est pas présent pour autant, et de la part du groupe en premier lieu. Nous pouvons mettre ce manque d’allégresse sur le compte du malaise qui semble l’habiter du début à la fin. En effet, malgré ses dix ans d’existence, il a très peu tourné, et hélas cela se ressent. Sa musique, puissante et mélodique se voulant grandiose n’a pas du tout ce rendu en live, et sonne plus plate et dénuée d’héroïsme. C’est une performance assez mitigée donc, même si THORNBRIDGE mérite une seconde chance. Le live ne se maîtrise pas en un simple claquement de doigts !



Si THORNBRIDGE a échauffé la foule, AVALANCH va complètement l’enflammer. Les Espagnols célèbrent leur première apparition en France, l’événement est à marquer d’une pierre blanche ! L’excitation est presque palpable, et il est vrai qu’il est difficile de rester insensible au charisme que dégage le groupe. Son chanteur en particulier, Israel Ramos, a une aura stupéfiante. La scène est son élément, dès le premier morceau, "The Oracle", il investit le plateau et prend les commandes avec une aisance déconcertante. Contrairement à THORNBRIDGE, le power metal de AVALANCH très édulcoré sur album dégage une violence nouvelle en concert. Il va sans dire que les musiciens sont pour la plupart chevronnés ; jetez un coup d’œil attentif aux musiciens et vous reconnaîtrez le bassiste de Gamma Ray et le mastodonte Mike Terrena à la batterie, dont on ne compte plus les projets où il a pris part ! La bonne ambiance générale et le pied que semble prendre AVALANCH font que l’on ne voit pas le temps passer. Le groupe dispose d’une setlist variée et fluide, qui va alterner entre différents styles musicaux qui font de cette performance une réussite. Nous retenons notamment les fleurs bleues "The Flower In The Ice" et "Deception" qui, elle, pousse le concept encore plus loin avec un refrain stéréotypé et mémorable. Le public fait fi de tous ces clichés et paraît sous le charme, et il est dur d’en être autrement ! Si jusque-là AVALANCH a privilégié son dernier album en date, "The Secret", la fin de leur concert sera entièrement consacrée à leurs œuvres antérieures. La heavy "Baal", tire son originalité de son refrain rythmé et entêtant qui ne manque pas d’emporter avec lui la foule transie. "Lucero", plus basique et traditionnelle, précède la mythique "Torquemada" qui va rendre le public littéralement fou. Celle-ci marque les débuts du groupe, à l’époque où celui-ci versait encore dans le heavy / power old school dans la veine de Angra et Stratovarius. Ce titre incisif vaguement mélancolique est la cerise sur le gâteau de ce concert bien mené et efficace.



Vient maintenant le tour du tant attendu RHAPSODY OF FIRE. Après l’introduction "In Principio", le groupe entame "Distant Sky" qui est, pour l’anecdote, l’ultime album enregistré avec Fabio Lione au chant. La fièvre monte instantanément et le pit commence à sérieusement bouger.
"The Legend Goes On", issu de "The Eighth Mountain" tout juste sorti, porté par la batterie infatigable et les guitares à la fois effrénées et mélodiques, fait le même effet. Le groupe enchaîne sans temps mort avec "Dargor, Shadowlord Of The Black Mountain" qui va être gâché par le son à la limite du médiocre, du moins au niveau des premiers rangs. Le chant de Giacomo ainsi que les guitares sont complètement étouffés par le clavier et la basse au volume bien trop élevé. Ce déséquilibre sera hélas présent jusqu’à la fin du set, la meilleure solution que j’ai pu trouver a été de me mettre au fond de la salle où la balance sonore, loin d’être parfaite, était tout de même meilleure. Au-delà de cela, je dois reconnaître que Giacomo ne m’a pas convaincue. Son manque de charisme et sa voix poussive m’ont déçue, même sur des classiques tels que "Dawn Of Victory" ou encore "Holy Thunderforce". Sans vouloir passer pour une vieille aigrie, l’objectivité et le réalisme me poussent à dire qu’il n’est pas fait pour ce genre de morceau hélas trop techniques pour lui. Ses propres morceaux lui siéent mieux, comme nous pouvons l’entendre pendant l’enchaînement "The Courage To Forgive" / "March Against The Tyrant". Petite mention spéciale également à "The Wind, The Rain And The Moon" où le chanteur a fait l’effort très appréciable de l’interpréter entièrement en français, ce qui a incontestablement contribué à le faire monter dans l’estime de son public. Public en très grande partie composé de fans qui pourront, après la power / mélo "Rain Of Fury", en contraste avec la ballade "Warrior Heart", profiter de pas moins de cinq morceaux en rappel. Le classique et mythique "Flames Of Revenge" succède au grandiose "Reign Of Terror", la fosse est partagée entre pit enragé et ambiance bon enfant, entre sourires et danses. Le public ne va cependant plus faire qu’un quand vont débouler les deux ultimes morceaux, et non des moindres ! "Land Of The Immortal" a autant d’impact qu’un boulet de canon lancé à plein vitesse, cependant la gloire reviendra sans grande surprise à "Emerald Sword", plus grand succès de toutes les formations du groupe confondues. Une fin épique pour une soirée qui le fut tout autant !