La review

ROCK IN HELL FESTIVAL
Behemoth + Madball + Crucified Barbara + Black Bomb Ä + Dagoba
+ Rise Of The Northstar + Bukowski + Smash Hit Combo
Parc Des Expositions - Colmar (68)
04/04/2015


Review rédigée par Lucie et Cédric


Pour la première édition du Rock In Hell Festival, huit groupes nous attendaient dans la salle du Halle des Vins du Parc des Expositions de Colmar (68). Le Rock In Hell est organisé par l’association locale Live! et a programmé des groupes de France et d’ailleurs tels que BEHEMOTH, MADBALL, CRUCIFIED BARBARA, BLACK BOMB Ä, DAGOBA, RISE OF THE NORTHSTAR, BUKOWSKI et SMASH HIT COMBO. Une première édition bien rodée ; une organisation cadrée et millimétrée, en ce qui concerne les horaires par exemple, un staff accueillant et des séances de dédicaces pour certains groupes… Il manquait peut-être un peu d’organisation pour la buvette et son fonctionnement, peu indiquée.
Le Rock In Hell était le combo parfait pour accueillir le peuple metal et offrir un beau sold-out (2000 personnes venues pour environ 1700 attendues au cours du festival) aux organisateurs.



Alors que la salle se remplit et que de nombreux metalheads attendent encore sous une pluie de cordes pour pouvoir rentrer dans la salle… SMASH HIT COMBO, le seul groupe local, venu de Mulhouse ouvre la danse à 14 heure 30 pour un set alliant titres du dernier album ("Playmore") et titres plus anciens. Les six membres ne tiennent pas en place et cette énergie est communicative car, bien qu’ils soient le premier groupe à passer, le public commence déjà à s’agiter dès le premier titre. Nous avons même eu droit au premier wall of death du Rock In Hell. Une complicité certaine entre les deux chanteurs alternant bains de foule et slam, et leur public fait plaisir à voir et ils semblent motiver davantage les troupes en abordant les thèmes du gaming et du manga. Tout d’abord, restée sur ma réserve, la performance scénique des gamers de SMASH HIT COMBO aura su me mettre d’accord avec leur rapcore teinté de deathcore, aux riffs et à la batterie plus heavy sur scène et aux touches de Enhancer plus coreuses. C’est donc sur une note positive que débute cette série de live.

Setlist : "In Game", "Toujours Plus", "Trop Vite", "2.0", "Baka", "Hardcore Gamer", "Generation Test", "Animal Report".



Vers 16 heures, on change de registre avec les Parisiens de BUKOWSKI… fidèles à leur metal groovy et leurs riffs entraînants et heavys. Après une intro sur des riffs made in Pantera, les membres de BUKOWSKI ont enchaîné 8 titres avant de finir avec "Car Crasher" offrant un bouquet final de cordes et de batterie endiablées. La voix rauque du chanteur vient parfaitement s’intégrer à la partie instrumentale pour un rendu efficace. Pourtant, alors que le public était bien parti avec le précédent groupe et qu’il se remplit de plus en plus, il semble quelque peu moins réceptif ; alors que pour certains l’ambiance est toujours au rendez-vous, d’autres se retirent et profitent seulement de la musique. Cependant, le groupe assure sa performance scénique avec une belle énergie. Après avoir demandé à deux reprises au public un wall of death, effectué sans se faire prier ; le bassiste et chanteur s’est jeté dans la foule, basse en main pour un slam mémorable avant de clore ce set.

Setlist : Intro, "The Smoky Room", "Keep Your Head On", "Vampire", "Brothers Forever", "Hazardous Creatures", "Winter’s Masters", "Mysanthropia", "Car Crasher".



La salle compte près de 1800 personnes et les membres du public se pressent devant les barrières de la scène dans l’attente des représentants de la culture manga, les Parisiens de RISE OF THE NORTHSTAR. Les riffs de l’intro de "What The Fuck" (titre qui leur va si bien) permettent une entrée en scène presque théâtralisée avant de laisser place au furyo style propre aux Rise Of. On se bouscule sur les barrières, on pogote, on chante (ou plutôt hurle) ; autant dire que les 5 membres vêtus de leurs costumes japonais sont plutôt très bien accueillis et comptent de nombreux fans dans le pit. Leur style hardcore, heavy, aux touches de rap (et parfois indéfinissables) est puissant, brutal et aussi efficace que ce que l’on peut écouter sur leur album. Le quintette fait couler de la sueur dans le pit et à la demande du chanteur principal, maître de la scène, qui lui non plus ne tient pas en place, nous assistons à notre premier circle pit de la journée. La qualité sonore, comme pour les autres groupes, est au rendez-vous. Bref, après 40 minutes, on voudrait pouvoir en redemander !

Setlist : "What The Fuck", "Welcame", "Bozoku", "Bejita", "Sound Of The Wolves", "Again And Again", "Demonstraying My Saya Style", "Samurai Spirit".



A 18 heures, une surprenante intro précéda les hostilités du set des Marseillais de DAGOBA. Tandis que Franky s’installa, debout et bras ouverts derrière sa batterie, les notes d’une composition de Wojciech Kilar issue de la soundtrack de Dracula nous ont plongés dans l’univers du groupe. Le son des lourdes cordes et des breakdowns à la batterie ont vite pris le dessus sur l’intro pour le plus grand plaisir des metalheads déchaînés. Le chanteur, enchaînant voix relativement claire, growl, en passant par du scream, est à plusieurs reprises descendu entre les barrières pour chanter, surplombant son public depuis les barrières. La présence scénique de ce dernier prend d’ailleurs parfois le dessus sur ses compagnons de scène aux cordes. Le groupe de power metal est efficace et donne lieu à un monumental circle pit qui en a fait tomber plus d’un, fort heureusement, le métalleux est solidaire et aide son congénère à se remettre sur pied pour pogoter à nouveau. Durant leur set, les membres en profiteront pour rappeler leur premier concert hors de leur région, qui se déroula lui aussi en Alsace, le plaisir d’être présent à Colmar ce jour-là était donc aussi grand pour les membres que pour les fans. Enfin, nous aurons eu l’honneur de découvrir le nouveau titre du quatuor, "Born Twice" .

Setlist : Intro, "I Reptile", "The Man You're Not", "The Nightfall And All It’s Mistakes", "Black Smokers", "When Winter", "The Great Wonder", "Born Twice", "It’s All About Time", "The Things Within", "The White Guy".



Pour la seconde partie de ce report à quatre mains, et pour faire passer, ou pas, la claques que m'ont mis BUKOWSKI et DAGOBA notamment, on continue avec BLACK BOMB Ä ! Les esprits affûtés auront remarqué que je ne suis pas spécialement friand de hardcore... pas que je refoule ce style mais j'ai l'impression que c'est une appellation générique, dans le sens où j'y trouve à boire et à manger. Autant je peux écouter en boucle du Comeback Kid ou de l'Agnostic Front, autant je peux ne pas supporter certains autres que je ne citerai pas par correction. BLACK BOMB Ä, ils entrent dans la partie haute de mon classement. Il faut dire qu'ils officient maintenant depuis une vingtaine d’années avec un certain succès. Et j'attends de les voir démonter cette salle avec la puissante réputation qui les précède. Passer après DAGOBA n'est forcément pas aisé mais les BBA s'en sortent pas mal et le public à du répondant ! Sur scène, Jacou, Poun et Arno sont à 100% tandis qu'Hervé et Snake les appuient plus discrètement. La setlist de cinquante minutes qui met en avant le dernier album "Comfortable Hate" semble bien accueillie. Au milieu de celle-ci, un wall of death de bonne facture est envoyé juste avant un "Land Of Bastards" de derrière les fagots. Le final sur "Mary" et "Make Your Choice" finira d'achever la foule !



Pour la suite, je suis moins familier de CRUCIFIED BARBARA. J'ai eu l'occasion de les voir une fois en live, c'était au Sonisphere en 2013... je me rappelle que sur le coup, j'avais trouvé ça sympa mais répétitif. Ou bien n'avais-je pas bien pris le temps d'écouter. Rebelotte ce soir, je vais tenter de tendre davantage l'oreille, là où la foule risque surtout de se rincer l'oeil. Par où commencer ? Visiblement les demoiselles ont envie de bien faire mais on sent aussi que c'est la dernière date de leur tournée européenne.. (c'est elles qui le disent). Du coup, on les sent un peu fatiguées. Néanmoins on ne peut pas leur enlever l'envie de bien faire. Côté son, ça va. On entend assez bien ce que chacune joue et l'ensemble est juste. Côté setlist, la tournée ayant pour but de promouvoir le petit dernier "In The Red", pas de surprise pour les connaisseurs. Pas de surprise pour moi non plus en fait puisque je découvre au fil de l'eau. C'est donc un rock'n'roll convenu qui sera joué pendant une heure, avec entre chaque titre, les blablateries de Mia. J'aurais aimé cependant un peu moins de distance avec le public qui s'est lui aussi montré assez froid en début de set. Il s'est néanmoins réchauffé sur la fin, heureusement pour elles !



Ah ! MADBALL ! Tout à l'heure, je parlais d'Agnostic Front ; là on est dans la descendance directe ! Puisque les chanteurs de ces deux groupes sont frères... voilà de quoi satisfaire les adeptes de généalogie. Ça doit faire plus de trois ans maintenant que je les ai pas vus en live, la dernière fois c'était au festival Léz'Arts Scéniques à Selestat…. oui je sais, je raconte ma vie.. J'avoue ne pas suivre de près ce qu'ils font mais je suis curieux de voir ce qu'ils vont proposer ce soir. D'autant plus qu'ils ont sorti un album, "Hardcore Lives" l'an dernier. Alors Cricien est toujours aussi fou et saute partout, il est difficile à suivre le bougre ! Très new-yorkais, le style ne déroute pas et je m'y retrouve tant dans les rythmiques fortement dominées par la basse de Hoya que dans l'attitude sur scène. Le son est excellent et le public attendait visiblement ce groupe ; les slammeurs enchaînent sans discontinuer, donnant du fil à retordre aux pauvres agents de sécurité. Heureusement que le pit est large sinon on s'en serait déjà pris un paquet derrière la tête. Voilà ce qui me plaît dans ce pan du NYHC, l'énergie capable de se dégager lors de la prestation ! On remet ça quand vous voulez les gars !



A mille lieues de ce qu'on a pu voir au cours de la journée, voici les Polonais de BEHEMOTH. C'est parti avec le premier titre "Blow Your Trumpets Gabriel" tout en pénombre après une entrée théâtrale de Nergal avec des torches dans chaque main. Il est content d'être là le Nergal, il sourit ! Bon en fait non, pas vraiment mais je suis sûr qu'à l'intérieur il esquisse un rictus de satisfaction. Dès le second titre, l'ambiance se réchauffe et on commence à avoir de la lumière, du son et du mouvement, autant sur scène que dans la fosse où quelques valeureux slammeurs bravent la foule. Ce concert, malgré la salle déjà désemplie, était attendu par un bon nombre d'irréductibles fans de BEHEMOTH. Et le presque quart d'heure de retard au démarrage est déjà oublié. Nul ne pourra contester le gros son de ce soir, la setlist nous offrant quelques perles comme "Ben Sahar" par exemple. Comme de coutume avec les formations typée black (bien que BEHEMOTH n’en soit plus strictement), la communication avec le public est minimale mais qu’importe, la prestation en vaut la peine !



Pour finir, je tiens à saluer la qualité de l'organisation de ce festival très printanier. Malgré la pluie, tout s'est bien déroulé et la salle a fait complet avec deux mille métalleux au cours de l’après-midi. J'espère maintenant que l'asso Live! remettra le couvert très bientôt. En attendant, n'oublions pas qu'ils organisent aussi de nombreux concerts, notamment au Grillen de Colmar.