La review

ROMPEPROP + DIKTAT + GRIND-O-MATIC + DEVOUR THE FETUS
Le Klub - Paris
17/03/2013


Review rédigée par Mat' Foucher


Ce soir, il fallait choisir entre ce concert au Klub et le concert de Deicide au Divan du Monde... Ce sera donc celui-ci ! Les Parisiens de DEVOUR THE FETUS sont les premiers à monter sur la scène du Klub.



Lors de ce set, le groupe nous a présenté quelques morceaux qui figureront dans leur prochain single : "Babynception". Le groupe débute donc son set avec un de ces morceaux, "Ombilical", qui installe l’univers incontestablement gore du groupe, dans lequel le bambin est la plus grande des convoitises. Cet univers est représenté musicalement par des riffs très rapides, et une voix comme on aime en écouter. Après "Uerhoven" qui sera également dans le prochain single, DEVOUR THE FETUS nous a joué "Putrefying Tumor Placentomized" de leur démo de 2012. Pour l’occasion, ils ont invité sur scène Clément président de l’association du Pavillon Noir, organisatrice du concert de ce soir, pour accompagner Renan au chant, Sa prestation n’était pas très audible, c’est dommage. Par contre, les riffs des morceaux étaient redondants, avec un son de guitare saturé, mais vraiment plaisant, vu l’ambiance qu’il y avait grâce à quelques personnes. La suite des morceaux était sur la même lignée, des fœtus, une musique brutale à souhait avec des riffs assez dansants, et des growls délectables. Un des morceaux les plus plaisants joués par le groupe était "Anti Wrinckle Fetus Cream" avec une intro digne du nom du morceau, et des riffs tranchants ! Globalement, pendant le set de DEVOUR THE FETUS, il y avait peu de gens dans le public, ce qui s’est ressenti dans l’ambiance, qui n’était pas exceptionnelle. Ce qui est délectable avec la musique de DEVOUR THE FETUS, c’est qu’elle n’est pas déstructurée ou simple, car par moments elle est technique avec des solos de guitares tout à fait honorables, et des blasts à la batterie qui laissent envieux(se). C’était donc un plaisir de voir le groupe jouer sur scène, et d’être confrontée à un grind, avec quelques sonorités renvoyant au brutal death.

Setlist : "Ombilical", "Uterhoven", "Putrefying Tumor Placentomized", "Period Pussy Poo", "Cooked Like A Pig Fecore From Breetaland", "Caesarian Buffet", "Chimney", "Tequilamniotique", "Anti Wrinckle Fetus Cream", "Babynception".



Après le set appréciable de DEVOUR THE FETUS, c’est donc aux musiciens de GRIND-O-MATIC de monter sur scène. Remarquons donc le magnifique t-shirt de Roger au chant : "Le retour de Karl Marx !". Etant que trois, à la différence du précédent groupe, eux n’avaient pas de difficultés à se maintenir sur scène. Ce set a été un vrai bordel, Roger au chant se mêlait volontiers au public, au risque de perdre son micro. Par ailleurs, ce set était entrecoupé de plusieurs slams qui étaient, il faut l’avouer, périlleux au vu de la hauteur du plafond de la salle du Klub : une partie du public était déchaînée comme pas possible. Ce set s’est donc déroulé sans bassiste, ce qui n’enlevait pas le caractère plus qu’honorable de celui-ci. J’admets que GRIND-O-MATIC a été le groupe de ce soir, où j’ai pris le plus de plaisir. Disons que j’ai vraiment aimé leur audace : premièrement avec le manque de bassiste (ils s’en sont très bien sortis malgré ce manque), le fait d’incorporer dans leurs morceaux des passages étranges, indescriptibles crées par un jeu de relais (mes félicitations à Manu à la guitare, qui s’en chargeait), et à la présence scénique de Roger qui était hilarant. Musicalement, leurs deux instrumentales "Freakshow", étaient planantes, et leur duo avec un des musiciens du groupe The Dirty Demented Amateurs sur le morceau "Girl Trouble In The Double Whirl" était vraiment bon, et le jeu à la batterie de Cyril, récemment arrivé dans le groupe, était instinctif, tranchant, remarquable... La musique de GRIND-O-MATIC est un condensé de violence dans des morceaux à la longueur réduite, de riffs déstructurés, et d’ingéniosité musicale. C’est un plaisir de voir le groupe sur scène, bravo à eux ! Tout ce set était dédicacé au Ministère de l’Intérieur. Espérons donc qu’il puisse y être attentif.

Setlist : "Freakshow Part 1", "Naughty Nepenthes", "Elderberry Fields Forever", "Poseidon's Wrath", "Funnyman Depression", "The Seagulls Are Coming", "Hannibal Feast", "Freakshow Part 2", "The Ayahuasca Path", "Municipal Haste", "Girl Trouble In The Double Whirl", "Harsh Rash", "Super Robert", "Freakshow Part 3", "Tragic Artistic Acrobatics", "Xenophon's Rhododendrons", "Socrate's Fizz".



Après le set remarquable de GRIND-O-MATIC, c’est DIKTAT ("Dictateur" selon Roger), un autre groupe parisien qui arrive sur la minuscule scène du Klub (également problématique vu le nombre de musiciens). Le groupe a débuté son set avec "Offended" de leur démo "II" (2008), un morceau technique, brutal, qui ne laisse de répit ni aux musiciens, nu au public. C’est un condensé de violence, qui a installé une atmosphère pesante, suffocante. S’en suit "Indiscipline Jurisprudence", morceau qui garde les mêmes caractéristiques que le précédent, à la différence qu’il est davantage dansant. Il est quand même indispensable de saluer le jeu très puissant de Romain à la batterie, et le jeu ultra rapide d’Alex à la guitare, notamment pendant les solos. En vérité, il serait juste de saluer le jeu de tous les musiciens, des alternances de solos de guitares entre Alex et Jérémie, à la voix de Mathieu qui reste dans les traditions du brutal death, et j’en passe ! On regrettera tout de même que Michael à la basse reste autant en retrait, à cause de la scène minuscule du Klub. Lors de ce set, DIKTAT nous a proposé deux nouveaux morceaux, qui n’ont pour l’instant pas de nom. C’étaient des morceaux restant sur la même lignée que les précédents, mais on pouvait quand même percevoir leur caractère un peu plus abouti, musicalement. Un délice. Ensuite, le groupe nous a joué "The Nihilist" et "Sadus & Marie" également sur la démo "II", morceaux au paroxysme de la brutalité, avec des solos exquis, mais avec un caractère assez linéaire (ceci dit, moins que les autres). Ainsi, le set de DIKTAT s’est plutôt bien déroulé, cependant on entendait trop peu les guitares par rapport au chant. Le public était réceptif à la musique, même si il aurait pu se donner beaucoup plus. Un autre moment foutrement agréable, de la soirée.

Setlist : "Offended", "Indiscipline Jurisprudence", -No Title-, "Falling", -No Title-, "The Nihilist", "Sadus & Marie", "Revenge Of The Vebulae".



C’est au tour de la tête d’affiche, d’arriver sur scène : ROMPEPROP. Première impression : la salle du Klub est pleine, alors que pour les précédents groupes il y avait beaucoup moins de monde, c’est dommage, et regrettable pour eux. Par ailleurs, les effets sonores au micro était très important, ainsi, quand le public parlait même normalement, le bruit était transformé en quelque chose d’inaudible. Après l’arrivée sur scène du groupe pour régler les instruments (remarquons la magnifique basse de "Bonebag Rob" : un vagin se faisant pénétrer), celui-ci est reparti se changer. Ce qui a laissé le temps au public de s’échauffer, et de se préparer à ce qu’il allait être confronté. Pendant ce temps, le groupe s’est plus que fait désirer.
C’est donc sous un torrent d’applaudissements que ROMPEPROP arrive sur scène, en ayant la générosité de passer par le public pour foutre du ketchup (?) sur plusieurs individus. Ketchup avec lequel bien sûr, les trois musiciens s’étaient enduits. Le groupe a commencé son set par l’intro maintenant culte, qui les accompagne à tous leurs concerts. Intro qui installe le caractère très humoristique du groupe. Dès le premier morceau, j’étais déçue car je ne m’attendais pas à une modification de voix aussi flagrante. Le set a été un carnage : je n’ai jamais vu autant de bordel dans la salle du Klub ! Le public était pour une fois à son paroxysme, tous les gens étaient déchaînés... Autant dire que faire des photographies n’était pas chose aisée. Avec cet état dans lequel se trouvait le public, plusieurs personnes ont décidé de protéger la scène, pour éviter (apparemment) ; des dégâts. Rappelons-nous que pour GRIND-O-MATIC, c’était tellement le bordel que le micro est tombé sur l’arcade sourcilière de Manu, ce qui l’a fait saigner. Pour ma part, je n’ai pas été vraiment réceptive au set de ROMPEPROP, je ne sais pas si c’est à cause du contexte dans lequel a été programmé ce concert, ou si c’est parcequ’en live, le groupe ne me touche pas plus que cela. Alors qu’en son audio, jusqu’à maintenant, je trouvais le son du groupe délectable. Bref, c’était tout de même vraiment plaisant de voir ROMPEPROP jouer les morceaux "Pelikanelul" et "Vaginal Luftwaffe" qui sont des torrents de second degré et de musique déshumanisée ! Instrumentalement, le jeu de ROMPEPROP était quasiment toujours le même, "Dirty Dr Dente" au micro et à la guitare avait un jeu qui restait toujours sur les deux cordes les plus graves de son instrument. Cependant, malgré ce jeu, paradoxalement, chaque morceau avait une identité. Par ailleurs, lors de ce set, le chanteur a installé une atmosphère amicale entre lui et le public, l’interpellant formidablement de gentillesse, et d’autres preuves d’amour. Chaque membre participait à l’émergence de ce lien. La folie de ce set s’est poursuivit jusqu’au rappel. Pour finir ; il est quand même bon de préciser que la sono était beaucoup plus forte pour ROMPEPROP que pour les précédents groupes.

Setlist : "Coughin’ Coffin", "Cleveland Steamer", "I Am The Dolphin", "Vulcanic Eskimo", "Embryoyo", "Dislocated Purple Stoma", "Vaginal Luftwaffe", "Pelikanelul", "Pikzwarteflikkerkak", "Swarming Of The Cysts", "As She Licks My Only Ball", "We Want Gore!!!", "Hellcocks Pornflakes", "K’Nijnen Mee Un V-Hals", "Stront Wie Het Oe Gescheten", "Horrorble Hangover", "Foreskin Fart".

Cette soirée était très appréciable. La sono dans l’ensemble était bonne, la lumière était moins dégueulasse que d’ordinaire, et les groupes présents ce soir étaient d’envergure. J’aurais préféré profiter davantage de cette date, le jour de mes 19 ans.