La review

SABATON + ALESTORM + BLOODBOUND
Le Stéréolux - Nantes (44)
24/02/2016


Review rédigée par Braindead


Ils ont osé, ils l’ont fait ! A quelques dizaines de mètres du Grand Eléphant des Machines de l’île, SABATON a posé son tank sur la scène du Stéréolux et autant dire que la salle n’a jamais été sold out aussi rapidement, avec une queue de 300 mètres pour un concert qui fera date à Nantes. Pour cette dernière date en France avant un retour au Download en Juin prochain, la French Division était présente pour mettre l’ambiance, la scène digne d’un grand fest apportait enfin la réponse quant à la présence du tank, la logistique étant assez compliquée pour cette configuration.



BLOODBOUND ouvre assez rapidement les hostilités en déchaînant les enfers à base de backdrops géants et de jeu scénique spectaculaire. Les Suédois ne sont pas des débutants après six albums et dix années d’existence. Une première partie "très étoiles" dont l’expérience et l’empathie vis-à-vis du public fait plaisir à voir, une ambiance de feu, des musiciens très heureux d’en découdre à l’image de Patrik Johansson en Lucifer plus vrai que nature. Un set ultra pro, un son et un jeu de lights exceptionnels.



Soundchecks de rigueur, très rapides comme c’est le cas avec les équipes suédoises et Nantes accueille non sans une certaine effervescence liée à la thématique, les volcaniques représentants du metal pirate, les bien nommés ALESTORM ! Chefs de file du genre, les Écossais entament leur set avec "Keelhauled". Quelque secondes suffisent pour voir les premiers slams. Avec "Drink", hymne en puissance, la fosse est sens dessus dessous. Christopher communique en permanence et trouve écho auprès d’un public prêt à aborder le Black Pearl de la décadence. Bonne humeur, déconnade mais titres puissants, folk, parfois death dans le chant, dansants et denses à la fois. Les tonalités de clavecin ou de violon étant parfaitement perceptibles. Quel bonheur de voir Pete s’éclater derrière ses fûts et…bouteilles. La double caisse servant de présentoir pour Gin, Vodka et Whisky, les peaux faisant office de pub pour une marque connue de Steak & Kidney Pie. Délire assumé mais carré, on frôle l’orgasme. Pogos et slams sont réguliers durant le set. Entre pirates et casques militaires, la perf' des Scottish au dernier Hellfest est restée dans les mémoires. Idéal pour chauffer une salle qui n’en avait finalement pas si besoin que ça tant l’ambiance euphorique a perduré tout au long de la soirée.



Soundchecks ultra rapides et un speaker vient nous annoncer que le concert va être filmé, avant de chauffer l’assistance sur l’indispensable "The Final Countdown". Les roadies retirent la bâche de camouflage dissimulant le tank sur lequel est monté la batterie d’Hannes, des micros montés sur des M16 recouverts d’un casque, des caisses de grenades, SABATON ça bastonne…
Les Suédois prennent possession de la scène tels des boulets de canon sur "The March To War", Joakim jumpe et prend sa pose ninja, la sécu est aux abois. La fosse se transforme en champ de bataille, boostée par Ghost Division. Les slams s’enchaînent dès "Uprising". Un set de seize titres parmi les meilleurs compos d’un combo qui les collectionne depuis maintenant dix-sept ans : "Gott Mit Uns", "Carolus Rex", "Attero Dominatus" ou encore "Art Of War" sont autant de bombes prenant toute leur dimension en live, sublimées par un groupe qui ne vit que pour la scène. Avec ses véritables showmen, la machine de guerre de Falun représente ce qui se fait de mieux en termes d’interactivité et de respect du public. Brodén communique en permanence mais laisse aussi le champ libre aux pitreries de ses acolytes, à l’image d’un Chris Rörland se retrouvant seul à l’issue d’"Art Of War" après que le groupe eut quitté la scène. Qu’importe, le guitariste improvisera une reprise de "Wind Of Change" qui déclenchera hilarité et respect. Le groupe revendique également une communauté de fans qui n’est pas en reste quand il s’agit de rendre un hommage très personnel au groupe. Sur le fédérateur et traditionnel "Will you sing with us ? Will you jump with us ?", asséné avant "Primo Victoria", le frontman s’attend à un "Yes" massif de l’assistance, c’était sans compter sur une blague orchestrée par le fan club français et qui a vu le public répondre par un "No" catégorique devant un Joakim interloqué mais rieur. Le groupe finira le set par un "Metal Crüe" repris en chœur par l’ensemble de la salle.
Que dire à l’issue du show si ce n’est l’évidente intégrité d’un groupe qui fait du bien au metal. Rares sont les concerts ressemblant à pareille communion. Entre prestations scéniques théâtrales, décors phénoménaux et jeux de lights spectaculaires, les Suédois n’ont rien à envier aux références en la matière. Un événement concocté par Nous Prod et qui fera date.

Setlist : "The March To War", "Ghost Division", "Far From The Fame", "Uprising", "Midway", "Gott Mit Uns", "Resist And Bite", "Wolfpack", "Carolus Rex", "Swedish Pagans", "Soldier Of 3 Armies", "Attero Dominatus", "The Art Of War", "Wind Of Change" (Scorpions cover), "To Hell And Back".
Rappel : "Night Witches", "Primo Victoria", "Metal Crüe".