Alors que le public du sud-est avait reservé son samedi soir pour l'Open Festival de Vitrolles, c'est à Bages que Keish et moi décidons d'aller pour le festival rock de la Sainte Cécile. 3h30 de route pour une première, en effet c'est la première fois que nous allons voir un concert dans les alentours de Perpignan et c'est également la première fois que nous voyons tous ces groupes locaux en live. Première impression une fois sur place, la salle est assez spacieuse avec un étage/balcon mais au détriment du son à cause d'une grande voûte. C'est en tout cas ce qui en ressort quand les groupes effectuent leurs balances.

Il est un peu plus de 21h quand le premier groupe de la soirée investit la scène. Le public arrive petit à petit mais SELF DEFENSE n'attend pas pour envoyer la sauce. Ne connaissant pas du tout ce groupe, il m'est bien difficile de dire quels morceaux ont été joués. Le groupe pratique un thrash-hardcore plutôt bien huilé, soutenu par une grosse basse. C'est précisément pour moi le point fort de ce combo, le bassiste fait quasiment tout à lui tout seul, on sent une grosse influence fusion de la période RATM. Le chanteur aura essayé tant bien que mal de motiver le public avec des petites blagounettes entre chaque chanson mais ce sera peine perdue. Visiblement les gens ne sont pas plus enthousiasmés que ça par le son que nous propose SELF DEFENSE. Personnellement j'ai trouvé les morceaux d'un bon niveau technique mais vite lassants à l'écoute.

Changement de décor, petite intro bien sombre et voilà qu'arrivent grimés les membres de CIVIL WAR. Là non plus je ne connaissais pas ce groupe mais il y a déjà une grosse différence. Leur présence scènique est beaucoup plus impressionnante et le son est bien meilleur. Le public semblait les attendre puisqu'en quelques minutes ce sont des dizaines de groupies qui se sont placées au devant de la scène. Le groupe répond parfaitement à son appelation de "metal Celtique". Musicalement on se rapproche d'un SOAD croisé avec tous les groupes "emo" bien tendance, c'est rock 'n' roll, c'est mélodique et c'est efficace. CIVIL WAR bénéficie de la voix très particulière de son chanteur, assez difficilement descriptible, qui monte dans les aigus avec une facilité déconcertante. S'il fallait citer un exemple, je dirais sans aucun doute Matthew Bellamy de Muse. Quoiqu'il en soit, le public est conquis, un groupe prometteur qui doit déjà faire pas mal parler de lui dans sa région.

Troisième groupe de la soirée, KORTTEX. On change une nouvelle fois de registre pour partir dans un ska-hardcore bien couillu et festif à souhait. Ce groupe qui n'a que 2 ans d'existence n'est pas un novice puisque ses membres sont issus de formations telles que les Kargol's ou encore Skawar. On sent que KORTTEX est un habitué du live, leur présence scènique ne trompe pas, ils mettent le feu bien comme il faut et leurs morceaux s'enchaînent sur un rythme effréné. Libre ensuite à chacun d'apprécier du punk-hardcore sur lequel vient se poser des cuivres, pour ma part je suis conquis et scotché. A ce moment là, il y a près de 200 personnes dans la salle et pourtant c'est loin d'être la guerre, et c'est bien dommage ! Comment rester statique et amorphe devant une telle décharge d'énergie et de son ? Je n'aurai relevé aucune défaillance dans leur set, c'est pro et carré, il n'y a rien à redire. KORTTEX est une bête de scène et c'est peu de le dire.

Dernier groupe à passer ce soir, les BULLSHIT INC. de Perpignan. Je ne les ai encore jamais vus en live et pourtant je connais presque tout d'eux. Il faut dire que cela fait des années que le groupe fait parler de lui et bénéficie d'une reconnaissance dans le milieu du metal Français. Les Perpignanais attaquent d'entrée avec "The Eye", je reconnais de suite l'intro et c'est parti pour la furia. Une grande partie de l'album "Replikant" qui sortira prochainement nous est présentée ce soir, avec les incontournables "Babel 1000", "Chrysalide" et encore "Zoo". C'est pêchu et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça déménage... entre hardcore, fusion et samples electro, BULLSHIT INC. nous en met plein les yeux et plein les oreilles. Seul hic, le public est définitivement amorphe malgré les "provocations" de Yo le chanteur, coiffé ce soir du bandana qu'il a volé à Mike Muir. Le groupe nous présente un titre inédit "Le Dernier Des Mohicans" qui promet sacrément pour la suite, ainsi qu'une reprise de Sick Of It All en guise de clôture qui fera réveiller les gens un peu tardivement. Le set a du durer 45 minutes et pourtant je n'ai pas vu le temps passer tellement j'ai aimé. BULLSHIT INC. aurait mérité que ce soit la guerre totale dans la salle !

Le temps de papoter avec les protagonistes de ce soir et il est 3h du matin lorsque nous reprenons finalement la route avec des souvenirs plein les yeux et encore plein les oreilles. Merci à tous les gens qui ont rendu cette soirée possible et un gros big up à Lole et aux BULLSHIT dont on devrait entendre parler très prochainement !!!