La review

SAOR + CÂN BARDD
Le Backstage By The Mill - Paris
25/10/2019


Review rédigée par Matthieu


On retrouve le Backstage pour une nouvelle soirée qui s’annonce très bien, avec la venue exceptionnelle de SAOR, accompagnés pour l’occasion de CÂN BARDD. Les amateurs de metal pagan se sont donnés rendez-vous et la salle se remplit peu à peu dès l’ouverture des portes.



C’est une introduction planante qui nous fait comprendre que CÂN BARDD monte sur scène. Silencieux, les membres du groupe s’installent face à la batterie, et c’est avec un premier titre prenant que Malo Civelli (basse / chant) et sa bande nous assènent un premier coup en pleine face. Si les lumières nous laissent apercevoir des silhouettes qui se découpent dans un océan de lumière rouge sang ou bleu profond (au bon vouloir de l’ingé lumière), le son est excellent ! Les hurlements du frontman réhaussent parfaitement les harmoniques incisives de Nicolas Sanchez (guitare) et Matt Favrr (guitare) pendant que la machine Dylan Watson (batterie) nous arrose copieusement de double pédale et de blast. Les quelques samples atmosphériques donnent une saveur supplémentaire aux riffs qui semblent ne jamais s’arrêter pour notre plus grand bonheur, et les quelques pauses sont comblées par les acclamations de la foule, venue en nombre apprécier le spectacle des Suisses. "Merci beaucoup Paris, on est Cân Bardd on vient de la Suisse !" lâche finalement le chanteur avec un large sourire à l’issue de trois titres enchanteurs. Mais la jeune formation ne va pas s’arrêter en si bon chemin, car c’est un nouveau titre tout aussi aérien, avec un son cristallin qui tranche avec ce blast sauvage, accompagné de cris furieux qui s’abat sur nous comme une tornade, et nous balaye. Quelques choeurs de la part des guitaristes, et le groupe entame son dernier morceau qui nous ravira une fois de plus avant de les laisser quitter la scène.

Setlist : "Between Hope And Reality", "My Ancestors", "A Gift For Nature", "Celestial Horizon", "Clouds And Feuds".



L’entrée en scène de SAOR est relativement la même, et ce sont cinq musiciens motivés qui nous font face avec un bleu impénétrable en guise de décor. Mais qu’importe, le son est au rendez-vous, et les voix d’Andy Marshall (basse / chant) et Lambert Segura (violon / chant) se mêlent avec énergie et poésie. Mais que ce soit sur un chant clair envoûteur ou un hurlement poignant, Paolo Bruno, Rene McDonald Hill (guitare) et Bryan Hamilton (batterie) nous servent une rythmique de qualité, qui fait déjà headbanguer les premiers rangs. Et si le public est calme, quelques possédés n’hésitent pas à se ravager la nuque ou à contempler le tableau qui se dresse devant nos yeux. Les quelques flashs de lumière découpent à nouveau le visage des musiciens dans cette immensité lumineuse, mais force est de constater qu’il est difficile de réellement apercevoir quelque chose. "Thank you ! This song is from our first album…" lâche Andy pour introduire la divine "Carved In Stone". Et les Ecossais réussissent comme par magie à faire passer en live des morceaux de plus de dix minutes avec une facilité déconcertante tant on se laisse prendre au jeu. Entouré d’une foule de passionnés et avec un son aussi sublime (voir même meilleur) que sur les albums de la formation, comment ne pas rentrer dans leur univers si particulier ? "Merci beaucoup d'être là c'est notre premier concert headline à Paris !" annonce Lambert, avant que l’alternance entre black metal glacial et sonorités pagan plus légères ne s’emparent à nouveau du Backstage. Plus le concert avance, et plus les musiciens headbanguent, posant leur pied sur un retour, haranguant la fosse à la moindre pause… Et c’est après un dernier remerciement que les musiciens nous offrent "Tears Of A Nation", une dernière composition de leur cru qui est à mon avis la plus prenante et la plus incisive de toutes. Et c’est d’ailleurs ce moment qu’Andy et Lambert choisiront pour descendre jouer dans la foule, pour le plus grand bonheur des spectateurs qui les entourent. Une fois remontés, un slammeur les accompagnera quelques temps avant que le groupe n’oublie toute notion du temps et de l’espace, continuant à jouer avec autant d’intensité jusqu’à la note finale, qui sera suivie de quelques médiators et baguettes offerts à la foule.

Setlist : "Forgotten Paths", "Carved In Stone", "Monadh", "Aura", "Tears Of A Nation".

Alors que j’étais sceptique par rapport à cette date, la surprise fut de taille ! Pour leur deuxième concert (seulement !), CÂN BARDD a enchanté le public parisien, offrant une solide ouverture pour l’univers poétique mais tout de même violent de SAOR. Les deux formations sont connues dans leur genre, et la prochaine fois que je les verrais je sais que c’est dans une salle beaucoup plus grande. Un grand merci à Garmonbozia pour cette parenthèse mélodique !