SEPTICFLESH + KRISIUN + DIABOLICAL + XAON
La Machine Du Moulin Rouge - Paris
12/03/2019
Review rédigée par Matthieu
En sortant du bureau, direction la Machine du Moulin Rouge pour le grand retour de
SEPTICFLESH dans la capitale ! Et les Grecs ne sont pas venus seuls, puisqu’ils ont emmené
avec eux KRISIUN, DIABOLICAL et XAON pour une tournée placée sous le signe du death
metal. L’ouverture des portes n’a pas de retard, et la salle est investie par les premiers
spectateurs, mais visiblement l’affluence ne sera pas le maître-mot de ce début de soirée.
Lorsque les lumières s’éteignent, c’est une fosse presque vide qui attend la venue de XAON.
"Hey Paris, es-tu là ?" hurle Rob (chant) alors qu’il n’est même pas encore sur scène. Et
c’est très rapidement que les musiciens entrent en scène pour nous projeter en pleine face
quelques secondes de death symphonique violent avant de s’arrêter. Car en effet, la
batterie a un petit souci de son, mais il sera vite réglé. "On fait comme si on avait rien fait, je
refais mon entrée !" lance le chanteur en quittant précipitamment la scène pour revenir, plus
motivé que jamais. La musique reprend alors, très imposante et les musiciens alignent des
riffs puissants sans broncher. Vinc et Klin HC (guitares) se partagent les harmoniques sous
l’avalanche de double pédale de Julien Racine (batterie). De son côté, John Six (basse)
headbangue tout en faisant claquer ses cordes pendant que le frontman alterne phases de
headbang sauvages, chant clair d’une justesse effroyable et rugissements profonds. Ce
dernier essayera d’ailleurs de motiver les spectateurs, mais la réponse est
malheureusement un peu faible, au vu du peu de monde présent dans la fosse. Très
communicatif, il parvient tout de même à réveiller les plus motivés, et quelques têtes se
mettent à bouger. Tous les membres affichent un large sourire en jouant, et le chanteur
arpente la scène avant de poser son pied sur un retour avant de recommencer à hurler.
"Paris, ce soir on vous en exclusivité des morceaux de notre nouvel album qui n’est même
pas encore sorti !" annonce Rob avant que le show ne reprenne, toujours plus intense et
imposant. La musique du groupe, réhaussée de quelques samples, semble plaire au public
parisien, qui acclame la formation entre chaque morceau. "J’aurais bien campé une
demi-heure de plus", plaisante le frontman, "mais on a pas beaucoup de temps de jeu, c’est
déjà la fin !". Et le dernier morceau que XAON nous offre ce soir suivra la même ligne
directrice que les autres : des riffs imposants et tranchants, un chant surpuissant, mais
surtout une énergie intense et communicative, qui leur vaudra un tonnerre
d’applaudissements amplement mérités.
Setlist : "Mobius", "Carillon", "Solipsis", "Eros", "Monolith", "Zarathustra".
C’est au tour de DIABOLICAL d’entrer en scène après avoir réaménagé son espace de jeu. Et
l’ambiance est clairement différente du groupe précédent, car c’est encapuchonnés que les
quatre musiciens s’avancent sous des lumières réellement atroces et qui permettent à peine
de distinguer leur silhouette. Le premier morceau met tout le monde d’accord : le
black / death des Suédois est massif et ne fait aucun compromis. Campés sur leur positions,
Sverker "Widda" Widgren (guitare / chant), Carl Stjärnlöv (guitare / chant) et Dan Darforth
(basse / chant) hurlent à l’unisson dans leurs micros pendant que Jonathan Persson
(batterie) matraque ses fûts sans relâche. La violence de la rythmique du groupe, mêlée à
cette ambiance de messe noire fait son effet, et personne ne bouge dans la salle, ce qui
renforce cette froideur instaurée. Ce n’est qu’après le deuxième titre que Sverker prend la
parole. "Good evening, we are Diabolical from Stockholm, Sweden" annonce-t-il sobrement
avant de reprendre sur un nouveau morceau aux harmoniques malsaines. Les musiciens
enlèvent alors leur capuche, et commencent à headbanguer et à changer de place, mais le
show reste assez statique. "Thank you very much, merci…" murmure-t-il. "For this next one,
I would like you to close your eyes and feel "The Fire Within" !". Et c’est un nouvel
enchaînement de riffs impies qui débute, très prenant et avec des choeurs en chant clair qui
renforce cette impression de communion à la limite du rituel sombre. Si la rythmique s’arrête
parfois, c’est pour mieux nous retomber dessus et se parer de tonalités atmosphériques,
que le groupe aime mêler à des parties plus martiales. Le public, sorti de sa torpeur
caractéristique des premières parties, headbangue avec les suédois alors que les titres
s’enchaînent, pour se diriger vers la fin du show. Le chanteur annoncera donc sans surprise
le dernier titre, la sublime "We Are Diabolical", que les amateurs écoutent déjà depuis
quelques jours. Le groupe sera remercié et applaudi par la foule à l’issue de sa
performance.
Setlist : "Requiem", "Betrayal", "Failure", "Into Oblivion", "The Fire Within", "Metamorphosis",
"Black Sun", "We Are Diabolical".
A nouveau l’ambiance change et la foule se rapproche alors que KRISIUN s’apprête à fouler
les planches. C’est le poing levé que Moyses Kolesne (guitare) et Alex Camargo
(basse/chant) se placent devant nous pour démarrer le premier morceau de leur show. Une
déferlante de violence secoue alors la fosse de la Machine du Moulin Rouge, principalement
menée par deux spectateurs. "We are Krisiun !" hurle le frontman avant de violenter à
nouveau son instrument pendant que Max Kolesne (batterie) abat ses baguettes avec une
précision et une puissance folle. Tout en headbanguant, les trois Brésiliens alignent une
rythmique old school qui motive toute l’assemblée qui secoue la tête ou lutte pour sa vie au
centre de la fosse en rythme avec le death metal du groupe. Le son de la salle rend
parfaitement hommage à la musique violente du trio, et bien qu’ils soient plutôt statiques, les
trois frères occupent parfaitement l’intégralité de la scène. Le set est ponctué d’interventions
rapides d’ Alex, qui enchaîne rapidement sur le titre suivant. "You guys are fucking sick,
merci beaucoup !" hurle-t-il en pointant au hasard des spectateurs. Et spontanément, un wall
of death se met en place alors que le groupe débute l’un de ses titres, mais un cruel manque
d’organisation se fait sentir et la fosse part littéralement dans tous les sens. "Guys, you have
to going fucking nuts on this one !" ordonne-t-il, avant de débuter une intro bien connue de
toute la salle. C’est en effet une version plus brute et violente d’"Ace Of Spades" que le groupe
a choisi de jouer, et c’est ce moment qu’a choisi l’un des spectateurs pour effectuer un slam
du milieu de la fosse, à présent quasiment pleine, jusqu’au bord de la scène. "Lemmy,
Lemmy !" scande la foule à l’issue de cet hommage rendu au bassiste-chanteur de
Mötörhead par les Brésiliens, qui enchaînent déjà sur le morceau suivant. Moyses se
rapproche du bord pour aligner ses parties lead ultra rapides sous les yeux des premiers
rangs, et les musiciens serrent quelques mains avant d’annoncer le dernier morceau. La
foule sait alors qu’il ne lui reste que quelques minutes pour se déchaîner une dernière fois
avant le final, et d’autres slammeurs font leur apparition. Cette pratique a visiblement
tendance à amuser Alex, qui se jettera lui-même dans la foule pour les dernières notes, tout
en étant acclamé comme il se doit.
A nouveau, la scène est réaménagée pour le show final de la soirée, et la foule est venue en
nombre pour apprécier le show de SEPTICFLESH. Les membres sont d’ailleurs acclamés dès
leur entrée sur scène. Et à peine arrivé, Spiros “Seth” Antoniou (chant / basse) se met à
haranguer la foule avant de commencer à jouer.
Et le premier morceau que le combo jouera
mettra tout le monde d’accord : SEPTICFLESH est une véritable machine de guerre sur scène.
Alors que Kerim “Krimh” Lechner (batterie) est d’une précision incroyable, Christos
Antoniou et Psychon (guitares) alignent calmement leurs parties en headbanguant en
quasi-permanence. Au centre, le frontman est tout aussi déchaîné, car bien qu’obligé de
rester derrière son pied de micro, il n’hésite pas à headbanguer dès qu’il le peut. Et l’homme
a du coffre, ses hurlements le prouvent grâce à un mix qui sublime chaque note des Grecs,
mais également les samples orchestraux qui les accompagnent. Très loquace, le chanteur
n’hésite pas à s’adresser à la fosse entre chaque titre. "My friends, just let me see your
hands !" ordonne-t-il avant le début d’un "Pyramid God" d’une puissance infernale qui fera
perdre la tête à bon nombre de spectateurs. Les guitaristes restent de marbre sur les côtés
en jouant, et les lumières mettent en valeur la musique aux accents mystiques du groupe,
reléguant parfois les musiciens à de simples ombres mouvantes. Les membres, en nage,
continuent leur office sous le regard attentif des spectateurs. Profitant d’une petite pause
pour reprendre son souffle, un sourire malsain se dessine sur le visage du frontman. "Are
you ready for "Communion" ? Destroy !" ordonne-t-il avant que les riffs du classique du groupe
ne retentissent dans la salle, déchaînant une fois de plus la fosse de par sa violence. Et c’est
une gerbe de fumée qui accompagnera "The Vampire From Nazareth", ainsi qu’un circle pit
de taille assez conséquente. "Most of you remember that we were here one year ago…"
commence Seth, "and now we have people on tuesday ! Thank you people, to be here for
Septicflesh, thank you for your support !". Comme à son habitude, le chanteur nous contera
le mythe de Prométhée, allouant quelques instant de repos aux musiciens avant d’enchaîner
sur le morceau "Prometheus", sur lequel il haranguera la foule au maximum, incitant à plus de
mouvement. "From your heart, let’s scream together !" lance-t-il avant de hurler à pleins
poumons à l’unisson avec l’ensemble des spectateurs présents. Et visiblement, le repos
n’est pas au programme, car le groupe enchaîne directement avec "Dante’s Inferno" avant de
partir de scène.
Mais le suspens n’est que de courte durée, car Seth revient vite sur le
devant de la scène, pour annoncer "Anubis" avec un "You guys know that we love Egypt !". Et
ce rappel ravira les fans de la formation, car deux petites pépites de la discographie du
groupe seront jouées, entre riffs imposants, samples ambiants et une fosse qui n’a pas l’air
de fatiguer face à ce déluge symphonique.
Setlist : "Portrait Of A Headless Man", "Pyramid God", "Martyr", "Prototype", "Enemy Of Truth",
"Communion", "The Vampire From Nazareth", "Prometheus", "Dante's Inferno".
Rappel : "Anubis", "Dark Art".
Sans surprise, SEPTICFLESH a littéralement ravagé la salle ce soir, mais ils ne sont pas les
seuls à avoir fait forte impression. En effet, XAON, malgré un départ raté, a offert une (trop)
courte performance extrêmement prometteuse, alors que dans un tout autre registre
DIABOLICAL a enchanté la Machine. A son habitude, KRISIUN a apporté cette touche grasse et
intransigeante qui caractérise le groupe, et si les quatre formations n’ont en commun que la
base de leur musique, chaque groupe a remporté une ovation. C’est donc très satisfait de la
soirée que je pénètre dans les transports pour me terrer au fond de mon lit, jusqu’au petit
matin.