La review

SEPULTURA + LOST IN PAIN
Chez Paulette - Pagney-Derrière-Barrine (54)
19/08/2015


Review rédigée par Maryska
Photos prises par Salomé Bourgois


Ahhh, SEPULTURA.... Que vous ne soyiez pas convaincus par la formation post-cavalerale (dont la fin remonte tout de même à 1996), il n'en est pas moins qu'il s'agit d'un groupe de légende qui aura marqué toute une époque. Alors certes, il y aura toujours un avant et un après Max Cavalera dans l'histoire du célèbre groupe brésilien, mais les plus réticents se doivent d'avoir l'esprit curieux, et de se faire un jugement, notamment lors d'un live. Une telle opportunité s'est présentée le Mercredi 19 Août dernier, dans la cultissime salle de Chez Paulette (54). C'est l'asso Raising Hell Music qui fut aux commandes de toute l'organisation - qu'elle a parfaitement gérée par ailleurs - en partenariat avec HeadBang. La salle affichait SOLD OUT depuis deux semaines déjà. Événement immanquable donc, d'autant plus qu'il s'agissait de la tournée des 30 ans de carrière de SEPULTURA (putaing, con, 30 ans !). C'est le groupe luxembourgeois LOST IN PAIN qui a eu l'honneur d'ouvrir les festivités ce soir-là.



LOST IN PAIN est un groupe de old school metal formé en 2008 par Hugo, le chanteur guitariste, et composé de la jolie blonde Nathalie à la basse, de Dario à la guitare, et exceptionnellement d'Alex à la batterie, en remplacement de Luca. Avec un second album sorti en Janvier de cette année, "Plague Inc." (sur le label luxembourgeois Noiseworks Records), le groupe est loin d'être novice sur scène et envoie du lourd, du mélodique et du technique. Les riffs sont bien trouvés et efficaces, avec peut-être parfois quelques longueurs. Le set est composé uniquement de titres de l'album, mis à part une reprise de Metallica, "Creeping Death". Je les avais déjà vus à l'oeuvre à plusieurs occasions, mais j'en apprécie toujours un peu plus leur musique. Le chant d'Hugo est puissant et bien dosé à la fois. Et chapeau à Alex-le-batteur qui officie habituellement dans des groupes tributes de la région, et qui a relevé le défi d'apprendre le set en quelques semaines seulement. Ils finissent de jouer après 45 minutes de set, comme prévu, vers 21 heures, dans une ambiance qui est déjà chaude, prête à accueilllir les Brésiliens. N'hésitez pas à jeter une oreille sur ce qu'ils font.

Setlis t: "Justify", "Gone", "Addiction", "Creeping Death" (Metallica cover), "Sodom", "Devil In You", "Three Days Of Darkness", "Greed".



Après plus d'une demie-heure d'attente, entre balances et installation, et sous une chaleur des plus moâtes, la nuit obscure et sombre s'installe, la foule crie et appelle "Sepoultouwa ! Sepoultouwa !". Des lights rouges s'activent sur scène, et... c'est partiiiiii ! Il est 21h35 quand le groupe tant attendu entame son set avec "Troops Of Doom", qui met instantanément tout le monde d'accord. SEPULTURA est un groupe de thrash brésilien, fondé en 1983 par les frères Cavalera.... Non attendez, je ne vais quand même pas vous les présenter. Si vous ne connaissez pas, c'est que vous ne lirez certainement pas ces lignes. Bref, dès le départ ça pulse.
Le grand Derrick - qui n'a rien à voir avec l'inspecteur allemand – s'en donne à coeur joie et interprète les titres avec puissance et justesse, tambourinant sur son tom basse lorsque l'occasion s'y prête. Il fait aussi du air drum avec ses mains, et du hochet avec son micro. Bref, il est tout à fait crédible et a toute sa place dans le rôle de chanteur de SEPULTURA. Bien sûr, il n'est pas brésilien, contrairement aux autres membres du groupe. Il n'a pas non plus la même couleur de peau que Max. Ni la même couleur de cheveux. D'ailleurs, il n'en a pas. Peu importe, les titres phares sont enchaînés avec brio, alternant répertoire ancien et plus récent, pour le bonheur de tous. Le jeune Eloy derrière les fûts est une machine à rythme avec un jeu maîtrisé à la perfection, très pro et très carré. Paulo le bassiste, le seul ayant integré le groupe dès ses débuts, est ce soir à la cool, à mâchouiller son chewing-gum tranquillement tout en jouant sur sa 5-cordes. Andreas Kisser, en plus d'avoir des cheveux magnifiques, est super à l'aise, tant avec ses collègues, qu'avec le public. Il déploie toute son énergie à donner le meilleur de lui-même, en nous offrant des soli au poil, et des petits interludes de private joke avec le batteur entre deux titres. Ici un petit air de samba, là l'intro d'un titre bien connu de Lenny Kravitz... Sans oublier la reprise d'une chanson punk, chantée par lui-même en portugais. Avec Derrick, ils s'essaient au français, ce qui enchante le public, qui est déjà fou et saute partout. "Parlez-vous français ? Oune petite (en montrant avec ses doigts), my teacher was bad... Je m'appelle Derrick". Tout le monde a l'air de passer une excellente soirée. Côté scène comme côté fosse. La fin du set approche, le sol est mouillé, il est 22h48 (je vous épargnerai les secondes et les centièmes). On entend Derrick dans son français très américain "Merci bowcouw", avant de quitter la scène, avec les autres. Mais l'ambiance est trop bonne pour s'arrêter là. Le public réclame un rappel....
Et rappel digne de ce nom il aura. Avec des titres comme "Ratamahatta" ou "Roots Bloody Roots", de quoi faire définitivement casser la baraque. La salle est complètement retournée, entre pogos et slams. La vie quoi ! Le groupe achève son chaud-show pour de vrai, sur un "Mewci, mewci bowcouw. Bonswar, à bientow !" lancé par Derrick (son accent est mignon, ne trouvez-vous pas ?), et une distribution de baguettes et médiators, et de poignées de mains aussi. A 23h15, tout le monde il est parti de la scène. Et l'on peut lire sur le visage du public un sourire de plénitude, béat et bienheureux.

Setlist : "Troops Of Doom", "Kairos", "Propaganda", "Bleed Apart", "Inner Self", "Dead Embryonic Cells", "Convicted In Life", "Choke", "Cut-Throat", "Apes Of God", "Sepultura Under My Skin", "From The Past Comes The Storms", "Territory", "Policia" (Titãs cover), "Orgasmatron" (Motörhead cover), "Arise", "Refuse/Resist", "Bestial Devastation", "Biotech Is Godzilla", "Ratamahatta", "Roots Bloody Roots".

Un concert comme celui-là, il ne fallait surtout pas le louper. Bien qu'en milieu de semaine, les personnes qui ont fait le déplacement n'ont pas regretté de l'avoir fait. C'est qu'on s'en souviendra longtemps, du 30ème anniversaire de SEPULTURA ! En 1h40 de jeu, le groupe nous a démontré ce soir qu'il n'a rien à prouver à personne, que c'est un groupe solide, humble et intègre, qui bouillonne encore de sève, et qui compte bien continuer à nous en foutre plein le pif. Merci à Raising Hell Music de s'être lancé dans cette aventure, et à tous les organisateurs ainsi qu'à ceux qui ont contribué de près ou de loin à nous faire passer une excellente soirée. Merci à LOST IN PAIN. Merci à tous, restez comme vous êtes, vous êtes magnifaïques !