La review

SHINING + THE GREAT OLD ONES + PLEBEIAN GRANDSTAND
Le Metronum - Toulouse (31)
19/09/2015


Review rédigée par Thomas
Photos prises par Photog'Raphy


Noiser se démène en cette fin d'année pour nous offrir une magnifique saison. Après un concert de Nile qui avait plutôt pas mal fonctionné, l'association toulousaine nous donne rendez-vous au Metronum, le Samedi 19 Septembre pour une soirée des plus noires. Une soirée où trois groupes auront torturé les âmes des quelques cinq-cents personnes venues les écouter. Ce sont les Toulousains de PLEBEIAN GRANDSTAND (post-core / black) qui ont ouvert la soirée, suivis par les Bordelais de THE GREAT OLD ONES, adorateurs du grand Lovecraft. La tête d'affiche était bien évidemment SHINING avec leur black progressif, dépressif et torturé... Autant le dire d'emblée, ça a été une magnifique soirée.



PLEBEIAN GRANDSTAND n'était pas des plus marquants. Le son n'était pas fameux. L'ingénieur lights a eu la main lourde sur les stroboscopes (ce qui nous faisait assez rapidement détourner le regard) et les compositions n'étaient pas à la hauteur des deux groupes suivants. Les morceaux étaient trop longs parce que répétitifs. Ces répétitions se sentaient autant dans leur structure que dans la variété des morceaux et les riffs proposés. Il y avait de bonnes idées mais cette répétition et ce manque de respiration rendait leur musique plate et écrasante dans le mauvais sens du terme. La voix n'était pas des plus agréables, très aboyée, à la manière de ces vieux groupes de hardcore. PLEBEIAN GRANDSTAND a clairement du potentiel mais leur musique manque de ce petit quelque chose qui nous prend aux tripes et nous emporte...



Avec THE GREAT OLD ONES, la salle était plongée dans une lumière bleue. Une photo de H.P Lovecraft était visible en fond de scène et devant, au milieu, trônait une statue de Cthulhu, le plus célèbre des Grands Anciens. Ces dieux, bannis aux confins de l'univers... Le son était impeccable, le chant black était tranchant et les trois guitares bénéficiaient de suffisamment de bons réglages pour que tout soit perceptible. Leur set s'est ouvert sur "Je Ne Suis Pas Fou", l'introduction de leur nouvel album "Tekeli-li". Morceau tout bonnement glaçant et prenant. Parfaite entrée en matière. TGOO fait partie de ces groupes qui ne laissent pas indifférent, leur musique touche, dans le bon sens ou le mauvais, elle attrape les tripes et ne les lâche pas. Elle est puissante, oppressante, parfois belle ou bien froide et suintante... Les Bordelais nous ont offert 40 minutes absolument fantastiques : la maîtrise des morceaux était parfaite. Le groupe était à l'aise sur scène et le public était pris dans cet étau tentaculaire, visqueux et hypnotique que dégageait la musique. Le set a agréablement oscillé entre les deux albums. Un groupe qui a le mérite de proposer quelque chose qui sort de l'ordinaire tout en restant du black. Ce fut un excellent concert. Prenant et impressionnant de puissance.



Aller voir SHINING en concert, c'est un peu comme jouer à pile ou face, ou, si on veut prendre une métaphore plus à propos, jouer à la roulette russe. Soit on gagne un très beau concert, soit on perd et on assiste aux déboires macabres et suicidaire de Niklas Kvarforth... Cette fois-ci, nous avons eu de la chance. Le leader de SHINING était dans un bon jour (ce qui a été le cas sur l'ensemble de la tournée semble-t-il). Nous n'avons pas eu d'auto-mutilation sur scène ni de lames de rasoir. Ca ne veut pas dire que l'énergumène s'est tenu tranquille...
Le groupe est entré sur l'introduction de "IX" pour enchaîner avec les trois premiers morceaux de ce même album. S'il a laissé certains sceptiques, ce disque est particulièrement efficace en live. Kvarforth c'est entouré du musiciens simplement phénoménaux. Après cette introduction, Niklas est entré sur des hurlements déchirants dont lui seul a le secret, ce qui fait son petit effet. Bouteille de Jack et de vin rouge, on ne change pas une équipe qui gagne... Seulement cette fois-ci tout était impeccable, sa voix et les musiciens autour de lui. Sa voix, pour commencer, était hallucinante et profondément touchante. J'ai rarement était autant mal à l'aise pendant un concert que durant ses grands cris à s'en déchirer (et à nous en déchirer) les tripes. Sa voix claire, vibrante et fragile, nous plongeait tout droit dans les méandres de la déprime et la mélancolie. Ses musiciens, ensuite, étaient vraiment d'un immense talent. En plus de maîtriser leurs instrumenst sur le bout des doigts, chacun faisait preuve d'un feeling et d'un touché propre, qui rendaient la musique de SHINING encore plus touchante. On peut citer les soli du guitariste de droite (vu du public) qui partaient dans des envolées bluesy ou lyriques et aériennes à en couper le souffle. Le groupe a joué un peu plus de deux heures et nous a promenés au travers de presque tous les albums, de "III - Hangst" à "IX – Everyone, Everthing, Everywhere Ends". Et, comme dit plus haut, Niklas Kvarforth, n'est pas resté sagement derrière son micro pendant ces deux heures. Malgré un nombre de remerciements et de relances à la foule assez étonnant pour le personnage, ça ne l'a pas empêcher de nous cracher son rouge à la figure, de laisser échapper quelques doigts d'honneur bien placés ou de venir en titiller certains du bout de sa cravache. On est cependant bien loin du Niklas qui se mutilait avec le verre de sa bouteille de whisky après l'avoir vidée et éclatée sur scène, ce qui est mieux. Le son était impeccable et pas trop fort, ce qui était très agréable. L'ambiance, vous vous en doutez, était glauque et malsaine à souhait. Bref, SHINING nous a offert un superbe concert, au jeu de la roulette russe, nous avons esquivé la balle...

Setlist : intro ("Den Påtvingade Tvåsamheten"), "Vilja & Dröm", "Framtidsutsikter", "Människotankens Vägglösa Rum", "Strings", "Besvikelsens Dystra Monotoni", "Neka Morgondagen", "Människa O'avskyvärda Människa", "Att Med Kniv Göra Sig Illa", "Eradication Of The Condition", "Ohm (Sommar Med Siv)", "Låt Oss Ta Allt Från Varandra", "For The God Below", "Åttiosextusenfyrahundra", "Submit To Self-Destruction".

Photos tirées de : www.facebook.com/tlse.photog.raphy