SKÁLD
La Cigale - Paris
20/02/2019
Review rédigée par Matthieu
Deuxième partie de mes expérimentations musicales de cette semaine, c’est pour le tout
premier show de SKÁLD que je me rends à la Cigale. Pas de première partie, une ouverture
des portes tardive, mais accompagnée d’une délicieuse boisson houblonnée et enfin
l’installation. Pas de pit photo ? Tant pis, la soirée ne s’annonce pas non plus sous le signe
de la violence. Nous prenons d’ailleurs le temps de faire une partie de Uno entre deux
blagues. (Oui, vous avez bien lu, non je n’étais absolument pas ivre)
La scène est déjà décorée avec des cornes, boucliers et autres objets appartenant à
l’univers des Vikings, qui s’apprêtent à envahir la scène. Bien que la salle ne soit pas
comble, la fosse se remplit au fur et à mesure que les minutes passent, et les lumières
finissent par s’éteindre. Pierrick Valence (chant / instruments folkloriques) est le premier à
entrer sur scène et à nous faire entendre sa voix, alors que trois musiciens prennent place à
l’arrière de la scène. Son compère Mattjö Haussy (chant / instruments folkloriques) s’installe
derrière son pied de micro à l’autre extrémité de la scène, et son timbre, très différent, saisit
alors toute la salle. Puis c’est Justine Galmiche (chant / instruments folkloriques) qui arrive
lentement derrière le pied de micro central. Et l’instrumentale débute, entre harpe,
percussions tribales et chant guttural nordique. Utilisant également des instruments
folkloriques, les chanteurs attirent l’attention, mais sans éclipser la chanteuse, qui se met
parfois à danser ou à bouger les bras, comme possédée par ce son ritualistique. Assez
immobiles, mais tous très engagés dans leur oeuvre, les six vikings développent leur univers
pas à pas, et le public les suit instantanément. Si le groupe ne communique pas entre les
titres, les applaudissements parlent d’eux-mêmes : SKÁLD plaît au public parisien. Les
musiciens alternent entre divers instruments, pour un univers riche en sonorités, et si les
lumières sont assez épaisses, elles sont tout de même un peu plus clémentes avec les
chanteurs, qui osent parfois se mettre un peu plus en avant. "Est-ce que ça va ?" lâche alors
Justine. "Celle-là vous la connaissez". Et en effet, le public commence à alimenter les
choeurs des vikings avec leur voix. Les instruments changent encore, allant d’une corne de
brume à des bois de cerf, des tambours, des sifflets… Au fur et à mesure du show, le
groupe se montre plus communicatif avec le public. "Allez, avec moi !" ordonne par exemple
Mattjö en tirant son épée pour fédérer la fosse sur le début d’un morceau.
"Connaissez-vous le loup Fenrir ?" nous demande la chanteuse pour en introduire un autre,
beaucoup plus calme et envoûtant. "Au commencement était l’abîme…" annonce gravement
la jeune femme avant que "Ginnunaga" et ses percussions ne frappent la salle. La
communion est totale entre le groupe, qui prendra le temps de remercier son producteur,
Christophe Voisin-Boisvinet, qui semblerait se trouver "quelque part dans la salle" selon
Pierrick, ainsi que les spectateurs. "Je voudrais vous remercier d’être tous là dans cette
magnifique salle qu’est la Cigale, c’est notre première date depuis la sortie du "Chant des
Vikings", et j’espère d’une longue saga !" nous déclare l’homme. Le titre suivant sera
également plus intense, et semble plaire énormément à la foule, puisque tous frappent dans
leurs mains, mais savent également respecter un silence rituel lorsque les musiciens quittent
la scène pour revenir dans une ambiance intimiste. Les trois chanteurs accompagnés du
percussionniste se regroupent autour du micro central pour de sombres mais sublimes
vocalises, qui seront acclamées. "Une petite dernière, et après on vous retrouve pour vous
signer des trucs et boire des coups !" annonce le groupe. "Vous la connaissez tous !", et
c’est en effet "Ó Valhalla" qui clôturera ce set, non sans applaudissements amplement
mérités.
Setlist : Intro, "Ódinn", "Níu", "Ó Valhalla", "Rún", "Enn Átti Loki Fleiri Börn", "Flúga", "Jóga",
"Gleipnir", "Krákumál", "Ginnunga", "Valfreyjudrápa", "Ec Man Iõtna", "Ó Valhalla".
Il est encore tôt, et comme prévu les musiciens se rendent au stand de merchandising pour
échanger avec leurs fans, qui sont ravis de la performance. Sans se donner la peine de
prévenir, SKÁLD nous a embarqués dans une aventure hors du temps qui nous a fait
découvrir un univers oublié de beaucoup, mais qui a marqué profondément tout un pan de
l’Histoire. Et j’espère pour eux que cette première performance les encouragera à continuer
longtemps et plus intensément encore leur épopée.