La review

SKID ROW + DIRTY THRILLS
L'Empreinte - Savigny-Le-Temple (77)
23/05/18


Review rédigée par Candice


Que pourrais-je dire de SKID ROW que vous ne savez pas déjà ? Probablement pas grand-chose. Ce groupe américain aux deux premiers albums devenus légendes de la scène hard rock / heavy des années 80 a connu de grandes heures de gloire, mais le temps et les guerres d’égo ont eu raison de lui. Malgré tout, SKID ROW poursuit sa route depuis vingt ans sans son charismatique leader Sebastian Bach, et compte désormais dans ses rangs ZP Theart, ancien chanteur de DragonForce.



La fréquentation du concert de ce soir à l’Empreinte, salle de 400 places située en banlieue parisienne, n’est pas au beau fixe. Celle-ci peine à se remplir, et les Anglais de DIRTY THRILLS ouvrent la soirée devant un public très restreint, mais heureusement plutôt chaleureux et attentif. Il faut reconnaître que DIRTY THRILLS, avec son rock énergique et bluesy très british sait mettre l’ambiance. Le chanteur est une pile électrique, il danse et se tortille sans jamais s’arrêter, comme le faisait un certain Mick Jagger dans ses jeunes années. La taille de la scène ne lui permet hélas pas une liberté totale, et il en va de même pour tous les membres groupe qui peinent à se déplacer. DIRTY THRILLS fait bouger les têtes, c’est certain, cependant son jeu scénique est trop surfait pour être réellement appréciable. Tous en font des tonnes, alors que très objectivement, leur musique est bonne mais loin d’être excellente. Le groupe nous propose un set composé de morceaux tantôt hard rock 70’s très pétillants où les guitares pourraient en profiter pour se lâcher et nous surprendre – mais force est de constater que le concept n’est pas poussé aussi loin qu’on l’aurait voulu -, tantôt des morceaux plus lents, des ballades que le chanteur devenu très langoureux s’approprie à merveille. Il est difficile pour moi de passer sous silence la reprise de "Foxy Lady" de Jimi Hendrix, tant elle fut un échec. C’est hélas le genre de compositions qui met vite en lumière le talent très développé ou au contraire très limité de celui qui la joue… Globalement, la performance de DIRTY THRILLS ne m’a pas transportée, mais ce fut tout de même sympathique pour introduire la soirée.



A peine le rideau fermé sur DIRTY THRILLS que l’excitation double d’intensité. L’air de rien, SKID ROW n’était pas venu en France depuis bientôt quatre ans, et il faut ajouter à cela que le groupe revient non seulement en tête d’affiche, mais va jouer une setlist old school pur et dur. Il n’est pas nécessaire d’être une lumière pour savoir ce qu’il faut interpréter si on veut entretenir sa popularité…. Toujours est-il que les fans sont aux anges, moi la première. D’autant plus que ZP semble comme un poisson dans l’eau avec le back catalogue, et nous met une grosse claque dès le premier morceau "Slave To The Grind". Du gros heavy groovy comme il faut qui plante le décor, et qui fait naître en nous une extase toute particulière à l’idée de revoir Dave "The Snake" Sabo et son sourire toujours aussi avenant, le très pince-sans-rire Rachel Bolan, et Scotti Hill et son éternelle discrétion.
Rob Hammersmith fait lui aussi le boulot impeccablement, sa force de frappe est déconcertante. Il faudra attendre peu de temps pour que la salle empeste la transpiration et la bière, et des cris d’allégresse ne cessent de retentir. Il y a de quoi ! Impossible de rester de marbre face aux enchaînements "Piece Of Me""Livin’ On A Chain Gang", ou encore le terrible "Big Guns" suivi du mythique "18 And Life" dont le riff est indétrônable depuis trente ans. Le public accompagne avec ardeur ZP, dont le charisme et le timbre vocal sont tout bonnement irrésistibles. Il est stupéfiant de voir à quel point ZP parvient à prendre la suite de ses prédécesseurs et en particulier Sebastian Bach. Sans chercher à l’imiter ni à lui ressembler, il interprète parfaitement les morceaux tout en affirmant sa propre personnalité. Le concert est une continuité de vieux classiques qui rendent certains nostalgiques et d’autres complètement dingues. On retient notamment l’excellent "Makin’ A Mess", la sublime ballade "Quicksand Jesus" et "Monkey Business" qui sonne l’heure du rappel. On s’y attend, le groupe ne pouvait passer à côté de "I Remember You" qui le propulsa au sommet dès sa sortie, mais qui est contrebalancé par le seul titre à peu près récent "We Are the Damned" (époque Johnny Solinger) qui, malgré son efficacité, n’a pas le même effet sur le public. Heureusement, SKID ROW n’en a pas encore fini avec nous, et nous balance les bombes "Get The Fuck Out" et "Youth Gone Wild", dernier incontournable, avant de tirer définitivement sa référence. Un concert de folie qui hélas n’a pas eu le taux de fréquentation qu’il méritait, mais qui restera un souvenir impérissable à tous les fans qui, contre vents et marées, continuent de soutenir SKID ROW.