La review

SKINDRED + ANTI-CLONE + FIRST RAGE
La BAM - Metz (57)
19/11/2014


Review rédigée par Maryska


Ça faisait un bon mois que je voyais des affiches pour le concert de SKINDRED le 19 Novembre à la BAM (Boîte A Musiques) collées un peu partout dans la ville de Metz. Soit ! Ne connaissant absolument pas, je ne m'y suis pas vraiment intéressée. Jusqu'au jour où j'eu la charge de m'occuper du live report pour cette soirée. Moyennement chaude d'abord, ce qui me motiva surtout, c'est de découvrir cette nouvelle salle, inaugurée près de deux mois plus tôt. Et les quelques vidéos regardées par-ci par-là m'ont fait dire "Allez zou !". Je m'aventure donc pour la première fois dans ce nouvel endroit culturel. Il fait froid, il fait nuit, mais le bâtiment est repérable de loin, avec de la lumière bleue qui s'échappe des nombreux percements de la façade. La salle qui peut accueillir jusqu’à 1200 spectateurs est modulable et semble super bien équipée sur le plan technique. Ce soir la salle est coupée aux deux tiers de sa capacité totale, avec près de 400 personnes dans un public aux âges et styles variés.



Le premier groupe, FIRST RAGE, commence à l'heure prévue, 20h30. Originaires de Thionville (57), ils ont déjà de nombreux concerts à leur actif, en France comme à l'étranger, dans un style de fusion rock hip-hop. Leurs particularités ? Le groupe est composé de 6 membres (dont deux chanteurs), habillés en rouge. Ils seront les seuls parmi les trois groupes à s'exprimer en français ce soir. Les seuls donc que je comprendrai. Dernière particularité : la main droite du bassiste est ligotée par un bandage d'où ne sortent que le pouce et l'index. Et pourtant il n'a rien laissé transparaître dans son jeu. Bravo 2D ! (c'est son p'tit nom). La musique est entraînante sur fond de scratching by DJ Labah. Une guitare énervée, une basse toute slappante. Un chant rappé, parfois gueulé. Les textes se veulent engagés, avec des thèmes telles la guerre ou la surconsommation. Sur scène ça saute partout. Dans le public, un peu moins, malheureusement. Sur le titre "Lousy Sound", on retiendra bien la phrase scandée en boucle à la fin : "Alors allume ton spliff et lève ton verre", dont Bebert l'un des chanteurs arbore fièrement le texte sur son t-shirt. Avec Bob, l'autre chanteur aux dreadlocks blondes, ils déballent leur (first) rage et n'hésitent pas à se faire du rentre-dedans par bidon interposé ou à se pousser gentiment. Ils n'ont pas oublié de remercier l'équipe de Damage Done qui a organisé la soirée et le public de s'être déplacé. Ils n'ont pas non plus omis de souhaiter les anniversaires de Max Puissant, leur régisseur, et de Tom, le gratteux. Ce soir c'était leur dernière date pour le premier album. Ils vont à présent faire une pause pour se concentrer sur la composition du prochain album. Nous leur souhaitons longue vie ! Le set se termine à 21 heures, sur 20 secondes de bourrinage watzafokmetal. For our pleasure.

Setlist : "Vendetta", "Lousy Sound", "Meteor Man", "Myself", "Une Vie Pour Une Balle", "Wild Wild Est".



C'est au tour du deuxième groupe de s'installer. On est dans les temps, vu qu'à 21h15 ANTI-CLONE, qui nous vient d'UK, entre sur scène. C'est la quatrième date française et dernière date de leur tournée européenne qui ouvre SKINDRED. Chacun a maquillé son visage en blanc, avec une touche perso pour chaque membre du groupe. Le son est puissant, marqué par une basse très grave à la Korn, dont ils vont d'ailleurs reprendre l'intro de "Blind". Le chanteur à crête blanche ne cesse de demander au public de se rapprocher. Le groupe est communiquant, et dégage beaucoup d'énergie, même s'il est quand même dans sa bulle. Le public est très réceptif, et a entrepris un premier circle pit. Tout d'un coup, une apparition ! Venu de nulle part, un homme au visage factis, et vêtu d'un simple slip pour le moins échancré, s'est introduit sur scène. Il a pris un micro et s'est mis à chanter n'imp, puis à jouer quelques riffs débiles sur une guitare chipée je ne sais où. Ce qui a bien fait marrer le groupe - quoique resté quelque peu perplexe - ainsi que le public. Un pari ? Un besoin de s'exhiber ? Peu importe, il s'en est allé comme il est venu, et la musique reprit de plus belle. Le public quant à lui, plus étoffé qu'au début du set, s'est rapproché encore plus devant. Le guitariste aux lunettes de savant fou s'est frayé un chemin pour folâtrer dans la fosse. Le set touche à sa fin, le maquillage dégoulinant n'est plus très blanc, mais témoigne des calories brûlées sous les projecteurs. Ce ne sera pas la découverte du siècle, mais, comme dirait mon pote José, "ils ont réussi à ramener du monde devant : chapeau !". Il est 21h54.



SKINDRED est prévu à 22h, avec 1h30 de set. A 22h15, ce groupe de ragga punk metal anglais n'est toujours pas entré, et l'orga nous fait patienter avec une playlist cool de Pantera aux Ramones, en passant par Police. Il est 22h22 lorsque le groupe entre sur la Marche Impériale de la Guerre des Étoiles, version big beat. Les premières notes ne se font pas attendre, et déjà ça saute dans le public qui reprend les nombreux "Who-ho-ho-ho" à tue-tête. Le guitariste est mignon avec sa barbe à la ZZ Top. Le son de la basse est bien mise en valeur. Benji, le chanteur ragga au charisme évident, brandit un drapeau british, qu'il va vite échanger avec le drapeau français. Ça fait son petit effet dans le public, qui l'acclame de bon cœur. Il a la classe, ce Benji, avec son look décalé et ses lunettes de soleil complètement kitch. Il chante bien, ce Benji, et ses musiciens l'accompagnent merveilleusement bien. Il parle beaucoup aussi, ce Benji, et fait bien rire son auditoire. Malheureusement, je ne bitte pas grand chose à l'anglais, si ce n'est ses "fuck you maaaan" à répétition. Dans le public ça jumpe à l'infini, ça pogote, ça slamme, et ça circle-pitonne. Il y a quelques extraits de remix en tout genre, même un début de "Sad But True" de Metallica. Au bout d'une heure de sport musical, SKINDRED quitte la scène. La demande de rappel ne s'est pas faite attendre de la part du public. Il y a eu aussi quelques huées pour les plus mécontents. Car 1h30 de show, ce n'est pas 1h00 quoi ! Le groupe revient deux minutes après, car "on n'a pas dépensé money pour rien". S'ensuit une musique arpégique à la guitare, suivie d'une intro de Prodigy. Benji dit quelque chose au micro "blablabla... let me see you get down... blablabla" et je vois le public s'accroupir... en voilà une idée ! Quoi qu'il en soit, je suis la seule debout, mais je comprends vite, alors je m'exécute dare-dare. Mais pas pour longtemps car ça saute de partout à nouveau. Le chanteur de ANTI-CLONE a rejoint SKINDRED sur scène, pour chanter avec eux sur le dernier titre, suivi du reste du groupe, torses nus, ornés de deux grandes lettres par zicos. Ils se sont alignés pour former le nom du groupe "SK-IN-DR-ED". Sympa les potos ! Le public a eu droit à sa photo-selfie-souvenir prise de la scène, sur fond de chanson de lover "Nobody Does It Better" de Carly Simon. C'est ainsi que les Anglais ont terminé cette soirée de folie et pleine de rebondissements (dans tous les sens du terme). Il est 23h30, et on est viré de la salle.

Très bonne soirée pour l'inculte que je suis. Ravie d'avoir découvert tous ces groupes en live. Le sol aura tremblé ce soir à la BAM, qui a de beaux jours devant elle. Un petit bémol cependant pour la manière limite expéditive à nous faire sortir de la salle à la fin. Merci aux Damage Done ! Et à très vite !