La review

SKUNK ANANSIE + KARIMA FRANCIS
La Cigale - Paris
15/03/2014


Review rédigée par Byclown


SKUNK ANANSIE, groupe phare du rock des années 90, se reforme (Ah ? Je n’étais même pas au courant qu’ils s’étaient séparés) de la plus belle des manières en nous proposant ce soir, dans une Cigale archi comble, un show acoustique exclusif composé de morceaux de l’ensemble de leur belle carrière, retravaillés pour l’occasion. Chose curieuse malgré l’aspect acoustique, la salle se verra habillée de ses plus beaux sièges rouges, ce qui confèrera certes une ambiance "classe" mais un peu morose pour un concert de groupe de rock avec une chanteuse au charisme et à la bougeotte devenus légende.



En première partie, une chanteuse, seule, avec une guitare acoustique et l’autre électrique, une seule lumière de face et une seule lumière dans le dos. Malheureusement, impossible pour moi de retrouver son nom, même sur le site du groupe ou ceux des billetteries. Premier OVNI de la soirée donc, surtout lorsqu’on assiste à ce show minimaliste donné avec une maestria tout juste incroyable ! Seule avec sa guitare cette artiste tout en cheveux aura su faire vibrer cette Cigale pendant 30 minutes, aux variations de sa voix puissante et sublime. Qui aurait pu croire que la première partie de l’envoûtante Skin aurait réussi le pari de nous faire vibrer autant que la Diva (voire même plus car le côté "bonne surprise", que n’a plus Skin depuis les débuts du groupe, est bien là). Totalement dans le ton et l’esprit du show des Skunk’s, cette première partie est l’une des meilleures et des plus à propos que j’ai vu en plus de 300 concerts. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je vais pleurer des larmes de sang d’ici quelques minutes.



Arrivée sous les cris, les applaudissements et une salle qui n’arrive pas à rester assis pour le dorénavant sextet de Britrock qui a intégré dans la bande un second guitariste et la femme du batteur Mark Richardson en tant que choriste / pianiste et instruments additionnels. Le combo ne nous laisse que peu de temps pour nous calmer et lâche la première note, et là, plouf, je retourne à mes 14 ans, voire même mes 10 ans, en entendant "Brazen" l’un des plus hits de la formation, si ce n‘est peut-être le plus gros. Les frissons parcourent mon dos, ma nuque et mes bras avant même les envolées lyriques de Skin, et je peux vous assurer que, rien que d’y repenser en écrivant ces lignes, ces mêmes frissons n’ont pas disparu. Le public, dont je fais partie, est comme envoûté par cette présence, ce charisme, cette voix inimitable qu’est celle de Skin et ses mouvements pleins de grâce de celle qui a dès le départ du mal à rester sur sa chaise devant une foule qui ne réclame qu’elle. Dès les dernières notes le public explose littéralement, l’occasion pour la belle à la couleur d’ébène de rester debout et de se mouvoir vraiment pour "Because Of You" qui, là encore reçoit un accueil triomphale au début et à la fin. Cela fait, les présentations d’usage peuvent commencer et c’est un festival de paroles, d’anecdotes, de vannes "bon enfant" entre les musiciens qui viendront ponctuer tout le show pour notre plus grand plaisir et le leur !



Au-delà de la setlist parfaite, l’interprétation absolument magistrale et sans faute, digne des plus grands artistes, ce long set (20 morceaux, soit 2 de plus que le premier show du genre donné à Londres, intégrant des materpieces des albums des premiers albums ainsi que des titres de leurs albums faits après reformation) aura été riche en évènements marquants, comme la descente de la frontwoman dans la fosse dès le quatrième titre afin de grimper à califourchon sur un homme du premier rang tout en interprétant son morceau (un VIP évidemment qu’elle a donc forcément vu au meet 'n' greet juste avant) et de faire remonter ce même brave sur scène en seconde partie de set afin de danser un langoureux slow avec lui (en lui mettant la main aux fesses) tout en continuant, une fois de plus, son tour de chant ! Sacrée bonne femme que cette Deborah Dyer. Sur "I Will Break You", Madame Richardson (comprenez par-là la femme du batteur) sort de derrière son piano pour nous offrir un duel de chant absolument bluffant tant son niveau de chant égal celui de la diva (sans pour autant en avoir la puissance). Vibrant et impressionnant de talent et de complicité ! Quadruple rappel, rien que ça, en commençant par "Hedonism" et enchaînant sur "Twisted", histoire de nous mettre à terre une bonne fois pour toute ! La foule hurle tellement fort que Skin ne peut plus en placer une et, même sous ses injonctions de silence, c’est une véritable standing ovation qui débute. Pas de doute, l’histoire d’amour entre les Anglais et la France n’est pas près de s’éteindre...

Setlist : "Brazen", "Because Of You", "Hero", "Charity", "100 Ways", "I Believed In You", "Secretely", "You Saved Me", "Breaking You", "God Loves Only You", "Follow Me Down", "You Do Something To Me", "Weak", "My Ugly Boy", "Hedonism", "Twisted", "Charlie Big Potatoe", "One", "I Can Dream".

Photos tirées de : www.byclown.com