La review

SLAYER + ANTHRAX + KVELERTAK
Le Zénith - Paris
26/10/2015


Review rédigée par Sharknator


Révisions acharnées le vendredi après-midi, partiel le samedi matin, et hop ! La semaine de vacances des faceux peut commencer ! Et quoi de mieux pour bien l’entamer qu’un bon concert 100% thrash metal, incluant deux éminents membres du Big Four ? Par souci de facilité d’écriture, disons rien du tout ; ceci dit nous n’en sommes pas si loin. KVELERTAK, ANTHRAX, SLAYER… Au moins ces deux derniers noms vous disent-ils quelque chose ? Eh bien si vous êtes métalleux et que non, ceci est anormal, voire impossible. Bref, c’est donc le line-up du Zénith de Paris ce soir-là, le 26 Octobre. On rentre déjà dans l’ambiance à l’entrée de la salle, où je me fais confisquer mon appareil photo par l’accueil, car l’accessoire est apparemment interdit… Parfait, déjà un handicap pour ma chronique. Essayons donc de passer outre…



…Et en plus, tout en étant à l’heure annoncée sur Internet, j’arrive quand même en retard pour le début du premier groupe. Heureusement que KVELERTAK n’est pas particulièrement estimé par votre humble chroniqueur. Une demi-heure à jouer devant un public encore peu nombreux, le groupe sembla plutôt faire office de récréation avant les deux têtes d’affiche. Il faut toutefois admettre que ce show avait, globalement, plutôt de la gueule. Six musiciens sur une scène très bien répartie, un batteur au jeu agréable à observer, un chanteur naviguant très bien d’un bout à l’autre du décor… Mais hélas, trois guitares. Trois guitares, c’est beaucoup. C’est même trop. Les riffs se noyèrent dans une masse de son presque incohérente, le chant d’Erlend Hjelvik fut un peu trop dissimulé, la basse quasi-inaudible… Si l’on rajoute à cela des petits problèmes techniques qui nécessitèrent l’intervention des ingénieurs sur scène en plein morceau, il put naturellement y avoir matière à déception de la part des fans du groupe. Crachons un peu dans la soupe en concluant que KVELERTAK n’accomplit point du tout un set particulièrement satisfaisant. Disons donc à la place qu’ils déroulèrent un tapis rouge bien propre à l’intention de leurs homologues à suivre.



Inutile de dissimuler quoi que ce soit : ANTHRAX fut la raison numéro 1 de ma présence au Zénith, n’ayant que peu d’intérêt pour SLAYER (ne me frappez pas). Et la salle ayant commencé à se bonder dès la fin de KVELERTAK, il fut d’ores et déjà plutôt difficile de se frayer un chemin vers la fosse sans importuner un bon nombre de spectateurs. Qu’à cela ne tienne, Scott Ian, Joey Belladonna et toute la clique finirent par débarquer sur la scène sous un tonnerre d’applaudissements, et nous offrit ce soir-là une setlist de choix, entre "A.I.R" pour bien commencer, Madhouse un peu plus tard pour rester dans le même album, trois covers (dont "Antisocial", fierté nationale du hard rock français), "Indians" ou "Caught In A Mosh", ce fut presque un best of, pour notre plus grand plaisir. Un concert très bien joué, un sans-faute de la part des instruments à corde, guitares et basse manipulés à la perfection par nos amis Ian, Bello et Donais ; la batterie de Benante toute aussi bien réjouissante (peut-être une grosse caisse réglée trop fort par rapport au reste des instruments) ; et un chanteur / frontman survolté, tenant la base de son micro à bout de bras pour nous faire entonner en cœur les refrains de "Caught In A Mosh" ou "Antisocial"… Que ce soit pour Belladonna, Scott Ian ou le reste des musiciens, le public profita d’une présence scénique ahurissante, et ce jusqu’à la conclusion de leur set, sur l’épique "Among The Living", de l’épique album éponyme. Un excellent concert. Y eut-il donc matière à beaucoup rivaliser avec les messies de la soirée, SLAYER ?

Setlist : "A.I.R.", "Caught In A Mosh", "Got The Time" (Joe Jackson cover), "Madhouse", "Antisocial" (Trust cover), "Fight 'Em 'Til You Can't", "Indians", "March Of The S.O.D." (Stormtroopers Of Death cover), "In The End", "Among The Living".



Le Zénith était déjà bien rempli pour le set d’ANTHRAX, il fut ainsi presque comble avant même que SLAYER ne débute. Un voile blanc jeté devant la scène durant les préparatifs pour un brin de mystère et de suspense, l’excitation m’entourant finit bien vite par atteindre son paroxysme. Et alors que la musique d’ambiance se coupa, et que des clameurs s’élevèrent du public, fantasmagorie : des croix chrétiennes projetées sur le voile, opérant un lent mouvement de rotation, pour adopter la typique forme renversée affectée par SLAYER (nous apprendrons même, plus tard, que ces croix font partie du décor). Même manège avec des pentagrammes, puis quelques logos du groupe se baladant un peu partout jusqu’à se rejoindre et grossir exponentiellement. L’ambiance est déjà là.
Puis le voile tombe : les quatre musiciens sont sur la scène ; Tom Araya au centre, Kerry King à droite, Gary Holt à gauche et Paul Bostaph, derrière ses fûts, sur son promontoire, en arrière ; et au fond de la scène, la pochette de leur dernier opus "Repentless", en (très) grand format. Et la petite bande américaine commence aussitôt par le morceau éponyme du même album. C’est brutal, c’est rentre-dedans, ça ne passe pas par quatre chemins pour se faire comprendre, on reconnaît bien là nos amis thrasheux. Et il faut dire que "Repentless" en live rend beaucoup mieux qu’en CD ; effort de férocité ou de virtuosité des musiciens, question d’accord des instruments ? La première écoute de l’album m’avait laissé dubitatif, or dire que ce concert était mou, mauvais ou moyen serait manquer de jugeote ; une musique bien écrasante et parfaitement jouée, King et Araya toujours aussi charismatiques (précisons par ailleurs que le fait que je ne m’intéresse pas beaucoup à SLAYER ne signifie pas que je remets en cause leurs qualités) et surtout, visuellement, un spectacle. Les croix inversées pendues au plafond susmentionnées changeaient de disposition entre chaque morceau (cinq configurations différentes en tout), d’une part donnant un peu de diversité sur la scène et d’autre part marquant sur celle-ci la domination du satanisme, de la mort, en un mot de SLAYER ; un éclairage sur des tons orange et incarnat ; parfois une gerbe de fumée envahissant la scène ; et un second voile dévoilé au milieu du show : la représentation grand format de la jaquette de "Repentless" laissa place à un autre background lui aussi très "Slayer", avec logo grand format, sang, cadavres et nuances de verdâtre et de grisâtre– bref, niveau scénographie nous étions presque en enfer, pour cela bravo. Et que dire de Tom Araya, et sa voix un peu timide dès lors qu’il se trouvait seul sous un projecteur, à articuler des "Merci" pas très assurés devant le public de Paris ? Qu’il était mignon… Et finalement, en conclusion d’un très bon concert de 20 morceaux, avec un public encore mort de faim sur la fin, il n’y eut pas de rappel. Dommage pour les fervents amateurs.

Setlist : "Repentless", "Postmortem", "Hate Worldwide", "Disciple", "God Send Death", "War Ensemble", "When The Stillness Comes", "Vices", "Mandatory Suicide", "Chemical Warfare", "Die By The Sword", "Black Magic", "Hallowed Point", "Seasons In The Abyss", "Hell Awaits", "Dead Skin Mask", "World Painted Blood", "South Of Heaven", "Raining Blood", "Angel Of Death".

Œil pour œil, ANTHRAX pour ANTHRAX, SLAYER pour SLAYER ; thrash metal un jour, thrash metal toujours mes amis !