La review

SO GOOD FEST
No Return + Sonnenschein + Kopper8 + Herrschaft + The Rebellion Of The Loom + Coal
Covent Garden Studios - Eragny-sur-Oise (95)
02/07/2016


Review rédigée par Minou


Ce ne sont pas moins de 6 groupes de meal que Sound Road nous propose ce Samedi 2 Juillet 2016. Autant dire que je me prépare à une longue journée de shooting puisque le fest se déroule de 14h00 à minuit. Arrivé en avance, une petite mousse s'impose. Première surprise et pas des moindres, j'ai l'honneur d'être servi par Julien, le bassiste de Bukowski / Full Throttle Baby / Headup. La journée commence bien. Apres avoir échangé quelques mots, je me dirige vers la salle. La balance du premier groupe se termine avec un poil de retard.



Début des hostilités, le premier groupe se nomme COAL. Peu de monde et surtout beaucoup de potes, dommage ! On sent le groupe un peu sur la réserve mais après les premiers morceaux, le temps de chauffer les lampes, ça se lâche ! Le bonus : un verre de sky distribué au public par le chanteur. J’entends alors un metal se reposant sur des riffs puissants et efficaces. On sent quelques influences de notre regretté Dimebag Darell sur certains passages. Les breaks restent simples mais fonctionnent bien, quelques lignes mélodiques portées par le second gratteux pour adoucir un peu les compos. Le chant est collé à la section rythmique qui fait son job sans sourciller. Le chanteur est dans le style varié (j'ai pas dit "variet'") ! Capable de passé du clean au rap, du rap au screamo et du screamo au growl en un instant, pourquoi pas ; certains diront qu'il se cherche, d'autres diront qu'il sait tout faire.



Deuxième groupe, le temps de laisser COAL déguerpir de scène, REBELLION OF THE LOOM se mettent en place suivi d'une balance avec des petits soucis techniques (que serait un concert sans ces petits désagréments qui font monter un peu l'adrénaline ?). Les lumières sont off, dos tourné au public, petite intro romantique… Et ça commence par une grosse déferlante de décibels dans ma face, je ne veux plus photographier, je veux juste headbanguer comme jamais, sauter sur les uns et les autres, gueuler, slammer, pogoter, déchirer mon t-shirt, retour à l'état sauvage ! Du hardcore en veux-tu en-voilà ! Deux frontmen, rien que ça. D'entrée de jeu, pas une seconde de répit. Y'a pas photo, c'est puissant, c'est propre, c'est en place, ça se répond, ça bouge dans tous les sens, grosse complicité du groupe, ça se sent et pour cause, les membres du groupe venu de Rouen se connaissent depuis l'enfance ! REBELLION OF THE LOOM nous servent des compos excellentes et maîtrisées passant du hardcore à des breaks entraînants et des mélodiques agrémentées de guitares harmonisées, c'est beau et c'est bon. Nous finissons sur une reprise de Hatebreed reprise en chœur par le public et s'il vous plaît… par un wall of death ! La salle joue le jeu volontiers, les fans sont conquis. Je n'arrive pas à croire que ce groupe n'a qu'un an d'existence. Une chose est sûre, j'ai hâte de les revoir. C'est indéniablement mon coup de cœur du fest ! Seul regret, ils n’ont pas de merch ! Vite, vite, vite !



Troisième groupe et je suis déjà bien entamé. HERRSCHAFT, groupe electro indus. La mise en scène du groupe ne laisse pas indifférent. Les jeux de lumières en contre plongée et l'ambiance un poil malsaine s'installent sur les planches du Covent. Des grenades, des poings américains et un godemichet sont collés aux micros... Pourquoi pas ?! En guise de chanteur, nous avons un prêtre à l'allure plus que douteuse couvert de sang (artificiel, dieu merci) bénissant le public avec un godemichet. La mise en scène colle plutôt bien entre les personnages et la musique, tant on sent la décadence de ce groupe. Les samples sont bons mais couvrent un peu les cordes, dommage. Ce n'est pas un style que j'affectionne particulièrement mais quelques réminiscences de Oomph! ou encore de Rammstein font passer la pilule. A découvrir et à suivre pour les fans du genre.



Arrive KOPPER8 et c'est con, je sais que je dois partir car la batterie de mon reflex va me lâcher et la soirée n'est pas finie. Le ton est donné, ça se durcit avec un power metal bien ricain. C'est du lourd, ça joue bien, les mecs ne sont pas là pour rigoler. Riffs en béton armé sans pitié pour les têtes Peavey, j'ai de la peine pour elles. Les solos sont bien exécutés et efficaces. Vêtu d’un kilt, le chanteur impose son style avec un chant en français, s'il vous plaît ! C'est marrant, il me fait penser à Eddy Vedder dans les années 90. Voilà, plus de batterie… Je me sauve avec regret et manque un groupe, fait pour le live, que je voulais voir depuis longtemps.



Voilà SONNENSCHEIN, groupe de reprises de Rammstein. Je suis revenu avec une batterie chargée au quart, pourvu qu’elle tienne pour le reste de la soirée. J'arrive vers la fin du set sur "Du Hast", le Covent crachait des flammes de 2m50 de hauteur. Il fait une chaleur subsaharienne. Tous en uniforme et maquillé, la mise en scène est travaillée et surprend. Le groupe assume pleinement le côté cover band. Il pousse le vice assez loin, notamment sur le jeu scénique du chanteur (dans le style Till Lindermann) et sur les effets de lumière / pyrotechnie. Les fans de Rammstein sont ravis, sans mauvais jeux de mots, ils ont mis le feu. Une petite compo se glisse dans le set et tant qu'à faire, en allemand. Je n'accroche pas et pour cause, quelques petits écarts de justesse du chant sont à noter, déçu car le reste était bien exécuté. Mention spéciale aux lights du Covent qui était impeccables sur ce set, l'ingé devait connaître les morceaux, le bougre.



La mise en place pour NO RETURN est bien plus longue que pour les précédents groupes, tête d'affiche oblige. Je ne présente pas le groupe pour les fans de thrash métal. Le public est partagé en deux : les curieux et les initiés. Tant mieux, NO RETURN a 45 minutes pour séduire la première moitié, pour les autres, ils se régalent déjà. Le frontman, Mick, est présent et tient à le faire savoir. Un seul mot, "impressionnant", tant les morceaux sont maîtrisés et s'enchaînent impeccablement. Les riffs, les notes, déferlent sans répit. Mick ne lâche pas son public et n'hésite pas à le secouer. Les mecs donnent sans compter. Ce soir, j'ai pris une leçon, c'est un groupe authentique et sans concession, ils nous servent du thrash de haute voltige. Alain Clément, socle du groupe, nous envoie des solos plein les oreilles et ne laisse pas de place à l'amateurisme.

Sans être pour autant sold out, au final le fest So Good a plutôt été une réussite. J'en sors complètement épuisé mais satisfait de ce que Sound Road nous a proposé ce soir. Le son était plutôt bon et équilibré, les lights étaient en rodage sur le premier groupe mais se sont considérablement améliorées tout du long. Menée par une main de fer par Chistine Gontier, l'organisation était impeccable malgré quelques gouttes de pluie et quelques bourrasques qui ont failli emporter les tonnelles. A quand le prochain ?!!