En ce Mercredi 30 Mai 2012, rendez-vous à Yverdon-les-Bains pour la 3eme édition du Sonisphère Switzerland qui nous offre cette année une affiche de rêve. En effet, c’est l’occasion pour nous de voir ou revoir des groupes mythiques de la scène metal depuis une petite trentaine d’années pour la plupart d’entre eux maintenant, avec notamment MOTÖRHEAD, les "thrasheurs" de SLAYER et bien sûr METALLICA qui nous joueront l’intégralité du légendaire "Black Album" !! Pour les accompagner , on retrouve donc en premières parties MASTODON, les Français de GOJIRA et les Suisses d’ELUVEITIE.

C’est parti, départ pour la Suisse dès 13h30, l’arrivée sur le festival ne se fera pas avant le troisième groupe, entre la route à effectuer, l’entrée sur le site par navette (5 Francs Suisse / par personne), et l’accès au site qui ne se fera pas sans mal, l’organisation n’étant pas parfaitement au point à mon sens concernant l’accueil des participants, et voilà, il est pas moins de 16h30 lorsque j’accède enfin au festival. Celui-ci ouvre ses portes dès 14h30, ELUVEITIE est annoncé à 15h00, GOJIRA jouent quant à eux dès 15h50, je n’ai donc malheureusement pas pu assister à la prestation scénique de ces groupes que j’attendais de voir parmi d‘autres. MASTODON démarre son set à 16h40, mais avant il est temps d’aller se chercher une petite bière avant de se diriger vers les scènes, la chaleur est quasi insupportable. L’attente se fait longue aux bars, la file est interminable, pas moins d’une demi-heure pour enfin obtenir une bière, les serveurs sont malheureusement trop peu nombreux sur place, dommage car sous ce soleil de plomb, on aurait préféré un service plus rapide… Je n’aurais donc l’occasion d’entendre le groupe que de loin.

Les Américains de MASTODON, qui officient dans un metal progressif, après avoir plutôt bien démarré leur set, vont avoir droit à de gros problèmes de sons, des espèces de gros crissements sortent des enceintes, s’ensuivent de multiples coupures de son de plusieurs secondes sur la quasi-totalité du set, les musiciens font toutefois abstraction de ce souci technique et continueront à jouer comme si de rien n’était, bravo quand même à eux pour leur sang froid et leur courage. Ne connaissant ce groupe que de nom, je le découvrais ainsi aujourd’hui pour la première fois, dommage que le show ait été "gâché" par des conditions pas très optimales. A revoir dans d’autres circonstances, et on l’espère dans de meilleurs conditions !!

Vient ensuite le moment d’accueillir les grands SLAYER. Le combo Américain formé il y a déjà plus de 30 ans maintenant, a toujours autant la pêche et nous offre un show excellent. La bande à Tom Araya (basse / chant) et Kerry King (guitare) est efficace sur scène, sans temps mort, bien que l’on ressente que le groupe fatigue un peu, avec le poids des années, surtout Araya suite à ses petits soucis de santé (récente opération chirurgicale) qui m’a paru un peu statique sur scène. Les riffs et solos de guitare sont très bons et agréables à l’oreille, du SLAYER comme on l’aime. Parmi la setlist, les titres sont piochés dans l’album "Reign In Blood" sorti en 1986 avec notamment "Jesus Saves", l’excellent "Angel Of Death" que l’on retrouvera en titre rappel, ou encore "Raining Blood". D’autres titres plus anciens sont également joués ce soir, parmi lesquels "South Of Heaven" et "Mandatory Suicide" extraits de l’album "South Of Heaven" sorti en 1988, sans oublier les récents "Hate Worldwide", et "World Painted Blood" tirés de l’album éponyme sorti en 2009. Seul petit bémol à noter : l’absence d’éclairages sur scène qui, même si le show a lieu en plein jour, gâche un peu leur prestation, ne mettant ainsi pas assez en valeur les musiciens, dommage. Après les avoir vus au Hellfest en 2010, toujours autant un plaisir de revoir ces bêtes de scène, surtout avec des groupes tels que MOTÖRHEAD et METALLICA !!

Setlist : "South Of Heaven", "Hate Worldwide", "War Ensemble", "Die By The Sword", "Chemical Warfare", "World Painted Blood", "Mandatory Suicide", "Altar Of Sacrifice", "Jesus Saves", "Dead Skin Mask", "Raining Blood", "Angel Of Death".

La journée s’achève doucement, il est 19h, l’heure d’accueillir les Anglais de MOTÖRHEAD. Formé en 1975 par le leader guitariste / chanteur Lemmy Kilmister, leur musique évolue dans un style heavy metal, que son créateur aime à qualifier de "rock'n’roll". Enfin, il n’est plus nécessaire de les présenter au vu de leur longue carrière. C’est donc un Lemmy en forme que l’on retrouve sur scène avec ses acolytes, nous rejouant les classiques du groupe que le public entonne en choeur, tout est carré, les musiciens sont énergiques et occupent bien la scène, sur le titre "The One To Sing The Blues", Mikkey Dee nous fera même une belle démonstration de batterie lors d’un solo époustouflant. Parmi la setlist, on retrouve des titres piochés un peu dans toute leur discographie, de leurs débuts à des titres plus récents, parmi lesquels entre autres "Damage Case", "Stay Clean", et "Overkill" extraits de l’album "Overkill" sorti en 1979, "The Chase Is Better Than The Catch" et l‘incontournable "Ace Of Spades" tiré de l’album du même nom sorti en 1980 ou encore "The One Who Sings The Blues" et "Going To Brazil" issus de l’album "1916" sorti en 1991. Bref du MOTÖRHEAD toujours fidèles à eux-mêmes, un groupe toujours agréable à voir par les fans inconditionnels du groupe.

Setlist : "Bomber", "Damage Case", "I Know How To Die", "Stay Clean", "Metropolis", "Over The Top", "One Night Stand", "The Chase Is Better Than The Catch", "The One To Sing The Blues" (avec solo de batterie), "Going To Brazil", "Killed By Death", "Ace Of Spades", "Overkill".

Et voilà, place maintenant aux choses sérieuses, voici venue la tête d’affiche de ce soir : les derniers de la soirée mais non les moindres METALLICA. L’occasion de les voir (ou revoir pour certains), et surtout de pouvoir entendre en "live" et joué dans son intégralité le fameux "Black Album" comme l’appellent les fans à cause de sa pochette entièrement noire. Il est aux alentours de 21h, trois immenses écrans installés à l’arrière de la scène laissent défiler des images du film Le Bon, La Brute Et Le Truand, accompagnées en fond de la musique d’Ennio Morricone "The Ecstasy Of Gold". Ce sont pas moins de 2h de show que vont nous envoyer en pleine face les Américains. Ca démarre fort avec les titres "Hit The Lights" suivi d’un "Master Of Puppets" très "thrashy" et efficace, les titres s’enchaînent, on reconnaitra aussi le titre repris par le groupe Finlandais Moonsorrow il y a quelques années "For Whom The Bell Tolls". Le combo est en forme ce soir, occupe parfaitement tout l’espace scénique, se déplaçant de gauche à droite, jusque sur l’avancée scénique proche du public, les fans présents aux premiers rangs sont visiblement aux anges, et James Hetfield au chant / guitare nous fait part de sa joie d‘être ici ce soir. S’ensuivent ensuite les titres du non moins mythique "Black Album", rejoué dans son intégralité et à l’envers par le groupe à l’occasion des 20 ans de l’album, nous auront donc le plaisir de réentendre les morceaux "My Friend Of Misery", "The God That Failed", la ballade du non moins attendu par tous les fans "Nothing Else Matters", repris par une bonne partie du public, ou encore "Wherever I May Roam", "The Unforgiven", "Sad But True" sans oublier "Enter Sandman". Des images défileront tout le long du concert sur les écrans géants au fil des morceaux, le son s’est quant à lui amélioré par rapport aux groupes précédents et est ainsi devenu excellent, les éclairages sont superbes. La nuit tombe peu à peu sur le site du Sonisphere, l’occasion de faire ressortir un peu plus les éclairages scéniques et de nous ébahir à coups de lancers de flammes et feux artificiels de ça et là. La fin du show approche, le public en redemande encore, parmi les titres rappels, ce sont "Blackened", "One" et bien sûr "Seek & Destroy" qui clôtureront le show sous un feu d’artifice, après pas moins de 2h d’un concert exceptionnel. Voilà un moment que j’attendais de pouvoir enfin voir METALLICA sur scène, et me voilà comblée !!

Setlist : "The Ecstasy Of Gold" (Ennio Morricone Song), "Hit The Lights", "Master Of Puppets", "Fuel", "For Whom The Bell Tolls", "Hell And Back", "The Struggle Within", "My Friend Of Misery", "The God That Failed", "Of Wolf And Man", "Nothing Else Matters", "Through The Never", "Don’t Tread On Me", "Wherever I May Roam", "The Unforgiven", "Holier Than Thou", "Sad But True", "Enter Sandman".
Rappel : "Blackened", "One", "Seek & Destroy".


Il est plus de 23h lorsque le festival se termine, un festival qui aura attiré grand nombre de personnes venus d’un peu partout en Suisse, France et alentours : pas moins de 35 000 personnes présentes !! Les gens quittent peu à peu les lieux et regagnent leur domicile, c’est un Sonisphere mitigé que j’ai découvert aujourd’hui, entre une organisation qui m’a parue toujours un peu bateau et pas très au point en ce qui concerne l’accueil des festivaliers notamment, la déception d’avoir loupé les premiers groupes, et des groupes mythiques qui nous ont offert un moment exceptionnel aujourd’hui, toujours aussi plaisants à voir, je pense notamment bien évidemment au trio de tête de ce Sonisphere : SLAYER / MOTÖRHEAD / METALLICA.

Merci à Aurélien Mabon de Opus One pour m’avoir permis de couvrir cette date.