Le jour est enfin arrivé. C’est au File 7, à plus de 50km de chez moi, que je me rends le
sourire au lèvres, car ce soir j’ai à nouveau 15 ans. Le grand retour de STATIC-X pour un
concert en hommage à son chanteur décédé, accompagné du duke of spook WEDNESDAY 13 mais également deux groupes américains que je ne pensais jamais voir : SOIL et DOPE !
A une heure de l’ouverture des portes, nous sommes à peine une poignée, mais lorsque les
portes s’ouvrent, la guerre commence pour les premiers rangs. Le temps de récupérer, non
sans mal, mon accréditation, et en avant !
Et dès leur entrée en scène devant une foule compacte, les musiciens de DOPE savent
mettre l’ambiance ! Sous un écran aux couleurs du groupe, Edsel Dope (chant) entame le
premier titre, alors que la rythmique groovy de Virus (guitare) et Daniel Fox (basse), qui
n’hésitent pas à haranguer la fosse tout en jouant. Derrière ses fûts, Chris Warner (batterie)
joue également avec ses baguettes pendant que ses camarades s’affairent sur le devant de
leur espace de jeu. Et ce n’est qu’après deux morceaux intenses que le chanteur prend
finalement la parole. "Do someone have to do some responsible things tomorrow ? Fuck this
shit !" lance-t-il pour introduire la fameuse "Bring It On", accompagné de quelques choeurs des
musiciens. Tout en sautillant, les membres de DOPE enchaînent les riffs survoltés comme
celui de la violente "Die Motherfucker Die" qui fera exploser la fosse, qui moshe dès le début
de la rythmique. "Put your fists in the air like it's 1999 !" hurle le frontman, ce qui relance
immédiatement la machine infernale, qui ne s’arrêtera qu’une fois le dernier titre terminé et
les remerciements au public français effectués. Un excellent début, qui a déjà réveillé la
foule.
Setlist : "Blood Money", "6-6-Sick", "Bring It On", "Die Motherfucker Die", "I'm Back", "Burn", "You
Spin Me Round (Like A Record)" (Dead Or Alive cover).
C’est plein d’énergie que SOIL débute son set avec une "Breaking Me Down" remuante, hurlée
par Ryan McCombs (chant) cramponné à son micro. Le chanteur ira serrer la main d’un
spectateur qui connaît visiblement aussi bien les paroles que lui pendant qu’Adam Zadel
(guitare) et Tim King (basse) se démènent sur leurs instruments, aidant parfois avec
quelques choeurs, sous les frappes entraînantes de Mitch Gable (batterie). Alternant des
hurlements et un chant clair parfaitement maîtrisé, le chanteur laisse également place aux
musiciens en se reculant parfois pour les parties lead. Et c’est après le deuxième morceau
qu’il s’arrêtera quelques instants pour contempler la foule, qui en redemande. "Who the fuck
know who Soil is ?" demande-t-il alors que des dizaines de voix lui répondent. Et c’est une
rythmique puissante qui repart, surmontée d’un chant parfois calme, parfois rageur, qui fait
écho à l’énergie déployée par la fosse. "We are here for a the same god damn reason ! To
enjoy our time !" lance le frontman avant de faire un vibrant hommage à Wayne Static.
"Middle fingers in the sky ! Did you get tired ? Fuck yeah ! This song is called "Unreal" !"
annonce-t-il avant de tendre son micro à la fosse pour le refrain, puis de descendre chanter
la fameuse "Halo" en plein milieu d’une masse de spectateurs heureux de cette prestation,
ainsi que quelques slammeurs qui finissent par revenir sur leurs pieds. Et le groupe clôt son
set avec une "Black Betty" qui fera danser la foule une dernière fois.
Setlist : "Breaking Me Down", "Need To Feel", "Pride", "Redefine", "Give It Up", "Black 7", "Unreal",
"Halo", "Black Betty" (Lead Belly cover).
L’ambiance change radicalement avec l’arrivée de l’horrifique show de WEDNESDAY 13, qui
nous apparaît masqué pour le premier morceau de son set. Maquillés, les musiciens
participent également à ce ressenti “film d’horreur”, comme le veut le chanteur. S’avançant
parfois vers le premier rang, Jack Tankersley et Roman Surman (guitares) alignent ces
riffs froids et sombres sur la rythmique de Kyle Castronovo (batterie) et Troy Doebbler
(basse) qui sont plus en retrait, laissant le frontman changer de masque. Tantôt pantin,
tantôt bourreau, Joseph Poole (chant) n’hésite pas à haranguer la foule et à jouer avec ses
différents accessoires pour rendre très visuel un show parfait musicalement parlant. "Are
you ready to go fast ?" hurle ce dernier avant que le titre suivant ne démarre. Et l’interaction
avec le public ne s’arrête pas là, puisqu’il motive les spectateurs à chaque titre. "Raise your
fucking hands !" ordonne le maître de cérémonie, alors qu’il revient sur le devant de la scène
avec le corps entièrement peint. Les lumières peinent parfois à découper les silhouettes des
musiciens, mais l’effet est surprenant, puisque le frontman multiplie les démarches
zombiesques, et les hurlements surpuissants. N’hésitant pas à tourner le dos au public avec
un masque accroché à l’arrière de son crâne, l’homme nous offre un spectacle aussi
terrifiant qu’intéressant, tout en haranguant la foule. "Let me hear you !" lâche-t-il avant que le
dernier morceau ne nous arrive en pleine face. Beaucoup plus punk, c’est avec un parapluie
orné d’un majeur dressé qu’"I Love To Say Fuck" fait remuer le public une dernière fois.
Setlist : "Necrophaze", "Zodiac", "Hail Ming", "Astro Psycho", "Galactic Blood-Drive", "Get Your
Grave On", "Prey For Me", "Decompose", "What The Night Brings", "Keep Watching The Skies", "I
Love To Say Fuck" (Frankenstein Drag Queens From Planet 13 cover).
Des écrans lumineux sont installés sur scène pour la dernière performance de la soirée. Et
c’est avec des images d’archive de "Wisconsin Death Trip", le premier album de STATIC-X, que
Ken Jay (batterie), Koichi Fukuda (guitare) et Tony Campos (basse / choeurs) entrent sur
scène. Mais c’est lorsque Xero (chant / guitare), se tient au centre que le concert peut
commencer. Et le son est exactement le même que sur l’album, doublé d’une énergie folle.
Koichi se tient sur les bancs pour caler ses parties lead, Tony et Xero hurlent parfois à
l’unisson en alignant une rythmique implacable, et c’est une véritable cure de jouvence à la
sauce indus qui nous frappe tous sans exception. "Put your hands up in the air !" lance le
bassiste avant que le morceau suivant ne débute. Les refrains sont évidemment repris par
une foule qui n’attendait que ça depuis des années, et la bonne humeur règne, sur fond de
mosh pit. "Paris how is everybody doing tonight ? We are celebrating 20 years of "Wisconsin
Death Trip" ,and paying tribute to Wayne Static, put your hands up in the air !" lâche alors le
chanteur. La réponse de la foule est évidemment unanime, et c’est un "Get To The Gone"
d’une intensité incroyable qui nous fait tous headbanguer, peu importe notre âge. Mais le
groupe n’entend pas s’arrêter là. "Bounce with me !" ordonne Xero, et c’est toute l’assemblée
qui saute au rythme de "Black And White". "Everybody fucking jump !" relance-t-il, alors que les
slammeurs commencent à arriver vers les crash barrières, évidemment réceptionnés par les
agents de sécurité. Tony Campos lancera un circle pit, Koichi Fukuda lancera des parties
lead seul sur le devant de la scène… Tout est fait pour nous faire remuer. "Are you Paris
having a good time ?" demande alors le frontman avant de remercier les groupes présents
sur la tournée. "Wave your hands in the air, we will sing sing this one together for Wayne !"
lâche-t-il pour nous introduire la sublime "Cold", qui fera verser une petite larme à quelques
spectateurs. Mais c’est une dose d’énergie pure qui nous frappe à nouveau pour la célèbre
"I’m With Stupid". "Paris thank you so fucking much to be there ! Twenty years after the release
of the album." lance Tony. "Don’t you think we need one more ?". Et c’est évidemment
l’immanquable "Push It" qui va nous faire headbanguer une dernière fois, motivant deux
slammeurs à grimper sur la fosse, alors que les riffs font remuer la fosse. Les
applaudissements que le groupe reçoit sont évidemment mérités.
Setlist : "Bled For Days", "Wisconsin Death Trip", "Fix", "Love Dump", "Sweat Of The Bud", "I Am",
"Otsegolation", "The Trance Is The Motion", "Get To The Gone", "Black And White", "This Is Not",
"Destroy All", "Start A War", "Behemoth", "Cold", "I'm With Stupid", "Push It".
Difficile de se remettre de ce bond dans le temps, même après une heure passée dehors à
attendre les musiciens. Si DOPE et SOIL ont parfaitement entamé la soirée, WEDNESDAY 13
nous a offert un passage horrifique splendide avant la claque de STATIC-X. Pour moi, la
soirée est réussie, et j’en redemande.