La review

STUPEFLIP
Le Bataclan - Paris
03/05/2011


Review rédigée par Lenore


En ce funeste mois de Mai, c’est l’occasion de se rendre à la première date Parisienne du groupe au Bataclan, au Bataclan !!! Je le répète quand même, car qui aurait cru aux premiers pas du groupe que 10 ans plus tard ils rempliraient non pas un, mais deux Bataclan, et un Olympia quelques mois après, ça devient du délire. J’y crois encore à peine.

Commençons donc par le commencement : l’arrivée au Bataclan, la découverte d’une file de personnes complétement hétéroclites, entre les vieux punks à chien et les branchés buvant nonchalamment une 8-6, vogue au bec, les jeunes adultes encore révoltés, parce que la vie, c’est de la merde, et surtout les ados, les jeunes là, ceux d’à peine 18 ans et qui se disent que bordel, c’est super cool d’être là. Trêve de critique, on entre dans la salle et sur scène, en costard, on retrouve CADILLAC, méconnaissable, qui fait une sorte de performance complétement absurde, récitant des formules mathématiques, le public ne le reconnait pas et se contente de le huer en lui jetant mouchoirs et autres paquets de clopes à la gueule. Risible. Ceci dit qu’on l’ait reconnu ou pas, c’était terriblement chiant. Malheureusement, il y a une seconde partie, et là déboule sur scène SHÖNE CONNERIE, un quinquénaire en costard qui se met à rapper… La souffrance commence, et ça durera bien trop longtemps, beaucoup trop longtemps.

Bref, pas besoin d’épiloguer sur encore un bon coup de pute de la part de STUPEFLIP. Arrive enfin le groupe, habillé de toges, une entrée sectaire sur un remix de la chanson "Les Monstres", une de celles qui représente parfaitement l’esprit du Stup, on découvre ainsi la mise en scène du groupe, masqués, une capuche basse de secte, des décors simples mais efficaces. Ca crie "Faites entrer le Stup Luminou" à la fin de la chanson et une grosse ampoule est mise en place sur le coin de la scène. Ils se rassemblent tous pour prier autour. Drôle. On enchaîne sur "Mon Style En Crrr", excellent, le refrain ponctué d’éclairs visuels, ça fonctionne super bien. King Ju entre sur "Haters Killah", un tube du nouvel album que le public connaît déjà par cœur. Je suppose d’ailleurs que dans le public, nombreux sont ceux qui ont découvert STUPEFLIP avec ce dernier album, ce qui n’est pas plus mal, découvrir la folie des anciens albums en live est un plaisir que je n’ai pas pu m’offrir. On ne passera pas un concert sans leur slogan "Stupeflip le truc Stupéfiant", et on enchaine avec l’arrivée fracassante de Pop Hip, portant ses habituelles lunettes rondes et un t-shirt Snoopy, il nous joue "Gaelle", et là ca change totalement d’ambiance, les lights sont plus rapides, on passe en ambiance boîte de nuit. Hyper jouissif d’entendre le public hurler le refrain. King Ju reste grimé en Pop Hip pour la suite et nous chante un remix de "J’fume Plus D’shit", enchaîne sur un morceau à la Pop Hip : "Génération 80". C’est la chanson de trop puisque c’est là que Cadillac s’approche de lui et le tue, là, en direct sur scène, en suis l’enterrement de Pop Hip, les pleurs et les tapes dans le dos.

On change donc radicalement d’ambiance, un nouveau décor moins fluo se met en place, des arbres morts s’affichent en arrière scène, on retrouve le côté sombre du Stup. King Ju chante "Le Spleen Des Petits", une tuerie bien maussade sortie d’"Hypnoflip Invasion", et ensuit ce que j’attendais depuis le début du concert, le mix de King Ju, "It’s A Cold World", c’est dark, ça prend au tripes, les gens ne connaissent pas, se laissent porter par les images et le son pesant. C’est bon, trop court, mais tellement bon. Entracte avec Cadillac qui nous refait en live, en hurlant, l’histoire de Casimir pendu au mur, ensuite, gros coup marketing de merde mais vraie bonne idée, on lance sur le public plus de 300 masques afin que chaque personne du public soit couvert. King Ju pas content, manipulé ? Vendu ?

Re-entracte à la con, à la Stup, ou on nous explique que, bordel, le CROU, ça n’a rien à voir avec STUPEFLIP. Ca enchaîne sur "Stupeflip Vite", un autre tube du dernier opus, et enfin le groupe fait sa révérence sur le best du best : "A Bas La Hiérarchie". Parfait. Setlist du tonnerre. Ceux qui disaient qu’un concert de STUPEFLIP c’est trop court, allez vous faire foutre, la musique ça se vend pas au kilo, et puis quoi merde, vous connaissiez le groupe, vous vous attendiez à quoi ? Et déjà, on s’est presque pas faits insulter, vous devriez être contents.