Les Grecs de SUICIDAL ANGELS sont de passage au Connexion en ce 8 Mars dans le cadre de leur Conquering Europe Tour en compagnie des Suédois de DR. LIVING DEAD!, des Espagnols d’ANGELUS APATRIDA et des Français de DEFICIENCY. Entre old school et thrash moderne, on a le droit ce soir à un très beau plateau offert par SMP Prod qui a de quoi ravir les oreilles des amateurs du genre, bien que le public toulousain ne se soit étrangement pas manifesté en masse sur cette date, et c’est bien dommage ! Thrash or die je vous rappelle les gars !

La première chose qui m’étonne quelques minutes avant le début du concert, c’est donc bien le peu de monde présent pour cette date : la salle est encore truffée d’une quantité d’espaces vides alors que le premier groupe s’apprête à investir les planches du Connexion !
Début donc des hostilités à 19h15, c’est le groupe DEFICIENCY qui a l’honneur d’ouvrir ce plateau pour un set d’environ une demi-heure. Originaires de Moselle, les quatre musiciens délivrent un set teinté d’influences diverses de Machine Head à Soilwork, un thrash metal moderne rythmé par des compos aux sonorités aussi agressives que mélodiques. Leur prestation montre une machine bien huilée (le groupe tourne pas mal depuis 2011), et affirme de leur maturité et professionnalisme scénique. Le quatuor ne révolutionne certes par le genre selon moi, mais se débrouille carrément bien et transmet une bonne énergie au public (toujours aussi réduit), qui semble apprécier la performance des Français. A la batterie, Anthony balance des blasts bien fous doublés d’une maîtrise irréprochable tandis que le frontman Laurent magne aussi admirablement un chant bien thrash qu’il n’envoie de riffs franchement bien foutus. Ce goût prononcé pour la technicité, la puissance, et les sections rythmiques m’aura facilement séduite. Motivés et manifestement contents d’être là, DEFICIENCY nous offre une prestation vivante, fédératrice et puissante, et saura ouvrir plus que convenablement les festivités.

Changement de décor rapide et c’est aux Espagnols d’ANGELUS APATRIDA de débouler sur scène. Depuis 2000, son année de naissance, le groupe n’a pas chômé et possède déjà cinq albums au compteur, dont le dernier se nomme "Hidden Evolution", paru en début d’année.
Dès leur arrivée sur scène, le pit ne met pas longtemps à s'embraser et les pogos commencent à s’enchaîner sans temps mort. On part sur 30 minutes de thrash plutôt old school, qui nous évoque du Death Angel, Exodus ou encore Destruction. Le regard vif et les grimaces rageuses, Guillermo Izquierdo y va de sa voix agressive et tordue qui sonne de manière virulente, parfaitement en adéquation avec le reste du groupe, et envoie des refrains bien accrocheurs. ANGELUS APATRIDA déroule son set coup par coup, avec un minimum d'interruptions, et assène ses rythmes violents sans répit. Le groupe ravage tout sur son passage avec les riffs incisifs de haute volée de David Alvarez, tandis que la caisse claire est martelée à souhait par Victor Valera. Confiants et contents d’être là eux aussi, les thrashers défoncent tout pendant la demi-heure qui leur est allouée, avec une sélection de chansons rapides et agressives, le moins que l’on puisse attendre d’un groupe de thrash. Du gros niveau et une fougue communicative, pas étonnant que le groupe espagnol possède un succès croissant en France avec cette démonstration d’une très grande maîtrise et d’un professionnalisme assuré qui n’a aucune peine à convaincre le public toulousain. L’impact sonore est dense et super intense, un véritable boulet de démolition (mais heureusement, sans Miley Cyrus !). Malgré leur renommée grandissante, je ne connaissais pas ANGELUS APATRIDA avant ce concert (honte à moi) et autant dire que ce fut une grande claque dans les gencives en les découvrant !

Setlist : "Immortal", "Violent Dawn", "Of Men And Tyrants", "Serpents On Parade", "Blast Off", "Give'Em War", "End Man", "You Are Next".

Arrive ensuite le groupe qu’il me tardait vraiment de voir en live, DR. LIVING DEAD!, qui vient de sortir tout fraîchement leur troisième album, "Crush The Sublime Gods". Pour résumer, DR. LIVING DEAD!, c’est en gros quatre mecs qui ne se produisent jamais sans leurs typiques masques de squelettes et leurs bandanas, vêtus au look de skateurs, et qui te balancent des rythmes véloces à coup de riffs rapides et de refrains hyper accrocheurs. Les quatre Suédois évoluent dans un style thrash / crossover qui n’est pas sans rappeler Suicidal Tendencies, Municipal Waste voire même parfois Anthrax.
L’énergie et la bonne humeur des quatre musiciens se transmettent rapidement à la foule et le déclenchement des circle pits et des slams à tout va ne tarde pas. A la basse, Dr Rad ne cesse de s’agiter de part et d’autre de la scène avec une énergie inépuisable, et vas-y que je saute comme un fifou d’un bout à l’autre de la scène et que je mette un énorme kick bien vénère dans le pied de micro (et accessoirement dans mon appareil photo par la même occasion), tandis que le frontman Dr Mania incite le public à se déchaîner dans le pit et encourage les plus téméraires à monter sur scène pour slammer. A la batterie, c’est dynamique et puissant à souhait, Dr Slam envoie des blasts bien de circonstance qui remportent l’adhésion de tous tandis que les riffs accrocheurs et mélodiques exécutés par Dr Toxic convaincront à égale mesure l’ensemble de la salle. Le guitariste viendra même briser définitivement la barrière entre le public et le groupe en quittant la scène un instant pour rejoindre le centre du circle pit qui s’opère. On le retrouvera également pour un stage diving à la fin du set. Les quatre suédois ne se prennent pas au sérieux et sont proches de leur public, et c’est bien ça qu’on aime ! Côté setlist, le groupe vient évidemment présenter son dernier album à travers des titres comme "TEAMxDEAD" ou "Buck$", mais l’on est également bien servi en morceaux issus du premier album "Dr. Living Dead!" (qui est une pure tuerie au passage), grâce à des titres tout aussi excellents les uns que les autres tels que "My Brain Is For Sale", ou encore "Dead End Life". Alors oui, certains diront sûrement que DR. LIVING DEAD! ne propose fondamentalement rien de bien nouveau et que le thrash c’était mieux avant, mais personnellement j’ai vraiment aimé, et le reste, je m’en fous ! En bref, un groupe à suivre de très près.

Setlist : "Hard Target", "Gremlin's Night", "You're Lost", "Buck$", "Reptiles Beneath", "Kill Me!", "Suffering", "Dead End Life", "My Brain Is For Sale", "TEAMxDEADx", "Streets Of Doc-Town", "World War Nine", "UFO Attack", "Dr. Living Dead".

22h passées, place maintenant à la tête d’affiche de la soirée, SUICIDAL ANGELS. Fondé en 2001, le groupe grec a déjà sorti cinq albums dont le dernier en date s’intitule "Divide And Conquer", paru l’année dernière. Il semble cependant que l’attente pour ce groupe dans la salle ne soit pas si élevée puisque le public se rétrécit à vue d’œil alors que les techniciens préparent la scène… !
Backdrop et panneaux latéraux à l’effigie de leur dernier album en place, j’attends donc avec impatience ce groupe que je n’ai encore jamais vu en live mais dont les échos de leurs prestations me laissaient à penser qu’on aurait droit ce soir à un set entraînant, véhément et tout en puissance. D’accord, côté performance, le groupe est bien carré. Au milieu de la scène, Nick abat ses riffs avec efficacité mais sans grande conviction, en même temps qu’il déclame ses paroles avec son timbre de voix assez particulier, voix parfois un peu trop mise en premier plan par rapport à l’instru selon moi. A ses côtés, Chris s’en sort bien sur les solos, la section rythmique est convenablement assurée par Angel à la basse et Orfeas à la batterie assure sans problème. La setlist est idéale et certains titres demeurent incontestablement super efficaces en live tels que "Bloodbath" ou encore "Seed Of Evil". Mais le groupe ne me convainc pas pour autant, et je ne crois pas être la seule à être autant restée sur ma faim dans la salle, pour preuve, ça se refroidit dans le pit. L’ambiance qui se dégage de la scène n’est franchement pas la meilleure, le groupe ne semble pas enclin à retransmettre en live la rage, la fougue et la vigueur que l’on retrouve dans leurs albums studio. Nick ne communiquera que très peu avec le public, renforçant encore la froideur qui se dégage de la scène. Dommage. Peut-être que je reste tellement sceptique sur leur performance à cause des excellentes prestations des trois formations précédents qui ont placé la barre très haut, mais pour un groupe de ce calibre, on aurait pu franchement en attendre plus.

Setlist : "Divide And Conquer", "Bloodbath", "Apokathilosis", "Reborn In Violence", "Seed Of Evil", "Morbid Intention To Kill", "The Pestilence Of Saints", "Beggar Of Scorn", "Control The Twisted Mind", "Bleeding Holocaust", "Moshing Crew".

J’ai donc personnellement trouvé que le show de SUICIDAL ANGELS n’était pas tout à fait à la hauteur de mes attentes (certes assez élevées), le groupe m’a finalement laissée rentrer à la maison pas complètement satisfaite pour ce qui est de leur prestation. On termine donc cette bonne soirée dédiée au thrash de la nouvelle génération sur une note pas très positive mais l’on se contentera de retenir les excellentes prestations d’ANGELUS APATRIDA, de DR. LIVING DEAD! et de DEFICIENCY.