Drôle de journée commencée avec une migraine d’enfer qui ne laissait rien présager de bon surtout lorsque l’on a rendez-vous avec des mastodontes du hardcore le soir-même. Et il y a des jours comme ça où finalement tout se métamorphose en expériences positives, où tu fais des rencontres constructives, des découvertes jubilatoires. Ce 20 juillet en était un. Arrivé très en retard au Ferrailleur, petite pause casse-dalle à la Boule Carrée situé à 200 mètres du Ferrailleur. Si je cite le nom, c’est non seulement pour la qualité des produits proposés mais aussi par le cadeau fait par une petite boulangère géniale comme tout, à savoir une dizaine de sandwiches gratos qui ont fait la joie de l’orga et des groupes. Geste assez rare pour être signalé. Big up.

Arrivée à la salle 15 minutes seulement avant le début des concerts et premier constat, ça sent le sold out. Il y a foule dans le pit dès le groupe d’ouverture, STINKY, formation nantaise certes mais ça n’explique pas tout, le combo emmené par une frontgirl branchée sur 100000 volts balance un hardcore groovy et entraînant par essence. Une révélation qui justifie à elle seule mes revendications selon lesquelles le public devrait s’intéresser davantage aux premières parties qui représentent notamment, et pour la plupart, le metal de demain, mais qui apportent également un vent de fraîcheur salutaire. Claire et son gang en ont parfaitement conscience et joue leur set avec une conviction sans faille tout en répétant le plaisir qu’ils ont de jouer à domicile. L’assistance le leur rend bien, déclenchant les premiers moshs sans se faire prier. Au final, un set assez court mais puissant de bout en bout. Un groupe à découvrir ou à redécouvrir.

Soundcheck de rigueur et place à EXPIRE, des coreux en provenance du Midwest et dont je ne sais finalement pas grand-chose, si ce n’est que leur style n’est pas ma came du tout. Moins agressif niveau vocal que sur galette, les Ricains offrent une rythmique qui n’est pas sans rappeler du Suicidal mais en plus criard, un son finalement assez répétitif qui enflammera tout de même le pit, Kelting étant un sacré frontman qui sait mettre l’ambiance. 45 minutes de show. Check.

Place à la tête d’affiche, TERROR, qui évolue ce soir et pendant toute la tournée européenne sans son légendaire leader Scott Vogel, remplacé par David Wood, un clone de Steve Stifler bougrement sympathique et qui fait finalement le job, même si l'absence du charisme de Vogel se fait tout de même un peu sentir chez les puristes, surtout que le groupe propose en live plusieurs titres de son prochain skeud qui s’avère très bon, "The 25th Hour", dont le jouissif "The Solution", en live, génère un nombre incroyable de moshs, circle pits et autres invasions de scène. Les inévitables "Stick Tight" et "Live By The Code" finissent d’exploser la fosse où il devient impossible de rester debout lorsque résonnent les premier riffs de "Keep Your Mouth Shut", une chose que TERROR n’est pas près de réaliser.

Plus fringuants que jamais, même en l’absence de leur frontman, les Californiens, avec leurs 13 années de carrière au compteur, ont prouvé qu’ils n’étaient qu’au début de leur carrière. Une soirée de feu comme seul le Summer Sucks peut nous offrir, un an après le choc Sick Of It All.