THE 69 EYES + LACRIMAS PROFUNDERE
Le Backstage By The Mill - Paris
20/11/2019
Review rédigée par Matthieu
C’est à nouveau au Backstage By The Mills que je me rends en cette fin de journée sous la
grisaille parisienne, et le temps est absolument parfait pour profiter d’un concert,
du grand retour de THE 69 EYES qui désertaient la capitale depuis 6 ans, accompagnés pour
l’occasion de LACRIMAS PROFUNDERE, qui n’avaient pas remis les pieds dans la capitale
depuis littéralement dix ans. Autant dire que la soirée s’annonce haute en émotions !
C’est peu après l’ouverture des portes que le set de LACRIMAS PROFUNDERE débute, avec un
"Dead To Me" énergique qui permet à Julian Larre (chant) de faire ses premiers pas sur la
scène du Backstage, accompagné des hurlements des fans. Oliver Nikolas Schmid
(guitare) et Ilker Ersin (basse) headbanguent sur leur position, pendant que Dominik
Scholz (batterie) se déchaîne derrière ses fûts, sous les riffs mélancoliques et sombres de
ses camarades. "Thank you so fucking much Paris !" lâche le chanteur alors que le second
titre part. La rythmique nous assomme, les harmoniques nous transportent, et le chanteur
n’hésite pas à hurler lorsque le morceau le nécessite, tout en haranguant la fosse. Et c’est à
la fin du troisième titre que je range mon appareil photo, m’apprêtant à savourer pleinement
"My Release In Pain", le titre qui m’a fait découvrir le groupe. Une véritable avalanche de
ténèbres, tout aussi puissante que lancinante, et qui pousse les capacités du chanteur à leur
paroxysme lors du break hurlé, le faisant poser un genou à terre après avoir enlacé un
spectateur du premier rang. Toujours très proche du public, les musiciens n’hésitent pas à
haranguer en quasi-permanence les premiers rangs, frappant dans les mains de ceux qui
les lèvent lorsqu’ils ne headbanguent pas sur leur position, tout en laissant au chanteur la
possibilité d’arpenter la scène. "I love this energy !" lance le vocaliste en souriant. "Oh my
fucking god, you guys are so energic ! No matter if you are from the 70s, 80s or 90s !"
s’exclame-t-il avant que la douce "The Kingdom Solicitude" ne démarre, le faisant à nouveau
chanter à genoux au centre de la scène. Et c’est sur le break instrumental que Julian
disparaît de scène, mais ce n’est que pour mieux revenir en plein milieu des fans, au centre
de la fosse, tout en continuant à chanter. Et le show continue, alternant les titres récents et
plus anciens pour le plus grand bonheur des amateurs. Après un "That’s why I’m here
Paris !" et des remerciements à la tête d’affiche, le frontman enlève son t-shirt, hurle à
nouveau puis descend dans la fosse pour le final de "Father Of Fate", issue du dernier album
des Allemands. Et ainsi que s’achève ce bien trop court concert, qui a mis des étoiles dans
les yeux des néophytes comme des habitués.
Setlist : "Dead To Me", "Like Screams In Empty Halls", "Celestite Woman", "My Release In Pain",
"Again It's Over", "The Kingdom Solicitude", "My Velvet Little Darkness", "The Letter", "Ave End",
"Father Of Fate".
Après un rapide changement de plateau, qui verra d’ailleurs la disparition des retours, c’est
au tour de THE 69 EYES d’investir la scène parisienne. Et lorsque les membres du groupe
montent sur scène, vêtus de leur traditionnelle tenue aux couleurs squelettiques, on torse-nu
pour Jussi 69 (batterie), les fans hurlent. Mais le volume de leurs cris surpassera celui du
sample introductif lorsque Jyrki 69 (chant) s’installe derrière son pied de micro et que "Two
Horns Up" démarre. Le son est excellent, et aucune harmonique de Bazie (guitare) n’est
oubliée dans le mix, alors que la rythmique de Timo-Timo (guitare) et Archzie (basse) fait
déjà remuer les fans. La voix chaude et suave du frontman, qui ne quittera pas ses lunettes
de soleil ni son perfecto en cuir est tout aussi impressionnante que sur album, et le timbre
du chanteur, ainsi que son regard que l’on devine fait déjà tourner des têtes, alors que les
guitaristes s’avancent sur le devant de la scène pour aligner leurs parties sans la moindre
hésitation.
Le groupe continue avec "Never Say Die" introduit par un "Paris, just dance !", suivi
de "Black Orchid" dont les dernières notes signent la fin des photos, et c’est en reprenant leur
souffle que les Finnois remercient le public. Jyrki lâche alors son pied de micro et vient
haranguer la foule, qui lui répond immédiatement par des hurlements stridents, et c’est avec
fougue que le groupe continue son set. "Merci beaucoup ! This song comes from the movie
you know very well ! This is called "Betty Blue"…" lâche le vocaliste avant que le morceau ne
démarre. Et tout le set sera ponctué de petites interventions du chanteur entre deux
morceaux, tantôt doux et groovy, tantôt plus énergiques et incisifs, mais toujours dans cette
veine de rock gothique. Les quelques choeurs d’Archzie et de Bazie , qui échangent
parfois leurs places, viennent compléter la voix de Jyrki, qui n’hésite pas à lâcher quelques
hurlements perçants. "One of the biggest dreams when we started 69 Eyes 30 years ago...
because we are here since 1989, was to play in Paris ! Thanks for sticking with The 69 Eyes !
Tell it to your grandchildrens ! The Helsinki Vampires will be here forever !" lâche le
charismatique frontman en ouvrant légèrement sa veste. Et c’est tout en chantant que
l’homme se penche vers les demoiselles des premiers rangs, ou leur adresse un signe de
main, tout en remontant dans le temps avec quelques titres plus anciens comme "The Chair"
ou Crashing High, avant de revenir sur le nouvel hymne de la formation, "Cheyenna", qui fait
beaucoup plus intervenir les choeurs. Et c’est en racontant l’histoire de la tragique "Wasting
The Dawn" que le chanteur nous déclare "I’m afraid to play the next song because anything
always happens but tonight is Paris… so we will do it together !". Jussi se démène de plus
en plus, jonglant presque avec ses baguettes tout en jouant, et la fosse commence à remuer
après la douce "27 & Done". "Vive le rock !" lâche Jyrki, qui enchaîne avec "Feel Berlin" et
l'immanquable "Brandon Lee", un véritable saut dans le passé, qui a marqué une de mes
premières incursions dans le monde du rock / metal gothique.
Le groupe quitte alors la scène, pour revenir quelques minutes plus tard sur un "We want to
give you the best of the Helsinki Vampires !" et l’introduction de "Framed In Blood", un
morceau tout aussi groovy qu’entêtant. Après avoir remercié LACRIMAS PROFUNDERE, le
chanteur nous introduit "Dance d’Amour" comme son coup de coeur personnel, et c’est la
douce ballade qui démarre. Reprenant en choeur les paroles, la foule saute, remue la tête ou
danse, alors que le groupe nous surprend avec une rapide reprise des Ramones, qui n’était
pas inscrite sur la setlist. "You guys are all lost ! As everyone of us !" hurle le chanteur.
"Especially him, because all he can see is my leather ass…" plaisante-t-il en présentant le
batteur. Et "Lost Boys", le dernier morceau de la setlist, nous tombe dessus comme le glas
final d’un set que l’on aurait voulu voir continuer jusqu’au bout de la nuit.
Setlist : "Two Horns Up", "Never Say Die", "Black Orchid", "Perfect Skin", "Betty Blue", "Borderline",
"Hell Has No Mercy", "Crashing High", "The Chair", "Cheyenna", "Wasting The Dawn", "27 &
Done", "Feel Berlin", "Brandon Lee".
Rappel : "Framed In Blood", "Dance d'Amour", "I Just Want To Have Something To Do"
(Ramones cover), "Lost Boys".
Je sais que je me répète, mais le seul point d’ombre de la soirée, mis à part quelques
spectateurs assez peu respectueux, la durée des sets. On aurait voulu que les mélodies
doom / death de LACRIMAS PROFUNDERE nous assombrissent encore un long moment, avant de
recevoir également pendant des heures l’énergie vive de THE 69 EYES. Quoi qu’il en soit, je
sors conquis de ce concert, et en profite pour discuter avec les musiciens, très accessibles.
Un grand merci à Nuclear Blast pour ce moment.