La review

THE BLACK DAHLIA MURDER + DEEP IN HATE
Le Gueulard Plus - Nilvange (57)
19/07/2015


Review rédigée par Man Of Shadows
Photos prises par Pandora


Menacée d'annulation suite à des préventes insuffisantes (il n'est jamais facile d'organiser un concert de metal en plein mois de Juillet), la soirée proposant un parterre intéressant orienté death se voit finalement sauvée grâce à la centaine de métalleux présents au Gueulard pour accueillir THE BLACK DAHLIA MURDER, en plaine tournée estivale. Voilà ainsi une belle preuve de soutien comme on aimerait en voir plus en Lorraine.



La soirée débute avec FRACTAL UNIVERSE, jeune formation lorraine de death progressif. Auteur d'un seul EP, il sera joué en intégralité, et avec une grande maîtrise et une incroyable précision par le groupe. Le death technique et spatial du quatuor, bien que difficile d'accès à la première écoute, captive par des morceaux intelligents et finement composés. Les progressions sont fluides et les lignes de guitares, mélodiques et arachnéennes, maintiennent constamment l'intérêt et l'intention, qui plus est avec un son de très bon aloi. Les très beaux soli de Hugo sont parfaitement interprétés et le jeu complémentaires des guitares rend carrément bien sur scène. Un mot également sur Clément, jeune prodige à la batterie, qui montre toute l'étendue de son talent avec un jeu précis et puissant. Le groupe tourne pour l'occasion un clip-vidéo pour le titre "Tears Of Misanthropy" et sollicite et le public pour qu'il se bouge. L'assistance accueillera d'ailleurs FRACTAL UNIVERSE avec chaleur. On regrette simplement que le set n'ait pas duré un peu plus longtemps car 20-23 minutes de show avec seulement quatre titres, on reste sur notre faim. Un ou deux morceaux en plus (même des reprises) pour varier et étoffer le set n'aurait pas été de refus. Le groupe a néanmoins marqué quelques points précieux ce soir. On attend maintenant de voir la progression de la carrière du groupe, qui promet.

Setlist : "Mourning The Loss Of A Dim Glance", "Starless Aether", "Tears Of Misanthropy", "Boundaries Of Reality".



Après une petite pause, DEEP IN HATE, groupe de deathcore parisien bien connu, rentre sur scène et balance le gros son. Autant le dire d'emblée, le deathcore, surtout de style moderne comme le propose DIH, n'est absolument pas notre came (et heureusement, il n'y a pas de chant clair insipide chez eux). Si le concert est musicalement très bon pour peu que l'on apprécie le style, et si le son est parfait de puissance et de clarté, cela nous ennuie profondément, cela n'étant absolument pas un reproche. Le deathcore est selon nous un style qui se bouffe la queue en long en large et en travers. DEEP IN HATE, chez qui on aimait le premier album, plus death moderne que véritablement deathcore, en est une nouvelle preuve. Tout est clichesque : son de guitare, pauses, looks, compos, breakdowns, grosse voix qui se veut méchante sans vraiment l'être, grosse caisse triggée à l'exagération... Reconnaissons tout de même que certains passages sont super bien foutus comme l'intro de "Genesis Of Void" et deux ou trois trucs sur "Lobotomizing The Masses" et "Wingless Gods". De même les passages en tapping et la grosse frappe de bourrin de Bastos impressionnent. Ce dernier se fend même d'un solo excellent et divertissant. En revanche, carton rouge pour le chanteur et son attitude intolérable. Aucunement concerné, on a plutôt l'impression de voir un vacancier se trouvant par hasard sur un fête de plage qu'à un chanteur de metal. Et cette façon, systématique, de convier la foule (on parlerait mieux à un chien) à se rapprocher de la scène, non merci. Pas d'énergie, pas de bonjour ni d'au revoir, pas de vrai communication... Le type ne donne vraiment pas envie de se bouger pour lui. Même les jeunes loups de FRACTAL UNIVERSE, pourtant moins expérimentés, s'y prennent mieux. Le public accueillera poliment le groupe entre deux morceaux, mais l'attitude scénique pitoyable du chanteur déplaira à beaucoup, en témoignent les conversations après le show. Les Parisiens tiendront la scène durant 50 bonnes minutes et proposeront un set maîtrisé de part en part, mais cela reste définitivement trop creux, stérile et stéréotypé pour nous.

Setlist : "Genesis Of Void", "Cattle Procession", "The Divide", "Altars Of Lies", "Lobotomizing The Masses", "The Unheard Prayers", "New Republic", "Wingless God", "Beyond", "From Above".



La tension monte d'un cran et le public donne de la voix lorsque Le Meurtre du Dahlia Noir apparaÏt sur scène. Sans intro, sans chichi, le groupe balance directement la sauce, à savoir son death véloce et ultra-mélodique, servi par un son aux petits oignons. Trevor Strnad fait le show et chante à la perfection, alternant chant criard et perçant avec des growls démoniaques. L'homme est est bluffant de maîtrise et de puissance et enquillera les morceaux sans difficulté. Le show passe vite, les 18 morceaux s'enchaînent à une allure incroyable et on peine à comprendre comment Trevor parvient à retrouver son souffle entre deux titres, surtout qu'il son rôle de leader à merveille, communiquant avec plaisir avec le public (bien qu'on sent qu'il soit un peu en roue libre au niveau des interventions). Vraiment impressionnant. L'un des autres grands hommes de la soirée sera certainement Ryan Knight, guitariste soliste flamboyant qui enchaîne les perles. Les autres musiciens tabassent bien sec, les compos, petites douceurs brutales et ciselées, comme des sculptures sonores aux lignes précises et tranchantes, font un malheur. On déguste et on aime ça. TBDM profitera même de l'occasion pour présenter un nouveau titre à l'assistance, le très bon "Vlad, Son Of The Dragon", qui paraîtra sur "Abysmal" en Septembre. Le reste de la setlist est très équilibrée, piochant dans tous les albums du groupe, avec une tendance à favoriser les deux/trois derniers, mais faisant plaisir aux fans les plus anciens. Une belle preuve de respect. Au final, un concert énorme dont on a pas vu passer le temps; 1h20 de folie mélodique et de brutalité sans limite. TBDM a prouvé une nouvelle fois qu'il était un grand de la scène extrême actuelle.

Setlist : "In Hell Is Where She Waits For Me", "Moonlight Equilibrium", "On Stirring Seas Of Salted Blood", "Vlad, Son Of The Dragon", "Statutory Ape", "Raped In Hatred by Vines Of Thorn", "Necropolis", "Phantom Limb Masturbation", "Den Of The Picquerist", "Elder Misanthropy", "Everything Went Black", "Malenchantments Of The Necrosphere", "Their Beloved Absentee", "What A Horrible Night To Have A Curse", "I Will Return".
Rappel : "Miasma", "Deathmask Divine", "Funeral Thirst".

Comme à l'accoutumée, un grand merci à Damage Done pour l'orga et pour avoir tenu tête, à Pete, et au public. Il n'y a que vous qui puissiez rendre possible de tels évènements alors continuez à soutenir les initiatives locales, grandes comme plus modestes.

Photos tirées de :
www.pandorasfotography.wix.com/pandorasphotography et www.metalinewebzine.com