La review

THE BLACK DAHLIA MURDER + ABINAYA + GUILTY OF REASON
Le Grillen - Colmar (68)
25/06/2014


Review rédigée par Sam


En cette belle soirée de Juin, l’association Sono Light organise à Colmar, lieu de pèlerinage régulier pour tout fan de musique métallique et violente, une soirée avec THE BLACK DAHLIA MURDER, et ce, une semaine après une première grosse date envoyant Sepultura faire trembler les murs du Grillen. Que demande le peuple si ce n’est de la bière et encore de la bière ?



La soirée est ouverte par les locaux de GUILTY OF REASON. Après quelques difficultés de mise en route (c’est un peu poussif tout cela les mecs...), le groupe fait parler la poudre avec ses compositions grasses et sans concession. Avec un public quasiment acquis à sa cause, le capital sympathie en plus, GUILTY OF REASON pose les marques d’un metal couillu groovy, fidèle à lui-même le groupe communique beaucoup avec son public, et fait monter doucement mais sûrement la température. Bien organisés, les morceaux s’enchaînent, et malgré une certaine chaleur montante dans la salle, le public a tout de même quelques difficultés à venir à l’avant. Le groupe bénéficie d’un son puissant, mettant en valeur les derniers morceaux, avec un chanteur qui beugle comme il faut et des solos placés dans des endroits stratégiques. La basse fait un boulot énorme pour GUILTY OF REASON, son groove permanent permet au groupe de ressortir un peu de la masse avec des morceaux ayant ce "petit quelque chose en plus". Une prestation honorable pour le groupe alsacien, ni plus ni moins, rien de transcendant mais le groupe aura fait comme on dit vulgairement le job.



GUILTY OF REASON laisse place à ABINAYA. Etrange dans sa construction, le groupe fait appel à un mec au djembé. Ouais, c’est étrange dans le metal, mais les expérimentations phoniques n’ont pas que du mauvais quelquefois. Cette fois-ci on dira que ça reste mitigeant pour mes oreilles. Le mec au djembé, donc, prend beaucoup trop de place visuellement sur scène. Certes, il vit la musique et envoie une prestation scénique des plus complètes, mais en décalage voire en complet décalage avec le reste du groupe très... stoïque quant à lui. L’apport du djembé est assez inégal suivant les parties, quelquefois très présent, parfois très peu, voire complètement absent alors que le musicien s’évertue sur scène, j’avoue que l’apport de cet instrument dans le mix reste un mystère pour moi. Pour le reste, alors qu’on commençait assez fort avec GUILTY OF REASON, la température retombe d’un bloc et, de plus, la salle se vide au fur et à mesure que l’espace fumeur se remplit dehors. Le groupe balance son univers entre expérimentation, metal et ambiance doom étrange. Les musiciens vivent la chose mais ne donnent que très peu de place à la discussion et à la communication avec le public, donnant même l’impression que le groupe est déconnecté de cette réalité d’un concert qu’il est en train de faire. A découvrir, mais ABINAYA reste tout de même encore une sorte de mystère et d’interrogation pour moi, il aurait selon moi mieux fallu les placer en tout début de soirée afin de permettre une montée en puissance et non pas provoquer une retombée de soufflet comme durant ce concert.



Après un changement de plateau plus ou moins express, le rouleau compresseur de la soirée fait son apparition : THE BLACK DAHLIA MURDER. Assez taquins sur scène, les ricains haranguent le public et balancent un son d’une vitesse incroyable. Sur scène, c’est solo sur solo, puissance et technique, TBDM enchaîne les morceaux et les parties techniques à un rythme hallucinant, c’est bien simple, je pense qu’en live ce sont les plus rapides et techniques que j’ai vus jusqu’à maintenant et pourtant… Techniques, les morceaux s’enchaînent avec de grands passages du soliste ici et là, puis là, des rythmiques à couper le souffle et une batterie simplement hallucinante. Le chant, que je trouve plus anecdotique, bénéficie de la présence scénique très importante du frontman qui, en plus de dégager quelque chose, s’évertue à bouger en permanence, et prendre de la place sur scène. Après 2 morceaux d’un son quelque peu laborieux et d’une mise en place que j’ai trouvé également poussive, TBDM digère et envoie l’ensemble de ses compositions à des cadences folles. Une maîtrise incroyable pour une salle pas remplie mais qui s’est bien garnie au fur et à mesure de la soirée (il semblerait que le match de l’équipe de France de football à quelques encablures ait fait de la concurrence à cette soirée…). Les gros titres du groupe sont repris par le public, connaisseur, alors que les musicos terminent trempés. Facétieux sur scène, ceux-ci aiment faire participer une foule venue les acceuillir pour cette date en Alsace. La soirée se terminera avec des moments de partage avec les fans. Intéressant et même plus sur scène, THE BLACK DAHLIA MURDER impressionne plus par les qualités techniques et de vitesse de ses musiciens, je trouve, que par ses compositions hallucinantes. Ce sont des rythmiques et des solos dingues, ainsi qu’un son tranchant à l’extrême, que l’on retiendra de la soirée. Le groupe, malin et blagueur, fera plaisir aux fans en venant partager un moment avec lui à la fin.

Bravo aux deux associations dont Sono Light et Aching pour cette soirée, rondement menée et rondement organisée et merci pour l’acceuil ! C’est toujours plaisant de voir des gens qui s’investissent pour faire de bonnes soirées dans la joie, la bonne humeur et le sourire ! A bientôt !