La review

THE DILLINGER ESCAPE PLAN + WARSAWWASRAW
La Laiterie - Strasbourg (67)
20/06/17


Review rédigée par Flo


Ce passage des Américains est probablement le dernier dans la région Grand Est, tournée d’adieu oblige. Prévu initialement début Mars, THE DILLINGER ESCAPE PLAN nous fait l’honneur de reprogrammer cette date quatre mois après un terrible accident de bus subi par le groupe en plein milieu de tournée. Deux groupes sont chargés d’ouvrir les hostilités en cette fin de journée caniculaire. Toutes mes excuses aux Suédois de God Mother qui terminent leur set au moment où j’entre dans la salle.



C’est ensuite les Français de WARSAWWASRAW qui montent sur scène. Un patronyme original et bien trouvé par ce duo composé d’un guitariste / chanteur et d’un batteur, un type de formation relativement en vogue en ce moment (Bölzer, Royal Blood, Mantar…). Si la musique des Parisiens ne m’a pas convaincu sur disque, leur concert était de bonne facture. Le groupe joue une sorte de hardcore chaotique avec de nombreux passages noisy qui aèrent les morceaux généralement très courts du duo. Les passages les plus violents sont très intenses et prouvent clairement qu’il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup d’instruments pour envoyer une puissance sonore non négligeable. Malgré une chaleur étouffante (j’y reviendrai plus tard) le public accueille très bien WARSAWWASRAW qui aura largement fait le job en ouverture d’un des pionniers de la musique extrême.



C’est donc la fin pour TDEP qui offre à ses fans une dernière occasion de prendre une baffe phénoménale en concert. Suivant les Américains depuis la sortie de l’extraordinaire "Miss Machine" en 2004, c’est seulement la deuxième fois que je les vois en salle et la première fois en tête d’affiche. Je reste sur une prestation formidable au Brutal Assault 2015 (meilleur concert du festival me concernant) où justement 5 titres de "Miss Machine" ont été joués, une prestation parfaite aussi bien sur la performance que sur la setlist. Peuvent-ils faire mieux pour ce concert d’adieu ? Pas gagné, mais on va voir !
Ça commence fort, très fort. "Prancer" ouvre les hostilités, suivie de la monstrueuse "Panasonic Youth", grand classique du groupe en concert. Le son est de bonne qualité, l’ambiance est survoltée dans une fosse très bien remplie et bien entendu le groupe est toujours aussi remuant sur scène. "When I Lost My Bet" termine ce premier acte avant que le groupe enchaîne intelligemment les deux tubes de l’album "Ire Works" avec "Black Bubblegum" et la fantastique "Milk Lizard". L’ambiance monte encore d’un cran avec un public qui reprend en chœur les refrains entêtants de ces deux morceaux. Ensuite, TDEP met à l’honneur son dernier album (dans les deux sens du terme) avec "Surrogate" et "Symptoms Of Terminal Illness". Si j’ai plutôt apprécié cet album, ces deux titres me laissent assez dubitatif en live, tout comme les autres titres de ce disque joués par la suite. Le fait malheureux de ce concert est cette chaleur insupportable qui me fait quitter la fosse pendant "Happiness Is A Smile" pour le couloir de la salle, avec des conditions sonores et visuelles évidemment moins bonnes. Les choses se calment relativement avec la superbe "One Of Us Is The Killer" avant une énorme clameur du public lorsque l’intro de "Farewell Mona Lisa" retentit dans la salle ! Un titre qui reste un atout majeur des Américains en concert.
Place maintenant au rappel, sans surprise le groupe puise cette fois dans ses premiers disques avec "The Mullet Burden" et l’écrasante "43% Burnt". Entre temps, "Sunshine The Werewolf" vient une deuxième fois représenter "Miss Machine" et grandement me ravir ! THE DILLINGER ESCAPE PLAN quitte la scène après un peu plus d’une heure d’une prestation intense, comme souvent.

En conclusion, ce concert n’a pas dépassé celui du Brutal Assault 2015, malgré une qualité globale excellente, avec notamment un démarrage parfait. Même si cette soirée a été un peu gâchée par des raisons extra-musicales, c’est surtout le contenu de la setlist ainsi qu’un dernier album ne passant pas parfaitement le cap du live qui m’auront fait préférer leur prestation en 2015. Pour revenir sur l’album "Dissociation", j’aurais surtout voulu entendre la fabuleuse "Low Feels Blvd", un mélange parfait entre le mathcore furieux du groupe et le jazz-fusion. Dommage aussi que "Sugar Coated Sour" et "Good Neighbor" (jouée la veille à Paris) n’étaient pas au programme. C’était en tout cas un plaisir de voir une dernière fois un des groupes les plus originaux et les plus influents de ces 20 dernières années. THE DILLINGER ESCAPE PLAN m’aura toujours fait penser à un "Faith No More" plus extrême, avec une réussite artistique équivalente au combo mené par Mike Patton.