La review

THE MELVINS + BIG BUSINESS
Le Bataclan - Paris
19/09/2015


Review rédigée par Miss Bungle


Quand THE MELVINS passent en France, on court les voir car, comme le fait remarquer à juste titre ma copine Céline – fan devant l’Eternel – "C’est pas souvent, surtout cette année avec plusieurs dates !". Et quand on nous annonce que la première partie sera BIG BUSINESS, on n’hésite plus une seconde.
Comme Mike Patton et ses diverses formations, THE MELVINS fait des petits : The Fantômas Melvins Big Band, Melvins LiteBIG BUSINESS fait partie des groupes qui viennent se coller de temps à autre à la formation initiale. En plus on tape des deux mains car on sait que quand ces deux-là s’accoquinent, c’est double batterie dans la figure !!! Et ça, oh oui ça, c’est trop bon !!
Après une arrivée difficile au milieu d’échauffourées à la sortie du métro république entre des fauteurs de troubles qui balancent à tout va des canettes et des hordes de CRS prêts à charger… on est bien content de voir au bout de la rue le Bataclan avec ses couleurs vives et la belle affiche lumineuse "THE MELVINS – BIG BUSINESS". Le lieu est beau et assez intime. Première constatation, il y a peu de monde… on se doutait que l’endroit ne serait pas complet, on n’est pas venu voir un groupe commercial mais néanmoins c’est un peu décevant.



Un petit tour au merchandising le temps de baver devant les superbes sérigraphies signées, puis un tour au bar pour se mettre dans l’ambiance et BIG BUSINESS fait son entrée à 20h00. Aujourd’hui, ils ne sont que 2 au lieu de 3, le bassiste / chanteur Jared Warren – presqu’aussi impressionnant capillairement parlant que Buzz Osbourne – et le fluet batteur Coady Willis. Pas de fioritures ici, juste de l’énergie pure avec un stoner sludge assez lourd dans la veine de Red Fang. Ou bien plus simplement, des MELVINS eux-mêmes. Ce n’est pas pour rien qu’entre ces deux-là est née une histoire d’amour musicale. Quand Coady Willis tape sur ses peaux, c’est net, précis, millimétré. Pour les fans de batterie comme moi, c’est toujours un plaisir de le voir œuvrer. Pas de démonstration inutile. Un vrai bel exercice de technicité qui fout la pêche. Quant à Jared, sa voix et son jeu de basse sont 100% pur gras ! Miam ! Ah oui, certains regretteront sûrement la présence d’une guitare. Pas moi. De toutes les façons, ici, la basse occupe très bien la place (tout comme chez les excellents Royal Blood). Le set durera environ 45 minutes et s’il est vrai que le public n’est pas bien important, pas de doute, les corps sont échauffés, et les têtes ont déjà bien balancé. Un regret tout de même, la lumière. Deux pauvres spots clairs qui donnent l’impression que l’on est dans une salle des fêtes. Quel dommage.



Le temps d’aller fumer une cigarette, de discuter avec quelques personnes de la prestation que l’on vient de voir, et le théâtre s’est déjà considérablement rempli. Ouf. On sent l’excitation monter. Quand la salle est plongée dans le noir (cette fois la scène est vraiment bien mise en lumière), tout le monde se met déjà à crier. Et quand Tahiti Boy, oups Buzz, fait son apparition alors là c’est l’effervescence ! Le pépère est comme d’habitude affublé de ses manteaux de gourou et de ses petites chaussures d’adolescent, c’est un personnage atypique pour sûr. Arrivent ensuite de nouveau Coady Willis , dont la batterie est collée à celle de Dale Grover et Jared Warren qui a eu le temps d’enfiler un turban sur sa tignasse généreuse et un foulard indien. Ravissant… Et enfin Dale.
Le show commence sur le morceau "Onions" qui permet aux fans de se mettre dans l’ambiance doucement. Mais dès le deuxième morceau, "Waterglass", un énorme pogo est lancé du côté droit de la scène, là où se tient Buzz ! Pogo qui durera pratiquement tout le long du concert…. Les cheveux de Buzz volent de toutes parts alors qu’ils enchaînent les titres à succès survolant tous les albums les plus populaires tel que "Stoner Witch" avec "At The Stake", "The Bride Screamed For Murder" avec "Evil New War God" ou encore "(A) Senile Animal" avec "Civilized Worm". Vous vouliez du MELVINS, eh bah prenez ça dans la gueule les gars, eh ouaiiiiis. Le plus intéressant se passe du côté des deux batteurs. C’est un festival de frappes à quatre bras. Les deux se renvoient la balle ou jouent de concert. C’est un pur bonheur pour les oreilles. Pas un écart, pas une fausse note. Ces deux-là se marient à merveille, les yeux dans les yeux souvent pour suivre le jeu de l’autre et échanger des sourires tant ils s’éclatent. Et quand le morceau s’oriente clairement vers des solos du duo, c’est le public qui devient euphorique en sautant partout ou en tapant en rythme dans les mains. Je regarde derrière moi et l’énergie a gagné toute la salle. Je craignais un public parisien blasé, mais ce sont des dizaines et des dizaines de visages avec un sourire grand comme ça qui se présentent à moi. Déjà 1h15 environ que l’on s’en prend plein les tympans et soudain, les premières frappes du grandiose "A History Of Bad Men" de l’album "(A) Senile Animal". Je l’attendais, je l’espérais, je n’osais y croire… elle est là ! Bien lourde et lente comme il faut. Par contre on n’entend mal la voix de Jared. Tout le public s’époumone "Dire, dire, dire, it’s fleeting", bon sang c’est bon ! Presque 7 minutes de bonheur.
Mais voilà… c’est la fin. Buzz a déjà quitté la scène, suivi de près par Jared. Restent les deux autres qui savourent les applaudissements nourris et jettent leurs baguettes au premier rang. Oublié la cohue dans les transports en commun, oublié l’épisode houleux à la sortie du métro, on est juste HEUREUX. En sortant, on aperçoit dans le kebab attenant au Bataclan la retransmission du concert sur une grande télé. Et dans le bar l’Apérock juste à côté, un match de foot. Cherchez l’erreur…

Setlist : "Onions", "Water Glass", "Evil New War God", "Bloated Pope", "At The Stake", "Civilized Worm", "Sweet Willy Rollbar", "Bride Of Crankestein", "A Growing Disgust", "We Are Doomed", "Youth Of America", "The Bit", "You’re Blessened", "A History Of Bad Men".