La review

THE NEW ROSES + AUDREY HORNE
Le Petit Bain - Paris
20/01/18


Review rédigée par Candice


Tandis qu'Inquisition et Septicflesh déchaînent en ce moment même le Trabendo, pour nous c’est soirée hard rock avec les poulains de Napalm Records, AUDREY HORNE et THE NEW ROSES. La pluie battante ne suffit pas à décourager les fans, qui sont très nombreux ce soir.



C’est donc devant une fosse bien remplie que déboule AUDREY HORNE, et entame son set avec "This Is War" issu de leur dernier album "Blackout", sorti dans les bacs une semaine plus tôt. Le morceau démarre la soirée sur une touche heavy plutôt rentre-dedans mais dominée par une mélodie très marquée assez fédératrice, au refrain puissant. Autant dire qu’on ne s’attend pas à ça quand on voit débouler Torkjell Rød "Toschie", avec son costume-cravate certes décontracté mais au style très british. Cela dit, il en va de même pour la majorité des membres du groupe, qui à l’inverse est issue de groupe de metal extrême tel que Enslaved ou encore Sahg. Résultat, nous avons devant nous un cocktail explosif, une bombe à retardement qui ne demande rien d’autre que faire péter la baraque. Et on vous le dit, ils font ça à merveille ! Si des compositions comme "This Ends Here", "Out Of The City" ou "Youngblood" s’essoufflent vite en studio, c’est une toute autre histoire quand le groupe les interprète sur scène. Cette énergie, ce besoin d’offrir et de faire plaisir, le public le leur rend de bonne grâce. Il y a une ambiance de folie, et je commence à me dire qu’il ne sera peut-être pas si évident pour THE NEW ROSES de passer derrière… Et pour cause, j’ai pu entendre à plusieurs reprises autour de moi une partie du public dire qu’elle était surtout venue pour AUDREY HORNE, et ne comprenait pas pourquoi l’ordre de passage était ainsi. THE NEW ROSES a plutôt intérêt à se surpasser, car les Norvégiens sont de vrais bêtes de scène. Le chanteur a un charisme presque magnétique, et quand il laisse le talent de Arve Isdal "Ice Dale" et Thomas Tofthagen s’exprimer, on est tout autant émerveillés. "Straight Into Your Grave" et "Redemption Blues", avec leurs solos mélodiques sans pour autant être simplistes sont de vrais moments de jubilation sur scène. Il est dommage de ne pas avoir entendu un peu plus Espen Lien à la basse, car il suffit d’écouter quelques morceaux du groupe pour voir qu’il en a sous le capot ! Comme je le disais, nous atteignons déjà un pic de réussite ce soir, et pourtant ça ne s’arrête pas là ! Le bouquet est réservé pour la fin avec "Waiting For The Night", où Torkjell et Arve descendent successivement de la scène pour se joindre au public et ainsi faire profiter ceux qui n’ont pas eu la chance d’être devant. Les sourires illuminent toutes les lèvres, il ne fait aucun doute que si personne ne vient les arrêter, AUDREY HORNE ne s’arrête pas. Et ce n’est certainement pas son public aimant et fidèle qui les aurait stoppés ! Un grand moment !



Hélas toutes les bonnes choses ont une fin comme on dit ! Le changement de plateau nous laisse le temps de reprendre nos esprits et de nous préparer à accueillir les étoiles montantes du rock allemand, THE NEW ROSES. Comme je le disais dans la chronique de leur dernier album "One More For The Road", le groupe a le vent en poupe ces derniers temps, et s’est petit à petit fait connaître en France en multipliant les passages en festivals comme dans les salles, notamment en jouant en première partie de The Dead Daisies en Mars dernier.
Ce soir, c’est en tête d’affiche que le groupe revient, et c’est dans une ambiance beaucoup plus cosy qu’on commence avec "Every Wild Heart", morceau typé rock US ayant pour hymne la liberté et la rock’n’roll attitude. Style qui colle tout à fait aux Alemands, jeunes et au style vestimentaire un peu à l’arrache. Leur gentillesse, accompagnée d’une certaine réserve humble, les rend attachant et apporte une dimension intime au concert. On enchaîne toujours sur cette note, "Forever Never Comes" nous met en appétit pour le terrible "Dancing On A Razor Blade" qui le suit, titre d’une efficacité sans pareil. Malgré la qualité artistique des morceaux et les interventions sympathiques du groupe, l’ambiance a du mal à décoller. De manière assez prévisible, une bonne partie du public est toujours d’humeur audreyhornesque, et semble moins concernée par le hard rock plus traditionnel de THE NEW ROSES. Ne vous méprenez pas, le groupe est tout de même très bien accueilli ! Et celui-ci nous le rend bien, en jouant tout sourire le meilleur de sa discographie, notamment la ballade "For A While" qui fait la balance avec les titres hard bruts de décoffrage "It’s A Long Way" et "Devil’s Toys". Il n’y a pas à dire, le groupe ne déçoit pas sur scène, et nous emmène avec beaucoup de maîtrise dans son univers, entre guitares survoltées et chant éraillé qui nous fait vibrer. Le temps passe vite quand on est en bonne compagnie ! On sent tout de même la fin arriver avec la décoiffante "Life Ain’t Easy" qui nous rappelle nos parfois difficiles années de lycée en tant que metalhead. Un moment sympathique où Timmy Rough plaisante avec nous gentiment, un instant de complicité à l’image du groupe, authentique et sans fioriture. On termine le set ce soir sur "One More For The Road", lui aussi tiré de l’album du même nom, et qui nous laisse un petit sourire nostalgique. THE NEW ROSES, malgré le fait que ses membres manquent d’un petit plus ou même d’un grain de folie rendant ainsi la prestation scénique pas aussi inoubliable qu’on pouvait l’imaginer, a le don, grâce à sa musique efficace et bien composée de nous transporter dans un monde fait de rêves et d’évasion, au volant d’une Mustang et la clope au bec. What else ?