La review

THE OATH + DEHUMAN + ANTROPOFAGO + DEATHAWAITS + MY IMPERIUM
Le Blogg - Lyon (69)
15/10/2015


Review rédigée par Zemurion
Photos prises par Krystel'Eyes et Léti


Jeudi 15 Octobre, les Belges de DEHUMAN et les Montpellierains d'ANTROPOFAGO étaient de passage au Blogg accompagnés de trois formations locales pour une soirée gratuite. Il fallait y être... et nous y étions !



C'est MY IMPERIUM qui aura l'honneur de débuter la soirée. Le groupe sera là ce soir pour défendre son premier EP "Amongst The Ruins" disponible à prix libre pour l'occasion. La première chose que l'on relève, c'est le son général qui n'est pas très bon. En effet, dans cette salle équipée d'un limiteur de décibels, il est souvent difficile d'entendre les guitares pour peu que le batteur ait la main un peu lourde. Or, on peut dire que ce soir, Xav, le cogneur en chef de MY IMPERIUM, ne se fera pas oublié ! Résultat : on devine à peine les riffs de guitare. Heureusement, les soli de Chris bénéficient d'un boost qui leur permettra de percer au-dessus de la batterie. Musicalement, le groupe propose un death metal moderne et assez facile d'accès porté par une voix très thrash. Malgré les problèmes de son, on passe un agréable moment en leur compagnie qui s'achèvera - pour finir de chauffer le public – par une reprise du célèbre "Refuse/Resist" de Sepultura. Un groupe à revoir avec plaisir avec un meilleur son même si, à première vue, il leur manque peut-être encore un petit quelque chose pour sortir vraiment du lot.

Setlist : "Apocalyptical Parade" (Intro), "Lycidas", "Breed", "Enemy Inside", "Time To Pay", "Rise", "A Thousand Scars", "Refuse/Resist" (Sepultura cover).



Après une courte pause, c'est au tour des Lyonnais DEATHAWAITS de monter sur scène. Ce soir, le groupe joue à domicile et le fait savoir : "On s'appelle DeathAwaits, on est du quartier !". Fort de deux albums déjà disponibles, le groupe nous délivrera pendant une quarantaine de minutes un savant mélange de death, de thrash, de hardcore et de grind avec violence, bonne humeur et sens du groove. Histoire de nous faire entendre un extrait du prochain album en cours de préparation, le groupe a inclura même ce soir dans sa setlist un morceau jamais joué sur scène... ni en répétition ! Pour cette soirée prestigieuse, le chanteur s'est mis sur son trente-et-un : il arbore fièrement un t-shirt sur lequel Bernard Minet (celui du club Dorothée) lui annonce "Florian, je suis ton père". Mais celui-ci n'a pas que le sens de la déconne ; il a aussi celui du spectacle ! En effet, le frontman transmet son énergie débordante au public qui vient se masser devant la scène tandis que les premiers pogos de la soirée font leur apparition. Derrière lui, les musiciens assurent eux aussi le show tout en montrant une maîtrise sans faille de leurs instruments. Pour finir ce concert en apothéose, l'ancien bassiste du groupe, Romain, s'invitera sur scène lors du dernier morceau pour pousser la gueulante auprès de ses anciens frères d'armes. Bref, DEATHAWAITS nous aura encore montré ce soir qu'il est un grand groupe de live.

Setlist : "Smell Of The Human Flesh", "All Confused", "Deathawaits", "Forgot", "Don't Look Back", "Mass Murderer", "Provocation", "Life Is Too Short (For A Soft Porn)""I Am The Abominable""Violent Peace".



Après un concert organisé à la dernière minute en Mai dernier, les Lyonnais de THE OATH sont de retour au Blogg pour défendre leur quatrième opus, "Consequences". Le groupe officie dans un style death / black mélodique avec un synthé très présent. Comme pour MY IMPERIUM, les guitares et la basse seront encore une fois noyées sous le son des cymbales. Mention spéciale pour la china du batteur qui m'aura particulièrement agressé les tympans. Bien que le style soit moins percutant que celui de leurs prédécesseurs, les membres du groupe montrent cependant sur scène une belle envie d'en découdre en s'investissant à fond dans leur musique. On remarquera notamment l'énergie déployée par leur bassiste de session qui nous montrera ce soir qu'il n'est pas venu jouer les figurants. Malgré les problèmes de son, le groupe saura ainsi maintenir la ferveur du public. Les musiciens rendront d'ailleurs hommage à un jeune metalhead - âgé probablement de cinq ou six ans – qui depuis le début de la soirée se déchaîne furieusement devant la scène. Les Lyonnais auront assuré un show rapide et efficace. On regrettera un peu l'absence de leur tubesque  "Impossible Cure"» dans la setlist, mais on peut comprendre que, dans cette courte prestation, le groupe ait préféré faire la part belle aux morceaux du nouvel album.

Setlist : Intro, "Never Be Seen Again", "Consequences", "Unchanged", "End Of The Lines", "Question Of Faith", "Crimson Flesh", "This Day".



Après ces trois groupes locaux, il est maintenant temps d'accueillir les montpellierains d'ANTROPOFAGO. En voyant le design des deux guitares à sept cordes et la basse à six cordes fretless, on se dit d'entrée de jeu qu'on va avoir à faire à d'habiles musiciens. Et l'on ne s'y trompe pas ! En effet, dès les premières mesures, la batterie s’emballe et les doigts commencent à cavaler sur les instruments avec une vitesse et une précision déconcertante. Mais, outre l'aspect technique très impressionnant, les anthropophages assurent le show à cent pour cent en secouant furieusement leurs crinières et en invectivant le public. Soutenu de près par ses quatre soldats d'élite, le chanteur prend le contrôle des opérations en avant scène et nous assène son chant abyssal tout en nous fixant de son regard assassin. Durant trois quarts d'heure, le groupe nous livrera ainsi leur death technique sans répit ni concession. Malgré l'énergie déployée, je finis par trouver cette avalanche de notes un peu lassante sur le long terme, mais les amateurs du genre en auront eu pour leurs oreilles !

Setlist : "Encounter With The Doppelgänger", "Hundred Eyes", "God Ov Fire", "Safer In My Head", "Paranoid Visions (Part II)", "Psychopathia Sexualis", "Human Hunt", "Voices", "Bloodred Honeymoon", "Arise" (Sepultura cover), "Cannibal Way Of Life", "The Butcher".



A 23h30, malgré une bonne organisation et une succession rapide des groupes, il ne reste malheureusement plus beaucoup de spectateurs dans la salle pour accueillir la tête d'affiche. C'est donc devant un public très clairsemé que se produira le quatuor bruxellois. Malgré la voix assez monocorde de leur bassiste / chanteur, ce groupe de death plutôt old school va tout de même réussir à me scotcher grâce à l'impressionnante performance de leur batteur. En effet, celui-ci fait sonner son instrument à la perfection et il me semble difficile de croire qu'il joue bien sur la même batterie que les quatre batteurs précédents. Aussi bien au niveau des poignets que des chevilles, la frappe est d'une précision remarquable et, pour le coup, on appréciera la configuration de cette petite scène qui nous permet ce soir d'entendre le son non amplifié de l'instrument. Outre sa précision, Laye nous régale surtout l'inventivité de son jeu qui, tout en restant au service des guitares, utilise chaque élément de la batterie avec beaucoup de pertinence. On soulignera notamment la superbe utilisation des toms qui donne à son jeu une dimension très triballe. Mais cet éloge ne serait pas complet (promis, après je m'arrête) sans souligner aussi le jeu de scène du gaillard qui, déchaîné derrière ses fûts, nous transmet toute sa hargne et son énergie. Pour ce qui est des guitares et de la basse, le son ressort plutôt bien comparativement à l'ensemble de la soirée et, sans révolutionner le genre, l'ensemble est assez bien foutu. Ne laissant pas aux spectateurs encore présents le temps de rêvasser, le groupe déroulera la quasi-totalité de son set d'un seul bloc, si bien qu'il en devient difficile d'en distinguer les différents morceaux pour une oreille étrangère. Dommage pour tous les spectateurs qui seront partis trop tôt car ils auront manqué un beau spectacle !

Setlist : "Obedience To Pestilence", "Eyes Of A Thousand", "Apocalypse And Perdition", "Temple Of Lust And Fire", "Goddess Of Sins", "Cast Of Assasination", "Crypts Of Blood", "Sepulcher Of Malevolence".

Malgré la désertion des spectateurs en fin de soirée, les problèmes de son, et un public assez réservé, ce concert aura tout de même été une réussite qui nous aura permit de faire de belles découvertes tout en faisant la part belle à la scène locale.

Photos tirées de : www.facebook.com/krysteleyes