En ce début d'année 2016, les Damage Done Prod ne perdent pas de temps et déjà nous gâtent, avec une programmation musicale comme à l'accoutumée, exceptionnelle. En effet, à l'occasion du Haunting The Chapel Festival, ils nous permettent de voir THERION qui, au détour de sa tournée européenne, fête ses 25 ans d'existence (26 en fait). Il n'y avait que deux dates en France, Paris et Metz. A prendre ou à laisser. Ce Mardi 12 Janvier, c'est donc à la BAM (Boîte A Musique) de Metz qu'il fallait se rendre, pour la première des 3 soirées du festival. Il y a eu moins de participants qu'attendus - en pleine semaine, ça peut se comprendre - avec néanmoins près de 300 entrées, pour un prix compris entre 18 et 25 euros. Les groupes qui jouent ce soir sont : IMPERIAL AGE, EGO FALL, LUCIFERIAN LIGHT ORCHESTRA, et donc THERION. L'ouverture des portes se fait à 19h00. Par temps de pluie et de froid. Gros bonus de la soirée : la sympathique camionette de Food Truck à notre disposition, qui nous régalait en frites et sandwichs en tout genre (#jouissance grasse).

Comme la soirée sera longue, le premier groupe ne se fait pas attendre et commence son set à 19h15, peu de temps après l'ouverture des portes, devant un public composé d'une quinzaine de personnes à peine. IMPERIAL AGE est un groupe de metal symphonique russe fondé en 2010 à Moscou. Le groupe joue du heavy metal en intégrant des choeurs et orchestres symphoniques, et s'influence de groupes tels THERION, Nightwish, Rhapsody, Manowar ou encore Avantasia. Les thèmes lyriques du groupe ont un rapport avec les traditions occultes Atlantis, Hyperborea et Lemuria. Il y a deux chanteuses gotho-lyriques, dont une au clavier, et un chanteur claviériste, Aor, aux allures de Tsar, qui alterne entre chant lyrique et growl. Leur originalité a été d'intégrer à leur epic metal des airs de musique traditionnelle russe qui donne envie d'embrasser son voisin sur la bouche en criant "DA !" et qui marque le début d'un voyage musical auquel nous auront droit tout au long de la soirée. Le groupe a été plutôt bien accueilli par le public qui s'est étoffé au fur et à mesure du set. Il n'y a pas à dire, ils se défendent bien dans leur style, et c'est en toute logique qu'ils ouvrent pour THERION. Ils terminent au bout de 30 minutes, une photo selfie avec le public en poche.

Setlist : "Turn The Sun Off!", "Death Guard", "Aryavarta", "Anthem Of Valour".

On quitte la Russie pour se retrouver avec les nomades d'EGO FALL dans les rizères de Chine. On ne change pas seulement de pays, mais aussi, et surtout, de style. Le silence se fait à l'arrivée dans l'obscurité d'un des membres du groupe (le bassiste), dans son costume traditionnel chinois, un morin khuur (instrument à cordes mongol, style violoncelle) en main. Il frotte l'archet sur ses deux cordes en nous invitant à un furtif trip chamanique, via un chant de gorge des cavernes, appelé khöömii, le temps de l'intro. A la suite de quoi le reste du groupe débarque sur scène, et c'est parti pour une demi-heure de set complètement fou et dépaysant. EGO FALL, c'est une boule de feu qui vide son énergie sur scène. Ce groupe de death metal core mélodique a été créé en 2000, avec le furieux Yu Chao au chant. Pour vous donner une idée, il y a un original mélange de traditionnel chinois, de Linkin Park (si, si), de Dark Tranquillity, de chant anglais, de chant mongol, de growl à gogo, de samples, de passages funky rigolos, d'electro, de flûte, de jump.... Bref, ça envoie de la grosse patate. Dans le public on nem beaucoup (elle était facile), et il y a même quelques corps qui se bougent... timidement.... Ce groupe a été ZE révélation de la soirée pour moi, et de nombreuses personnes ont partagé cet avis. Très bonne découverte, je conseille vivement !

Setlist : Intro et prelude "Brave Heart", "Wind The Horn", "Out Of The Ordinary", "The Defender", "The Legend", "Back To The East", "Weeping Camel", "Burying Civilization", "War Steed", "Spiritual Judgment", "Jangar".

20h50. Le groupe qui suit, LUCIFERIAN LIGHT ORCHESTRA, est le nouveau projet musical stoner / doom de Christofer Johnsson, leader de THERION. Ce sont des Suédois, venus de Suède donc, qui investissent désormais la scène. Les guitaristes sont masqués (la grosse intrigue de la soirée étant : Christofer Johnsson ne se cacherait-il pas derrière l'une des deux guitares ?), le bassiste a des faux airs de Popa Chubby, avec son chapeau et ses lunettes noires, et au chant, c'est la blonde et sulfureuse Mari Karhunen qui ne cesse de se dandiner comme si elle avait le diable au corps. Et je ne crois pas si bien dire, car après l'ambiance déjantée du groupe précédent, on se retrouve plongé ici dans le côté obscur de la Force aux relents de messe noire. Très inspiré par le rock occulte rétro des années 70, finis les arrangements orchestraux et le chant lyrique. Les structures sont simples, les riffs lourds, le chant lascif, avec des choeurs de temps à autre. Certains textes scandés honorent explicitement le "Satanas". Aussi, j'ai bien pensé à boucher mes chastes oreilles. Mari, la chanteuse, nous dira entre deux titres, dans un français mignon, qu'elle est ravie de se produire en France. Alors, qu'on ait aimé ou pas, ce set de plus de 30 minutes aura eu le mérite de ne laisser personne indifférent et de découvrir une autre facette de Christofer.

A peine le temps de terminer mes frites que les premières notes du groupe headliner se font entendre. Je me précipite donc vers la salle qui est désormais bien remplie, en essayant de ne pas renverser ma bière par terre. C'est avec le titre "Ginnungagap" que THERION entame son set généreux qui durera deux heures, et nous plonge dans une ambiance qui est propre au groupe suédois, avec du chant lyrique géré à la perfection, et des riffs symphoniques accrocheurs. La scène de la BAM s'est transformée le temps du concert en salle de théâtre. THERION ne se contente pas d'un son énorme et propre. THERION c'est du spectacle, et il nous en met plein les mirettes en misant sur une prestation visuelle digne d'une vraie pièce théâtrale ...un peu trop too much pour moi ceci dit (j'ai assisté à un meurtre sur scène, non mais allô quoi !). Niveau costumes, ils y sont allés mollo, je m'attendais à plus froufrou et plus kitsch. Christofer et Christian aux guitares ne tiennent pas en place, occupant largement l'ensemble de la scène. Thomas Vikström au chant n'a plus rien à prouver, il maîtrise dans tous les registres vocaux, a de la présence et du charisme. Sa fille est aussi sur scène, dans les choeurs, cheveux roses et soutien-gorge métallique (grrrrr). Le groupe a l'air de s'amuser, et le public apprécie. Chaque membre du groupe a sa place et effectue avec brio une prestation remarquable. Pour le titre "Mon Amour, Mon Ami" tiré du dernier album "Les Fleurs Du Mal", Mari Karhunen réapparaît au chant. En tout, ce sont 21 titres qui seront interprétés, piochant dans les hits de pas moins de onze albums de leur discographie. Pour le rappel, le public est gâté, avec notamment l'incontournable ""Rise Of Sodom And Gomorrah". Les fans du groupe n'ont pas dû être déçus du concert. Pour moi en revanche, j'avoue que ça faisait un peu long.

Setlist : "Ginnungagap", "Schwarzalbenheim", "Niefelheim", "Vanaheim", "Melek Taus", "The Beauty In Black", "Innvocation Of Naamah", "Cults Of The Shadow", "The Siren Of The Woods", "Wine Of Alugar", "Morning Star", "Black Diamonds", "Black Fairy", "Mon Amour, Mon Ami" (avec Mina Karadzic de Luciferian Light Orchestra), "Kings Of Edom", "Dreams Of Swedenborg", "Lemuria", "The Invincible", "Sons Of The Staves Of Time", "Rise Of Sodom And Gomorrah", "To Mega Therion".

Merci aux Damage Done et la BAM pour cette première soirée Haunting The Chapel Festival. On ne va pas en rester là, puisque dans les jours qui viennent seront proposés des événements gratuits sur le thème de la musique metal, ainsi que les deux autres soirées concerts les 29 et 30 Janvier prochains avec Samaël et Destruction en têtes d'affiches. Bonne année 2016 à tous, qu'elle soit remplie de joie et de musique !