Onzième édition du Thrash Attacks! organisée au Grillen de Colmar. Pas seulement thrash finalement car ce soir l'affiche est plutôt éclectique puisqu'à sa tête se trouve CINC (ex-Carnival In Coal comme il ne faut plus les nommer car seul Arno Strobl a remis le projet en marche) dont le style pas vraiment définissable ne rentre dans aucune case. Au programme, du death, du stoner, de "l’audio darkness", soit de quoi satisfaire pas mal de monde.

Il n'y a qu'une quinzaine de personnes quand débutent les gars de DUNGORTHEB, les "death" vosgiens de ce soir. Loin d'être débutants, le groupe existe depuis quinze ans, je trouve leur set plus que satisfaisant et les titres présentés, principalement issus de l’album "Extracting Souls" sont variés, énergiques et correctement interprétés. Le chanteur se démène malgré la foule encore frileuse. C'est dommage car je suis sûr que devant un public plus dense et chauffé la recette fonctionne. Au passage, on aura reconnu à la guitare Yan qui officie également chez Destinity. Dommage pour le manque d’assistance, c'est malheureusement la place ingrate quand l'affiche est longue.

Setlist : Intro, "Inside", "Behind Your Eyelids", "Addicted", "6.43", "Fate Of Humanity", "Sad War", "Impact", "Intended To Fall".

On enchaîne vite avec WORN-OUT qu'on ne présente plus dans la region ! J'ai déjà eu l'occasion de les voir en live et de mon souvenir était que ça dépotait sévèrement. Entrée en matière avec la projection d'un clip suivie de l’arrivée dans l’ombre des membres du groupe. Côté scène, ça déboîte sans temps mort. Notamment Matt à la guitare qui malmène son instrument pour le plus grand plaisir de l'assistance. Cette dernière a toutefois grossie mais c'est pas encore ça. Il y a eu du mouvement dans le line-up puisque la basse a changé de main. Grosse claque pour ma part.

Gros changement de style avec CHAOS ECHOES. Le quatuor délivre sous nos yeux son univers sombre et explore diverses sonorités à grand renfort d’outils inattendus. Tapotage de guitare avec des baguettes, jeu de basse à l’archet et autres vocalises gutturales n’ont semble-t-il pas vraiment fait mouche auprès du public. Sans nier les qualités artistiques et techniques des membres, je n’ai pas non plus adhéré au concept. D’autres autour de moi ont adoré et c’est tant mieux.

De retour en terrain connu avec LOS DISIDENTES DEL SUCIO MOTEL (ou LDDSM pour faire simple). Je n'ai pas eu beaucoup d'occasions de les voir en live mais j'en garde un excellent souvenir, notamment lors de leur passage à la Laiterie à l’occasion du festival des Artefatcs. C’est parti pour une bonne dose de stoner, rock 'n' roll crasseux mais entraînant, le tout sous l'oeil attentif du shérif ! Membre musicalement inutile au groupe mais à la présence indispensable à l’atmosphère générale. La setlist est principalement tournée sur le dernier album, "Arcane", sorti en 2013 mais on aura droit à un finish en beauté sur le plus ancien titre "From 66 To 51", les deux guitaristes finissant au milieu du public.

Setlist : "Kraken", "Atari", "Santa Muerte", "Ouija", "Godfather", "Teardrop", "Z", "Luckyman", "From 66 To 51".

Amis du bon goût bonsoir, Arno Strobl revient sur les planches sans son comparse Axel Wursthorn avec CINC qu’on peut considérer comme un “tribute band” du Carnival In Coal original. Pour cause, la setlist nous fera redécouvrir le loufoque album "Vivalavida". De l’amour des animaux avec "XXX Dog Petting" au peu glorieux "Urine Facewash", les gars du groupe s’en donnent à coeur joie dans un style grind gentil jusqu’au finish sur "Maniac" (la BO de Flashdance) en companie de Max Otero du groupe Mercyless, qui partage son bassiste Matthieu Merklen avec CINC.

Pour conclure, la prog était de qualité tout du long donc ça reste une bonne soirée organisée par l’asso Hoplà. Cependant, c’est dommage que le public n’ait pas plus répondu présent, la salle n’étant qu’à moitié pleine.