THY ART IS MURDER + CARNIFEX + FIR FOR AN AUTOPSY + RIVERS OF NIHIL + I AM
Le Cabaret Sauvage - Paris
02/02/2020
Review rédigée par Matthieu
Retour au Cabaret Sauvage pour la fête de la violence ce soir après presque une année
d’absence. C’est donc une salle rénovée de fond en comble que je découvre, avec un pit
photo ! Et nous allons en avoir besoin, car ce soir THY ART IS MURDER sont venus déchaîner
leur deathcore en compagnie de CARNIFEX, FIT FOR AN AUTOPSY, RIVERS OF NIHIL et I AM.
Cinq groupes, vous avez bien lu. Et c’est à l’heure annoncée sur Instagram par la tête
d’affiche que les portes s’ouvrent enfin.
Après avoir pris nos marques dans le pit, nous avons droit à une petite séance de
beatdown / brutal death avec I AM, qui démarre son show par un "Yo Paris ! What’s up ?" de la
part d’Andrew Hileman (chant). Et les texans n’y vont pas de main morte ! Tom Reyes et
Chris Burgess (guitares) headbanguent pendant que le frontman headbangue au centre,
ajoutant des harmoniques sanglantes à une base lourde jouée par Ian Scott (batterie) et
Erik Klaxon (basse), ce qui fait immédiatement bouger les têtes dans la fosse. Et si le
public n’est pas encore très présent, quelques fans du style sont déjà à l’oeuvre, effectuant
leurs plus beaux mouvements de karaté pendant que le groupe se déchaîne. "Come on let's
go ! Bring it up !" ordonne le frontman entre deux morceaux. Et si le set est court, il n’en est
pas moins intense ! "Paris it's our very first time in Europe so thanks for being here !" lâche le
chanteur alors que la formation entame un dernier titre rempli de breaks et de sonorités
lourdes à souhait. Un excellent début de soirée acclamé comme il se doit.
Setlist : "Texas Death", "Paid In Sin", "Sacred Cries", "Burn Slow", "Hard 2 Kill", "Peel Back The
Skin", "Grindstone".
On change d’univers avec le set axé technicité et death progressif de RIVERS OF NIHIL. Mais
ce n’est pas parce que leurs compositions sont très chiadées que le groupe n’est pas
énergique, bien au contraire ! "Hey Paris we are Rivers Of Nihil !" lance Jake Dieffenbach
(chant), introduisant avec énergie un titre bien remuant de la discographie des Américains.
Haranguant la fosse, il assure une prestation incroyable aux côtés de Brody Uttley
(guitare), Adam Biggs (basse / choeurs) et Jon Topore (guitare), alors que Jared Klein
(batterie) massacre littéralement son instrument. Et la foule réagit positivement à cette
avalanche de notes, en headbanguant en rythme avec le groupe. Les choeurs du bassiste
se joignent aux hurlements surpuissants du chanteur, qui redouble d’énergie. "Well thank
you Paris !" lâche le frontman alors que le groupe s’apprête à nous asséner un "Death Is Real"
magistral, qui fera des émules du côté du public. Entre habitués du groupe et néophytes, la
cohésion entre les Américains et leur public est totale. "Let me hear you Paris !" lance à
nouveau Jake, alors que des passages progressifs se joignent à cette violence musicale. Et
c’est après avoir remercié les groupes présents et enchaîné un autre titre tout aussi inspiré,
puissant et motivant que les américains prennent le temps de souffler. "We have time for
one last track ! It's from our first album !" lâche le frontman, et c’est "The Silent Life" qui a la
lourde tâche de clore ce set d’une efficacité monstre. Il est évidemment suivi par des
acclamations méritées.
Setlist : "Old Nothing", "A Home", "Death Is Real", "Sand Baptism", "The Silent Life".
Retour dans le deathcore avec l’arrivée en trombe de FIT FOR AN AUTOPSY. Pas une
seconde à perdre, les Américains se lancent à corps perdu dans leur musique, et c’est
menés par les hurlements de Joe Badolato (chant) qu’ils commencent à faire remuer un
public visiblement un peu plus nombreux. A ses côtés, Patrick Sheridan, Tim Howley
(guitares) et Peter Spinazola (basse) se démènent sur leurs instruments pendant que
Josean Orta (batterie) nous arrose d’une bonne dose de frappes puissantes. Mais le groupe
n’est visiblement pas prêt de laisser une seule seconde de répit à la fosse, et c’est donc
spontanément que les spectateurs organisent un circle pit sur les riffs ravageurs de la
formation."Are you guys feel right all there ?" lance le chanteur après avoir alterné plusieurs
types de chant, allant du growl caverneux au scream plus viscéral. Et si les autres membres
du groupe restent plus en retrait, le frontman ne perd pas un seul instant pour se mettre en
avant et haranguer la fosse. Et si les morceaux ont des ambiances différentes, certains
souffrent de quelques soucis de son, ce qui ne m’a personnellement pas aidé à apprécier
les plus calmes et aériens. Mais l’énergie est palpable, et c’est à la suite d’un "Let me see
your horns Paris !" et de bassdrops monstrueux que les Américains séduisent le public. Et le
groupe en demande toujours plus aux fans, qui ne se font pas prier pour effectuer "the
biggest circle pit !" suivant les ordres du chanteur. Mais leur temps de jeu touche à sa fin, et
c’est avec la massive "Black Mammoth" que le groupe achève son set sous des
applaudissements qu’ils n’ont pas volés.
Setlist : "The Sea Of Tragic Beasts", "Warfare", "Mirrors", "Hydra", "Heads Will Hang", "Black
Mammoth".
Changement d’ambiance avec la noirceur de CARNIFEX, traduite en premier lieu par le
maquillage arboré par les membres du groupe. Et c’est sur "World War X" que le groupe
démarre, conjuguant les hurlements de Scott Lewis (chant) avec les riffs de Cory Arford et
Neal Tiemann (guitare) et la puissance de Shawn Cameron (batterie) et Fred Calderon
(basse). Les bassdrops amènent une dose de violence supplémentaire qui fait remuer la
fosse, et le groupe pose sous des lumières qui traduisent parfaitement l’apocalypse qu’ils
retranscrivent dans leur rythmique. "Paris, circle pit !" ordonne le frontman, et c’est
l’intégralité de la fosse qui tourne, suivant consciencieusement les ordres de Scott . Et sans
perdre un soupçon d’énergie, le groupe enchaîne les morceaux, faisant bouger de plus en
plus leurs fans parisiens. "I want to hear your voices !" hurle le chanteur, motivant toujours
plus la foule, qu’il tient dans le creux de sa main. Et c’est sous le signe de la violence, des
riffs effrénés et des breaks que les américains continuent d’avancer dans leur set. Quelques
choeurs de la part des musiciens, mais c’est avec énergie que le frontman enchaîne les
hurlements, tous plus puissants les uns que les autres. "Horns in the air !" lâche-t-il alors que
les musiciens headbanguent, parfois même jusqu’au sol, devant un public conquis. Et c’est
après avoir annoncé "Lie To My Face", morceau du premier album de la formation, que le
chaos sera total. Mais le groupe n’est visiblement pas satisfait d’avoir décimé le pit. C’est
donc tout naturellement qu’ils terminent leur temps de jeu par "Hell Chose Me", sur lequel la
fosse participera activement, juste avant de les applaudir pour leur performance.
Setlist : "World War X", "Slow Death", "Hatred And Slaughter", "Drown Me In Blood", "Die Without
Hope", "Lie To My Face", "Hell Chose Me".
Dernier groupe de la soirée, c’est THY ART IS MURDER qui va achever le public parisien. Et
après une musique de fond en mode eurodance, CJ McMahon (chant) et ses compères
débarquent sur scène. Accroché à son micro dont le pied est en forme de squelette, le
chanteur hurle comme un beau diable alors que les musiciens alignent une rythmique
impeccable. Sean Delander et Andy Marsh (guitares) se placent sur les côtés de la scène
pour jouer, alors que Kevin Butler (basse) reste en retrait, devant la batterie de Jesse
Beahler (batterie) qui se fait malmener. Et de l’autre côté de la barrière, c’est déjà le chaos.
Bien que relativement récents, les morceaux sont appréciés par la fosse. "Hey Paris ! We are
glad you’re here !" lâche le frontman. Et c’est après avoir enlevé sa veste que le chanteur ne
lancera réellement l’assaut avec l'immanquable "The Purest Strain Of Hate", qui fait à nouveau
des ravages dans la fosse. Les écrans placés sur scène s’allument pour le titre suivant, et
c’est en déambulant sur la scène que le chanteur motive en permanence une foule
conquise. Laissant cependant à ses musiciens la vedette lors des parties lead, le chanteur
headbangue, et c’est à grands coups de bassdrops et de breaks que l’on avance en
compagnie des Australiens. Alors que jusque là le groupe avait enchaîné les morceaux, les
membres prennent un moment pour souffler un peu. "It's an amazing place…" commence
CJ . "But this place hasn't enough security guards to keep you safe..." termine-t-il alors que
les membres de FIT FOR AN AUTOPSY se placent entre les crash barrières et la scène,
récupérant par conséquent les slammeurs. Alternant entre hurlements caverneux et scream
bestial, le chanteur entretient la flamme dans la fosse, et les lumières tournent dans les airs
pour mettre les musiciens en valeur. Navigant entre nouveaux titres et certains plus anciens
comme la surpuissante "Holy War", le groupe sait parfaitement gérer sa setlist sans temps
mort. "Please do me a favor…" lance-t-il à l’attention de la fosse. Le groupe est alors rejoint
par Patrick Sheridan pour souhaiter au guitariste son anniversaire dans les règles de l’art.
Et quelques secondes plus tard, la furie reprend. "Keep everyone safe, we came out from
Australia, so let's keep it cool !" lâche CJ , entamant alors un "Reign Of Darkness" dantesque.
Et il va sans dire que dans la fosse c’est un chaos sans nom, conjuguant circle pit, mosh
plus ou moins organisé et quelques slams à nouveau, mais les membres partent avoir
asséné leurs derniers riffs.
Evidemment, c’est pour mieux revenir et nous offrir "Chemical Christ", le dernier morceau de
leur setlist, sur lequel le frontman s’agenouillera pour hurler les dernières paroles, et ainsi
clore un set absolument parfait de bout en bout.
Setlist : "Death Squad Anthem", "Make America Hate Again", "The Purest Strain Of Hate",
"Human Target", "Eternal Suffering", "Dear Desolation", "Fur And Claw", "Holy War", "New Gods",
"The Son Of Misery", "Puppet Master", "Reign Of Darkness".
Rappel : "Chemical Christ".
La chaleur redescend dans le Cabaret Sauvage, et les dernières emplettes sont effectuées.
Il est temps pour nous de rentrer après nous être fait successivement matraquer par I AM,
RIVERS OF NIHIL, FIT FOR AN AUTOPSY et CARNIFEX, puis achever dans les règles de l’art par
THY ART IS MURDER. Tous les groupes ont délivré une performance phénoménale, et les
prochains vont avoir du mal à les concurrencer !