La review

THY ART IS MURDER + AFTER THE BURIAL + OCEANO + JUSTICE FOR THE DAMNED
Le Backstage By The Mill - Paris
10/10/17


Review rédigée par Matthieu


La capitale est en proie à une vague de violence musicale en ce moment, et ce soir c’est une escouade composée de THY ART IS MURDER, AFTER THE BURIAL, OCEANO et JUSTICE FOR THE DAMNED qui est chargée de soigner nos esgourdes. Les quatre formations vont se relayer dans un Backstage plein à craquer pour mettre la fosse à feu et à sang. Mais à une demi-heure de l’ouverture des portes, la file d’attente est comment dire… inexistante… Il faudra attendre encore un peu pour que les premiers spectateurs n’arrivent.



Peu de temps après l’ouverture des portes, cinq Australiens montent sur scène. Totalement inconnu au bataillon, JUSTICE FOR THE DAMNED se voit confier la lourde tâche d’ouvrir pour tous ces poids lourds de la scène. Et il faut dire que si ce n’est pas chose facile sur le papier, ils semblent déjà avoir quelques adeptes dans le public. Même si la fosse parisienne semble assez timide ce soir, le groupe se donne à fond dès le début de leur court set d’une petite demi-heure, et sera récompensé par quelques rapides mouvements de foule. Le groupe est plutôt proche du public, autant physiquement que dans leur attitude, et la setlist est plutôt bien rythmée. La voix de Bobak séduit, les titres sont assez classiques mais semblent plaire à la fosse, qui les applaudira chaleureusement à l’issue de leur show. Une sympathique ouverture, même s’il en faudra un poil plus pour me convaincre.



Maintenant, on ne plaisante plus. Je connais plutôt bien la bande menée par Adam Warren (chant), et je sais exactement à quoi m’attendre : la violence pure et dure. Disposant à peu près du même temps de jeu que leurs prédécesseurs, OCEANO n’a pas un seul instant à perdre pour envoyer le son puissant qui les caractérise et qui leur a permis de se faire connaître et respecter de leurs pairs. Les Américains ont récemment changé de batteur, et je dois avouer que les frappes du nouveau venu, Matt Kohanoski, sont millimétrées et accompagnent à merveille les riffs de Chris Wagner (basse) et Scott Smith (guitare). Le choix des morceaux, qui éclipsera le troisième album, permet au groupe de s’imposer sans jamais nous laisser reprendre notre souffle, alors qu’Adam Warren semble avoir des poumons à toute épreuve. Ses hurlements féroces donnent quelques sueurs froides à l’assemblée, qui en profitera jusqu’au dernier moment.

Setlist : "Dead Planet", "Viral Re-Animation", "District Of Misery", "Slaughtered Like Swine", "Path To Extinction", "Human Harvest", "Dawn Of Descent".



Place maintenant au djent chiadé des Américains d’AFTER THE BURIAL. Un set un peu plus long que les deux groupes précédents, mais qui passera également comme une lettre à la poste, alors que j’étais un peu inquiet à leur sujet, n’étant pas réellement fan du style. Basé à la fois sur la technicité des morceaux issus du deuxième ainsi que des deux derniers albums, mais aussi sur un son profond pour faire remuer la fosse, Anthony Notarmaso (chant) tiendra tout le public au creux de sa main. La rythmique de Trent Hafdahl (guitare), Dan Carle (batterie) et Adrian Oropeza (basse) plaît et le public le fait savoir. Interagissant également avec les premiers rangs, le groupe n’hésitera pas à jouer littéralement avec nous pour rendre leur show encore plus vivant et réactif qu’il ne l’est à la base. Aucune erreur n’est à déplorer, et pour une fois les lumières mettent réellement le groupe et sa musique en valeur. Alors que leur temps de jeu approche de la fin, les membres ne semblent absolument pas fatigués et redoublent d’énergie pour un dernier assaut, avant le traditionnel jeté de médiators.

Setlist : "Lost In The Static", "Collapse", "Anti-Pattern", "Deluge", "Berzerker", "Aspiration", "A Wolf Amongst Ravens".



Impossible de bouger vers le bar prendre un verre d’eau, au risque de ne plus jamais pouvoir revenir devant la scène pour la tête d’affiche. Alors qu’ils viennent tout juste de récupérer CJ McMahon, leur chanteur emblématique, THY ART IS MURDER vient de nous sortir un album qui promettait de décimer une fosse entière, quelle que soit sa taille. Dès que les lumières s’éteignent, les fans se font entendre, pressés d’en découdre. Le groupe commence par deux extraits de son dernier album, et je peux vous confirmer que c’est un réel plaisir de retrouver CJ ainsi que de découvrir ces nouvelles rythmiques en live. Les headbangs, slams et autres moshs se succèderont, rythmées par les frappes de Lee Stanton (batterie) sur les riffs de Sean Delander (guitare), Kevin Butler (basse) et Andy Marsh (guitare). Les hurlements blasphématoires continueront avec une setlist axée sur l’album "Holy War" avec six morceaux, tandis que "The Adversary", leur premier album, est totalement occulté. Cependant, le groupe reviendra un peu sur "Hate", celui qui les a révélés au yeux de tous, mais ils bénéficieront aussi de l’aide de Bobak (JUSTICE FOR THE DAMNED) sur "Coffin Dragger" et en finissant par la démentielle "Reign Of Darkness" après avoir quitté la scène une première fois. CJ l’entamera en se jetant dans la foule, hurlant les premières paroles, soutenu par les fans. Le groupe s’en va alors sous des applaudissements mérités.

Setlist : "Dear Desolation", "Slaves Beyond Death", "The Purest Strain Of Hate", "Shadow Of Eternal Sin", "Violent Reckoning", "Emptiness", "No Absolution", "Coffin Dragger", "Absolute Genocide", "The Son Of Misery", "Puppet Master", "Holy War", "Light Bearer".
Rappel : "Reign Of Darkness".

Je n’ai jamais été déçu du son du Backstage, mais je dois admettre qu’il était particulièrement bon ce soir. De même que les lumières, qui m’ont permis de voir réellement les membres, et pas juste des ombres colorées. Cependant, je trouve dommage que les premiers rangs se ruent avec autant de hargne que des hyènes affamées sur le sol de la scène après le départ des groupes pour récupérer d’hypothétiques médiators, plutôt que de chercher à se faire remarquer par les musiciens pour les obtenir. Probablement l’âge...