La review

TOULOUSE METAL FEST
Soulfly + Epica + Paradise Lost + Genitorturers + Cynic
+ Loudblast + Eyeless + Gorod + One Without
Le Phare - Tournefeuille (31)
04/06/2010


Review rédigée par JU


Le Vendredi 4 Juin 2010 à Tournefeuille (près de Toulouse) s’est déroulé le premier festival de musique metal. 8 groupes (+ les invités de dernière minute, les Suédois de One Without) y avaient été conviés afin de faire trembler les murs du Phare pendant toute une soirée de 17 heures à environ 1 heure 30 du matin. Le public a su imposer sa présence donnant par conséquent une salle bien remplie. 2 scènes avaient été préparées afin d’alterner les groupes ne laissant ainsi aucun temps mort (excepté pour les 3 derniers groupes qui ont joué tour à tour sur la même scène). Un stand de boissons et de sandwichs avait été mis en place et a eu pas mal de succès. Et bien entendu, les stands de merchandising étaient également présents mais présentaient à mon goût trop peu de choix en matière de vêtements de groupes ou accessoires. Allez, fini les détails de la structure et de l’aménagement du Phare, il est temps de passer à une critique sur la prestation de chaque groupe.



Étant arrivé à la moitié du show de GOROD mais les ayant déjà vu jouer il y a quelque mois dans une salle à Toulouse, j’ai pu constater avec plaisir que GOROD dégage toujours sur scène l’énergie d’une musique death metal communicante. Les musiciens prennent plaisir à jouer avec des moments techniques à la guitare et à la batterie marquants. Le chant plutôt dans le style death brutal s’impose et a vraiment le don de ne pas laisser un public s’endormir mais plutôt de le réveiller pour un show très explosif. Bonne surprise, la foule était quand même assez nombreuse pour une fin d’après-midi, ce qui était un plus pour GOROD qui continue à se faire connaître de manière très positive.



Demi-tour sur soi-même et une avancée d’une quinzaine de mètres, EYELESS ne laisse pas de temps de répit pour souffler. Beaucoup plus basé sur un style death metal, leur scène étant plus grande leur a bien profité pour mieux se déplacer. Même si les riffs sont moins techniques, EYELESS possède les accords et les rythmiques pour capter l’attention du public dès le début du show. Le chant lui aussi basé sur des sonorités graves death metal impose sa notoriété et tout coordonne parfaitement entre les musiciens. Je ne connaissais pas du tout le groupe mais c’est un nom que je retiendrai s’ils venaient à rejouer autre part.



Place au groupe Français de renommée se produisant sur la petite scène, j’ai nommé LOUDBLAST. Existant depuis 1984, LOUDBLAST a toujours su garder sa réputation de groupe thrash / death metal. Je peux dire facilement que tous ceux qui ont accroché à GOROD et EYELESS n’ont eu aucun mal à rentrer dans l’esprit LOUDBLAST. C’est lourd, c’est technique, c’est rythmique, c’est accrocheur et l’on en redemande encore et encore. C’est à ce moment que le public commence vraiment à s’enflammer. L’ambiance de la musique metal grimpe au fur et à mesure que les bières descendent et que le temps défile. Pour l’instant, tout s’est déroulé très vite sans aucun moment de répit avec succès.



En lisant le nom du quatrième groupe : GENITORTURERS, j’ai pensé que c’était un groupe de grind. Et j’étais bien loin de ce que je pensais. GENITORTURERS est un groupe mélangeant des sons metal, hard et rock. La chanteuse possédait un certain look fétichiste laissant l’étonnement et l’amusement du public. Le bassiste de session du groupe qui se produisait ce soir-là remplaçait David Vincent. Pour précision, ce dernier n’est autre qu’un des leaders de Morbid Angel et le mari de la chanteuse Gen (merci Pete pour l’info). Point de vue scénique et musical, GENITORTURERS est bien un groupe de scène très visuel et le charisme de la chanteuse y est bien présent. En effet, en plus de son look, sa manière et sa façon de chanter avec divers accessoires de scène (whisky, tuyaux accrochés à sa tenue) faisait bien plus qu’un concert mais un spectacle.

Ayant écouté quelques chansons de CYNIC sur des sites de musique, c’est avec curiosité et intérêt que j’allais porter mon attention sur le groupe. Jouant une sorte de doom metal mélodique avec par moments des riffs death, j’ai bien accroché à la voix douce du chanteur principal. Mais concernant le chant secondaire, je n’ai vraiment pas du tout adhéré à son chant plutôt rauque. D’autant plus que sa guitare était beaucoup trop forte et par moments plus brouillon qu’autre chose. Heureusement, le son s’est amélioré progressivement mais n’a quand même pas réussi à me convaincre malgré des mélodies de bonnes qualité. Déception également au niveau scénique où le groupe était pratiquement plongé dans le noir avec seulement des lasers éclairant la scène. CYNIC possède bien quelque chose qui donne envie de les écouter mais je pense que ce soir-là, le groupe n’y était pas vraiment préparé. Au final, certaines personnes du public avaient bien accroché comme d’autres en sont sorties moyennement convaincues.



Fermeture définitive de la petite scène. Les 3 prochains concerts vont se dérouler sur la grande scène. PARADISE LOST y commence les hostilités. Après une très belle introduction de chœurs, le groupe commence son show. Et là, c’est la grosse déception, voire le dégoût. Les guitares sont complètement hachées et inaudibles, Nick chante d’une façon tellement molle et sans énergie que l’on pourrait s’endormir en plein milieu de la salle. Après avoir entendu la chanson "Erased", j’ai préféré aller dehors savourer mon repas car il n’y avait vraiment que cela à faire. C’était la quatrième fois que je les voyais et même si PARADISE LOST n’a pas la réputation de produire de grands concerts visuels et plein d’énergie, je peux dire que leur prestation ce soir-là n’avait aucun intérêt.



Fan d’EPICA de la première heure, je les attendais avec impatience afin qu’ils puissent relever le niveau. En matière de concert, EPICA reste une valeur sûre. Après l’introduction de leur dernier album, le groupe enflamme de suite le public. Mark et Simone y sont toujours aussi charismatiques et savent communiquer et jouer avec le public. Puisant leurs chansons dans tous leurs albums, EPICA répond parfaitement aux attentes du public. Le visuel est d’excellente qualité (je ne parle pas que de Simone) même si les guitares sont toujours aussi brouillons et inaudibles. Heureusement que j’avais les filtres pour mes pauvres oreilles car elles souffraient vraiment le martyr. Je ne remets pas en compte la prestation d’EPICA toujours au top mais que faisaient donc les ingénieurs du son à ce moment-là ? Cependant, le concert est quand même resté un très bon moment avec une bonne prestation scénique.



Dernier groupe attendu par la majorité du public : SOULFLY. Inutile de présenter ce groupe formé par l’ancien leader Max Cavalera, SOULFLY possède sa réputation de metal tribal d’Amérique du Sud. Pas mal de personnes étant restées sur une mauvaise appréciation du son saturé des groupes précédents, SOULFLY se devait de relever le niveau. Arrivée des musiciens sur scène, SOULFLY balance leur metal aux riffs lourds et donnant envie de se lâcher. Le membre m’ayant le plus marqué dans le groupe est le guitariste Rizzo qui se lâche vraiment en remuant la tête dans tous les sens et faisant des coups de pieds sautés retournés dignes d’un pratiquant de capoiera. Et heureusement qu’il était là pour relever le niveau car en-dehors du son des guitares vraiment très moyens (encore une fois), Max ressemblait plus à un zombie qui jouait pour jouer. J’ai vraiment vu un ex-leader de Sepultura fatigué et à l’air complètement abattu comparé aux autres concerts de SOULFLY auxquels j’ai participé. Ils ont tout de même joué les anciennes chansons de Sepultura ("Refuse/Resist", "Troops Of Doom" et "Roots Bloody Roots") qui m’ont bien plu mais sans engouement. Le public avait vraiment l’air d’accrocher dans l’ensemble avec des circle pits et un wall death à la fin du show. Au final, SOULFLY laissait quand même un goût amer car on s’attendait vraiment à quelque chose de bien meilleur, notamment au niveau de Max.

Pour conclure, je dois reconnaître que de très bons groupes sont venus se produire au Toulouse Metal Fest mais il y a eu de nombreuses déceptions notamment au niveau sonore. Je ne remets pas en question leur qualité musicale car il en faut pour tous les goûts. J’espère que l’organisation du Phare saura tenir compte des nombreux problèmes techniques afin qu’un deuxième festival de musique metal puisse se produire dans de meilleures conditions.