La review

TOUNDRA + RAW IN SECT
Le Backstage By The Mill - Paris
06/02/2019


Review rédigée par Candice


Garmonbozia nous propose ce soir de Février un concert qui sent bon le soleil méditerranéen avec à l’honneur les Espagnols de TOUNDRA et RAW IN SECT, tout droit venus de Grèce. De quoi réchauffer nos cœurs et nous transporter !



Le Backstage est hélas loin d’afficher complet, mais les fidèles présents se baignent pour commencer dans les mélodies chaudes et folkloriques de RAW IN SECT qui ouvre la soirée. Il est impossible de mettre une étiquette sur ce groupe, j’ai rarement eu l’occasion d’entendre une setlist aux compositions aussi variées que riches en couleurs. Les premiers morceaux, à mi-chemin entre le folklore espagnol orientalisé et l’atmosphérique sont réellement plaisants et collent parfaitement au thème de ce soir. Le groupe, composé de jeunes musiciens souriants et énergiques, a une forte présence et est accompagné d’un jeu de lumières relativement basique mais tout à fait adéquat. Malgré le peu de personnes présentes dans la salle, l’ambiance est au beau fixe, et chacune a l’air charmée. La seconde partie du set mêle davantage le punk aux compositions et je reconnais avoir moins apprécié. En dépit de l’originalité de ces quelques titres, le côté punk / rock les dominant a cassé l’aspect dépaysant et aérien, ce que j’ai trouvé dommage, mais c’est une affaire de goûts ! Cela n’empêche pas le groupe de prendre son pied, désireux de transmettre son ressenti à son public heureusement réceptif. Que l’on aime ou pas le style, il faut reconnaître que RAW IN SECT est unique dans le genre, si genre il y a ! C’est un groupe aux influences et horizons si diversifiés qu’il vaut la peine d’être vu sur scène. Vous en croiserez rarement de cette espèce !



Laissons place maintenant aux maîtres de la soirée, TOUNDRA. Il y a toujours peu de monde, mais cela ne semble pas perturber le groupe outre mesure. Nos hispaniques donnent tout ce qu’ils ont, et ce dès le premier titre, "Cobra", issu de leur dernier album. A l’image de RAW IN SECT, leur jeu de lumières est simple et la scène très épurée, nous obligeant ainsi à nous concentrer uniquement sur la musique. Et quelle musique ! Nul besoin de chant dans TOUNDRA, les instruments parlent d’eux-mêmes. Ou devrais-je dire, nos quatre musiciens font parler leurs guitares, leur basse et leur batterie magnifiquement bien et toujours avec justesse et délicatesse. "Tuareg" enchaîne déjà sur un jeu différent, qui mêle guitares claires et riffs saturés mélancoliques, entêtants et hypnotiques. Un peu plus tard, "Kitsune" va avoir le même effet, sa structure à la fois changeante mais parfaitement contrôlée en est que d’autant plus envoûtante. Nous buvons les notes et les mélodies, qui jonglent entre le crescendo et decrescendo, créant une sorte de tension, d’attente du point culminant. L’attitude du groupe n’est pas totalement étrangère à cette ambiance, au départ assez stoïque et peu ouvert, il finit par se détendre et vit réellement sa musique. Les morceaux défilent et ils deviennent de plus en plus incontrôlables ! Esteban à la guitare notamment court partout, saute comme Zébulon, inépuisable, et entraîne tout le monde dans son allégresse. L’alchimie au sein de TOUNDRA est palpable, la joie qu’ils partagent sur scène est communicative. Nous sommes bien loin de l’image que l’on se fait des musiciens de prog / atmo statiques et solennels ! Les titres s’enchaînent ainsi dans cette teinte joviale, et nous arrivons déjà au terme de la soirée. TOUNDRA ne nous quitte cependant pas comme cela, et joue deux titres en rappel qui ravit son public, peu désireux de partir ! "Ara Caeli" déchaîne la foule tandis que l’ultime titre, "Mojave", navigue entre différentes eaux, tantôt calmes et reposantes, tantôt plus violentes, mais reste dans l’ensemble très atmosphérique. Une fin parfaite pour un concert qui l’était tout autant, TOUNDRA est un plaisir tant pour les yeux que pour les oreilles !