La review

UNSWABBED + FULL THROTTLE BABY + LIFESCARRED
La Lune Des Pirates - Amiens (80)
03/05/18


Review rédigée par Antoine


Les Lillois d’UNSWABBED font partie de cette fraction de la scène néo-metal française qui a franchi les années 2010. Et même s’ils ont bien évolué ces dernières années, ils gardent cette lame de fond et le public reste fidèle. C’est à la Lune des Pirates d’Amiens que l’on retrouve ce beau plateau car UNSWABBED s’est entouré de FULL THROTTLE BABY (Julien Dottel est de la partie) et de LIFESCARRED, un groupe local de hardcore.



On commence donc avec LIFESCARRED, un groupe de hardcore amiénois, tu ne peux donc pas faire plus local ! Pourtant, le public semble frileux, peut-être surpris par la puissance du groupe parce qu’il faut bien se l’avouer : du hardcore en première partie d’UNSWABBED, ça ne coule pas de source. Pourtant, c’est du bon hardcore qui cogne, droit au but, un chant rageur dans la pure tradition. Ici, tout ce qui dépasse est de trop donc ça taille dans le gras et on ne fait pas dans la demi-mesure. En plus ils ont le sens de l’humour : ils prétendent être un groupe straight edge qui renverse de la bière sur scène, c’est con ! Bon, en fait, selon l’aveu du chanteur, ils ne sont pas straight edge, il y a juste des imperfections dans les programmes. Après tout peu importe car ce qui compte c’est le son, l’énergie qu’ils balancent sur scène et là straight edge ou pas, ils envoient sévère ! Avec le temps, le public se chauffe et il y a quelques coreux / métalleux qui sont là pour booster tout ce petit monde quand même. Les rageux sont bien sur scène, pas de doute, et ils ont amené des fans qui connaissent bien le groupe. Ils ont envie de nous montrer de quoi ils sont capables et on l’a bien vu. A peine 30 minutes de jeu mais 30 minutes de haute intensité !



La suite vient avec FULL THROTTLE BABY, ce groupe qui laisse entrevoir les talents de chanteur à Julien Dottel au-delà de la sphère du non moins génial Bukowski. Pour le coup, il s’est accompagné de Timon, le batteur de Bukowski. Pour compléter la bande, il y a d’autres rockeurs porteurs de chemises à fleurs. Ils sont là pour balancer du bon rock’n’roll simple, basique. Avec un Dottel dans l’affaire, on ne pouvait pas s’attendre à moins que ça ! Et bien qu’ils ne soient pas méchants, ils ont la dent dure ces gars. Le public n’est pas aussi chaud qu’il le devrait et c’est bien dommage mais quelle gouache sur scène ! Julien va dans le public à plusieurs reprises pour le booster et ça marche, heureusement d’ailleurs. Il mouille le maillot, ça il n’y a aucun doute ! Mais les autres membres du groupe aussi mouillent la chemise à fleurs, sur cette scène de la Lune des Pirates ils sabordent le public comme il se doit : d’un bloc massif à base de Marshall, de rythmes cinglants, le genre de musique que tu écoutes pour te défouler, pas pour te poser dans ton canapé, de la musique qui se vit sur scène. La finesse, les arrangements hyper chiadés, et autres structures à tiroirs, c’est tout ce que vous ne trouverez pas chez FULL THROTTLE BABY. Ici vous trouverez du rock dans son plus simple appareil, du rock qui te fait vibrer jusqu’au fond de toi-même, bref du rock, du vrai, du rock’n’brawl ! Et on peut voir / entendre qu’ils ont bien rodé leur set depuis le début du groupe en 2013. Dire qu’ils sont au taquet est un doux euphémisme. Un set comme ça, j’en veux bien tous les jours. On s’est pris une belle déculottée, ouais ma gueule !



Déjà trois ans que je n’avais pas revu ces Lillois, ça fait du bien de les revoir, je peux vous le dire ! Avec tout de même un peu d’appréhension car je dois avouer ne pas avoir été le plus au fait de tout ce qu’ils ont pu faire, bien que j’en avais suivi le fil rouge. Même si c’est sur une petite scène alors que la dernière fois c’était au BetiZFest, on voit qu’ils ont toujours cette même énergie qui les anime depuis tant d’années. Le seul hic, c’est Séb qui a un bras en écharpe, pas très pratique… Heureusement qu’il n’a qu’un micro à tenir et pas un instrument ! En tous cas, le contact avec le public est bel et bien établi et c’est parti pour un bon moment de musique.
Si la setlist donne une belle part aux titres les plus récents dont le dernier album tout juste sorti, "De L’Ombre A La Lumière (pas moins de 6 morceaux sur les 13 joués ce soir), on y retrouve aussi des classiques. En 13 morceaux, c’est compliqué de faire de la place pour tout le monde mais on a le principal avec notamment "Paranoïaque", "La Chute", "Ma Place" et "Les Nerfs A Vif". Bon, je ne vais pas cacher que c’est un peu ce que je venais chercher, du coup je suis aux anges. Etant un gros fan de leurs débuts, je m’y retrouve entièrement (enfin, si je voulais vraiment chercher le détail, avec "Jusqu’à L’Aube, ça aurait été parfait). Pour autant, j’aime beaucoup la fraîcheur qu’ils ont su apporter à leurs compos. On sent aussi que la passe entamée avec "Tales From The Nightmares" continue, même si le chant est de nouveau en français. Le top quoi ! Pour en revenir à la scène, on voit bien que l’espace est réduit, surtout pour cinq gars en devant de scène mais ils en ont vu d’autres et ils ne se dégonflent pas, ils nous sortent le grand jeu, ils sont encore en grande forme, ils ont de quoi en découdre avec le public dont un certain nombre de personnes sont des aficionados. La réputation des Lillois ne va pas diminuer, ils ont encore de belles années devant eux mais je ne vais pas attendre trois ans pour les revoir, ça c’est clair ! Du coup, pour rattraper le temps perdu, c’est leur dernier effort en date, "De L’Ombre A La Lumière, qui va tourner sur les platines, histoire de mieux le connaître pour la prochaine fois... qui sera proche, je l’espère, c’est ça d’être addict !

Tracklist : 1. "D’Amour Et D’Ivresse", 2. "L’Equilibre", 3. "Paranoïaque", 4. "Les Blessures De L’Âme", 5. "La Chute", 6. "Dans Le Chaos", 7. "De L’Ombre A La Lumière", 8. "Ma Place", 9. "Encore Sourire", 10. "Sur La Brèche", 11. "L’Etincelle", 12. "Les Nerfs A Vif", 13. "Si".