La review

XTREME FEST
Uncommonmenfrommars + Comeback Kid + Dagoba + Hatebreed + Belvedere + Dying Fetus
+ Trepalium + Légitime Défonce + Nolentia + Necrocult + Gasmoney
Cap Découverte - Le Garric (81)
03/08/2013


Review rédigée par Joe D Suffer et Romain


C’est avec un immense plaisir que j’ai appris l’existence d’un festival alliant musique punk, metal et hardcore dans le département du Tarn nommé Xtreme Fest. Organisé par Pollux Asso, cet évènement se déroulera sur le site de Cap Découverte, plus précisément situé entre Albi et Carmaux. Pour l’histoire, Cap Découverte était une ancienne mine de charbon à ciel ouvert, devenu depuis 2003 un pôle multi loisirs où on peut exercer diverses activités (paintball, skate, ski nautique…). Formant un amphithéâtre de 1300 mètres et avoisinant les 230 mètres de profondeur, il est inutile de vous préciser que cet endroit est plus qu’insolite quant à l’organisation d’un festival. Et pourtant dieu sait qu’avec une prog comportant des groupes de haute volée et n’étant passés que très rarement dans le Sud : je pense notamment à des BELVEDERE, HATEBREED, COMEBACK KID ou SUICIDAL TENDENCIES, l’asso a mis la barre très haut pour cette première édition et à vrai dire, on a tout hâte d’en découdre !
Après avoir installé les tentes, nous nous dirigeons donc vers la piste de skate où a été mise en place une scène gratuite, une bonne idée en bref puisqu’on peut non seulement découvrir des groupes locaux tout en observant quelques extrêmes accomplissant diverses figures que ce soit en skate ou en BMX.



C’est donc à 16 heures pétantes que GASMONEY foulent les planches. Loin d’être déconcertés par le manque d’affluence en ce début d’après-midi, la musique proposée par le quatuor tarnais est fort plaisante et efficace. Pour ce qui est du style musical, j’aurais tendance à m’abstenir, le combo pratiquant du rock stoner très proche de Clutch avec des sonorités parfois très typée seventies, faisant penser aux Doors ou à Deep Purple, puis avec des passages plus énervés à la Mudvayne, bref un univers bien à eux pour 40 minutes de bon son. Un groupe à suivre c’est certain !



Changement radical de style avec les black métalleux de NECROCULT qui déboulent sur la piste. Venant de Saint-Sulpice Sur Tarn, situé à quelques encablures du site, le trio, tout de noir vêtu, nous délivre un black metal très sombre et haineux. Les ayant ratés au festival "Une Nuit En Enfer" où j’avais reçu de très bons échos quant à leur prestation, il est vrai que le combo nous offre des compositions de qualité. Cependant, le gros ressentiment que j’ai eu durant tout le concert, c’est le contexte : du black metal sous le soleil, sans la fumée sans les lights, ça le fait pas du tout. Et je tiens encore à féliciter le combo qui a été irréprochable durant tout le set et j’attends d’ailleurs de les revoir dans une atmosphère un peu plus dark !



Donc ouverture du festival avec le groupe NOLENTIA, trio toulousain formé en 2007 qui démarre à 18h15 pétantes. Comment décrire le groupe : une tuerie, du gros son, un chant gras, un chant aigu, c’est gore, grind, ça ne paie pas de mine et en plus ça débouche les naseaux, idéal pour commencer les 2 jours de folie. De plus, le bassiste Raf et le guitariste Ghis sont très communicatifs, n’hésitant pas à harranguer un public ne demandant que ça (d’ailleurs les premiers slams apparaîtront). En bref un bon concert !



C’était à LEGITIME DEFONCE d’inaugurer la grande scène (la seule à l’intérieur), je parle de la Main Stage. On ne présente plus ces punks rockeurs qui sont issus de la région Midi-Pyrénées. Sur scène c’est toujours aussi bon, ça envoie, c’est rapide avec une bonne prestation scénique et une communication avec le public de grande facture. Ils interprètent tube sur tube, surtout les très connus "Finir Sur NRJ" ou bien "Existence Exemplaire". On constate que le groupe a bien fait de se reformer car malgré le temps, ils sont toujours aussi bons et c’est agréable de les revoir en concert. L’humour du chanteur est présent, ce qui fait plaisir à voir, il aime toujours autant ce qu’il fait. Premier groupe de punk rock du festival et c'est une bonne claque.



TREPALIUM, voilà un des groupes que j’attendais impatiemment car d’une part je n’ai jamais eu l’occasion de les voir et d’autre part, ce que j’ai pu écouter de leurs compos m’a bien plu. Mais leur prestation m’a laissé un peu pantois : certes niveau musical leur metal aux allures groovy est très bon, les tracks sont de qualité, on passe un bon moment, mais niveau scénique on sent le combo extenué et très statique, presque à côté de la plaque. Peut-être ont-ils mal supporté la chaleur (apparemment ils étaient partis très tôt le matin même), le chanteur KK arrivera tout de même à se mettre le public dans la poche par ses mimiques, d’où en ressortira d’ailleurs une bonne ambiance jusqu’à la fin du set. Un peu déçu pour ma part même si les Bressuirais ont vraiment du talent à revendre !



Le set de TREPALIUM fini, direction la Main Stage pour y voir le trio de Maryland DYING FETUS, et autant le dire de suite, ça envoie du bois ! Commençant avec le tonitruant "Grotesque Impalement", on se dit qu’on va avoir à faire à une heure de pure folie ! Et autant les bougres sur scène demeurent très statiques, autant leur death metal est maîtrisé à la perfection, causant dans la foule multiples circle pits et slams ! Il faut dire qu’après une trentaine d’années d’existence le combo est bien rodé ! Et jamais ça ne baissera d’intensité, la troupe alignant trois titres de son dernier album, à savoir "From Whom To Waste", "Second Skin" ou "The Blood Of Power", puis alignant les pépites "Beaten Into Submission" ou par exemple "One Shot One Kill" aligné en fin de set. Un très bon show donc qui a bien mis à mal la fosse ! DYING FETUS a bien fait honneur à sa renommée !



Et maintenant, une des grosses têtes de ce festival, je parle des cultissimes BELVEDERE. Ce groupe de punk rock mélodique, qui était très connu à son époque, s'est reformé récemment. Et c’est l’une des principales motivations des gens venus à ce festival. La formation envoie dès le début une grosse claque, même limite un coup de poing, que le public se prend dans la tronche. Au niveau scénique, c’est super bon aussi, ça bouge dans tous les sens, ça ne faiblit presque jamais. Le chanteur communique bien avec le public, il faut dire que BELVEDERE est un groupe avec un bon état d’esprit et cette bonne mentalité se ressent. La foule s’est imprégnée de cette bonne humeur. Ca pogote de partout, les gens sont déchaînés sur la musique des Canadiens, ce qui est normal vu que le groupe a joué tous ses tubes, comme par exemple "Closed Doors" pour ne citer que celui-ci car la liste est bien trop longue, et leur répertoire est bien prestigieux. Un set quasi parfait qui rappelle la grande époque du groupe, un retour aux années 90, un rêve qui se réalise pour une grande partie du public.



Visiblement très attendu par un public impatient d’en découdre, c’est donc à 22h30 pétantes que les cinq membres d’HATEBREED montent sur les planches et autant dire qu’avec ce quintette nous proposant un metal / hardcore survitaminé, l’ennui ne nous guettera pas le moindre instant ! Pire, on en aurait demandé encore volontiers tellement c’était bon ! Entre des musiciens bougeant bien et un Jamey Jasta au sommet de sa forme, au charisme éloquent, haranguant la horde de sauvages présents dans la fosse constamment, les compos défilent à la vitesse grand V et il est inutile de vous dire que les circle pits et les walls of death n’ont cessé de naître à travers une heure de set de haute volée et maîtrisée par le quintette du Connecticut qui n’était visiblement pas venu dans le Tarn pour une simple promenade ! Une belle claque pour ma part !



Déjà vu deux fois mais n'ayant malheureusement pas encore leur dernier album "Post Mortem Nihil Est", voici DAGOBA, haut fleuron de la scène française, qui s’apprête à envahir la scène. Sur fond de musique pirate, Franky, Shawter, Werther et Yves, dernier arrivé en date en lieu et place de Izakar, surgissent sous les acclamations d’une foule surchauffée. Et ils sont en pleine forme nos Marseillais, distillant un set hyper puissant emmenant une certaine euphorie dans la fosse. Entre un Shawter très communicatif et un Franky Costanza toujours impressionnant à en voir dans sa gestuelle aux fûts, les Marseillais font le boulot et les titres proposés font tous mouche, que ce soit avec "I, Reptile", issu de leur dernier album, "Black Smokers", qui commence à faire figure d’incontournable ou bien le très bon "The White Guy" repris en chœur par les plus aguerris. Une valeur sûre du metal français !



Il est temps désormais d’accueillir la plus grosse tête affiche de cette première journée, je parle bien entendu de COMEBACK KID, la salle s’est vite remplie, on voit bien pour qui les gens sont venus, normal car le groupe est super rare dans la région (c’est la seule fois qu'ils sont passés d’ailleurs). Leur set démarre est là c’est l’euphorie d’entrée de jeu, une massue s’abat sur le public de l'Xtreme Fest. Les pogos et les slams sont de la partie quasiment instantanément, c’était du sport de se trouver au milieu de tout ça (attention à ne pas se blesser). Les gens scandent de suite les paroles de COMEBACK KID, il faut dire que leurs chansons sont des tubes en puissance. Evidemment les classiques sont au rendez-vous comme "Wake The Dead", "G.M. Vincent And I" et j’en passe. Quel plaisir de voir enfin cette formation, dans la foule c’est vraiment le bonheur total. Les Américains ont une fouge hors du commun à la hauteur de la qualité de leur musique. Un moment qui se révèle très intense, c’est de voir que le groupe reprendre "Territorial Pissings" de Nirvana, bien évidemment tous les gens connaissent les paroles sur le bout des doigts, et en plus COMEBACK KID n'a pas dénaturé ce classique du grunge. Le chanteur se tient souvent proche du public, ce qui permet une meilleure communication. Leur set, malgré qu'il ait duré une heure, est passé comme un éclair, il faut dire que nous sommes devant des géants du punk / hardcore, sûrement le meilleur groupe de la première journée. Il faut juste dire félicitation messieurs.



C’est aux UNCOMMONMENFROMMARS de clôturer cette première journée, la nuit est tombée depuis un moment sur le festival et tout le monde attend que la formation commence à jouer. Une date un peu particulière puisque le groupe entame une tournée avant de faire une pause indéterminée donc il ne fallait pas les rater. Comme à leur habitude, les keupons démarrent leur set sur les chapeaux de roues avec leur punk rock mélodique qui les a fait connaître avec une énergie hors du commun, pourtant c’est peut-être la huitième fois que je les vois et c’est toujours aussi efficace. Le public est bien réceptif à leur musique malgré que la fatigue se fasse sentir pour cette fin de journée. Leurs plus grands tubes sont passés au peigne fin ainsi que des chansons de leur dernier opus qui ont le mérite de très bien passer en live. L’humour et la bonne humeur des UNCOMMONMENFROMMARS sont évidemment toujours présents, ce qui rend leur style unique. On a eu droit à un traditionnel rappel avec les grandes chansons du combo, notamment le classique et profond "Fat Boy", l’énervé "Get The Fuck Out Of My Life" où la foule est en plein délire, puis un incontournable morceau fun, "Tatoo", pour la conclusion. Un énorme merci à vous et au plaisir de vous revoir très bientôt.

Conclusion de Joe D Suffer :
Une première journée très réussie pendant laquelle les fans de punk rock, hardcore mélodique et metal extrême ont été aux anges. Le tout était bien organisé, très peu de pause entre les groupes, ce qui a évité les attentes trop longues, peut-être pas assez de points de restauration, mais ce bémol sera gommé lors du second jour. Pollux Asso a bien assuré pour cette première journée, il faut se reposer avant que la seconde n'arrive.

Conslusion de Romain :
Bilan de cette première journée, j’ai fait une très belle découverte avec BELVEDERE, que je ne connaissais pas. Sinon DAGOBA toujours extra comme son habitude. En coup de cœur il y a HATEBREEED que j’ai adoré puis COMEBACK KID qui m’a procuré une énorme claque. Un premier jour quasi sold out qui, je pense, est de bonne augure pour les prochaines années. Le seul bémol vient de la nourriture où il n’y avait qu’un stand pour tous. Ce qui a emmené toute la soirée une queue intersidérale. Pas très cool par exemple pour nous qui devions impérativement être dans les concerts pour les photos. De ce fait nous n’avons pas eu l’occasion de nous nourrir ce soir-là si ce n’est qu’avec une barre chocolatée auprès d’un distributeur qui se vidait à vue d’œil. Sans quoi super ambiance et super journée musicale.