La review

XTREME FEST
Opium Du Peuple + Suicidal Tendencies + Gorod + The Toy Dolls + Street Dogs + Municipal Waste
+ The Decline + Drawers + Stride Against Lies + No Guts No Glory + Trashnasty + This Life
Cap Découverte - Le Garric (81)
04/08/2013


Review rédigée par Joe D Suffer et Romain


Le second jour de l’Xtreme Fest démarre toujours sous une chaleur accablante, heureusement que les stands de bière sont au rendez-vous pour nous désaltérer. La journée commence par la scène gratuite avec trois groupes toujours à côté des skateurs et autres sports de rampe.



C’est aux Toulousains de THIS LIFE d'entamer cette deuxième journée, cette formation c’est comme le bon vin, elle s’améliore de jour en jour. C’est le sourire aux lèvres que les musiciens commencent à balancer leur style puissant et direct. Leur punk / hardcore est vraiment de plus en plus efficace, quand on voit ça on comprend pourquoi THIS LIFE est réputé malgré son jeu âge. Ca envoie du lourd avec une qualité sonore impeccable, on ressent bien les influences du groupe puisque, comme à leur habitude, les Toulousains nous on servi une reprise de Comeback Kid qui a le mérite de très bien passer. Les traditionnels remerciements aux bénévoles et à l’asso ne sont pas oubliés, vu l’ampleur du travail effectué. Leur musique est rapide et incisive, sur scène le tout passe bien, vivement leur premier album (qui devrait sortir bientôt). Une bonne communication est aussi présente lors du set, encore un super concert signé THIS LIFE.



Il est 16 heures quand les Albigeois de TRASHNASTY foulent les planches. Jouant devant un public assez clairsemé, le trio pratique un death metal de très bonne facture orné de quelques relents thrash. Plutôt communicatif et appelant le public constamment afin de le rapprocher de la scène, TRASHNASTY finit le set avec un devant de scène bien peuplé et avec une pléiade d’irréductibles headbangers en pleine action, comme quoi les Tarnais ont marqué les esprits !



Place désormais à NO GUTS NO GLORY, très bon groupe de punk / hardcore mélodique qui fait de suite mouche sur scène où la fosse était un peu plus remplie, il faut dire que leurs mélodies associées à la brutalité du punk et du hardcore passent très bien. Les gens qui avaient encore la gueule de bois de la veille se sont sûrement réveillées grâce à cette musique. De plus, les musiciens bougent beaucoup sur scène offrant donc un joli spectacle au public de l’Xtreme Fest. Le chanteur annonce de temps en temps le thème des chansons qui vont être jouer, ce qui donne un peu plus d'intérêt à la prestation scénique. La bonne humeur que NO GUTS NO GLORY dégage fait vraiment plaisir à voir et cela se ressent dans le public, tout cela fait place à une atmosphère très rock and roll. Leur set paraît finalement court (normal, quand c’est bon...), on n'a pas le temps de s’ennuyer avec eux, le public les a bien évidemment acclamés. C’est la troisième fois que je les vois et c’est toujours aussi bon.



Les ayant vus précédemment lors d’un concert non loin de là, à Arthès, je savais de quoi les coreux de STRIDE AGAINST LIES étaient capables. Un set intense, un bon métal hardcore orné de riffs surpuissants nous est proposé. Le chanteur, avec une bonne voix rouillée, donne tout ce qui l’a et dégueule ses tripes devant un public encore bien clairsemé. Muni de compos de qualité, ce groupe a vraiment de l’allure.



Place à DRAWERS, que j’avais déjà vu lors d’un concert avec Kruger il y a quelques temps. Ce groupe m’avait bien plu et depuis, l’album "All Is One" est sorti, obtenant nombreuses critiques positives. Désormais, sur scène, on sent que l’équipe toulousaine est rodée et que son sludge metal est de qualité. Nicolas, au chant, avec sa voix d’ours, est bluffant, ne manquant pas de remercier maintes et maintes fois l’asso et le public. Profitant des 45 minutes qui lui sont escomptées, le groupe y va de bon cœur, dégainant les "Golden Adieu", "Red Ballet" ou encore l’excellent "Black Queen" avec une intensité rare. Un très bon set où j’ai pu voir toute l’évolution du groupe depuis ses débuts. Une valeur montante de la scène locale, c’est certain !



THE DECLINE enchaîne en cette journée bien ensoleillée, la température commence cependant à baisser et pourtant les keupons vont maintenir la pression avec leur musique rapide et radicale. Dès le début, leur punk rock très stylé 77 fait mouche. Sur scène, on voit que ces nordistes (qui ont accusé le coup de la chaleur) ont de l’énergie à revendre. Le public bouge bien, c’est la preuve que THE DECLINE est un groupe percutant. C’est la seconde fois que je les vois et je trouve qu'ils se sont bien améliorés depuis leurs débuts, c’est plus pêchu et du point de vue scénique, c’est beaucoup plus mûr qu’avant. C’est une petite machine à remonter le temps qu’on se prend quand on entend la musique du groupe, elle fait un peu penser aux sources du punk rock mais avec des pointes de modernité. Le fait de voir ça sur scène avec autant de maîtrise est très agréable. La preuve qu’encore une fois le vivier du punk rock français est très riche. THE DECLINE a de la patate et de la bonne humeur à revendre, on ne peut pas s’ennuyer avec eux. Le set se finit comme il a commencé dans la rapidité et l’intensité.



Je connais MUNICIPAL WASTE et il faut dire que leur thrash me plaît beaucoup ! Après, jamais je n’ai eu l’occasion de les voir. On m’avait prévenu : "tu vas voir leur concert c’est une orgie et un bordel inconsidérable". Rentrant sur scène avec une dizaine de minutes de retard (le seul retard de tout le festival d’ailleurs), et de ce qu’on m’avait dit arriva, ça part dans tous les sens entre slams, wall of death, circle pits… MUNICIPAL WASTE était attendu ce soir c’est une évidence. "Unleash The Bastards", "Drunk As Shit", "Black Ice" ou encore "Terror Shark", rien que ça, du bon trash comme on l’aime, bien rapide, dynamique et efficace qui nous est envoyé en pleine face pendant près d’une heure. Et bien sûr, "Born To Party" sera interprété et repris en chœur par un public conquis et qui n’aurait pas été contre quelques tracks supplémentaires.



C’est aux fameux STREET DOGS de débouler avec leur punk rock bostonien. Le chanteur débarque en parlant quelques mots de français plus où moins maîtrisés. Il faut savoir que c’est l’ancien chanteur des Dropkick Murphys. Le concert commence et c’est une bonne claque que je me prends et ainsi que l’ensemble du public. Les gens se sont vite mis à gesticuler dans tous les sens, il faut dire que STREET DOGS ça envoie, ça rappelle fortement la bonne époque des Dropkick Murphys, leur touche folk passe vraiment bien sur scène, sans tomber dans la variété inutile. Ce fut une très bonne surprise, une découverte pour moi et pour l’ensemble des gens qui étaient présent à l’Xtreme fest. Leur set est assez varié, en alternant morceaux rapides et certains plus folk. Dans l’ensemble, STREET DOGS nous a offert un très bon set qui ne m’a pas déçu, loin de là.



Place aux légendaires TOY DOLLS, ce groupe mythique qui date de 1979 va commencer son set mais avant cela, une annonce a été faite comme quoi le chanteur était blessé mais allait tout de même être présent. Il est arrivé avec des béquilles et avec un look complètement déjanté. J’ai pris une énorme baffe ainsi que le public, leur univers complètement fou et dingue s'est propagé sur la Main Stage. TOY DOLLS pratique un punk rock enjoué et complètement barré, ils bougent bien et leur humour à l’anglaise passe parfaitement sur scène. Le public assiste là sûrement à l’un des meilleurs concerts du festival. Ce groupe aime les accessoires et ainsi, à la fin de la troisième chanson, ils se mettent à balancer de la mousse sur le public grâce à une machine. Ils ont aussi aspergés la foule de petits papiers avec une fausse bouteille de champagne. Ce groupe inspire la bonne humeur et la folie, et musicalement son punk rock est très bon. En concert, ça vaut vraiment le détour. Un set quasi parfait pour nos Anglais, un show à voir et à revoir.



GOROD, valeur montante de la scène metal française, déboule sur scène à 23h30. Ayant récemment tourné en Indonésie avec des groupes comme Destruction ou Obituary, il est clair que la horde originaire du Sud-Ouest fait son bout de chemin et n’en finit pas de nous régaler, en témoigne encore ce passage à l’Xtreme Fest dévastateur. Au programme, du bon death metal technique, parfaitement exécuté, et d’une profonde perspicacité. Nutz au chant, Barby à la basse et Nicolas puis Matthieu à la guitare affichent une complémentarité et une bonne humeur palpable, Samuel aux fûts est d’une incroyable forme, preuve de la bonne ambiance qui règne dans le groupe. Et ça s’en ressent : tout est carré et est passé au peigne fin, rien à dire, GOROD est une valeur sûre !



C’était au plus gros groupe du festival de faire son entrée dans la salle, je parle bien entendu des SUICIDAL TENDENCIES. La Main Stage est évidemment remplie à ras bord, ce qui est normal vu la popularité du groupe. C’est avec des chansons rapides et qui tapent que les Américains commencent leur show, c’est une bonne claque dès le début. Le chanteur Mike Muir sur scène est une vraie pile, il n’arrête pas de bouger du début à la fin, même quand il reste sur place, il effectue de petits gestes au niveau des bras (ce qui fait le bonheur ou le malheur des photographes). Ce qui est impressionnant, c’est aussi le niveau technique du groupe, les solos de basse, les riffs de guitare et surtout la batterie sont maîtrisés d’une façon très rare. C’est vraiment bluffant de voir ça, une bonne partie du public a été scotchée. Les morceaux rapides et directs passent très bien sur scène, on ne s’ennuie pas, par contre les chansons un peu plus lentes passent moins bien mais c'est tout de même un grand concert et une énorme baffe. La formation a joué ses classiques comme" Institutionalized" et j’en passe. SUICIDAL TENDENCIES, malgré une grande notoriété, est une formation qui a gardé un très bon esprit, ils terminent ainsi en faisant monter beaucoup de personnes du public sur la scène, ce qui a donné un final complètement fou et rock and roll. Dans l’ensemble, ce concert ne m’a pas déçu.



On s’y attendait un peu, c’est bien OPIUM DU PEUPLE qui est le groupe surprise de ce festival. Accompagné de ses opiumettes désormais (qui arriveront au bout de 2 ou 3 chansons), les joyeux lurons démarrent par "Le Sud", reprise du regretté Nino Ferrer, puis enchaîneront par "Les Corons"  (Cap Découverte oblige), puis, suppléés par les opiumettes, les titres "Elle Préfère L’Amour En Mer", "Au Bal Masqué" ou "Que Je T’Aime" défileront les uns après les autres pour clôturer la fin de cette première édition de l’Xtreme Fest.

Conclusion de Joe D Suffer :
Pour conclure, l’Xtreme Fest fut une grande réussite, je tenais donc à remercier et féliciter Pollux Asso, toute l’équipe et les bénévoles sans qui la réussite de ce festival n’aurait pas été au rendez-vous. Je voudrais aussi encore dire merci à l’asso et Sid pour les pass presse. Si je devais établir un top 3 ce serait : COMEBACK KID, TOY DOLLS, et BELVEDERE. Le tout était bien organisé, j’espère qu’il y aura une seconde édition. Le Sud a maintenant son gros festival.

Conslusion de Romain :
Bilan de cette seconde journée : Tout d’abord l’asso a su gérer au plus vite les problèmes liés au repas puisqu’un deuxième stand a été ouvert pour le plus grand plaisir des festivaliers. Pour la musique ma découverte a été THE DECLINE, avec son punk renfermant un bon côté folk, sinon j’ai bien aimé THE TOY DOLLS et leur style assez déluré, la furie MUNICIPAL WASTE emportant tout sur son passage, sans oublier bien sûr SUICIDAL TENDENCIES et son charismatique Mike Muir, mais les deux grosses claques du jour sont incontestablement DRAWERS et son sludge parfaitement maîtrisé et STREET DOGS qui m’a rappelé l’époque "Do Or Die" des Dropkick.
Conclusion générale : Pour une première édition et à en voir tous les gros noms présents sur l’affiche, je me demandais vraiment comment Pollux Asso allait s’en sortir et comment ils allaient pouvoir gérer tout ça ! Résultat, un cadre hors pair, des consos que ce soit nourriture ou bière vendues à des prix raisonnables, un premier jour quasi sold out, un second jour tout simplement sold out : bref un festival totalement réussi ! Un grand merci en tout cas à toute l’équipe de nous produire des évènements pareils ! Il me tarde déjà l’année prochaine !